Un journaliste sérieux doit enquêter, réfléchir, prendre le temps de peaufiner ses écrits. Et non pas, se creuser la tête et multiplier les démarches commerciales pour trouver un partenaire qui prendra en charge son voyage et ses nuits d’hôtels. - Depositphotos.com Auteur matka_Wariatka
… Dès les premiers pas du numérique, la presse du monde entier a changé de visage.
C’était il y a une vingtaine d’années. Le Web ouvrait grands ses canaux et faisait circuler à des vitesses jamais atteintes, des millions d’informations.
Le tout, à un coût zéro. L’heure était à la frénésie high tech. Le journaliste pouvait glaner des informations sans bouger de son fauteuil et le lecteur aussi.
Mieux, quelques années plus tard, le Web devenait 2.0 et se révélait carrément interactif.
On pouvait alors discuter avec la terre entière. Et c’était la toute première fois dans l’histoire qu’une telle performance était possible. L’enthousiasme était à son comble.
Y compris pour les attachés de presse qui n’avaient plus à mettre sous enveloppes, coller des timbres, d’aller à la Poste pour envoyer des communiqués. On les diffusait en un click et les journalistes n’avaient plus qu’à les lire, les yeux rivés sur leurs écrans. Beau temps pour les communicants délivrés d’une galère. Sale temps pour les journalistes ? Pas encore vraiment. Les premiers temps du Web ont été porteurs de progrès en qualité et rapidité.
Quel bonheur de trouver une information à la seconde grâce aux services attentionnés de Google, de visionner une vidéo et des images sans avoir à chercher des numéros de téléphone, appeler, attendre etc.
Mais, les bloggers, les influenceurs et autres instagrameurs ou Tik tokers étaient en embuscade. Non professionnels, ils disposaient pourtant et disposent toujours d’un formidable pouvoir, celui de diffuser à grande échelle leurs écrits, leurs photos, leurs vidéos sur les fameux réseaux sociaux. De plus, ils ne coûtaient rien aux destinations qu’ils décrivaient ou si peu.
La guerre était ouverte. Elle dure toujours entre une presse tributaire du papier, de ses délais et de ses coûts de fabrication et de fonctionnement et des médias délivrés de toutes contraintes matérielles à la diffusion démultipliable donc illimitée, sans commune mesure avec celle d’un magazine !
La guerre était d’autant plus inégale que la presse elle-même n’a rien trouvé de mieux à faire que de se tirer une balle dans le pied en mettant en place des versions numériques d’ informations gratuites.
Des informations qui ont vite couru le risque de devenir du copié-collé de communiqués, de piètre qualité et de plus en plus standardisées. Pourquoi ?
Pour occuper le terrain, être vue à défaut d’être lue, et engranger de la publicité selon le modèle mis en place après-guerre selon lequel la presse passait par la publicité et que la publicité passait par des diffusions exponentielles.
C’était il y a une vingtaine d’années. Le Web ouvrait grands ses canaux et faisait circuler à des vitesses jamais atteintes, des millions d’informations.
Le tout, à un coût zéro. L’heure était à la frénésie high tech. Le journaliste pouvait glaner des informations sans bouger de son fauteuil et le lecteur aussi.
Mieux, quelques années plus tard, le Web devenait 2.0 et se révélait carrément interactif.
On pouvait alors discuter avec la terre entière. Et c’était la toute première fois dans l’histoire qu’une telle performance était possible. L’enthousiasme était à son comble.
Y compris pour les attachés de presse qui n’avaient plus à mettre sous enveloppes, coller des timbres, d’aller à la Poste pour envoyer des communiqués. On les diffusait en un click et les journalistes n’avaient plus qu’à les lire, les yeux rivés sur leurs écrans. Beau temps pour les communicants délivrés d’une galère. Sale temps pour les journalistes ? Pas encore vraiment. Les premiers temps du Web ont été porteurs de progrès en qualité et rapidité.
Quel bonheur de trouver une information à la seconde grâce aux services attentionnés de Google, de visionner une vidéo et des images sans avoir à chercher des numéros de téléphone, appeler, attendre etc.
Mais, les bloggers, les influenceurs et autres instagrameurs ou Tik tokers étaient en embuscade. Non professionnels, ils disposaient pourtant et disposent toujours d’un formidable pouvoir, celui de diffuser à grande échelle leurs écrits, leurs photos, leurs vidéos sur les fameux réseaux sociaux. De plus, ils ne coûtaient rien aux destinations qu’ils décrivaient ou si peu.
La guerre était ouverte. Elle dure toujours entre une presse tributaire du papier, de ses délais et de ses coûts de fabrication et de fonctionnement et des médias délivrés de toutes contraintes matérielles à la diffusion démultipliable donc illimitée, sans commune mesure avec celle d’un magazine !
La guerre était d’autant plus inégale que la presse elle-même n’a rien trouvé de mieux à faire que de se tirer une balle dans le pied en mettant en place des versions numériques d’ informations gratuites.
Des informations qui ont vite couru le risque de devenir du copié-collé de communiqués, de piètre qualité et de plus en plus standardisées. Pourquoi ?
Pour occuper le terrain, être vue à défaut d’être lue, et engranger de la publicité selon le modèle mis en place après-guerre selon lequel la presse passait par la publicité et que la publicité passait par des diffusions exponentielles.
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La quête de nouveaux modèles
Sombres jours pour vos journaux !
Et quand l’organisation d’événementiel qui semblait prometteur a aussi commencé à battre de l’aile, que restait-il pour faire tourner la machine économique ? Le retour à une information payante. Sauf que les mauvaises habitudes sont prises et qu’il est difficile de facturer aujourd’hui ce qui hier était encore gratuit !
Régression ? Non. Clairvoyance et réalisme. Une information sérieuse a un prix. Un journaliste sérieux doit enquêter, réfléchir, prendre le temps de peaufiner ses écrits. Et non pas, se creuser la tête et multiplier les démarches commerciales pour trouver un partenaire qui prendra en charge son voyage et ses nuits d’hôtels.
Il ne devrait pas non plus jouer les hommes et les femmes orchestres en se livrant à des activités parallèles de rédacteurs, de vidéastes, de photographes pour le compte de « clients » et non pas pour celui de lecteurs.
Seul point positif : son talent pour fabriquer du contenu est reconnu et exploité. Et, grâce à des sources d’informations prolifiques, il peut améliorer la qualité de ses écrits.
Et quand l’organisation d’événementiel qui semblait prometteur a aussi commencé à battre de l’aile, que restait-il pour faire tourner la machine économique ? Le retour à une information payante. Sauf que les mauvaises habitudes sont prises et qu’il est difficile de facturer aujourd’hui ce qui hier était encore gratuit !
Régression ? Non. Clairvoyance et réalisme. Une information sérieuse a un prix. Un journaliste sérieux doit enquêter, réfléchir, prendre le temps de peaufiner ses écrits. Et non pas, se creuser la tête et multiplier les démarches commerciales pour trouver un partenaire qui prendra en charge son voyage et ses nuits d’hôtels.
Il ne devrait pas non plus jouer les hommes et les femmes orchestres en se livrant à des activités parallèles de rédacteurs, de vidéastes, de photographes pour le compte de « clients » et non pas pour celui de lecteurs.
Seul point positif : son talent pour fabriquer du contenu est reconnu et exploité. Et, grâce à des sources d’informations prolifiques, il peut améliorer la qualité de ses écrits.
Le risque de confinement mental
Pire, l’épidémie de Covid l’a ensuite forcée à rester à quai et à écrire depuis son fauteuil à partir d’informations glanées sur les milliers de sites internet que proposent ses écrans.
Plus de rendez-vous avec les coups de cœur et l’émotion sensorielle qui fait les bons articles et rend une destination désirable. Regarder des images sur un écran ne remplacera jamais le plaisir olfactif, sonore, le toucher, bref le plaisir que peut générer un voyage, un vrai.
Quant aux interviews en visio ou par téléphone, elles sont devenues courantes et ont été bien utiles pendant les moins de confinement, mais, dépourvues des petits commentaires off qui permettaient d’approfondir la réflexion, nouer des liens, mieux comprendre l’état du monde… elles se révèlent insuffisantes.
Enfin, la presse survivra-t-elle à ce chaos auquel contribuent les « fake » et les milliers de non-informations envoyées si rapidement et facilement en un click ? L’autre nouvel ennemi est là . Et il est loin d’avoir été vaincu.
… Pour avoir d’autres sons de cloche, nous avons posé trois questions à deux consœurs et un confrère œuvrant dans la presse grand public. A lire dès demain dans Futuroscopie : « Presse touristique : trois journalistes au micro… »
Plus de rendez-vous avec les coups de cœur et l’émotion sensorielle qui fait les bons articles et rend une destination désirable. Regarder des images sur un écran ne remplacera jamais le plaisir olfactif, sonore, le toucher, bref le plaisir que peut générer un voyage, un vrai.
Quant aux interviews en visio ou par téléphone, elles sont devenues courantes et ont été bien utiles pendant les moins de confinement, mais, dépourvues des petits commentaires off qui permettaient d’approfondir la réflexion, nouer des liens, mieux comprendre l’état du monde… elles se révèlent insuffisantes.
Enfin, la presse survivra-t-elle à ce chaos auquel contribuent les « fake » et les milliers de non-informations envoyées si rapidement et facilement en un click ? L’autre nouvel ennemi est là . Et il est loin d’avoir été vaincu.
… Pour avoir d’autres sons de cloche, nous avons posé trois questions à deux consœurs et un confrère œuvrant dans la presse grand public. A lire dès demain dans Futuroscopie : « Presse touristique : trois journalistes au micro… »
Association des journalistes de tourisme :
Pour mémoire, l’Association des journalistes de tourisme compte 202 journalistes et photo journalistes représentant 275 médias.
Elle compte aussi 210 attachés de presse.
Elle compte aussi 210 attachés de presse.
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
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