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Corsair donne des gages de pérennité avant la décision de l'Europe ! [ABO]

Corsair a dégagé son 1er résultat net positif depuis 2017


Ce jour, Pascal de Izaguirre arborait un sourire rayonnant. Non pas que la chute du gouvernement et le très probable abandon de la forte hausse de la taxe de solidarité sur les billets d'avion le réjouissent particulièrement, mais Corsair a dégagé pour la 1ère fois depuis 2017 un résultat positif. Un bilan dans le vert qui tombe au meilleur moment, alors que la Commission européenne doit rendre dans les prochaines semaines son avis sur le plan de restructuration de la compagnie.


Rédigé par le Jeudi 5 Décembre 2024

Corsair a dégagé son 1er résultat net positif depuis 2017 - Crédit photo : corsair
Corsair a dégagé son 1er résultat net positif depuis 2017 - Crédit photo : corsair
Cette fois-ci c'est la bonne !

Les actionnaires nous avaient bien dit que Corsair s'était fixé comme objectif de retrouver la rentabilité, après 6 exercices dans le rouge, voire le rouge écarlate.

Puis Pascal de Izaguirre, un peu plus frileux après un été pas aussi radieux qu'espéré, avait déclaré timidement visé l'équilibre.

C'est maintenant officiel, les commissaires aux comptes ont clôturé les comptes, ils sont bons et repassent dans le vert, une première depuis 2017 et seulement la troisième fois en 12 ans.

"Je voulais vous faire part d'une très bonne nouvelle, nous avons avec les équipes le plaisir d'annoncer que nous avons dégagé un résultat d'exploitation positif de 3 millions d'euros, soit une amélioration de 40 millions d'euros.

Et nous avons également un résultat net positif de plus 1,1 million d'euros. Je me félicite de cette clôture.

Nous faisons mieux que les objectifs que nous visions,
" nous a déclaré le PDG de la compagnie.

Une bonne nouvelle qui ne pouvait tomber au meilleur moment, alors que la Commission européenne étudie actuellement son plan de restructuration.


Corsair : un chiffre d'affaires record de 701 millions d'euros !

Et pourtant, tous les indicateurs n'étaient pas favorables à cet exercice record.

"Nous avons réussi cela, en dépit d'un été qui ne fut pas extraordinaire pour le transport aérien français, en raison de l'effet des Jeux olympiques et de la crise politique.

A cela vous rajoutez les mises en service des nouveaux avions qui ont été livrés avec du retard.

Et malgré cela, le 4e trimestre entre juillet et septembre 2024 a été meilleur que celui de l'année précédente, qui était notre exercice record au niveau du chiffre d'affaires,
" nous explique Pascale de Izaguirrre.

Les campagnes de la rentrée sur les "octobristes" et "septembristes", deux marques déposées par la société, ont très "bien fonctionné".

Les freins, même la baisse des prix du 2e semestre, n'ont pas empêché le transporteur d'enregistrer une progression du chiffre d'affaires de 9%, pour dépasser les 701 millions d'euros. Pour rappel, avant Covid, Corsair dépassait timidement les 470 millions d'euros.

A cela s'ajoute la belle performance du fret. Cette activité réalise la meilleure recette de l'existence de la compagnie, en franchissant le cap des 50 millions d'euros. Les frais supplémentaires, comme les bagages enregistrés ou les sélections des sièges par exemple, ont grimpé de 43%.

"Nous avons pu réussir cela, grâce à la rénovation quasi complète de notre outil industriel, puisque nous attendons notre dernier A330 neo, d'ici la fin décembre.

Nous avons aussi une discipline des coûts qui donne des résultats.

J'entendais bien les critiques sur le fait que nous ne gagnions pas d'argent. Comment aurais-je pu le faire avec seulement 7 avions et deux types d'appareils, dont des 747 qui avaient une moyenne d'âge se rapprochant de 30 ans ?

Nous avons maintenant un programme optimisé.
"

La rationalisation de la flotte a permis aussi de faire des économies d'échelle.

Corsair : l'exercice 2025 "marquera une nouvelle étape"

L'A330 neo entraine aussi une montée en gamme de la compagnie.

"Nous n'avons pas à rougir face à nos concurrents concernant notre produit.

La classe avant représente aussi plus de revenus et de poids dans notre bilan, alors que c'est très récent pour nous, puisque nous l'avons introduit seulement en 2018,
" déroule celui qui est aussi président de la FNAM.

Un redressement qui a été rendu possible par une amélioration de la performance commerciale et économique de l'entreprise, mais aussi un baril plutôt orienté à la baisse après le pic du mois de mars.

A cela s'ajoutent les efforts consentis par les salariés durant les 3 années de turbulence.

"Je rappelle que toutes les mesures de restructuration que nous avons prises en 2021, elles n'ont pas pu porter ses fruits immédiatement, mais c'est le cas maintenant au niveau de la productivité du personnel," poursuit Pascal de Izaguirre.

Cette bonne dynamique semble se maintenir pour le prochain exercice qui débutera exceptionnellement en janvier 2025. En effet, Corsair va clôturer un bilan comptable exceptionnel de 3 mois entre septembre et décembre 2024.

Et donc le 1er trimestre est d'ores et déjà bien orienté, dans un exercice 2025 qui devrait être encore plus excédentaire, au niveau financier.

Il marquera une "nouvelle étape" dans la vie d'une compagnie qui aura alors une flotte entièrement renouvelée, contre "un milliard d'investissements".

Une opération qui n'est pas neutre pour les finances, car chaque avion rendu doit être remis en état. Pour les deux derniers appareils ne surcout est supérieur à 10 millions d'euros.

Corsair : la réponse de l'Europe attendue fin 2024 ou début 2025

Autant de signaux qui arrivent au meilleur moment, alors que le plan de sauvetage économique doit être validé par la Commission européenne.

"Ces nouvelles tombent très bien, puisque notre dossier est actuellement étudié à Bruxelles.

Nous avons démontré notre trajectoire de redressement.

La réponse est attendue d'ici quelques semaines. Nous avons répondu à toutes les questions, nous n'avons pas de sujets particuliers,
" recadre Pascal de Izaguirre.

A lire en complément : Corsair : l'Etat s'échine à éponger 141 millions d'aides

Alors que certaines rumeurs laissent entendre que le dossier n'aurait pas été totalement complété par le gouvernement français, seul porteur d'un plan de restructuration.

L'hypothèse réfutée par le patron de Corsair.

S'il n'y a pas de sujets européens, sur la scène nationale le renversement de Michel Barnier aura des conséquences.

Tout d'abord, elle n'a plus personne avec qui échanger au sein de l'Exécutif sur le sujet, puis les amendements prévoyant l'abandon de créances de l'Etat à la faveur de la compagnie pourraient être caducs, alors qu'ils ont été adoptés par le Sénat.

L'abandon du Projet de Loi de Finances 25 sera-t-il neutre sur l'avenir de Corsair ?

"Sans entrer dans les détails, ce que je peux vous dire, c'est que dans le cadre des échanges avec l'État, tous les accords ont été passés pour pouvoir surmonter ce genre de difficultés.

Nous devions être prévoyants. On sait pertinemment que quand des amendements doivent être votés par le Parlement, vous ne pouvez pas être sûr que le Parlement va les voter à 100% en temps utile,
" se montre optimiste Pascal de Izaguirre.

Plan de sauvetage de Corsair : des dispositions ont été prises !

Et bien que privée des 30 millions d'euros du nouveau tour de table, en attendant la fumée blanche de Bruxelles, Corsair poursuit son chemin. Et sa trésorerie devrait encore sensiblement s'améliorer, avec la vente d'un des derniers bijoux de famille.

A lire sur le sujet : Corsair : tout ce qui n'a pas été dit sur le tour de table !

Un ultime appareil qui figure dans les stocks de la société sera très prochainement vendu, pour plusieurs dizaines de millions d'euros, de quoi encore améliorer le bilan comptable 2025.

"Je le rappelle, nous n'avons aucune dette par rapport à des fournisseurs privés. Notre seul sujet est la dette covid vis-à-vis de l'Etat.

La restructuration financière que j'ai négociée, nous permettra de retrouver une situation financière assainie,
" se projette le patron de l'aérien français.

Et cette projection qui anticipe une réponse européenne nécessairement positive se fera à la faveur d'une Corsair réinventée.

La compagnie souhaite surfer sur le changement de regard des professionnels du voyage et des voyageurs sur la flotte du transporteur.

"Nous captons une nouvelle clientèle.

Nous allons capitaliser dessus pour travailler notre image de marque, afin de capter plus de trafic premium et affaires. Et nous allons aussi appuyer sur la qualité de service.

L'objectif n'est pas de singer Air France ou d'augmenter les tarifs, ce serait ridicule. Nous aimerions que les gens se disent que de voyager avec Corsair, c'est voyager intelligemment, parce que vous avez un excellent rapport qualité prix
" estime le dirigeant.

Il veut se détacher de l'ancienne Corsair, celle de Nouvelles Frontières ou de TUI, ces anciens propriétaires.

La prochaine étape décisive sera donc la réponse de la Commission, puis la compagnie dirigée par Pascal de Izaguirre attaquera l'année 2025 comme celle de la maturité.

Si ce n'est la desserte de Brazzaville au premier semestre, le réseau va conserver les contours actuels. L'offre va malgré tout augmenter de 4 ou 5% sur le prochain exercice.

A l'avenir, les nouvelles ouvertures se feront sans doute en Afrique. Le développement est dépendant des droits de trafic.


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