« Il faut s’adapter, savoir être attractif pour attirer les candidats, leur proposer le meilleur équilibre vie perso et pro. C’est plus que jamais le mot d’ordre aujourd’hui », Marie-Hélène Angot, DRH de l’entité française de BCD TRAVEL. – M.-H. A.
TourMaG - Quel est votre parcours ?
Marie-Hélène Angot : Je suis dans les ressources humaines depuis 22 ans. J’ai commencé ma carrière en occupant le poste de gestionnaire paie et administration du personnel.
J’ai évolué au sein d’entreprises françaises, dans des secteurs d’activité complètement différents, et je suis aujourd’hui DRH de l’entité française de BCD TRAVEL qui est un des leaders mondiaux spécialisé dans la gestion et l’organisation de voyages d’affaires.
TourMaG - Quelles sont vos missions ? Ont-elles évolué au cours des (25) dernières années ?
Marie-Hélène Angot : Les missions sont nombreuses, les RH suivent la vie de l’employé dans l’entreprise en s’assurant du respect des dispositions légales, de son embauche à son départ. Il y a la gestion du recrutement, de la carrière, des compétences par la formation, la paie.
Ils participent à la réflexion et la mise en place d’éléments de motivation, surveillent la politique des rémunérations. Ils veillent au bon climat social de la société, et pour ce faire, il est essentiel de maintenir un bon dialogue social avec le CSE, représentants du personnel.
Nous sommes le lien entre les salariés et la Direction de l’entreprise, et nous nous devons d’être un médiateur avisé pour permettre la meilleure collaboration possible, et ce dans les 2 sens.
En 25 ans, les missions RH ont vraiment évolué et rendu les moyens et les objectifs différents.
Par exemple, nous avons toujours été soucieux d’appliquer une politique d’égalité, mais aujourd’hui, il est devenu important de communiquer sur les résultats de cette politique, pour s’assurer de sa bonne application. Nous mettons en avant l’éthique sociétale sur la diversité, l’équité et l’inclusion.
Concernant le volet formation, au-delà du développement du collaborateur, nous sensibilisons sur des sujets inter-entreprise comme la sécurité des données, la cybersécurité, la sécurité au travail…
Pour le recrutement, quand autrefois le détail des missions et le salaire suffisaient, voire juste les 3 lettres « CDI » qui représentait le graal, aujourd’hui la marque employeur et ses valeurs sont des critères de différentiation.
Marie-Hélène Angot : Je suis dans les ressources humaines depuis 22 ans. J’ai commencé ma carrière en occupant le poste de gestionnaire paie et administration du personnel.
J’ai évolué au sein d’entreprises françaises, dans des secteurs d’activité complètement différents, et je suis aujourd’hui DRH de l’entité française de BCD TRAVEL qui est un des leaders mondiaux spécialisé dans la gestion et l’organisation de voyages d’affaires.
TourMaG - Quelles sont vos missions ? Ont-elles évolué au cours des (25) dernières années ?
Marie-Hélène Angot : Les missions sont nombreuses, les RH suivent la vie de l’employé dans l’entreprise en s’assurant du respect des dispositions légales, de son embauche à son départ. Il y a la gestion du recrutement, de la carrière, des compétences par la formation, la paie.
Ils participent à la réflexion et la mise en place d’éléments de motivation, surveillent la politique des rémunérations. Ils veillent au bon climat social de la société, et pour ce faire, il est essentiel de maintenir un bon dialogue social avec le CSE, représentants du personnel.
Nous sommes le lien entre les salariés et la Direction de l’entreprise, et nous nous devons d’être un médiateur avisé pour permettre la meilleure collaboration possible, et ce dans les 2 sens.
En 25 ans, les missions RH ont vraiment évolué et rendu les moyens et les objectifs différents.
Par exemple, nous avons toujours été soucieux d’appliquer une politique d’égalité, mais aujourd’hui, il est devenu important de communiquer sur les résultats de cette politique, pour s’assurer de sa bonne application. Nous mettons en avant l’éthique sociétale sur la diversité, l’équité et l’inclusion.
Concernant le volet formation, au-delà du développement du collaborateur, nous sensibilisons sur des sujets inter-entreprise comme la sécurité des données, la cybersécurité, la sécurité au travail…
Pour le recrutement, quand autrefois le détail des missions et le salaire suffisaient, voire juste les 3 lettres « CDI » qui représentait le graal, aujourd’hui la marque employeur et ses valeurs sont des critères de différentiation.
"Les candidats veulent parler de bien-être, de RSE, d’identité écologique, d’éthique, etc."
TourMaG - Comment se porte le marché de l’emploi dans l’industrie du tourisme ? Comment a-t-il évolué ses dernières années ?
Marie-Hélène Angot : Le marché du travail dans le tourisme a surtout été chamboulé ses 3 dernières années.
La crise de la Covid-19 a mis le monde en pause, et a suspendu la quasi-totalité des voyages. Les agents de voyages se sont retrouvés sans activité et beaucoup ont préféré faire une reconversion professionnelle.
Puis il y a eu une reprise d’activité soudaine et inattendue vers le mois de juin 2022. Les voyages ont repris, avec des besoins clients qui ont changés, mais également avec des expectatives de candidats qui ont évoluées. On ne parle plus uniquement de CDI et de salaires. Les candidats veulent parler de bien-être, de RSE, d’identité écologique, d’éthique etc…
Et la principale attente est l’équilibre entre la vie personnelle et professionnelle, et pour cela, les candidats plébiscitent beaucoup le télétravail. Bien que nous ayons mis en place ce mode de travail chez BCD Travel depuis de nombreuses années, le télétravail a augmenté avec la crise Covid-19, et aujourd’hui, 70% de notre effectif est en télétravail, et les 30 % restants ont la possibilité de travailler de façon hybride. Cela est un avantage très apprécié.
TourMaG - Comment expliquez-vous les difficultés de recrutement que connait le secteur du tourisme ? Comment y remédier ?
Marie-Hélène Angot : Je vois 2 choses. D’abord, la pandémie qui a stoppé les voyages et de ce fait l’activité de la société et des agents de voyages. Notre activité est dépendante de nombreux facteurs : sanitaires, géopolitiques, économiques, météorologiques, sociales … et cette dépendance peut faire peur.
Beaucoup d’agents ont quitté le secteur du tourisme pour se reconvertir, soit vers des métiers plus sécurisés dans le cas où une nouvelle crise arriverait, soit vers des métiers plus proches de leurs passions et/ou personnalités.
La seconde concerne plus particulièrement le voyages d’affaires. Les nouveaux arrivants dans l’industrie du voyage, sont avant tout attirés par le tourisme et ont envie de participer à l’évasion des voyageurs. Le voyage d’affaires n’a pas le même objectif.
Il y a une méconnaissance de cette activité, à laquelle il faut absolument palier. Il faut faire connaitre les métiers du voyage d’affaires qui sont très variés et surtout évolutifs, allant de conseiller de voyages, au travel manager, au program manager, au chargé d’événementiel, chef de produit, de projets, etc.
Marie-Hélène Angot : Le marché du travail dans le tourisme a surtout été chamboulé ses 3 dernières années.
La crise de la Covid-19 a mis le monde en pause, et a suspendu la quasi-totalité des voyages. Les agents de voyages se sont retrouvés sans activité et beaucoup ont préféré faire une reconversion professionnelle.
Puis il y a eu une reprise d’activité soudaine et inattendue vers le mois de juin 2022. Les voyages ont repris, avec des besoins clients qui ont changés, mais également avec des expectatives de candidats qui ont évoluées. On ne parle plus uniquement de CDI et de salaires. Les candidats veulent parler de bien-être, de RSE, d’identité écologique, d’éthique etc…
Et la principale attente est l’équilibre entre la vie personnelle et professionnelle, et pour cela, les candidats plébiscitent beaucoup le télétravail. Bien que nous ayons mis en place ce mode de travail chez BCD Travel depuis de nombreuses années, le télétravail a augmenté avec la crise Covid-19, et aujourd’hui, 70% de notre effectif est en télétravail, et les 30 % restants ont la possibilité de travailler de façon hybride. Cela est un avantage très apprécié.
TourMaG - Comment expliquez-vous les difficultés de recrutement que connait le secteur du tourisme ? Comment y remédier ?
Marie-Hélène Angot : Je vois 2 choses. D’abord, la pandémie qui a stoppé les voyages et de ce fait l’activité de la société et des agents de voyages. Notre activité est dépendante de nombreux facteurs : sanitaires, géopolitiques, économiques, météorologiques, sociales … et cette dépendance peut faire peur.
Beaucoup d’agents ont quitté le secteur du tourisme pour se reconvertir, soit vers des métiers plus sécurisés dans le cas où une nouvelle crise arriverait, soit vers des métiers plus proches de leurs passions et/ou personnalités.
La seconde concerne plus particulièrement le voyages d’affaires. Les nouveaux arrivants dans l’industrie du voyage, sont avant tout attirés par le tourisme et ont envie de participer à l’évasion des voyageurs. Le voyage d’affaires n’a pas le même objectif.
Il y a une méconnaissance de cette activité, à laquelle il faut absolument palier. Il faut faire connaitre les métiers du voyage d’affaires qui sont très variés et surtout évolutifs, allant de conseiller de voyages, au travel manager, au program manager, au chargé d’événementiel, chef de produit, de projets, etc.
"Ces nouvelles priorités nous imposent de revoir nos méthodes de recrutement, de management, de fidélisation… "
TourMaG - Quel impact la crise sanitaire a-t-elle eu sur le marché ?
Marie-Hélène Angot : Je pense qu’elle a eu le même impact sur tous les marchés : celui du changement.
Durant la pandémie, les personnes se sont recentrées sur elles-mêmes et ont revu leurs priorités. Ces nouvelles priorités nous imposent de revoir nos méthodes de recrutement, de management, de fidélisation…
La difficulté est de changer des années et des années d’habitudes professionnelles, et je pense qu’il va y avoir beaucoup de propositions et d’essais avant de pouvoir trouver les bonnes solutions à long termes.
TourMaG - En matière de recrutement, avez-vous revu vos process au fil des ans ?
Marie-Hélène Angot : Le recrutement a évolué avec son temps. Recruter par le biais du Pôle emploi (anciennement ANPE) ou les sociétés d’intérim comme il y a 20 ans n’est plus suffisant.
Depuis internet, de nombreuses plateformes de recrutement ont fleuri, les sociétés ont développé elles-mêmes leurs pages Carrières ou recrutent par le biais de leurs réseaux sociaux, et pas uniquement sur LinkedIn, mais aussi via Instagram ou Snap par exemple.
Il y a aussi les jobdatings qui s’organisent aussi bien durant des salons professionnels, que durant des afterworks dans des lieux de détente comme des pubs ou des restaurants par exemple.
Chez BCD Travel, nous faisons participer nos collaborateurs avec la cooptation que nous récompensons, et avons renforcé le service « Recrutement de talents » du siège social d’une douzaine de personnes pour être sur tous les fronts.
Marie-Hélène Angot : Je pense qu’elle a eu le même impact sur tous les marchés : celui du changement.
Durant la pandémie, les personnes se sont recentrées sur elles-mêmes et ont revu leurs priorités. Ces nouvelles priorités nous imposent de revoir nos méthodes de recrutement, de management, de fidélisation…
La difficulté est de changer des années et des années d’habitudes professionnelles, et je pense qu’il va y avoir beaucoup de propositions et d’essais avant de pouvoir trouver les bonnes solutions à long termes.
TourMaG - En matière de recrutement, avez-vous revu vos process au fil des ans ?
Marie-Hélène Angot : Le recrutement a évolué avec son temps. Recruter par le biais du Pôle emploi (anciennement ANPE) ou les sociétés d’intérim comme il y a 20 ans n’est plus suffisant.
Depuis internet, de nombreuses plateformes de recrutement ont fleuri, les sociétés ont développé elles-mêmes leurs pages Carrières ou recrutent par le biais de leurs réseaux sociaux, et pas uniquement sur LinkedIn, mais aussi via Instagram ou Snap par exemple.
Il y a aussi les jobdatings qui s’organisent aussi bien durant des salons professionnels, que durant des afterworks dans des lieux de détente comme des pubs ou des restaurants par exemple.
Chez BCD Travel, nous faisons participer nos collaborateurs avec la cooptation que nous récompensons, et avons renforcé le service « Recrutement de talents » du siège social d’une douzaine de personnes pour être sur tous les fronts.
TourMaG - Le profil des candidats a-t-il évolué ? Quelles sont leurs attentes ? Comment y répondez-vous ?
Marie-Hélène Angot : On peut constater un avant et un après Covid, et ce, quel que soit le secteur d’activité, car les moments passés en famille durant le confinement ont repris une place centrale dans les vies personnelles, ainsi que l’épanouissement personnel.
Chez BCD Travel, nous y répondons en offrant la possibilité de faire du télétravail ou de travailler de façon hybride. Nous mettons l’accent sur l’évolution interne, au niveau international, car faire évoluer nos compétences est primordial. Nous sommes ouverts à la communication et sommes transparents avec nos équipes.
TourMaG - Quel regard portent les jeunes sur le monde du travail ?
Marie-Hélène Angot : L’arrivée de la « génération Z » bouscule les standards. Leur état d’esprit, leur pensée et leur façon de vivre sont différents. C’est une génération où tout va vite, où la notion de fidélisation n’a plus autant d’importance que les anciennes générations. Le changement ne leur fait pas peur, l’autorité n’a pas de prise sur eux.
Ils souhaitent être autonomes tout de suite, et avoir plus de liberté. Beaucoup d’entre eux cumulent plusieurs activités : employé le jour, et auto-entrepreneur le soir.
Cette génération va modifier les codes traditionnels du travail, sans nul doute.
Marie-Hélène Angot : On peut constater un avant et un après Covid, et ce, quel que soit le secteur d’activité, car les moments passés en famille durant le confinement ont repris une place centrale dans les vies personnelles, ainsi que l’épanouissement personnel.
Chez BCD Travel, nous y répondons en offrant la possibilité de faire du télétravail ou de travailler de façon hybride. Nous mettons l’accent sur l’évolution interne, au niveau international, car faire évoluer nos compétences est primordial. Nous sommes ouverts à la communication et sommes transparents avec nos équipes.
TourMaG - Quel regard portent les jeunes sur le monde du travail ?
Marie-Hélène Angot : L’arrivée de la « génération Z » bouscule les standards. Leur état d’esprit, leur pensée et leur façon de vivre sont différents. C’est une génération où tout va vite, où la notion de fidélisation n’a plus autant d’importance que les anciennes générations. Le changement ne leur fait pas peur, l’autorité n’a pas de prise sur eux.
Ils souhaitent être autonomes tout de suite, et avoir plus de liberté. Beaucoup d’entre eux cumulent plusieurs activités : employé le jour, et auto-entrepreneur le soir.
Cette génération va modifier les codes traditionnels du travail, sans nul doute.
Le télétravail, "une quasi-normalité"
TourMaG - Quels sont les enjeux RH aujourd’hui ? Etaient-ils différents au début des années 2000 ?
Marie-Hélène Angot : Il faut s’adapter, savoir être attractif pour attirer les candidats, leur proposer le meilleur équilibre vie perso et pro. C’est plus que jamais le mot d’ordre aujourd’hui.
Il ne faut pas uniquement proposer une communication moderne et marketée. Il faut des réelles propositions pour faire la différence à moyen et long terme.
Il faut également penser à des nouveaux modèles de team buildings tout en respectant les budgets, car le télétravail a également ses défauts : l’esprit d’appartenance s’est affaiblit, et faire revenir les collaborateurs occasionnellement est devenu difficile. Il faut leur donner envie.
TourMaG - Futur du travail : Quelles sont les principales évolutions anticipées à horizon de 5 ans (statuts, flexibilité horaire, freelancing...) ?
Marie-Hélène Angot : Maintenant que le télétravail devient une quasi-normalité, il faut penser aux futures « normalités ».
Développer les conditions du télétravail et le permettre au-delà du domicile (lorsque l’activité le permet) serait certainement encore plus apprécié.
On parle aussi de plus en plus de la semaine de 4 jours.
Finalement, il faut penser à toute solution qui permettrait une flexibilité des horaires de travail et qui faciliterait l’équilibre vie perso et pro, que ce soit pour les personnes qui souhaitent développer leurs diverses activités ou celles qui souhaitent apprécier davantage leur temps libre pour prendre soin de leur famille ou tout simplement d’elles-mêmes.
Marie-Hélène Angot : Il faut s’adapter, savoir être attractif pour attirer les candidats, leur proposer le meilleur équilibre vie perso et pro. C’est plus que jamais le mot d’ordre aujourd’hui.
Il ne faut pas uniquement proposer une communication moderne et marketée. Il faut des réelles propositions pour faire la différence à moyen et long terme.
Il faut également penser à des nouveaux modèles de team buildings tout en respectant les budgets, car le télétravail a également ses défauts : l’esprit d’appartenance s’est affaiblit, et faire revenir les collaborateurs occasionnellement est devenu difficile. Il faut leur donner envie.
TourMaG - Futur du travail : Quelles sont les principales évolutions anticipées à horizon de 5 ans (statuts, flexibilité horaire, freelancing...) ?
Marie-Hélène Angot : Maintenant que le télétravail devient une quasi-normalité, il faut penser aux futures « normalités ».
Développer les conditions du télétravail et le permettre au-delà du domicile (lorsque l’activité le permet) serait certainement encore plus apprécié.
On parle aussi de plus en plus de la semaine de 4 jours.
Finalement, il faut penser à toute solution qui permettrait une flexibilité des horaires de travail et qui faciliterait l’équilibre vie perso et pro, que ce soit pour les personnes qui souhaitent développer leurs diverses activités ou celles qui souhaitent apprécier davantage leur temps libre pour prendre soin de leur famille ou tout simplement d’elles-mêmes.
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