"Aujourd'hui, pour lancer une compagnie avec un CTA français, il faut être taré", d'après Jean-Pierre Bès, secrétaire général du Scara © DR Air France
Alors que les premières Assises du transport aérien se tiennent actuellement, à l’initiative de la ministre des Transports Elisabeth Borne, le Syndicat des compagnies aériennes autonomes (Scara) fait entendre sa voix. Et elle se veut aussi inquiète qu’alarmiste.
« Dans 20 ans, le trafic aérien aura sûrement doublé en France, mais à ce rythme, il n’y aura plus de compagnies françaises », explique, un brin défaitiste, Jean-Pierre Bès, secrétaire général du Scara, lors d’une conférence de presse tenue à Paris, le 5 juillet 2018.
D’après les dirigeants du syndicat, « l’enjeu des Assises est colossal ». « Il ne s’agit pas de grapiller quelques millions d’euros à droite à gauche mais bien de tenter de sauver une dernière fois le pavillon français.
C'est peut-être la dernière chance que nous avons », explique Jean-François Dominiak, qui préside le syndicat.
« Dans 20 ans, le trafic aérien aura sûrement doublé en France, mais à ce rythme, il n’y aura plus de compagnies françaises », explique, un brin défaitiste, Jean-Pierre Bès, secrétaire général du Scara, lors d’une conférence de presse tenue à Paris, le 5 juillet 2018.
D’après les dirigeants du syndicat, « l’enjeu des Assises est colossal ». « Il ne s’agit pas de grapiller quelques millions d’euros à droite à gauche mais bien de tenter de sauver une dernière fois le pavillon français.
C'est peut-être la dernière chance que nous avons », explique Jean-François Dominiak, qui préside le syndicat.
Le projet de loi Pacte ? "On se moque de nous"
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Il poursuit : « C’est un moment historique, on en attendait énormément, et j’ai l’impression que le secteur va passer à côté ».
Il en veut pour preuve le projet de loi Pacte, déposé le 18 juin dernier par le ministère de l’Economie, et dans lequel est notamment inscrit le système controversé de double caisse d’Aéroport de Paris (ADP), que les compagnies aériennes souhaiteraient voir disparaître.
« Le secteur n’a pas été entendu. De qui se moque-t-on ? », lance Jean-Pierre Bès, qui évoque un futur recours devant le Conseil d’Etat.
Les dirigeants du Scara dressent même un horizon bien plus sombre pour l’avenir.
Il en veut pour preuve le projet de loi Pacte, déposé le 18 juin dernier par le ministère de l’Economie, et dans lequel est notamment inscrit le système controversé de double caisse d’Aéroport de Paris (ADP), que les compagnies aériennes souhaiteraient voir disparaître.
« Le secteur n’a pas été entendu. De qui se moque-t-on ? », lance Jean-Pierre Bès, qui évoque un futur recours devant le Conseil d’Etat.
Les dirigeants du Scara dressent même un horizon bien plus sombre pour l’avenir.
Quel avenir ?
« Peut-être que nous n’avons plus besoin de pavillon français. L’Etat protège l’industrie aéronautique et les aéroports mais ne se préoccupe que peu des compagnies aériennes », explique Jean-Pierre Bès.
« Le choix a été fait : le pavillon français ne fait plus peur, autant le laisser tomber. Après tout, il n’y a plus d’industrie textile en France, et pourtant on est tous vêtus… »
« Aujourd’hui, pour lancer une compagnie sous CTA (certificat de transporteur aérien, ndlr) français, il faut être taré », lâche-t-il aussi.
« Il est impossible de lancer une compagnie aérienne en France et de la faire vivre », ajoute Jean-François Dominiak.
Avant de conclure : « mieux faut se tourner vers des CTA et des réglementations européennes. On a encore en France un code du transport aérien qui date des années 1960, et on se demande pourquoi on n'a pas encore un Norwegian français… D’ailleurs cela fait des années qu’un CTA indépendant n’a pas été demandé en France ».
En espérant qu'Elisabeth Borne aura bien écouté les doléances, d'un syndicat qui semble bien pessimiste pour le pavillon français, est-il déjà trop tard ? Seul l'avenir nous le dira.
« Le choix a été fait : le pavillon français ne fait plus peur, autant le laisser tomber. Après tout, il n’y a plus d’industrie textile en France, et pourtant on est tous vêtus… »
« Aujourd’hui, pour lancer une compagnie sous CTA (certificat de transporteur aérien, ndlr) français, il faut être taré », lâche-t-il aussi.
« Il est impossible de lancer une compagnie aérienne en France et de la faire vivre », ajoute Jean-François Dominiak.
Avant de conclure : « mieux faut se tourner vers des CTA et des réglementations européennes. On a encore en France un code du transport aérien qui date des années 1960, et on se demande pourquoi on n'a pas encore un Norwegian français… D’ailleurs cela fait des années qu’un CTA indépendant n’a pas été demandé en France ».
En espérant qu'Elisabeth Borne aura bien écouté les doléances, d'un syndicat qui semble bien pessimiste pour le pavillon français, est-il déjà trop tard ? Seul l'avenir nous le dira.