« La France vit sur ses acquis et n’a pas su s’adapter », oui, mais les problèmes de l’accueil, la complexité des relations Public Privé, l’organisation en "mille feuilles", la fiscalité pénalisante, le déficit de promotion, la sous-utilisation technologique ou la non reconnaissance du rôle économique du tourisme… ne sont toujours pas résolus - Photo JdL
La faute à qui ?
Mille milliards de dollars (809 milliards d’euros) !
En 2011, les recettes du tourisme international dans le monde ont dépassé pour la première fois cette barre symbolique.
Un milliard de touristes dans le monde en 2012 : nouveau record pour le tourisme international, secteur qui représente un emploi sur douze. ……
Et la France dans tout ça…
« La France vit sur ses acquis et n’a pas su s’adapter », a estimé dès son arrivée à Bercy, Sylvia Pinel, Ministre du tourisme.
Mille milliards de dollars (809 milliards d’euros) !
En 2011, les recettes du tourisme international dans le monde ont dépassé pour la première fois cette barre symbolique.
Un milliard de touristes dans le monde en 2012 : nouveau record pour le tourisme international, secteur qui représente un emploi sur douze. ……
Et la France dans tout ça…
« La France vit sur ses acquis et n’a pas su s’adapter », a estimé dès son arrivée à Bercy, Sylvia Pinel, Ministre du tourisme.
La faute à qui ?
En commentant un des derniers baromètres de l’OMT, son secrétaire général, Taleb Rifai, semble y avoir indirectement répondu.
« La capacité du tourisme de promouvoir la croissance et de créer des emplois doit être accompagnée par des politiques publiques favorables et vigoureuses ».
Nos politiques, et pas des moindres, n’ont pas été avares de déclarations sur le sujet : « le Tourisme est un secteur d’avenir et un secteur majeur pour l’économie française ».
Nicolas Sarkozy ; « plus que jamais, le tourisme doit être considéré comme une industrie exportatrice». Giscard d’Estaing ; « l'ambition du Parti Socialiste est de faire du tourisme un moteur de croissance et de création d'emplois pour tous » François Hollande… mais les actes n’ont pas été ou ne sont toujours pas au rendez-vous !
Dans un article du Point le regretté Jacques Marseille faisait déjà remarquer, quelques mois avant sa disparition : « Que la France, première destination touristique mondiale, délègue à un simple secrétariat d’Etat ou à un ministre multi-portefeuille la responsabilité de cette vitrine exemplaire en dit long sur les pesanteurs qui embrument les têtes de ceux qui nous gouvernent.
Alors que la France s’inquiète de l’avenir de son industrie, elle semble ignorer qu’elle possède ‘’une des plus belles pépites’’ qu’on puisse imaginer ».
Reconnaissons cependant qu’il a vraiment fallu attendre juin dernier, lors du G 20, pour que les dirigeants mondiaux réunis au Mexique reconnaissent enfin le voyage et le tourisme « comme un moteur de la croissance économique et de la création d’emplois ».
Il était temps, puisque d’après l’OMT, le tourisme compte pour 30 % des exportations de services et globalement 9 % du PIB mondial !
Pour ce qui est de notre pays, il faut savoir que le secteur du tourisme crée un emploi à partir de 50 000 € de chiffre d’affaires contre 150 000 € dans l’industrie.
En commentant un des derniers baromètres de l’OMT, son secrétaire général, Taleb Rifai, semble y avoir indirectement répondu.
« La capacité du tourisme de promouvoir la croissance et de créer des emplois doit être accompagnée par des politiques publiques favorables et vigoureuses ».
Nos politiques, et pas des moindres, n’ont pas été avares de déclarations sur le sujet : « le Tourisme est un secteur d’avenir et un secteur majeur pour l’économie française ».
Nicolas Sarkozy ; « plus que jamais, le tourisme doit être considéré comme une industrie exportatrice». Giscard d’Estaing ; « l'ambition du Parti Socialiste est de faire du tourisme un moteur de croissance et de création d'emplois pour tous » François Hollande… mais les actes n’ont pas été ou ne sont toujours pas au rendez-vous !
Dans un article du Point le regretté Jacques Marseille faisait déjà remarquer, quelques mois avant sa disparition : « Que la France, première destination touristique mondiale, délègue à un simple secrétariat d’Etat ou à un ministre multi-portefeuille la responsabilité de cette vitrine exemplaire en dit long sur les pesanteurs qui embrument les têtes de ceux qui nous gouvernent.
Alors que la France s’inquiète de l’avenir de son industrie, elle semble ignorer qu’elle possède ‘’une des plus belles pépites’’ qu’on puisse imaginer ».
Reconnaissons cependant qu’il a vraiment fallu attendre juin dernier, lors du G 20, pour que les dirigeants mondiaux réunis au Mexique reconnaissent enfin le voyage et le tourisme « comme un moteur de la croissance économique et de la création d’emplois ».
Il était temps, puisque d’après l’OMT, le tourisme compte pour 30 % des exportations de services et globalement 9 % du PIB mondial !
Pour ce qui est de notre pays, il faut savoir que le secteur du tourisme crée un emploi à partir de 50 000 € de chiffre d’affaires contre 150 000 € dans l’industrie.
Une politique dynamique de tourisme n’est pas toujours synonyme d’investissements importants
La faute à qui ?
« La France vit sur ses acquis et n’a pas su s’adapter », oui, mais les problèmes de l’accueil, la complexité des relations Public Privé, l’organisation en "mille feuilles", la fiscalité pénalisante, le déficit de promotion, la sous-utilisation technologique ou la non reconnaissance du rôle économique du tourisme… ne sont toujours pas résolus.
Le fait que nos Elus, de tous bords, considèrent que le tourisme soit un secteur qui "marche tout seul" en est la parfaite démonstration.
L’attitude visant à croire que notre pays est incontournable tant la France est riche en patrimoine, peut expliquer que celui-ci se trouve aujourd’hui en termes de retombées économiques au troisième rang, voire au quatrième si ce n’est encore fait, derrière la Chine.
Et que l’on ne parle pas uniquement de budgets, puisque selon l’OMT, une politique dynamique de tourisme n’est en outre pas toujours synonyme d’investissements importants.
Exemple : l’organisation travaille actuellement avec les ministres du tourisme du G20 afin que ces pays facilitent l’obtention des visas.
Une étude montre que plusieurs millions de personnes ont renoncé à leurs voyages pour des raisons de coût, de difficultés ou d’attente pour obtenir ce sésame.
Selon l’OMT, faciliter la délivrance des visas pourrait contribuer d’ici à 2015 à la création de 5 millions d’emplois supplémentaires et à 167 milliards d’euros supplémentaires pour les économies du G20.
« La France vit sur ses acquis et n’a pas su s’adapter », oui, mais les problèmes de l’accueil, la complexité des relations Public Privé, l’organisation en "mille feuilles", la fiscalité pénalisante, le déficit de promotion, la sous-utilisation technologique ou la non reconnaissance du rôle économique du tourisme… ne sont toujours pas résolus.
Le fait que nos Elus, de tous bords, considèrent que le tourisme soit un secteur qui "marche tout seul" en est la parfaite démonstration.
L’attitude visant à croire que notre pays est incontournable tant la France est riche en patrimoine, peut expliquer que celui-ci se trouve aujourd’hui en termes de retombées économiques au troisième rang, voire au quatrième si ce n’est encore fait, derrière la Chine.
Et que l’on ne parle pas uniquement de budgets, puisque selon l’OMT, une politique dynamique de tourisme n’est en outre pas toujours synonyme d’investissements importants.
Exemple : l’organisation travaille actuellement avec les ministres du tourisme du G20 afin que ces pays facilitent l’obtention des visas.
Une étude montre que plusieurs millions de personnes ont renoncé à leurs voyages pour des raisons de coût, de difficultés ou d’attente pour obtenir ce sésame.
Selon l’OMT, faciliter la délivrance des visas pourrait contribuer d’ici à 2015 à la création de 5 millions d’emplois supplémentaires et à 167 milliards d’euros supplémentaires pour les économies du G20.
Le tourisme bon indicateur du développement économique
La faute à qui ?
Comme le souligne Jean-Louis Caccomo, professeur d'économie à l'Université de Perpignan, dans le journal La Tribune du 21 décembre : « Le tourisme est, de ce point de vue, un bon indicateur du développement économique.
Quand les Japonais ont reconstruit leur pays et sont devenus une des premières puissances économiques de l'Asie et du monde, le Japon est devenu un pays émetteur de touristes à l'image des Allemands en Europe qui sont devenus après la Seconde Guerre mondiale une des premières puissances économiques d'Europe et une nation de voyageurs.
Aujourd'hui, les premiers touristes chinois sillonnent le monde, témoignant d'un dynamisme retrouvé de l'économie de la Chine. Mais les touristes français se feront rares... tant ils seront empêtrés dans d'autres soucis ».
Comme le souligne Jean-Louis Caccomo, professeur d'économie à l'Université de Perpignan, dans le journal La Tribune du 21 décembre : « Le tourisme est, de ce point de vue, un bon indicateur du développement économique.
Quand les Japonais ont reconstruit leur pays et sont devenus une des premières puissances économiques de l'Asie et du monde, le Japon est devenu un pays émetteur de touristes à l'image des Allemands en Europe qui sont devenus après la Seconde Guerre mondiale une des premières puissances économiques d'Europe et une nation de voyageurs.
Aujourd'hui, les premiers touristes chinois sillonnent le monde, témoignant d'un dynamisme retrouvé de l'économie de la Chine. Mais les touristes français se feront rares... tant ils seront empêtrés dans d'autres soucis ».
A quand une grande et vraie politique tourisme ?
La faute à qui ?
A quand une grande et vraie politique tourisme, comme celle des décennies 1960 à 1980 qui furent notamment un facteur structurant du territoire français avec de vastes programmes d'aménagement, tant sur le littoral qu'à la montagne.
Toutes les données, soit professionnelles, soit de l’INSEE, soulignent, quelles que soient leurs imperfections, la dimension majeure du tourisme pour l’économie française, et en particulier dans le développement de certaines régions de notre pays.
Or les accidents ou incidents à répétition qui intervenaient de façon conjoncturelle ou les évolutions de comportement des touristes qui jouaient structurellement sur l’activité touristique laissent à penser que l’attention des pouvoirs publics sur la manière de piloter ou accompagner cette activité économique majeure au plan national, est encore insuffisante.
Les Etats Unis, par exemple ont bien compris que le tourisme est devenu une priorité nationale en raison de son rôle de moteur économique et des créations d’emplois qui en découlent.
Ainsi, depuis quelque temps, l'industrie touristique américaine se concerte et mobilise ses citoyens, les invitant à se rallier à la cause du voyage.
La campagne "Vote Travel" fait un usage astucieux d’un autobus similaire à ceux utilisés par les candidats en période électorale et à l’intérieur duquel une équipe de l’U.S. Travel Association réalise une tournée de lobbying à travers le pays, afin de sensibiliser le public aux avantages économiques de l’industrie et d’informer les législateurs à propos d’actions favorables à son expansion.
La faute à qui ?
Comme le faisait dire le regretté Michel Audiard à Jean Gabin dans le film de Jean Delannoy, Maigret et l’affaire Saint-Fiacre : « La culpabilité d'un seul n'exclut pas la responsabilité de tout le monde ».
A quand une grande et vraie politique tourisme, comme celle des décennies 1960 à 1980 qui furent notamment un facteur structurant du territoire français avec de vastes programmes d'aménagement, tant sur le littoral qu'à la montagne.
Toutes les données, soit professionnelles, soit de l’INSEE, soulignent, quelles que soient leurs imperfections, la dimension majeure du tourisme pour l’économie française, et en particulier dans le développement de certaines régions de notre pays.
Or les accidents ou incidents à répétition qui intervenaient de façon conjoncturelle ou les évolutions de comportement des touristes qui jouaient structurellement sur l’activité touristique laissent à penser que l’attention des pouvoirs publics sur la manière de piloter ou accompagner cette activité économique majeure au plan national, est encore insuffisante.
Les Etats Unis, par exemple ont bien compris que le tourisme est devenu une priorité nationale en raison de son rôle de moteur économique et des créations d’emplois qui en découlent.
Ainsi, depuis quelque temps, l'industrie touristique américaine se concerte et mobilise ses citoyens, les invitant à se rallier à la cause du voyage.
La campagne "Vote Travel" fait un usage astucieux d’un autobus similaire à ceux utilisés par les candidats en période électorale et à l’intérieur duquel une équipe de l’U.S. Travel Association réalise une tournée de lobbying à travers le pays, afin de sensibiliser le public aux avantages économiques de l’industrie et d’informer les législateurs à propos d’actions favorables à son expansion.
La faute à qui ?
Comme le faisait dire le regretté Michel Audiard à Jean Gabin dans le film de Jean Delannoy, Maigret et l’affaire Saint-Fiacre : « La culpabilité d'un seul n'exclut pas la responsabilité de tout le monde ».
Michel Messager
Michel MESSAGER est directeur associé de Consul Tours, société de conseil travaillant pour une clientèle privée et institutionnelle dans les secteurs du tourisme.
Après avoir occupé les postes de Secrétaire Général du Tourisme Français, puis de Directeur Commercial de Touropa et Directeur du pôle tourisme du Groupe Verney , il rejoint en 1997 l’APST (Association Professionnelle de Solidarité du Tourisme) en qualité de Secrétaire Général jusqu’à fin 2007, période à laquelle, encore jeune retraité, il décide de réactiver sa société de Conseils créée au début des années 90.
Nommé par le Ministre chargé du tourisme en 2005, puis en 2012, il siège au Conseil National du Tourisme en qualité de Président Délégué de la section économie touristique et fonde avec plusieurs personnalités du tourisme l’AFST (Association Française des Seniors du Tourisme) dont il assure la Présidence.
Il est l’auteur d’un livre sur le Tourisme Spatial publié à la documentation française et de plusieurs articles sur le sujet.
Il est considéré actuellement comme un de spécialistes en la matière. Il intervient fréquemment sur ce sujet à la radio et à la télévision, ainsi qu’au travers de conférences dans de nombreux pays, notamment au Canada où il réside quelques mois par an.
Après avoir occupé les postes de Secrétaire Général du Tourisme Français, puis de Directeur Commercial de Touropa et Directeur du pôle tourisme du Groupe Verney , il rejoint en 1997 l’APST (Association Professionnelle de Solidarité du Tourisme) en qualité de Secrétaire Général jusqu’à fin 2007, période à laquelle, encore jeune retraité, il décide de réactiver sa société de Conseils créée au début des années 90.
Nommé par le Ministre chargé du tourisme en 2005, puis en 2012, il siège au Conseil National du Tourisme en qualité de Président Délégué de la section économie touristique et fonde avec plusieurs personnalités du tourisme l’AFST (Association Française des Seniors du Tourisme) dont il assure la Présidence.
Il est l’auteur d’un livre sur le Tourisme Spatial publié à la documentation française et de plusieurs articles sur le sujet.
Il est considéré actuellement comme un de spécialistes en la matière. Il intervient fréquemment sur ce sujet à la radio et à la télévision, ainsi qu’au travers de conférences dans de nombreux pays, notamment au Canada où il réside quelques mois par an.