Les signaux d'inquiétude se multiplient dans les rangs d'Air Antilles.
En fin d'année dernière, les syndicats déposaient un préavis de grève pour dénoncer un climat social particulièrement dégradé et un dialogue social quasi inexistant avec la direction.
Le préavis était subitement levé, quelques jours plus tard, en raison d'un accord trouvé entre les deux parties.
Sauf que quelques mois plus tard, le protocole de fin de conflit ne serait toujours pas appliqué. Pire même la gouvernance de l'entreprise demanderait de revenir sur certains points.
Les tensions ne sont pas vraiment redescendues, elles se sont accentuées.
"Nous sortons d'une période très compliquée. Malgré les différents CSE, nos alertes sur les méthodes et le fonctionnement des responsables ne sont pas entendues.
Le climat social est très tendu," interpelle le SNPNC FO.
En fin d'année dernière, les syndicats déposaient un préavis de grève pour dénoncer un climat social particulièrement dégradé et un dialogue social quasi inexistant avec la direction.
Le préavis était subitement levé, quelques jours plus tard, en raison d'un accord trouvé entre les deux parties.
Sauf que quelques mois plus tard, le protocole de fin de conflit ne serait toujours pas appliqué. Pire même la gouvernance de l'entreprise demanderait de revenir sur certains points.
Les tensions ne sont pas vraiment redescendues, elles se sont accentuées.
"Nous sortons d'une période très compliquée. Malgré les différents CSE, nos alertes sur les méthodes et le fonctionnement des responsables ne sont pas entendues.
Le climat social est très tendu," interpelle le SNPNC FO.
Air Antilles : Une saison à jongler "entre les retards et les pannes"
Le syndicat a décidé de tirer la sonnette d'alarme.
Dans une lettre ouverte, l'organisme représentant les salariés prévient la direction de l'état d'épuisement avancé et de sidération de ses troupes.
Envoyé, il y a plusieurs semaines, le document est pour l'instant resté lettre morte.
"Cette première saison du début d’année a été rude ; entre les retards, les pannes avions, les programmations changeantes et autres, tout cela fût usant.
Nous, SNPNC/FO, avons les nerfs à vif car : tout ce qui se passe, nous l’avons dénoncé, nous avons proposé, nous avons alerté et tout cela est IGNORÉ AVEC SUCCÈS !!!," dévoile la lettre ouverte que nous avons pu consulter.
Et le syndicat de révéler qu'une PNC a même été défigurée par une passagère. Malgré le traumatisme pour ses collègues présents, ils ont dû ramener l’avion.
La direction leur expliquant que "par leur faute", en cas d'annulation de la desserte, l’entreprise devrait alors dépenser de l'argent pour régler des chambres d'hôtel.
"Sur ce dossier rien n'a été fait et si les passagers sont mécontents, c'est à cause de nous. Puis à côté de ça, M. Koury nous menace régulièrement de fermer la compagnie, car il n'y a plus d'argent.
Tous les deux mois, nous entendons cette même rengaine," déplore le SNPNC-FO.
Les salariés doivent subir aussi des changements de planning du jour au lendemain, même en pleine nuit à 1h ou 3h du matin, "à des horaires indécents".
Lourdement endettée, à hauteur de plusieurs de millions d'euros, pour tenir lors de la crise sanitaire, la société a dû faire le dos rond, sans pouvoir demander un effort aux salariés.
Dans une lettre ouverte, l'organisme représentant les salariés prévient la direction de l'état d'épuisement avancé et de sidération de ses troupes.
Envoyé, il y a plusieurs semaines, le document est pour l'instant resté lettre morte.
"Cette première saison du début d’année a été rude ; entre les retards, les pannes avions, les programmations changeantes et autres, tout cela fût usant.
Nous, SNPNC/FO, avons les nerfs à vif car : tout ce qui se passe, nous l’avons dénoncé, nous avons proposé, nous avons alerté et tout cela est IGNORÉ AVEC SUCCÈS !!!," dévoile la lettre ouverte que nous avons pu consulter.
Et le syndicat de révéler qu'une PNC a même été défigurée par une passagère. Malgré le traumatisme pour ses collègues présents, ils ont dû ramener l’avion.
La direction leur expliquant que "par leur faute", en cas d'annulation de la desserte, l’entreprise devrait alors dépenser de l'argent pour régler des chambres d'hôtel.
"Sur ce dossier rien n'a été fait et si les passagers sont mécontents, c'est à cause de nous. Puis à côté de ça, M. Koury nous menace régulièrement de fermer la compagnie, car il n'y a plus d'argent.
Tous les deux mois, nous entendons cette même rengaine," déplore le SNPNC-FO.
Les salariés doivent subir aussi des changements de planning du jour au lendemain, même en pleine nuit à 1h ou 3h du matin, "à des horaires indécents".
Lourdement endettée, à hauteur de plusieurs de millions d'euros, pour tenir lors de la crise sanitaire, la société a dû faire le dos rond, sans pouvoir demander un effort aux salariés.
Air Antilles : une menace de fermeture pèserait sur la compagnie...
"Nous n'avons pas pu conclure un accord de performance collective (APC), comme les autres compagnies. Nous avons les salaires les plus bas de l'aérien, donc nous ne pouvions pas les descendre encore," poursuit le syndicat.
Les PNC ne seraient pas payés plus de 1 300 euros par mois et les PNT (pilotes) recevraient une rétribution autour des 1 900 euros.
C'est pour dénoncer ces rémunérations faméliques que le SNPNC-FO avait rejoint le préavis de grève initié par le SNPL. Le protocole de fin de conflit prévoyait la signature d'un accord à l'aube du mois de février.
"C'était un subterfuge, pour faire gagner du temps à la direction. Nous n'avons plus aucune nouvelle. Et à chaque fois que nous voulons en parler, nous avons inlassablement comme réponse le chantage à la fermeture et un refus catégorique de nos propositions."
Dans le même temps, Eric Koury, le PDG et principal actionnaire de la compagnie dément formellement les propos.
Il accuse le syndicat de mettre la pression sur la direction, alors que les Négociations annuelles obligatoires (NAO) seraient ouvertes. Il conteste même l'absence de ratification de l'accord de fin de conflit.
"Il a été signé et appliqué dès janvier.
La réalité est que nous n'avons pas de problèmes particuliers et si nous en avons, ils découlent d'une pénurie de personnel à l'aéroport de Pointe-à -Pitre," nous explique Eric Koury.
Une situation qui oblige le transporteur à s'adapter aux désidératas et absences des équipes de l'infrastructure.
Des explications considérées comme fausses par le SNPNC-FO. Selon le syndicat l'accord n'est toujours pas signé, même si la hausse des salaires a bien été appliquée.
Les PNC ne seraient pas payés plus de 1 300 euros par mois et les PNT (pilotes) recevraient une rétribution autour des 1 900 euros.
C'est pour dénoncer ces rémunérations faméliques que le SNPNC-FO avait rejoint le préavis de grève initié par le SNPL. Le protocole de fin de conflit prévoyait la signature d'un accord à l'aube du mois de février.
"C'était un subterfuge, pour faire gagner du temps à la direction. Nous n'avons plus aucune nouvelle. Et à chaque fois que nous voulons en parler, nous avons inlassablement comme réponse le chantage à la fermeture et un refus catégorique de nos propositions."
Dans le même temps, Eric Koury, le PDG et principal actionnaire de la compagnie dément formellement les propos.
Il accuse le syndicat de mettre la pression sur la direction, alors que les Négociations annuelles obligatoires (NAO) seraient ouvertes. Il conteste même l'absence de ratification de l'accord de fin de conflit.
"Il a été signé et appliqué dès janvier.
La réalité est que nous n'avons pas de problèmes particuliers et si nous en avons, ils découlent d'une pénurie de personnel à l'aéroport de Pointe-à -Pitre," nous explique Eric Koury.
Une situation qui oblige le transporteur à s'adapter aux désidératas et absences des équipes de l'infrastructure.
Des explications considérées comme fausses par le SNPNC-FO. Selon le syndicat l'accord n'est toujours pas signé, même si la hausse des salaires a bien été appliquée.
Air Antilles : Le protocole d'accord de fin de conflit
Air Antilles : "nous négocions notre dette avec l'Etat"
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Eric Koury est poursuivi pour une fraude au chômage partiel !
La lettre envoyée par le syndicat PNC dénonce aussi des démissions, des arrêts de travail pour burnout, des problèmes de maintenances, des annulations de vols en cascade, etc.
La qualité de service se serait détériorée, ce que nous pouvons constater sur un site comme Tripadvisor.
"Nous subissons depuis presque 6 mois les ajustements des tours de contrôle, l'aéroport est parfois fermé durant une matinée.
Après, nous avons de temps en temps des pilotes absents ou des PNC malades, mais le taux de retard n'est pas catastrophique," tempère le PDG de la compagnie.
Face aux propos du syndicat, le propriétaire d'Air Antilles se veut rassurant.
Le niveau d'activité de 2019 aurait été dépassé, tout comme celui de rentabilité. Ce message empreint d'optimisme est cependant à remettre dans le contexte d'un transporteur s'étant lourdement endetté, de l'aveu même de M. Koury.
"Nous négocions notre dette avec l'Etat comme tout le monde, nous n'avons pas les moyens de donner 15 ou 20%, comme d'autres. Nous ne pouvons donner seulement ce que nous avons," recadre celui qui est aussi président de la holding, propriétaire de Corsair.
Une réunion doit se tenir prochainement, pour effacer tout ou partie des créances. Malgré ce contexte tendu, les salariés ne souhaitent pas aller au bras de fer et attendent encore (en vain ?) une main tendue.
"Aujourd'hui, nous avons peur. La société est en péril, rien n'est fait pour que cela change. Cette lettre ouverte n'est pas notre dernier recours avant le préavis de grève," conclut le syndicat.
Cette fois-ci les discussions et les promesses ne suffiront pas, les équipes veulent des actes.
La qualité de service se serait détériorée, ce que nous pouvons constater sur un site comme Tripadvisor.
"Nous subissons depuis presque 6 mois les ajustements des tours de contrôle, l'aéroport est parfois fermé durant une matinée.
Après, nous avons de temps en temps des pilotes absents ou des PNC malades, mais le taux de retard n'est pas catastrophique," tempère le PDG de la compagnie.
Face aux propos du syndicat, le propriétaire d'Air Antilles se veut rassurant.
Le niveau d'activité de 2019 aurait été dépassé, tout comme celui de rentabilité. Ce message empreint d'optimisme est cependant à remettre dans le contexte d'un transporteur s'étant lourdement endetté, de l'aveu même de M. Koury.
"Nous négocions notre dette avec l'Etat comme tout le monde, nous n'avons pas les moyens de donner 15 ou 20%, comme d'autres. Nous ne pouvons donner seulement ce que nous avons," recadre celui qui est aussi président de la holding, propriétaire de Corsair.
Une réunion doit se tenir prochainement, pour effacer tout ou partie des créances. Malgré ce contexte tendu, les salariés ne souhaitent pas aller au bras de fer et attendent encore (en vain ?) une main tendue.
"Aujourd'hui, nous avons peur. La société est en péril, rien n'est fait pour que cela change. Cette lettre ouverte n'est pas notre dernier recours avant le préavis de grève," conclut le syndicat.
Cette fois-ci les discussions et les promesses ne suffiront pas, les équipes veulent des actes.