Le gouvernement a déposé le dossier de Corsair à l'Europe en octobre 2024, la réponse est attendue avant Noël - Deposiphotos @SweetPhoto
Depuis septembre 2024, Corsair ne fait plus parler d'elle.
La compagnie a dévoilé il y a quelque temps le nom de son investisseur qui a remplacé au pied levé la République du Congo. Le pays a quitté le cockpit par surprise en juillet dernier.
Abbas Jaber, né à Dakar au Sénégal en 1958, est un entrepreneur français très influent en Afrique, le nouveau terrain de jeu de la compagnie.
Son groupe Advens Géocoton, spécialisé dans l'agro-industrie, y est très présent.
Une fois l'annonce faite, le transporteur est retombé dans l'anonymat d'une actualité dominée par les enjeux fiscaux français avec, notamment, la bataille du ciel contre la forte hausse de la taxe dite Chirac et le dénouement des élections américaines.
Et si Corsair ne défraie plus la chronique, le gouvernement s'active dans l'arrière-boutique pour achever l'opération sauvetage du transporteur.
D'après nos informations, Matignon moins dépendant du président de la République qu'autrefois, aurait déposé le dossier du plan de restructuration à Bruxelles courant septembre, afin d'apporter les réponses aux questions de la Commission.
L'instance a donc maintenant 2 mois pour apporter sa conclusion et valider un processus débuté, il y a maintenant 4 ans, et modifié entre-temps, suite au covid.
La compagnie a dévoilé il y a quelque temps le nom de son investisseur qui a remplacé au pied levé la République du Congo. Le pays a quitté le cockpit par surprise en juillet dernier.
Abbas Jaber, né à Dakar au Sénégal en 1958, est un entrepreneur français très influent en Afrique, le nouveau terrain de jeu de la compagnie.
Son groupe Advens Géocoton, spécialisé dans l'agro-industrie, y est très présent.
Une fois l'annonce faite, le transporteur est retombé dans l'anonymat d'une actualité dominée par les enjeux fiscaux français avec, notamment, la bataille du ciel contre la forte hausse de la taxe dite Chirac et le dénouement des élections américaines.
Et si Corsair ne défraie plus la chronique, le gouvernement s'active dans l'arrière-boutique pour achever l'opération sauvetage du transporteur.
D'après nos informations, Matignon moins dépendant du président de la République qu'autrefois, aurait déposé le dossier du plan de restructuration à Bruxelles courant septembre, afin d'apporter les réponses aux questions de la Commission.
L'instance a donc maintenant 2 mois pour apporter sa conclusion et valider un processus débuté, il y a maintenant 4 ans, et modifié entre-temps, suite au covid.
Corsair : Le gouvernement un amendement... retoqué
Les abandons de créances passent par le Projet de loi de finances. C'est aussi le cas d'Air Austral.
La compagnie réunionnaise avait connu un sort identique sur le PLF 23. Deux ans plus tard, c'est au tour de Corsair de passer parles fourches caudines des amendements. Objectif : un apurement de ses dettes et une amélioration de sa situation comptable.
Selon nos confrères l'effort étatique est différent. Il serait de 136,9 millions d'euros pour les Echos et 147 millions d’euros selon le Monde. Coupons la poire en deux, ce sera finalement 141 millions d'euros.
Le même montant était déjà avancé en novembre 2020, juste avant le rachat par le pôle d'investisseurs antillais.
Une façon de démontrer que la compagnie n'a pas bénéficié de deux plans de sauvetage, ce qui serait contraire aux lois européennes sur les aides d'Etat. Le projet initial a juste été modifié en cours de vol.
Nous avons eu le détail complet, par les deux amendements déposés courant octobre 2024, dans le cadre du PLF 25.
Le 19 octobre 2024, le gouvernement a tout d'abord transmis l'article additionnel N° I-3288, concernant les prêts du Fonds de développement économique et social (FDES) octroyés à cette société par arrêté du 27 novembre 2020.
Le document prévoit donc l'abandon de 80 millions de créances.
Sauf que l'amendement a été... retoqué et déclaré irrecevable au titre de la loi organique relative aux lois de finances.
Avancé pour recaler l'amendement, l'article 40 de la Constitution de 1958 stipule que les propositions formulées ne pourraient être retenues si elles ont "pour conséquence soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou l'aggravation d'une charge publique."
La compagnie réunionnaise avait connu un sort identique sur le PLF 23. Deux ans plus tard, c'est au tour de Corsair de passer parles fourches caudines des amendements. Objectif : un apurement de ses dettes et une amélioration de sa situation comptable.
Selon nos confrères l'effort étatique est différent. Il serait de 136,9 millions d'euros pour les Echos et 147 millions d’euros selon le Monde. Coupons la poire en deux, ce sera finalement 141 millions d'euros.
Le même montant était déjà avancé en novembre 2020, juste avant le rachat par le pôle d'investisseurs antillais.
Une façon de démontrer que la compagnie n'a pas bénéficié de deux plans de sauvetage, ce qui serait contraire aux lois européennes sur les aides d'Etat. Le projet initial a juste été modifié en cours de vol.
Nous avons eu le détail complet, par les deux amendements déposés courant octobre 2024, dans le cadre du PLF 25.
Le 19 octobre 2024, le gouvernement a tout d'abord transmis l'article additionnel N° I-3288, concernant les prêts du Fonds de développement économique et social (FDES) octroyés à cette société par arrêté du 27 novembre 2020.
Le document prévoit donc l'abandon de 80 millions de créances.
Sauf que l'amendement a été... retoqué et déclaré irrecevable au titre de la loi organique relative aux lois de finances.
Avancé pour recaler l'amendement, l'article 40 de la Constitution de 1958 stipule que les propositions formulées ne pourraient être retenues si elles ont "pour conséquence soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou l'aggravation d'une charge publique."
Corsair : un amendement déposé par les députés pour rétablir le crédit d'impôt
D'après nos informations, le problème administratif propre à ce texte devrait être réglé très prochainement et l'amendement déplacé pour rentrer dans les clous.
Ce n'est pas tout : 23 millions de dettes sociales et fiscales seront aussi abandonnées dans cette nouvelle version.
A ces 103 millions d'euros, ajoutons pour faire bon poids, bonne mesure, 38,1 millions d'euros de crédit d'impôt. Et pour ce dernier poste, un amendement a lui été déposé par des députés du groupe LIOT (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires).
Ce texte plaide pour l'octroi d'un crédit d'impôt à Corsair, comme à toutes les compagnies des outre-mer finalisant l'achat d'un nouvel avion.
A ce titre, le groupe Dubreuil a déjà touché 151,6 millions d'euros entre 2021 et 2022, pour ces aides légales destinées à désenclaver ces territoires.
Sauf que cet avantage est soumis à la condition que le bénéficiaire ne soit pas en difficulté, ce qui n'est bien sûr pas le cas de Corsair. Elle ne peut normalement pas en bénéficier mais l'amendement entend faire exception à la règle.
"Compte tenu de l’importance du maintien de l’emploi et de la desserte des territoires ultra-marins, il propose que le transporteur puisse en être bénéficiaire, à titre dérogatoire pour investissements productifs en outre-mer dans le cadre du plan de restructuration modifié, sous réserve d’une autorisation de la Commission européenne.
Cette mesure rétablirait, entre le 1er janvier 2024 et le 31 décembre 2025, la dérogation prévue par l’article 15 de la loi n° 2020-1721 du 29 décembre 2020 de finances pour 2021," précise le texte des députés.
Bien que ne faisant pas partie de la majorité aux affaires, le groupe LIOT aurait déposé l'article avec la bénédiction, voire même le forcing de l'Elysée, alors à la manœuvre pour sauver la compagnie croit savoir, le Canard Enchainé.
Bénédiction ou pas, nul ne connait encore l'avenir de ces textes qui est bien évidemment conditionné à la validation de la Commission européenne.
Ce n'est pas tout : 23 millions de dettes sociales et fiscales seront aussi abandonnées dans cette nouvelle version.
A ces 103 millions d'euros, ajoutons pour faire bon poids, bonne mesure, 38,1 millions d'euros de crédit d'impôt. Et pour ce dernier poste, un amendement a lui été déposé par des députés du groupe LIOT (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires).
Ce texte plaide pour l'octroi d'un crédit d'impôt à Corsair, comme à toutes les compagnies des outre-mer finalisant l'achat d'un nouvel avion.
A ce titre, le groupe Dubreuil a déjà touché 151,6 millions d'euros entre 2021 et 2022, pour ces aides légales destinées à désenclaver ces territoires.
Sauf que cet avantage est soumis à la condition que le bénéficiaire ne soit pas en difficulté, ce qui n'est bien sûr pas le cas de Corsair. Elle ne peut normalement pas en bénéficier mais l'amendement entend faire exception à la règle.
"Compte tenu de l’importance du maintien de l’emploi et de la desserte des territoires ultra-marins, il propose que le transporteur puisse en être bénéficiaire, à titre dérogatoire pour investissements productifs en outre-mer dans le cadre du plan de restructuration modifié, sous réserve d’une autorisation de la Commission européenne.
Cette mesure rétablirait, entre le 1er janvier 2024 et le 31 décembre 2025, la dérogation prévue par l’article 15 de la loi n° 2020-1721 du 29 décembre 2020 de finances pour 2021," précise le texte des députés.
Bien que ne faisant pas partie de la majorité aux affaires, le groupe LIOT aurait déposé l'article avec la bénédiction, voire même le forcing de l'Elysée, alors à la manœuvre pour sauver la compagnie croit savoir, le Canard Enchainé.
Bénédiction ou pas, nul ne connait encore l'avenir de ces textes qui est bien évidemment conditionné à la validation de la Commission européenne.
Corsair aurait dépassé 700 millions de CA, un exercice dans le vert ?
Une décision positive serait dans les tuyaux, selon les bruits de couloir du siège social situé à l'aéroport de Guadeloupe, et attendue avant la fin de l'année.
Sans ce feu vert la compagnie risque d'affronter quelques trous d'air. En interne, une telle hypothèse est considérée comme une catastrophe.
Malgré cette épée de Damoclès, l'Exécutif et les dirigeants, y croient. Tout le monde se veut serein. Le boulot a été fait, carpe diem.
"Avant la crise du Covid, la compagnie n’avait pas de dettes. Elle a ensuite mené une profonde restructuration et n'a n’a reçu aucun soutien financier supplémentaire, en dehors des aides accessibles à l’ensemble du secteur pendant cette période," affirme un proche du dossier.
En attendant, cette décision, Corsair a clôturé son dernier exercice le 30 septembre 2024.
La compagnie va rempiler pour un bilan comptable transitoire de 3 mois, pour caler ses prochains exercices sur les années civiles.
Alors que le cabinet d'expertise comptable s'échine pour finaliser l'étude du bilan 2023/2024, l'équilibre espéré s'éloigne petit à petit.
Pour rappel, les actionnaires avaient fixé comme ambition de dégager entre 5 et 10 millions de bénéfices en septembre 2024.
"Je ne ferai pas de commentaires sur le sujet, nous attendons d'arrêter les comptes.
Le travail du commissaire aux comptes est assez long. Ce serait une bonne chose pour tout le monde que nous soyons dans les clous," nous a confié, badin, Pascal de Izaguirre qui nous avait commenter en septembre 2023, les chiffres du précédent exercice.
L'équilibre est-il encore envisageable ?
Sans ce feu vert la compagnie risque d'affronter quelques trous d'air. En interne, une telle hypothèse est considérée comme une catastrophe.
Malgré cette épée de Damoclès, l'Exécutif et les dirigeants, y croient. Tout le monde se veut serein. Le boulot a été fait, carpe diem.
"Avant la crise du Covid, la compagnie n’avait pas de dettes. Elle a ensuite mené une profonde restructuration et n'a n’a reçu aucun soutien financier supplémentaire, en dehors des aides accessibles à l’ensemble du secteur pendant cette période," affirme un proche du dossier.
En attendant, cette décision, Corsair a clôturé son dernier exercice le 30 septembre 2024.
La compagnie va rempiler pour un bilan comptable transitoire de 3 mois, pour caler ses prochains exercices sur les années civiles.
Alors que le cabinet d'expertise comptable s'échine pour finaliser l'étude du bilan 2023/2024, l'équilibre espéré s'éloigne petit à petit.
Pour rappel, les actionnaires avaient fixé comme ambition de dégager entre 5 et 10 millions de bénéfices en septembre 2024.
"Je ne ferai pas de commentaires sur le sujet, nous attendons d'arrêter les comptes.
Le travail du commissaire aux comptes est assez long. Ce serait une bonne chose pour tout le monde que nous soyons dans les clous," nous a confié, badin, Pascal de Izaguirre qui nous avait commenter en septembre 2023, les chiffres du précédent exercice.
L'équilibre est-il encore envisageable ?
Corsair : un bilan 2024, sur fond de tensions sociales
Selon nos informations, l'objectif des 700 millions d'euros de chiffre serait en vue, même si l'été, plombé par les Jeux olympiques et le blocage des clientèles affinitaires, n'a pas été très bon.
La page estivale refermée, la haute saison ne s'annonce pas sous les meilleurs auspices avec les mouvements sociaux, en Guadeloupe et Martinique et des tarifs en baisse, d'après la DGAC.
Dans le même temps, du côté du SNPL, la section de Corsair a décidé de taper du poing sur la table, à la veille du CSE mensuel où se sont présentés les nouveaux actionnaires.
Exaspéré par les nombreux départs des pilotes, le syndicat juge le dialogue social à l'arrêt.
Il n'est pas question de revendication salariale, au regard de la situation financière de la compagnie, mais plutôt d'un blocage sur l'organisation de la vie des pilotes.
De plus, une pression particulièrement soutenue serait mise sur ces mêmes salariés. Des sanctions disciplinaires (blâmes, mises en garde et licenciement) et le timing, interrogent le syndicat.
Alors que le plan de restructuration n'est pas validé, une grève est exclue compte tenu du contexte.
"C'est une bonne période pour nous mettre une forte pression. Nous avons l'impression qu'ils mettent de l'huile sur le feu, alors que nous sommes tous préoccupés par le processus de restructuration", déplorent les représentants des PNT.
Le ressenti serait à peine meilleur du côté des PNC. Dans le même temps, la rencontre avec les nouveaux actionnaires n'a rien donné de très probant au niveau social, b[si ce n'est qu'un visage bien connu a refait son apparition.
La page estivale refermée, la haute saison ne s'annonce pas sous les meilleurs auspices avec les mouvements sociaux, en Guadeloupe et Martinique et des tarifs en baisse, d'après la DGAC.
Dans le même temps, du côté du SNPL, la section de Corsair a décidé de taper du poing sur la table, à la veille du CSE mensuel où se sont présentés les nouveaux actionnaires.
Exaspéré par les nombreux départs des pilotes, le syndicat juge le dialogue social à l'arrêt.
Il n'est pas question de revendication salariale, au regard de la situation financière de la compagnie, mais plutôt d'un blocage sur l'organisation de la vie des pilotes.
De plus, une pression particulièrement soutenue serait mise sur ces mêmes salariés. Des sanctions disciplinaires (blâmes, mises en garde et licenciement) et le timing, interrogent le syndicat.
Alors que le plan de restructuration n'est pas validé, une grève est exclue compte tenu du contexte.
"C'est une bonne période pour nous mettre une forte pression. Nous avons l'impression qu'ils mettent de l'huile sur le feu, alors que nous sommes tous préoccupés par le processus de restructuration", déplorent les représentants des PNT.
Le ressenti serait à peine meilleur du côté des PNC. Dans le même temps, la rencontre avec les nouveaux actionnaires n'a rien donné de très probant au niveau social, b[si ce n'est qu'un visage bien connu a refait son apparition.
Corsair : Eric Koury de retour dans l'actionnariat !
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A la surprise générale, Eric Koury figure au nouveau tour de table, grâce à la société L.C.3. en apportant 400 parts sur un total de 24 950.]b Un nom qui ne rassure pas vraiment les salariés, surtout au niveau du dialogue social.
La Direction chercherait-elle à mettre au pas ses employés les plus revêches ou à faire des économies en ciblant les plus hauts salaires ?
"Nous nous étonnons et déplorons la communication du SNPL Corsair alors même que la compagnie qui maintient en permanence, un dialogue social constructif, a initié un cycle d’échanges avec l’ensemble de ses salariés sur la situation du secteur aérien.
A titre d’exemple, la moyenne d’âge des pilotes recrutés est de 46 ans.
Ces nombreuses embauches démontrent que Corsair de par ses conditions de travail et sa stratégie de développement, demeure attractive auprès d’une profession en tension," nous a répondu un porte-parole du transporteur.
Comme quoi, même quand le vol parait tranquille... un avion peut en cacher un autre !
La Direction chercherait-elle à mettre au pas ses employés les plus revêches ou à faire des économies en ciblant les plus hauts salaires ?
"Nous nous étonnons et déplorons la communication du SNPL Corsair alors même que la compagnie qui maintient en permanence, un dialogue social constructif, a initié un cycle d’échanges avec l’ensemble de ses salariés sur la situation du secteur aérien.
A titre d’exemple, la moyenne d’âge des pilotes recrutés est de 46 ans.
Ces nombreuses embauches démontrent que Corsair de par ses conditions de travail et sa stratégie de développement, demeure attractive auprès d’une profession en tension," nous a répondu un porte-parole du transporteur.
Comme quoi, même quand le vol parait tranquille... un avion peut en cacher un autre !