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France : les professionnels du tourisme refusent de regarder la crise en face

des États généraux pour remettre à plat le système ?


Tous les acteurs en conviennent : il y a quelque chose de pourri dans les rapports entre professionnels du tourisme français. Et cela commence vraiment à sentir mauvais. Que faire ? En débattre pour remettre à plat les relations de plus en plus tendues entre producteurs, distributeurs et réceptifs. Il y va de l'avenir d'un secteur économique vital pour le pays. Il reste à savoir où et quand ?


Rédigé par Jean da LUZ le Lundi 8 Octobre 2012

Si les professionnels du tourisme voulaient bien se donner la main, cela changerait certainement pas mal de choses dans le secteur /photo photolia dr
Si les professionnels du tourisme voulaient bien se donner la main, cela changerait certainement pas mal de choses dans le secteur /photo photolia dr
Jouer les francs tireurs en temps vaches grasses, ce n'est pas bien grave.

Mais en temps de crise, en revanche, cela peut s'avérer mortifère et les victimes se compter par dizaines de milliers.

Or, force est de constater que, malgré la conjoncture délétère, les comportements n'ont pas changé : c'est toujours chacun pour soi et Dieu reconnaîtra les siens.

Toutes les branches de la profession ont fait leur ce credo.

Analysons froidement la situation.

Cote Distribution, beaucoup d'agents de voyages attendent encore un hypothétique Messie qui multiplierait les forfaits, plutôt que d'aller au charbon (les agents). Ils courbent la tête en attendant que l'orage passe.

Pendant ce temps là de nouveaux entrants, plus ou moins border line tentent leur chance : courtiers, apporteurs d'affaires et autres réceptifs au black font florès.

C’est qu’il y a maldonne : ce que les agents de voyages avaient pris pour un caprice de la météo était en fait un changement climatique structurel. Définitif !

Les producteurs, victimes des méchants distributeurs ?

Bref, la crise est là pour durer et le temps jadis ne reviendra pas, quoi qu’en pensent certains.

Il est maintenant temps d'arrêter des colmater les brèches et de songer plutôt à changer d'embarcation.

Car le navire prend l'eau de toutes parts. Les réseaux font l'autruche et campent sur leurs privilèges, face à des producteurs qui ont de plus en plus le sentiment de se faire plumer.

Même si elle n'est pas exemplaire, l'affaire STI a montré les limites de l'exercice. Des limites de plus en plus restrictives... et des TO de moins en mois nombreux. Cherchez l'erreur...

Pour reprendre un aphorisme cher à César (Balderacchi), la poule aux “yeux” d’or, est à mettre au cercle des privilèges disparus.

Les producteurs, victimes des méchants distributeurs ? Parlons en. Depuis au moins 20 ans il nous concoctent les mêmes recettes et nous resservent le même ragoût.

L'innovation est un mot qu'ils ont définitivement rayé de leur vocabulaire. Et même lorsqu’il y va de leur survie, les majors, empêtrés dans leur culture et figés dans la gangue de leurs forfaits, sont incapables de se réinventer.

Une profession amorphe et incapable de se mobiliser

Lorsque poussés dans leurs retranchements par l’avènement d’Internet ils entonnent le chant multicanal, ce n’est pas pour courir sus à l’ennemi mais pour mieux battre en retraite.

Une sorte de combat d’arrière garde, où le commandement lâche la proie pour l’ombre. Mutuelles, CE et autres collectivités, profitent des largesses des producteurs qui ne se rendent pas compte qu’en perdant leur forces de vente, ils se tirent une balle dans le pied.

Les deux parties se rejettent la faute. Les Distributeurs accusent les TO de concurrence déloyale et les TO font de même.

Ils dénonçent les têtes de réseau qui n’hésitent pas à grapiller des points de com par-ci et des largesses marketing par-là tout en creusant la tombe des producteurs en produisant en direct du sur mesure avec leurs réceptifs.

A qui la faute, rétorquent les premiers qui voient maintenant débarquer des agences en ligne dont le rêve est de mettre en relation directement le client et le réceptif. La désintermédiation finale, en quelque sorte...

Leur nombre explose depuis quelques mois et ce ne sont que les prémices. La tentation est grande pour ces nouveaux entrants de chambouler la donne face à une profession amorphe et incapable de se mobiliser pour défendre son pré carré.

La nature a horreur du vide

S’insinuant dans les vides juridiques que l’inertie d’un Syndicat patronal n’a pas suffi à combler, ils désespèrent une profession au bord de la crise de nerfs.

Le paracommercialisme ronge le métier, tout le monde s’en plaint, mais que fait-on concrètement ? Poser la question c’est y répondre...

Quoi qu’en disent certains, les professionnels ont encore besoin les uns des autres dans un métier où personne ne se suffit à lui-même.

Il est maintenant grand temps de se mettre autour d’une table et de discuter, d’échanger, de débattre. D’essayer de repartir sur de nouvelles bases et de donner un sens à nos métiers.

Les professionnels ont besoin d’une éthique, d’une charte, d’engagements communs qui évitent aux une comme aux autres de faire du grand n’importe quoi.

Utopique ? Peut-être. Mais s’ils n’y parviennent pas, d’autres prendront leur place. C’est la dure loi du marché et c’est bien connu... la nature a horreur du vide.

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Commentaires

1.Posté par phil2mars le 08/10/2012 09:48 | Alerter
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Voila vous l'avez énervé le Jean... .
Imaginez le dans sa position ( bienheureuse) de journaliste professionnel il en a vu défiler des hommes et des femmes , des professions de foi, des sinceres ,des bernard tapie de pacotille , des financiers qui ont sabré découpé avant de finir eux meme decoupés en morceaux ...et des visionnaires désabusés quise contentent depuis leurs chateaux en Espagne de compter cyniquement les points.

Et que voit il maintenant?
un secteur d'activité devenu un magma informe ponctué d'explosions , de dissolutions , d'effondrements... avec des malheureux accrochés sur des radeaux de la méduse , et des fiers à bras sur leurs barques qui font les malins sans voir la flottille de pirogues de peuplades lointaines prêtes à les saborder... Je ne vous parle même pas, dans la tempête, des capitaines d'industrie dans leurs grands vaisseaux à la dérive , en train d'attaquer le fond de cale à coups de hache....

Ben ...je me dis que je n'ai pas réussi grand chose dans ma vie , mais au moins j'ai réussi à dissuader mes enfants defaire comme papa et de bosser ..dans le tourisme...C'est mort, comme ils disent ( j'exagere un peu )
Qui sait l'un d'entre eux sera peut être journaliste ? ( c'est pas mieux apparemment !)

2.Posté par phil2mars le 08/10/2012 09:58 | Alerter
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Ceci dit ... remettre à plat le systeme à travers des cycles de discussion carte sur table... pourquoi pas , à condition que tous les acteurs du systeme y soient y compris les financiers, les actionnaires, lesfonds de pension ou d'investissement propriétaires des grands groupes, les banques....

Mais l'affaire me semble delicate, n'est il pas revelateur que parmi les entreprises qui ont concouru aux concours de l'innovation de Tourmag ..ce ne sont que des starts up qui proposaient somme toute que des innovations techno destinées à squizzer les intermediaires... producteurs et distributeurs ? le tout reposant sur la techno la techno...

Sans sans rendre compte aujourd'hui le pouvoir a basculer dans les proprietaires de technologie ou de savoir faire digital d'un côté et des financiers de l'autre...

De fait les agences de voyages , les TO à la " papa" paraissent comme les derniers des mohicans aux pratiques et au langage qui ne s'adressent plus qu'à des franges de population en voie de disparition ( les 3 et 4 eme age par nature et les exclus du virtuels de plus de 45 ans )

3.Posté par dom31 le 08/10/2012 11:14 | Alerter
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Eh, bien il était temps de se réveiller M da Luz et de pousser votre coup de gueule ! Mais n'est-ce pas un peu trop tard ? Vous appelez au rassemblement un profession "au sens large" qui n'a pas forcément les mêmes attentes dans la chaine. Au final, oui une seule, celle de gagner un peu d'argent pour tenir... certains rêvent de voir disparaître les autres et pouvoir enfin se passer d'un réseau qui reste obligé. Mais dans votre excellent article vous n'avez jamais cité le seul qui est à même de colmater les brèches de ce grand navire perdu : LE CLIENT
Je veux bien croire que c'est un oubli de votre part, car si table ronde il y a, il devrait être autour avec les acteurs de cette chaine pour vous expliquer pourquoi il fuit pas mal de ces professionnels. Remarquez, pendant que tout ce beau monde se rejete la faute, d'autres vendent des voyages par fb, Internet et de nouveaux médias. La vie continue autrement, mais vous avez raison les professionnels du tourisme refusent de voir la crise en face et pourtant beaucoup ont déjà touché le mur et pas des moindres !

4.Posté par La Rédaction le 08/10/2012 11:37 | Alerter
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Bonjour Dom13
Je n'ai pas "oublié" le client. Mais avant de revenir vers lui, encore faut-il savoir ce qu'on va lui proposer. Il importe d'abord de laver notre "linge sale" en famille. Autrement dit de se remettre en marche avant de vouloir de nouveau courir.
Aujourd'hui tout le monde fait tout et n'importe quoi.Or, personne ne sait tout faire. Je pense qu'il faut siffler la fin de la récréation, l'heure est à la relance, à la refondation de nos métiers, à un new deal car le Plan Marshall n'est plus très loin...
Cordialement

5.Posté par Rial le 08/10/2012 22:25 | Alerter
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Bonjour Jean,

Je t'avoue que la lecture de ton article m'a laissé perplexe.Tu crois sérieusement que si les réceptifs, les TO et les distributeurs se faisaient tous demain des bisous, cela règlerait les problèmes de desintermediations, de crise économique, et de crise dans les pays musulmans?
La grande Union , comme tu l'appelles de tes vœux, elle aurait pour rendre les entreprises de notre métier florissantes, à peu près la même utilité que le ministre du tourisme, elle ne servirait à ...RIEN.
Une chose peut être utile pour chaque entreprise: pourquoi mon client passerait il par moi? Le reste c est du cinoche...Prenons l exemple des plates formes de réceptifs contre lesquels tout le monde chougne:je prends les paris, cela ne marchera pas, car ils n'apportent pas grand chose au client, pire, ils sont incapables de toucher les clients sauf à dépenser des sommes sur le web inaccessible à leurs budgets.A quoi bon s'exciter...de quoi on parle?Je pourrais multiplier les exemples des faux débats.Le tourisme continuera à croître à long terme, à nous de capter le client et de faire en sorte que il ait envie de revenir chez nous,, et ce n est pas en s alliant entre ringards que cela va nous permettre de mieux le capter ce client....Ces histoires de réceptif, TO, âgences, c est complètement dépassé, et surtout, ce n est pas le sujet!
À bientôt Jean

6.Posté par phil2mars le 09/10/2012 09:32 | Alerter
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@ Rial
Je pense que finalement les preoccupations de Jean et vos reflexions se résument bien dans votre derniere affirmation , qui pertube nombre de chefs d'entreprises de TPe que sont les agents de voyages, les "petits" TO...

C'est la question existentielle de base :
"Ces histoires de réceptif, TO, âgences, c est complètement dépassé"...

So what ? Il est ou le nouveau modèle ? quelle sera ma place demain?

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