Si cela peut économiser des vies, pourquoi ne pas vivre à l’espagnole et s’offrir de longues siestes ? - DR : DepositPhotos.com, tomwang
Les températures qui s’envolent et laissent des pans entiers de l’humanité groggy sont devenues le quotidien de nombreuses destinations touristiques : plus de 40 degrés à Séville ou Grenade depuis le printemps et durant tout l’été, plus de 45°C à Marrakech.
Idem en Tunisie, Algérie, Sicile… Sans parler des 50 degrés qu’affichent les thermomètres de Las Vegas ou de Phoenix tandis que les incendies qui ravagent le Canada ne sont toujours pas maitrisés et que la station de Lahaina à Hawaï compte ses morts.
Dévastatrices, les vagues de chaleur que les scientifiques avaient prédites mais que l’on n’attendait pas si tôt, sont donc bien là avec leurs cortèges de vies (humaines et naturelles) brisées et l’on se demande où et quand elles vont encore frapper.
Du côté des communes en particulier, mais aussi des médecins et des services d’urgence, l’inquiétude atteint des sommets alors que les pouvoirs publics, via les médias, diffusent des conseils indispensables aux personnes les plus fragiles. Sachant que l’ombre de la canicule de 2003 et ses milliers de morts continue de planer sur les esprits.
Mais, sur le pont, les services d’urbanisme de bon nombre de collectivités, épaulés par les secouristes, pompiers, climatologues tentent aussi d’examiner la situation à plus long terme afin de mettre en place des plans d’urgence capables d’anticiper les prochaines vagues de chaleur et de les combattre efficacement.
Lire aussi : Climat : quels sont les risques pour le transport et le tourisme ? 🔑
Outre le verdissement des villes via la plantation d’arbres et de plantes, l’aménagement des cours de récréation et des parcs avec des îlots de fraîcheur, l’installation d’ombrières, de fontaines, la peinture en blanc des murs et des terrasses, il est clair que ce sont les travaux d’isolation dans les bâtiments publics et privés qui constitueront les meilleures armes contre ces phénomènes.
Sauf que, ces travaux sont délicats et onéreux et ne sont pas toujours du goût des différents services d’urbanisme concernés et des copropriétaires de logements plutôt enclins à installer des climatiseurs, peu importent les émissions de CO2 !
Idem en Tunisie, Algérie, Sicile… Sans parler des 50 degrés qu’affichent les thermomètres de Las Vegas ou de Phoenix tandis que les incendies qui ravagent le Canada ne sont toujours pas maitrisés et que la station de Lahaina à Hawaï compte ses morts.
Dévastatrices, les vagues de chaleur que les scientifiques avaient prédites mais que l’on n’attendait pas si tôt, sont donc bien là avec leurs cortèges de vies (humaines et naturelles) brisées et l’on se demande où et quand elles vont encore frapper.
Du côté des communes en particulier, mais aussi des médecins et des services d’urgence, l’inquiétude atteint des sommets alors que les pouvoirs publics, via les médias, diffusent des conseils indispensables aux personnes les plus fragiles. Sachant que l’ombre de la canicule de 2003 et ses milliers de morts continue de planer sur les esprits.
Mais, sur le pont, les services d’urbanisme de bon nombre de collectivités, épaulés par les secouristes, pompiers, climatologues tentent aussi d’examiner la situation à plus long terme afin de mettre en place des plans d’urgence capables d’anticiper les prochaines vagues de chaleur et de les combattre efficacement.
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Outre le verdissement des villes via la plantation d’arbres et de plantes, l’aménagement des cours de récréation et des parcs avec des îlots de fraîcheur, l’installation d’ombrières, de fontaines, la peinture en blanc des murs et des terrasses, il est clair que ce sont les travaux d’isolation dans les bâtiments publics et privés qui constitueront les meilleures armes contre ces phénomènes.
Sauf que, ces travaux sont délicats et onéreux et ne sont pas toujours du goût des différents services d’urbanisme concernés et des copropriétaires de logements plutôt enclins à installer des climatiseurs, peu importent les émissions de CO2 !
Modifier les temps de la ville
De plus, et surtout, force est de constater que les délais de mise en route des tels travaux sont forcément d’autant plus longs que toutes les collectivités ne disposent pas des budgets nécessaires à leur multiplication et leur accélération.
Alors n’existe-t-il pas d’autres moyens d’agir ?
La question se pose d’autant plus que quelques initiatives sont déjà prises, un peu partout dans le monde. Par les gouvernants de toutes sortes de communes, touristiques ou non.
Ainsi, il n’a échappé à personne que la Grèce ravagée par une canicule sans précédent qui a vu flamber une partie de l’île de Rhodes, puis de Corfou et de nouveau d’Eubée, a pris la sage décision de fermer l’Acropole aux visites avant 18h.
Une simple mesure de bon sens saluée pourtant par la presse internationale comme une nouveauté, alors que celle-ci n’a rien de nouveau.
Voilà déjà plusieurs années que quelques musées italiens par exemple, ont choisi de fermer dans la journée et rester ouverts une partie de la nuit afin de permettre aux amateurs d’art de faire leur visite à la fraîche. Sans pour autant faire tourner à fond les climatiseurs que, de toutes façons, ils n’ont pas.
Autre mesure courante : les magasins ne bénéficiant pas de climatisation restent fermés jusqu’à des heures avancées de la journée partout en Europe du sud, et surtout en Espagne. Ce qui permet à tout un chacun une sieste salvatrice. A moins qu’ils ne décident de rester totalement fermés jusqu’à la nuit.
Les parcs, pour leur part, restent ouverts de nuit de façon à fournir un peu de fraîcheur aux citadins épuisés tandis que certaines plages en font autant.
Lire aussi : Sécheresse : à l’aube d’une nouvelle vague de tourismophobie ? 🔑
Autres mesures éloquentes et indispensables, celles concernant les modifications des horaires de travail des personnes œuvrant à l’extérieur, notamment dans le bâtiment et la voierie.
Des pays comme le Qatar ou Dubaï ont été acculés à contraindre à plusieurs heures de pause dans l’après-midi les travailleurs les plus exposés, et de plus en plus d’Etats américains et d’entreprises européennes en font de même. Tandis que d’autres encouragent leurs salariés à rester chez eux télétravailler au lieu d’accentuer la pollution de l’air en prenant des transports en commun ou individuels…
En somme, des pays comme l’Égypte, le Mexique, le Brésil, certains états indiens et tant d’autres ont opté depuis longtemps pour une planification des horaires d’ouverture des services publics, des écoles, des transports, commerces… afin d’éviter les déplacements de leurs administrés aux heures chaudes. Lesquels sont particulièrement nocifs pour la santé.
Alors n’existe-t-il pas d’autres moyens d’agir ?
La question se pose d’autant plus que quelques initiatives sont déjà prises, un peu partout dans le monde. Par les gouvernants de toutes sortes de communes, touristiques ou non.
Ainsi, il n’a échappé à personne que la Grèce ravagée par une canicule sans précédent qui a vu flamber une partie de l’île de Rhodes, puis de Corfou et de nouveau d’Eubée, a pris la sage décision de fermer l’Acropole aux visites avant 18h.
Une simple mesure de bon sens saluée pourtant par la presse internationale comme une nouveauté, alors que celle-ci n’a rien de nouveau.
Voilà déjà plusieurs années que quelques musées italiens par exemple, ont choisi de fermer dans la journée et rester ouverts une partie de la nuit afin de permettre aux amateurs d’art de faire leur visite à la fraîche. Sans pour autant faire tourner à fond les climatiseurs que, de toutes façons, ils n’ont pas.
Autre mesure courante : les magasins ne bénéficiant pas de climatisation restent fermés jusqu’à des heures avancées de la journée partout en Europe du sud, et surtout en Espagne. Ce qui permet à tout un chacun une sieste salvatrice. A moins qu’ils ne décident de rester totalement fermés jusqu’à la nuit.
Les parcs, pour leur part, restent ouverts de nuit de façon à fournir un peu de fraîcheur aux citadins épuisés tandis que certaines plages en font autant.
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Autres mesures éloquentes et indispensables, celles concernant les modifications des horaires de travail des personnes œuvrant à l’extérieur, notamment dans le bâtiment et la voierie.
Des pays comme le Qatar ou Dubaï ont été acculés à contraindre à plusieurs heures de pause dans l’après-midi les travailleurs les plus exposés, et de plus en plus d’Etats américains et d’entreprises européennes en font de même. Tandis que d’autres encouragent leurs salariés à rester chez eux télétravailler au lieu d’accentuer la pollution de l’air en prenant des transports en commun ou individuels…
En somme, des pays comme l’Égypte, le Mexique, le Brésil, certains états indiens et tant d’autres ont opté depuis longtemps pour une planification des horaires d’ouverture des services publics, des écoles, des transports, commerces… afin d’éviter les déplacements de leurs administrés aux heures chaudes. Lesquels sont particulièrement nocifs pour la santé.
Les stations touristiques peuvent-elles en faire de même ?
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Mais, imiter ce modèle est-il possible à l’échelle d’une station touristique ? Dans les faits, oui.
Une collectivité peut changer les temporalités des services dont elle a la charge : écoles, services administratifs, culturels, loisirs, sports… Mais, dans un pays comme le nôtre, la concertation est de mise.
Ce qui signifie que tous les acteurs de la ville doivent être consultés et écoutés avant de prendre une décision. Ce qui nécessite du temps, de la patience et une véritable stratégie.
Ainsi, la France a-t-elle mis plusieurs années à changer les horaires des services municipaux afin de les rendre plus accessibles au plus grand nombre. Mais, elle y est parvenue. Ce qui indique qu’une station touristique peut en faire de même.
Ne peut-elle pas proposer de décaler tôt le matin les horaires d’ouverture des centres de loisirs, des musées et patrimoine dont elle a la charge, des écoles (si celles-ci fonctionnent encore) et après fermeture, ne peut-elle pas décider de les rouvrir tard dans l’après-midi et en soirée ?
Bien entendu, ces décisions ne sont pas faciles à prendre car il y aura toujours des laissés pour compte et des syndicats pour plaider en leur faveur, ainsi que des esprits conservateurs incapables de changement.
Mais, si cela peut économiser des vies, pourquoi ne pas vivre à l’espagnole et s’offrir de longues siestes ?
Quant aux villages de vacances désireux de bouleverser leurs rythmes, ils peuvent sans doute le faire avec plus de souplesse et prouver l’efficacité de mesures qui ont un avantage majeur : elles ne coûtent rien et si elles sont bien préparées, elles sont rapides et simples à mettre en place.
Une alerte est donnée, les horaires changent jusqu’à nouvel ordre et tout le monde s’en porte mieux. Sauf peut-être nos rythmes biologiques qui auront besoin d’un peu de temps pour s’habituer à une nouvelle donne.
En tous cas, un article de Damian Carrington dans le Guardian disait il y a peu : « nous avons la technologie et les compétences pour agir, mais nous avons aussi besoin de l’adhésion des politiques ». Peut-être a-t-il résumé la problématique à laquelle le tourisme d’aujourd’hui et de demain est désormais confronté !
Une collectivité peut changer les temporalités des services dont elle a la charge : écoles, services administratifs, culturels, loisirs, sports… Mais, dans un pays comme le nôtre, la concertation est de mise.
Ce qui signifie que tous les acteurs de la ville doivent être consultés et écoutés avant de prendre une décision. Ce qui nécessite du temps, de la patience et une véritable stratégie.
Ainsi, la France a-t-elle mis plusieurs années à changer les horaires des services municipaux afin de les rendre plus accessibles au plus grand nombre. Mais, elle y est parvenue. Ce qui indique qu’une station touristique peut en faire de même.
Ne peut-elle pas proposer de décaler tôt le matin les horaires d’ouverture des centres de loisirs, des musées et patrimoine dont elle a la charge, des écoles (si celles-ci fonctionnent encore) et après fermeture, ne peut-elle pas décider de les rouvrir tard dans l’après-midi et en soirée ?
Bien entendu, ces décisions ne sont pas faciles à prendre car il y aura toujours des laissés pour compte et des syndicats pour plaider en leur faveur, ainsi que des esprits conservateurs incapables de changement.
Mais, si cela peut économiser des vies, pourquoi ne pas vivre à l’espagnole et s’offrir de longues siestes ?
Quant aux villages de vacances désireux de bouleverser leurs rythmes, ils peuvent sans doute le faire avec plus de souplesse et prouver l’efficacité de mesures qui ont un avantage majeur : elles ne coûtent rien et si elles sont bien préparées, elles sont rapides et simples à mettre en place.
Une alerte est donnée, les horaires changent jusqu’à nouvel ordre et tout le monde s’en porte mieux. Sauf peut-être nos rythmes biologiques qui auront besoin d’un peu de temps pour s’habituer à une nouvelle donne.
En tous cas, un article de Damian Carrington dans le Guardian disait il y a peu : « nous avons la technologie et les compétences pour agir, mais nous avons aussi besoin de l’adhésion des politiques ». Peut-être a-t-il résumé la problématique à laquelle le tourisme d’aujourd’hui et de demain est désormais confronté !
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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