André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme, a écrit à Bruno Le Maitr pour que les subventions de l'Etat ne financent pas un plan de départ volontaire - DR
Air France HOP! était dans la ligne de mire de Benjamin Smith depuis son arrivée à la tête du groupe Air France-KLM.
La crise sanitaire ayant cloué les avions de la compagnie et les besoins de restructuration ont donné au patron canadien, un argument pour justifier la réduction drastique d'Air France HOP!
Sauf que la compagnie régionale connait des appuis politiques, craignant la disparition du maillage territorial, à l'image d'André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme.
L'élu vient d'adresser un courrier au ministre de l'Economie Bruno Le Maire, que nous avons pu nous procurer. L'objet de la lettre est simple "Avenir de Air-France - HOP et de ses salariés", mais il en dit beaucoup sur les questions posées au membre du gouvernement.
La crise sanitaire ayant cloué les avions de la compagnie et les besoins de restructuration ont donné au patron canadien, un argument pour justifier la réduction drastique d'Air France HOP!
Sauf que la compagnie régionale connait des appuis politiques, craignant la disparition du maillage territorial, à l'image d'André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme.
L'élu vient d'adresser un courrier au ministre de l'Economie Bruno Le Maire, que nous avons pu nous procurer. L'objet de la lettre est simple "Avenir de Air-France - HOP et de ses salariés", mais il en dit beaucoup sur les questions posées au membre du gouvernement.
La lettre du député André Chassaigne :
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Monsieur le Ministre,
Je fais suite à ma question écrite du 26 mai 2020 sur l'avenir de la compagnie aérienne HOP, filiale du groupe Air France, et de ses salariés, restée sans réponse.
L’annonce par la direction d’Air France - HOP, le 12 août dernier, de son intention de supprimer 1 007 postes, soit près de la moitié de l'effectif total, ne traduit pas un plan de restructuration mais bien de démantèlement de l’entreprise, sans lien direct avec les difficultés liées à la crise sanitaire.
Cette liquidation était en effet programmée en catimini, bien antérieurement à la crise sanitaire qui sert de prétexte.
Très concrètement, comment la compagnie pourrait-elle survivre avec seulement 29 avions contre 51 aujourd'hui ? Comment la filiale régionale d'Air France peut-elle imaginer continuer son activité, même amputée de trois lignes, avec 328 pilotes en moins, 286 hôtesses de l'air et stewards remerciés, un personnel de maintenance privé de 291 éléments et des services administratifs réduits de 117 agents ?
Avec la fermeture de douze des quatorze bases de personnels navigants (seules seraient conservées celles de Paris-Charles-de-Gaulle et Lyon), c'est en réalité une disparition à court ou moyen terme qui se profile, sans doute au profit de Transavia, la compagnie à bas coût du groupe.
Mais à l’heure où la fréquentation permet à peine de remplir un Embraer 190 ou un Bombardier de 100 places, et où Air France préfère utiliser les avions plus petits de la compagnie HOP pour éviter de voler à perte, comment envisager que les avions de Transavia (189 sièges) se rempliraient davantage ?
Cette décision brutale a aussi très directement conduit à supprimer des liaisons essentielles pour les territoires.
Je fais suite à ma question écrite du 26 mai 2020 sur l'avenir de la compagnie aérienne HOP, filiale du groupe Air France, et de ses salariés, restée sans réponse.
L’annonce par la direction d’Air France - HOP, le 12 août dernier, de son intention de supprimer 1 007 postes, soit près de la moitié de l'effectif total, ne traduit pas un plan de restructuration mais bien de démantèlement de l’entreprise, sans lien direct avec les difficultés liées à la crise sanitaire.
Cette liquidation était en effet programmée en catimini, bien antérieurement à la crise sanitaire qui sert de prétexte.
Très concrètement, comment la compagnie pourrait-elle survivre avec seulement 29 avions contre 51 aujourd'hui ? Comment la filiale régionale d'Air France peut-elle imaginer continuer son activité, même amputée de trois lignes, avec 328 pilotes en moins, 286 hôtesses de l'air et stewards remerciés, un personnel de maintenance privé de 291 éléments et des services administratifs réduits de 117 agents ?
Avec la fermeture de douze des quatorze bases de personnels navigants (seules seraient conservées celles de Paris-Charles-de-Gaulle et Lyon), c'est en réalité une disparition à court ou moyen terme qui se profile, sans doute au profit de Transavia, la compagnie à bas coût du groupe.
Mais à l’heure où la fréquentation permet à peine de remplir un Embraer 190 ou un Bombardier de 100 places, et où Air France préfère utiliser les avions plus petits de la compagnie HOP pour éviter de voler à perte, comment envisager que les avions de Transavia (189 sièges) se rempliraient davantage ?
Cette décision brutale a aussi très directement conduit à supprimer des liaisons essentielles pour les territoires.
Quel avenir pour les liaisons entre Orly et Clermont-Ferrand ?
En effet, la suppression des lignes de courte destination a des conséquences directes, non seulement pour les personnels mais également pour les voyageurs en transit vers des vols longs courriers et sans alternative modale.
Pour le site de Clermont-Ferrand par exemple, la fin des liaisons HOP se traduit déjà par une perte de service. Quant à la compagnie ayant été choisie en grand renfort de publicité pour maintenir la liaison avec Orly, elle a supprimé dès la 1ère semaine plusieurs rotations qu’elle s’était engagée à assurer.
De plus, le retrait de HOP met en péril le maintien du site de maintenance de ses appareils, désormais privé d’avions en rotation vers Clermont-Ferrand. Aucune garantie n’est réellement apportée quant à son maintien.
Or, le groupe Air France-KLM bénéficie :
- Du soutien du gouvernement français avec un prêt de 4 milliards d’euros, cautionné à hauteur de 90 % et remboursable sur quatre ans avec options d’extension.
- D’une avance de l’État de 3 milliards d’euros reconvertible en actions.
- De l’aide du gouvernement néerlandais à hauteur de 3,4 milliards d’euros.
Il est inacceptable que les salariés de HOP soient la variable d’ajustement du conditionnement du soutien financier de l’Etat à l’augmentation de la rentabilité du groupe.
L'argent investi par l'Etat, donc par tous les contribuables, doit contribuer à la préservation de l'emploi et non servir à financer un plan de départ volontaire et de démantèlement de la filiale HOP.
A la suite de ces annonces, la direction d'Air France a indiqué vouloir accorder du temps aux échanges sur ses projets.
Aussi, une véritable discussion doit être conduite par les ministres concernés en partenariat avec les syndicats et les salariés, dans la volonté de trouver les meilleures solutions pour préserver l'emploi et les activités essentielles.
L’urgence est de redéfinir les missions du groupe, avec une ambition de service public et de développement des territoires, en lien avec une évolution de la flotte répondant aux enjeux climatiques."
Pour le site de Clermont-Ferrand par exemple, la fin des liaisons HOP se traduit déjà par une perte de service. Quant à la compagnie ayant été choisie en grand renfort de publicité pour maintenir la liaison avec Orly, elle a supprimé dès la 1ère semaine plusieurs rotations qu’elle s’était engagée à assurer.
De plus, le retrait de HOP met en péril le maintien du site de maintenance de ses appareils, désormais privé d’avions en rotation vers Clermont-Ferrand. Aucune garantie n’est réellement apportée quant à son maintien.
Or, le groupe Air France-KLM bénéficie :
- Du soutien du gouvernement français avec un prêt de 4 milliards d’euros, cautionné à hauteur de 90 % et remboursable sur quatre ans avec options d’extension.
- D’une avance de l’État de 3 milliards d’euros reconvertible en actions.
- De l’aide du gouvernement néerlandais à hauteur de 3,4 milliards d’euros.
Il est inacceptable que les salariés de HOP soient la variable d’ajustement du conditionnement du soutien financier de l’Etat à l’augmentation de la rentabilité du groupe.
L'argent investi par l'Etat, donc par tous les contribuables, doit contribuer à la préservation de l'emploi et non servir à financer un plan de départ volontaire et de démantèlement de la filiale HOP.
A la suite de ces annonces, la direction d'Air France a indiqué vouloir accorder du temps aux échanges sur ses projets.
Aussi, une véritable discussion doit être conduite par les ministres concernés en partenariat avec les syndicats et les salariés, dans la volonté de trouver les meilleures solutions pour préserver l'emploi et les activités essentielles.
L’urgence est de redéfinir les missions du groupe, avec une ambition de service public et de développement des territoires, en lien avec une évolution de la flotte répondant aux enjeux climatiques."