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Free economy : « greeters », pour laisser l’humain prendre sa revanche sur les écrans

La chronique de Josette Sicsic (Touriscopie)


Bien que le mouvement des "Greeters", créé à New York, existe depuis 30 ans, une grande majorité de la population et des médias ignorent encore totalement ce qui se cache derrière cette terminologie anglo-saxonne en train de se répandre dans une grande partie des destinations touristiques...


Rédigé par Josette Sicsic le Lundi 7 Octobre 2013

Dans la « free économie » à laquelle appartiennent les Greeters, il n’y a pas de circulation d’argent. Au mieux, fait-on un don à l’association.   En revanche, ce sont des valeurs qui circulent, des émotions, et surtout du plaisir… DR : © Lisa F. Young - Fotolia.com
Dans la « free économie » à laquelle appartiennent les Greeters, il n’y a pas de circulation d’argent. Au mieux, fait-on un don à l’association. En revanche, ce sont des valeurs qui circulent, des émotions, et surtout du plaisir… DR : © Lisa F. Young - Fotolia.com
Une cinquantaine de villes dans le monde ont des « greeters ».

Paris est la ville qui en compte le plus : 360, dont certains offrent des visites de l’autre côté du périphérique, comme en Seine-Saint -Denis, alors que les autres proposent de visiter la capitale « autrement ».

Une vieille lune que ce tourisme alternatif à travers lequel chacun entend se démarquer de la masse et afficher sa différence !

Mais, un objectif somme toute bien légitime pour un touriste, désemparé par les files d’attente devant les sites prestigieux ou par la complexité des plans de ville sensés lui ouvrir le chemin d’une adresse inédite !

Invité à naviguer à travers une géographie décalée, celle des petits cafés, des ateliers d’artistes et d’artisans, des ruelles de banlieue ou des coulisses de théâtres de deuxième catégorie… le tout, dans une ambiance chaleureuse et une compagnie limitée à six personnes, le bénéficiaire de la générosité et de la compétence des Greeters n’a pas tort de se priver de tels services.

Lesquels lui permettent également d’échapper aux quelques cruels moments de solitude auxquels est parfois condamné le touriste voyageant seul.

Pas de circulation d’argent, mais de valeurs

Josette Sicsic - DR
Josette Sicsic - DR
De plus, il peut avoir la conscience tranquille ! Bien que gratuite, sa visite ne prive en rien les guides officiels de leur part de clientèles.

Les Greeters qui, à Paris par exemple ont réalisé quelque 2 500 visites, n’entraînent pas dans leur sillage les groupes traditionnels des agences réceptives.

Mais, si le « greeté » ne peut que trouver son compte dans ce type de formule, le « Greeter » pour sa part peut-il en dire autant ?

La « sharing économie » dont on parle de plus en plus obéit à une logique simple : la valeur d’usage des objets ou des véhicules et services partagés, est globalement augmentée pour son propriétaire et diminuée pour le bénéficiaire de l’échange.

En revanche, dans la « free économie » à laquelle appartiennent les Greeters, il n’y a pas de circulation d’argent. Au mieux, fait-on un don à l’association.

En revanche, ce sont des valeurs qui circulent, des émotions, et surtout du plaisir…

« Just for the fun » !

La responsable des « greeters » de New York par exemple est formelle : « au départ, la motivation est, soit égoïste : j’ai du temps disponible, je m’ennuie, je vais donc me trouver une occupation, soit altruiste : j’ai du temps libre, j’aime ma ville, je donne donc de mon temps aux touristes pour leur permettre de découvrir ce que j’aime ».

Puis, l’aventure se révélant tellement plaisante : « On est greeter, pour le fun » affirme-t-elle !

Une remarque partagée par des dizaines de « greeters » de tous âges, tout simplement heureux de passer un bon moment avec des étrangers qui, souvent par la suite, deviennent des « copains » !

Outre le plaisir et l’ouverture, le désir de réciprocité, même s’il n’est pas obligatoire, conduit également certains à offrir leurs services à des touristes de passage.

Une dimension que l’on retrouve parmi les offreurs de « couch surfing » qui, malgré la gratuité bien réelle de leur offre, en profitent pour allonger leur liste de leurs copains, « à toutes fins utiles » !

Parmi les « greeters », dont un bon nombre sont actifs et non pas retraités comme il y paraît, se niche enfin l’envie de pratiquer une langue étrangère.

Tandis que d’autres, souvent jeunes et étudiants en tourisme, avouent rechercher à travers ce contact informel avec des touristes, une première expérience semi-professionnelle leur permettant de tester leurs capacités à bien faire leur futur métier !

Une nouvelle fois, le bénévolat un tant soit peu organisé, constitue donc non pas une concurrence pour les professionnels, mais une offre alternative permettant de semer un peu de fantaisie dans un secteur qui parfois en manque et un peu de solidarité dans un monde malmené par ses errements.

In fine, il est aussi un excellent moyen de laisser l’humain prendre sa revanche sur les écrans !

Pour en savoir plus, abonnez-vous à Touriscopie - version papier et www.touriscopie.biz

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Tags : sicsic
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Commentaires

1.Posté par David Garcia le 16/10/2013 12:40 | Alerter
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Je fais partie des Greeters de Bruxelles depuis un an et l’article me parle beaucoup. Le concept Greeter, complémentaire aux visites guidées, me permet montrer la ville comme un ami, hors des sentiers battus. Je suis ravi de partager et échanger mes connaissances sur Bruxelles et faire découvrir les coins insolites et méconnus de la ville. En plus, le concept Greeter est aussi présent en Wallonie. Charleroi-Thudinie, Mons, Namur et Verviers font partie du réseau national des Greeters de Belgique. N’hésitez pas à tester l’expérience chez nous !

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