La fermeture des bars et restaurants, l'une des mesures plus dures à prendre
L'intervention d'Edouard Philippe ancien Premier Ministre était un moment très attendu par les participants du Congrès Selectour qui se tenait à Athènes - Photo CE
« La fermeture des bars et des restaurants a été l’une des décisions les plus dures à prendre lorsque j’étais Premier Ministre.
Annoncer cette fermeture le samedi après-midi pour le soir même a été très compliqué. Je voulais l’annoncer moi-même. Il faut incarner les bonnes nouvelles mais il faut aussi incarner les mauvaises nouvelles. J’en avais littéralement les larmes aux yeux.
Même pendant l’occupation, les bars et les restaurants sont restés ouverts même s'il y avait un couvre-feu. C’était une décision inédite »
Annoncer cette fermeture le samedi après-midi pour le soir même a été très compliqué. Je voulais l’annoncer moi-même. Il faut incarner les bonnes nouvelles mais il faut aussi incarner les mauvaises nouvelles. J’en avais littéralement les larmes aux yeux.
Même pendant l’occupation, les bars et les restaurants sont restés ouverts même s'il y avait un couvre-feu. C’était une décision inédite »
La Guerre en Ukraine : il ne faut pas être faible avec les Russes
« Je pense que cette guerre (Ukraine ndlr) va durer. Tant qu’il n’y a pas une porte de sortie diplomatique, je ne vois pas comment cela va s’arrêter. On voit mal Poutine dire tout d’un coup, ca suffit. Il ne faut rien lâcher face à la Russie, il ne faut pas être faible ».
La France un pays addict à la dépense publique
« Si la France n’équilibre pas ses comptes, nous allons avoir un très très gros problème. Quand on ne contrôle pas ses comptes, on perd son indépendance. Regardez ce qui s’est passé en Grèce...
Le risque n’est pas nul en France. Nous sommes dans un pays addict à la dépense publique. Nous savons que nous dépensons trop, mais dès qu’il y a un problème nous dépensons encore plus ».
Le risque n’est pas nul en France. Nous sommes dans un pays addict à la dépense publique. Nous savons que nous dépensons trop, mais dès qu’il y a un problème nous dépensons encore plus ».
Quoi qu'il en coûte : "j'étais favorable à la mise en place de Forces de rappel"
« Pendant la pandémie, « le quoi qu’il en coûte » a été une bonne décision. Avec la mise en place du chômage partiel, j’ai été un temps le plus gros employeur de l’histoire de France ever. J’étais pour ma part favorable à la mise en place de ce que j’appelle des forces de rappel.
L’idée était de dire nous n’aurons pas tout ça sans contrepartie. Cette énorme dépense aura un coût par exemple pendant un temps défini 1, 2 ou 3 ans nous aurions pu proposer de supprimer une semaine de congés payés et faire accepter l’idée de travailler plus longtemps.
Mais la situation était suffisamment tendue et indéterminée pour prendre telle décision ».
L’idée était de dire nous n’aurons pas tout ça sans contrepartie. Cette énorme dépense aura un coût par exemple pendant un temps défini 1, 2 ou 3 ans nous aurions pu proposer de supprimer une semaine de congés payés et faire accepter l’idée de travailler plus longtemps.
Mais la situation était suffisamment tendue et indéterminée pour prendre telle décision ».
Limiter l'impact sur les ressources
« Tous les modèles qui ne se soucieront pas de limiter leur impact sur les ressources auront des difficultés. »
Il y aura toujours de l’appétence pour partir
« Les gens qui veulent prendre des vacances et des week-ends changeront progressivement... Ils ont parfois envie de partir un peu moins loin. Je n’ai jamais cru pendant le covid que le monde d’après ne serait pas le monde d’avant.
Prendre un avion pour passer un week-end à Rome ou Athènes, cela reste un truc formidable dans la vie et il y en aura toujours tant qu’il y aura des avions. Et s’il n’y a plus d’avion, il y aura des trains.
Il y aura toujours de l’appétence pour partir. Mais sur ceux que vont demander les gens, il y a des évolutions à prendre en compte. »
Prendre un avion pour passer un week-end à Rome ou Athènes, cela reste un truc formidable dans la vie et il y en aura toujours tant qu’il y aura des avions. Et s’il n’y a plus d’avion, il y aura des trains.
Il y aura toujours de l’appétence pour partir. Mais sur ceux que vont demander les gens, il y a des évolutions à prendre en compte. »
Etat actionnaire d'Air France : cela ne me choque pas
« Est-ce que c’est normal que l’Etat ait une participation dans Air France ? Cela ne me choque pas si cela permet un temps de développer et de sauver une compagnie. Il faut être assez pragmatique.
Est-ce que quand elle va bien et se développe on a intérêt à passer de 28% au capital à 10% ? Si on vend bien les actions, cela ne me pose pas de problème.
Que l'Etat soit actionnaire d'Air France n’est pas forcément une mauvaise idée en ayant conscience que l’Etat n’est pas vraiment un bon gestionnaire… »
Est-ce que quand elle va bien et se développe on a intérêt à passer de 28% au capital à 10% ? Si on vend bien les actions, cela ne me pose pas de problème.
Que l'Etat soit actionnaire d'Air France n’est pas forcément une mauvaise idée en ayant conscience que l’Etat n’est pas vraiment un bon gestionnaire… »
Pourquoi la France n’a pas un grand Ministère du Tourisme ?
« Nous avons eu le tourisme parfois tout seul, rattaché aux affaires étrangères ou à Bercy… on a fait plein de trucs.
En 2015 ou 2016 il y a eu un 1er Comité Interministériel du Tourisme (CIT) après les attentats. C’était la première fois qu’il y avait une réunion de ce type au niveau du premier ministre.
En juillet 2017, j’ai une nouvelle fois réuni ce CIT. Ensuite il y en a eu un par an avec à chaque fois l’idée que les sujets relatifs au tourisme devaient être traités non pas dans un Ministère mais par tous les Ministères.
J’ai quelques exemples : un Ministre du tourisme aussi puissant soit-il, tout seul il n’aurait jamais obtenu 350 agents de la PAF supplémentaires à Orly. C’est aussi une raison pour laquelle nous avons réussi à répondre assez vite à la demande que vous avez formulé pendant la pandémie.
Car ce n’est pas moi qui ai trouvé l’idée des avoirs. C’est quelqu’un de chez vous. Cette idée a été soumise dans un contexte où les acteurs essentiels du tourisme étaient traités à Matignon et il a été extrêmement facile de trouver le bon interlocuteur. »
En 2015 ou 2016 il y a eu un 1er Comité Interministériel du Tourisme (CIT) après les attentats. C’était la première fois qu’il y avait une réunion de ce type au niveau du premier ministre.
En juillet 2017, j’ai une nouvelle fois réuni ce CIT. Ensuite il y en a eu un par an avec à chaque fois l’idée que les sujets relatifs au tourisme devaient être traités non pas dans un Ministère mais par tous les Ministères.
J’ai quelques exemples : un Ministre du tourisme aussi puissant soit-il, tout seul il n’aurait jamais obtenu 350 agents de la PAF supplémentaires à Orly. C’est aussi une raison pour laquelle nous avons réussi à répondre assez vite à la demande que vous avez formulé pendant la pandémie.
Car ce n’est pas moi qui ai trouvé l’idée des avoirs. C’est quelqu’un de chez vous. Cette idée a été soumise dans un contexte où les acteurs essentiels du tourisme étaient traités à Matignon et il a été extrêmement facile de trouver le bon interlocuteur. »
L'appauvrissement des classes moyennes populaires
« Le truc le plus corrosif pour la France : c’est l’appauvrissement des classes moyennes populaires. Depuis la révolution industrielle, cette classe s’est toujours enrichie et depuis 25 ans son pouvoir d’achat stagne en France, et baisse en Italie ou encore Espagne.
C'est une spirale qu'il faut enrailler.»
C'est une spirale qu'il faut enrailler.»
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