A Marne-la-Vallée, l’espèce de sas où tu t’entasses avec 800 pax, (dont une majorité d’enfants criards avec des oreilles de Mickey) est beaucoup trop petit pour tant de monde… et là, le cauchemar continue - DR : Raf
Que le premier agent de voyages à qui on n’a pas rétorqué : « Quoi ? C'est le prix d’un Paris/New York ! » à l’annonce du tarif d’un Paris/Nice, me jette la première pierre…
Il n’y a plus de doute là-dessus : le client n’a plus de repère prix.
Quand j’étais ado, l’abonnement Internet (en ultra bas débit) coûtait 99 francs (pour 20 heures par mois), une télé cubique coûtait un bras et je devais faire 2h30 de baby-sitting pour m’offrir une place de ciné.
Maintenant, on passe chez Sosh (sauf si on a un cheveu sur la langue) et si on a tout compris, on est chez Free.
Pour une poignée d’euros, on a 200 chaines de télé (toutes aussi mauvaises les unes que les autres), le web et le mobile illimités. Et avec 2h30 de baby-sitting, tu as un mois d’abonnement illimité au MK2-UGC.
La faute à qui ? Au yield management, aux marques qui se tirent la bourre pour des parts de marché, à la crise, à la versatilité des clients, au développement du web ? Sans doute à tout ça…
Il n’y a plus de doute là-dessus : le client n’a plus de repère prix.
Quand j’étais ado, l’abonnement Internet (en ultra bas débit) coûtait 99 francs (pour 20 heures par mois), une télé cubique coûtait un bras et je devais faire 2h30 de baby-sitting pour m’offrir une place de ciné.
Maintenant, on passe chez Sosh (sauf si on a un cheveu sur la langue) et si on a tout compris, on est chez Free.
Pour une poignée d’euros, on a 200 chaines de télé (toutes aussi mauvaises les unes que les autres), le web et le mobile illimités. Et avec 2h30 de baby-sitting, tu as un mois d’abonnement illimité au MK2-UGC.
La faute à qui ? Au yield management, aux marques qui se tirent la bourre pour des parts de marché, à la crise, à la versatilité des clients, au développement du web ? Sans doute à tout ça…
L'exemple du train
Autres articles
Le pire des problèmes de la guerre des prix, c’est ce concept de freemium : à la base, c’est gratuit (ou pas cher) et si tu veux du service, tu payes.
Canal +, les coupe-files, le bagage en soute ou le coca sur ton vol low-cost : on t’appâte avec du pas cher et on te fait consommer ensuite un truc parce que « bon, finalement, le supplément n’est pas bien important ». Et tu sors ton porte-monnaie. Inexorablement.
Je te donne un exemple concret sur notre business : le train.
Comme ça, ça n’a l’air de rien. Quand j’étais ado, on mettait la journée pour faire Paris/Toulouse et tout était clair : les voyageurs loisirs voyageaient en seconde, les hommes d’affaires en première.
Le prix du billet était calculé en fonction du kilométrage, et pour les trains les plus rapides (genre TGV), on comptait un supplément.
Cette belle logique a été chamboulée par la SNCF : pour remplir ses trains au meilleur prix, elle a fait des promos, des billets prem's, des cartes découverte, des tarifs ni modifiables, ni remboursables, bref : elle a copié l’avion.
C’est ainsi qu’un jour, tu vois que le train Paris/Montpellier que tu aimerais prendre (celui du vendredi à 19h15, comme tout le monde) est à 82€ en seconde et à 90€ en première. Pour la première fois, tu casses tes repères et te dis que « pourquoi pas ».
Tu hésites un peu (après tout, c’est juste un moyen de transport et que tu voyages en seconde ou en première, tu arriveras à la même heure chez ta sœur à Montpellier). Mais bon…
C’est quand même 3h30 de trajet (par sens) et dimanche soir, après que 3 nains t’auront torturée tout le week-end, tu seras heureuse de voyager dans les meilleures conditions.
Pour la petite différence de prix, tu t’offres donc le petit plaisir de voyager en classe supérieure.
A toi l’univers feutré de la première classe, les sièges épais et réglables, le silence, et les jolis messieurs en chemise blanche et complet bleu-marine qui te lancent des regards.
Et puis surtout, en première, il n’y a pas d’enfant qui braille, pas d’odeur de sandwich au pâté, ni de gens qui téléphonent. Tu te réjouis de ce petit luxe accessible.
Canal +, les coupe-files, le bagage en soute ou le coca sur ton vol low-cost : on t’appâte avec du pas cher et on te fait consommer ensuite un truc parce que « bon, finalement, le supplément n’est pas bien important ». Et tu sors ton porte-monnaie. Inexorablement.
Je te donne un exemple concret sur notre business : le train.
Comme ça, ça n’a l’air de rien. Quand j’étais ado, on mettait la journée pour faire Paris/Toulouse et tout était clair : les voyageurs loisirs voyageaient en seconde, les hommes d’affaires en première.
Le prix du billet était calculé en fonction du kilométrage, et pour les trains les plus rapides (genre TGV), on comptait un supplément.
Cette belle logique a été chamboulée par la SNCF : pour remplir ses trains au meilleur prix, elle a fait des promos, des billets prem's, des cartes découverte, des tarifs ni modifiables, ni remboursables, bref : elle a copié l’avion.
C’est ainsi qu’un jour, tu vois que le train Paris/Montpellier que tu aimerais prendre (celui du vendredi à 19h15, comme tout le monde) est à 82€ en seconde et à 90€ en première. Pour la première fois, tu casses tes repères et te dis que « pourquoi pas ».
Tu hésites un peu (après tout, c’est juste un moyen de transport et que tu voyages en seconde ou en première, tu arriveras à la même heure chez ta sœur à Montpellier). Mais bon…
C’est quand même 3h30 de trajet (par sens) et dimanche soir, après que 3 nains t’auront torturée tout le week-end, tu seras heureuse de voyager dans les meilleures conditions.
Pour la petite différence de prix, tu t’offres donc le petit plaisir de voyager en classe supérieure.
A toi l’univers feutré de la première classe, les sièges épais et réglables, le silence, et les jolis messieurs en chemise blanche et complet bleu-marine qui te lancent des regards.
Et puis surtout, en première, il n’y a pas d’enfant qui braille, pas d’odeur de sandwich au pâté, ni de gens qui téléphonent. Tu te réjouis de ce petit luxe accessible.
Tu te dis bêtement que "Ouigo, c’est un train, non ?"
Ta vie ne sera plus jamais comme avant : pendant des années, quand tu prendras le train, tu vas continuer à prendre comme prix de référence le tarif en seconde, mais tu vas systématiquement regarder le prix des billets en première classe.
Tu te trouves toujours de bonnes raisons de voyager en première : la différence tarifaire est ridicule ; tu es fatiguée ; la dernière fois, ton voisin était un très joli homme d’affaires ; on te prend pour une star parce que tu regardes le paysage à travers tes lunettes noires….
Tu t’habitues au luxe. Un luxe que tu mérites en plus ! Et si le supplément est trop important sur le 19h15, tu prends le 20h15 bien moins cher (et du coup, la SNCF remplit ses objectifs : remplir aussi la première sur le dernier train).
Et puis un jour, ton aller-retour pour Montpellier dépasse les 250€ en première ou 190€ en seconde. Tu trouves que la SNCF abuse.
Alors tu regardes d’autres possibilités. Tu vois que tu peux prendre un train Ouigo. Pour 55€ aller/retour (en seconde).
Tu te dis bêtement que « Ouigo, c’est un train, non ? » Un train comme les autres…
Et bien figure-toi que non : c’est un train qui imite les compagnies aériennes low-cost parce qu’aujourd’hui, les gens futés voyagent low-cost.
Et le train low-cost, c’est certes un moyen de transport, mais un moyen de transport qui te fait slalomer dans un parcours semé d’embuches.
N’essaie pas d’aller chercher Wizzair, Ryanair à Orly ou CDG. Tu dois aller les chercher à Beauvais. Avec Ouigo, c’est pareil : tu dois aller attraper ton train à la gare de la Marne-la-Vallée.
Comme tu es une bobo snob qui s’aventure peu par-delà-le-periph’, tu regardes un plan. C’est ainsi que tu apprends que la gare à côté du parc Disney accueille désormais des trains grandes lignes.
Tu te trouves toujours de bonnes raisons de voyager en première : la différence tarifaire est ridicule ; tu es fatiguée ; la dernière fois, ton voisin était un très joli homme d’affaires ; on te prend pour une star parce que tu regardes le paysage à travers tes lunettes noires….
Tu t’habitues au luxe. Un luxe que tu mérites en plus ! Et si le supplément est trop important sur le 19h15, tu prends le 20h15 bien moins cher (et du coup, la SNCF remplit ses objectifs : remplir aussi la première sur le dernier train).
Et puis un jour, ton aller-retour pour Montpellier dépasse les 250€ en première ou 190€ en seconde. Tu trouves que la SNCF abuse.
Alors tu regardes d’autres possibilités. Tu vois que tu peux prendre un train Ouigo. Pour 55€ aller/retour (en seconde).
Tu te dis bêtement que « Ouigo, c’est un train, non ? » Un train comme les autres…
Et bien figure-toi que non : c’est un train qui imite les compagnies aériennes low-cost parce qu’aujourd’hui, les gens futés voyagent low-cost.
Et le train low-cost, c’est certes un moyen de transport, mais un moyen de transport qui te fait slalomer dans un parcours semé d’embuches.
N’essaie pas d’aller chercher Wizzair, Ryanair à Orly ou CDG. Tu dois aller les chercher à Beauvais. Avec Ouigo, c’est pareil : tu dois aller attraper ton train à la gare de la Marne-la-Vallée.
Comme tu es une bobo snob qui s’aventure peu par-delà-le-periph’, tu regardes un plan. C’est ainsi que tu apprends que la gare à côté du parc Disney accueille désormais des trains grandes lignes.
L'intermodalité RER A - Ouigo
Tu vas goûter à l’intermodalité RER A – Ouigo. Tu marches donc jusqu’aux Halles pour aller attraper le susdit RER, ce qui a un petit côté « moment de grâce » qui pourrait être amusant si tu ne te l’infligeais pas à toi-même.
Tu dois arriver en gare de Marne-la-Vallée / Chessy au moins 30 minutes avant le départ du train (toi qui arrives toujours échevelée en dernière minute et qui a été fort contrariée quand à la gare de Lyon, ils ont limité l’accès du train 2 minutes avant le départ, tu trouves ça fou).
Là, il faut passer des portiques, des contrôles variés, on mesure ton bagage.
L’espèce de sas où tu t’entasses avec 800 pax, (dont une majorité d’enfants criards avec des oreilles de Mickey, ce qui te fait regretter amèrement les jolis Messieurs au col de chemise amidonné) est beaucoup trop petit pour tant de monde… et là, le cauchemar continue.
Tu te dis que si tu étais partie de la Gare de Lyon, tu serais déjà aux alentours de Lyon. Là, tu n’es qu’à quelques encablures du château de la Belle au Bois Dormant !
Tu montes dans le train. Pardon, dans le Ouigo. Une chose acidulée rose-bonbon et bleu-maternité…
Pour entasser plein de gens dans le train, ils ont enlevé des toilettes et pour limiter l’espace, ils ont enlevé les petites poubelles individuelles (à moins que ce soit pour que le ménage soit plus rapide et que le train puisse repartir rapido vers de nouvelles aventures, comme les low-costs qui doivent faire demi-tour en moins de 30 minutes avant de repartir).
Tu dois arriver en gare de Marne-la-Vallée / Chessy au moins 30 minutes avant le départ du train (toi qui arrives toujours échevelée en dernière minute et qui a été fort contrariée quand à la gare de Lyon, ils ont limité l’accès du train 2 minutes avant le départ, tu trouves ça fou).
Là, il faut passer des portiques, des contrôles variés, on mesure ton bagage.
L’espèce de sas où tu t’entasses avec 800 pax, (dont une majorité d’enfants criards avec des oreilles de Mickey, ce qui te fait regretter amèrement les jolis Messieurs au col de chemise amidonné) est beaucoup trop petit pour tant de monde… et là, le cauchemar continue.
Tu te dis que si tu étais partie de la Gare de Lyon, tu serais déjà aux alentours de Lyon. Là, tu n’es qu’à quelques encablures du château de la Belle au Bois Dormant !
Tu montes dans le train. Pardon, dans le Ouigo. Une chose acidulée rose-bonbon et bleu-maternité…
Pour entasser plein de gens dans le train, ils ont enlevé des toilettes et pour limiter l’espace, ils ont enlevé les petites poubelles individuelles (à moins que ce soit pour que le ménage soit plus rapide et que le train puisse repartir rapido vers de nouvelles aventures, comme les low-costs qui doivent faire demi-tour en moins de 30 minutes avant de repartir).
Pas de voiture bar sur Ouigo
Pour te remettre de tes émotions, tu espères aller prendre un petit quelque-chose à la voiture-bar. Un truc qui calme…
Tu te dis qu’il faudrait suggérer à la SNCF de vendre (à la voiture-bar des Ouigo) du Lexomil ®, car c’est de ça que tu aurais besoin. Oublie l’idée : sur Ouigo, il n’y a pas de voiture-bar.
Comme ça, on peut mettre des gens (aussi) en voiture 4. Fermez le ban.
Comme dans les low-costs, tu n’as le droit qu’à un sac cabine (mais les gros bagages sont quand même facturés bien moins cher que sur une compagnie aérienne low-cost) et, comble de la radinerie, si tu veux une prise, tu payes 2 € ! (ton ipad mini a au moins 6 heures d’autonomie, ça va…)
Tu mérites mieux que le low-cost. La prochaine fois, tu repartiras de la Gare de Lyon. Et en première classe. Penser à demander une augmentation à Big-Boss pour pouvoir goûter à nouveau à ce confort.
Tu lui expliqueras que voyager en Ouigo te rend agressive avec les clients, et qu’il aura très rapidement un retour sur investissement de cette augmentation.
Mais le pire est peut-être à venir : si Ouigo reprend les codes de l’aviation à bas coûts, il ne faut pas négliger les capacités d’innovation de la SNCF : dans la loi dite « Macron » (du nom de notre jeune et joli ministre de l’économie), il n’y a pas que la réglementation du travail du dimanche, il y a aussi l’ouverture du transport en autocar.
Gageons que dans un futur proche, pour faire Paris/Montpellier, on aura au choix :
- pour les riches, un TGV en 1ère qui fera Paris - Gare de Lyon / Montpellier en 3h30
- pour ceux qui veulent survivre dans des conditions qu’on jugera alors presque acceptables, un Ouigo rose et bleu depuis Marne-la-Vallée / Chessy (prendre un Lexomil ® avant)
- pour les pauvres, 10 heures de car. On ne paiera peut-être que 19€ mais on aura besoin de toute une plaquette de Lexomil ®. C’est remboursé par la sécu, le Lexomil ® ou il faut aussi faire un prêt avant d’en acheter ?
Je te préviens : je ne ferai pas de post sur l’ID-Bus, le produit « autocar » de la SNCF.
Si une autre bloggeuse veut faire ça à ma place, qu’elle soit accueillie à bras ouverts dans les colonnes de TourMaG !
Tu te dis qu’il faudrait suggérer à la SNCF de vendre (à la voiture-bar des Ouigo) du Lexomil ®, car c’est de ça que tu aurais besoin. Oublie l’idée : sur Ouigo, il n’y a pas de voiture-bar.
Comme ça, on peut mettre des gens (aussi) en voiture 4. Fermez le ban.
Comme dans les low-costs, tu n’as le droit qu’à un sac cabine (mais les gros bagages sont quand même facturés bien moins cher que sur une compagnie aérienne low-cost) et, comble de la radinerie, si tu veux une prise, tu payes 2 € ! (ton ipad mini a au moins 6 heures d’autonomie, ça va…)
Tu mérites mieux que le low-cost. La prochaine fois, tu repartiras de la Gare de Lyon. Et en première classe. Penser à demander une augmentation à Big-Boss pour pouvoir goûter à nouveau à ce confort.
Tu lui expliqueras que voyager en Ouigo te rend agressive avec les clients, et qu’il aura très rapidement un retour sur investissement de cette augmentation.
Mais le pire est peut-être à venir : si Ouigo reprend les codes de l’aviation à bas coûts, il ne faut pas négliger les capacités d’innovation de la SNCF : dans la loi dite « Macron » (du nom de notre jeune et joli ministre de l’économie), il n’y a pas que la réglementation du travail du dimanche, il y a aussi l’ouverture du transport en autocar.
Gageons que dans un futur proche, pour faire Paris/Montpellier, on aura au choix :
- pour les riches, un TGV en 1ère qui fera Paris - Gare de Lyon / Montpellier en 3h30
- pour ceux qui veulent survivre dans des conditions qu’on jugera alors presque acceptables, un Ouigo rose et bleu depuis Marne-la-Vallée / Chessy (prendre un Lexomil ® avant)
- pour les pauvres, 10 heures de car. On ne paiera peut-être que 19€ mais on aura besoin de toute une plaquette de Lexomil ®. C’est remboursé par la sécu, le Lexomil ® ou il faut aussi faire un prêt avant d’en acheter ?
Je te préviens : je ne ferai pas de post sur l’ID-Bus, le produit « autocar » de la SNCF.
Si une autre bloggeuse veut faire ça à ma place, qu’elle soit accueillie à bras ouverts dans les colonnes de TourMaG !