En 2022, les « trailers » étaient évalués à 1,4 million. Et parmi eux, sans surprise, les hommes dominent mais les femmes représentent tout de même aujourd’hui un bon tiers des pratiquants - DepositPhotos.com, lzf
Toutes les décennies depuis les années cinquante ont vu éclore des pratiques sportives traduisant l’esprit de leur époque et modernisant l’iconographie touristique.
C’est ainsi que le surf sur mer et en montagne a régénéré les activités de glisse. Le rafting et l’escalade ont contribué à dynamiser l’image de la montagne en été.
Tandis que le parapente a incrusté sa magie dans les cieux de nombreuses destinations de montagne qui en ont profité pour rajeunir leurs représentations. En bord de mer, notons enfin que le kitesurf a également galvanisé la clientèle et l’imaginaire des « spots » où il se pratique.
De leur côté, les randonneurs, à pied ou à vélo, de toutes les générations ont rajeuni des pratiques historiques, en empruntant de nouveaux itinéraires et en déclinant une gamme impressionnante de façons de marcher.
Certes, la marche seule aurait pu se passer de tant de diversité. Activité de loisirs de base, elle a connu un renouveau dès les années quatre-vingt avec la « remontada » du désir de nature, de plein air, d’exercice physique et de convivialité.
Pratiquée sur un mode lent et paisible, souvent en famille, elle s’est aussi déclinée en « jogging », « running », randonnées urbaines, randos découvertes, marche nordique et autres marches tibétaines, sans parler des mixtes « jeûne et marche » ou encore « marche et méditation » censés entraîner les pratiquants sur les voies de la sagesse et de la sérénité…
Enfin, les événements sollicitant les marcheurs, se sont multipliés et ont vu leurs effectifs grossir à vue d’œil.
Les marathons surtout se déploient aujourd’hui partout dans le monde. En France seule, on en compte une cinquantaine par an et surtout environ 2 millions de participants alors que les courses de trail seraient environ 10 000 !
C’est ainsi que le surf sur mer et en montagne a régénéré les activités de glisse. Le rafting et l’escalade ont contribué à dynamiser l’image de la montagne en été.
Tandis que le parapente a incrusté sa magie dans les cieux de nombreuses destinations de montagne qui en ont profité pour rajeunir leurs représentations. En bord de mer, notons enfin que le kitesurf a également galvanisé la clientèle et l’imaginaire des « spots » où il se pratique.
De leur côté, les randonneurs, à pied ou à vélo, de toutes les générations ont rajeuni des pratiques historiques, en empruntant de nouveaux itinéraires et en déclinant une gamme impressionnante de façons de marcher.
Certes, la marche seule aurait pu se passer de tant de diversité. Activité de loisirs de base, elle a connu un renouveau dès les années quatre-vingt avec la « remontada » du désir de nature, de plein air, d’exercice physique et de convivialité.
Pratiquée sur un mode lent et paisible, souvent en famille, elle s’est aussi déclinée en « jogging », « running », randonnées urbaines, randos découvertes, marche nordique et autres marches tibétaines, sans parler des mixtes « jeûne et marche » ou encore « marche et méditation » censés entraîner les pratiquants sur les voies de la sagesse et de la sérénité…
Enfin, les événements sollicitant les marcheurs, se sont multipliés et ont vu leurs effectifs grossir à vue d’œil.
Les marathons surtout se déploient aujourd’hui partout dans le monde. En France seule, on en compte une cinquantaine par an et surtout environ 2 millions de participants alors que les courses de trail seraient environ 10 000 !
Une pratique en plein essor
Le « trail » est-il pour autant une façon de mettre un pied devant l’autre comme les autres ?
Ou simplement un terme anglo-saxon branché, plaqué sur des marcheurs désireux de ne pas être confondus avec la masse des randonneurs du dimanche que l’on chiffre tout de même à quelque 30 millions, en France seule ?
Désireux de sortir du lot, notons d’abord des éléments quantitatifs tels que les fournit l’une des rarissimes études sur les « trailers » réalisée par le réseau On Piste, qui regroupe une centaine de stations.
Premier enseignement quantitatif : en 2022, les « trailers » étaient évalués à 1,4 million, soit 11% des quelque 12 millions de « runners » comptabilisés en France.
Et parmi eux, sans surprise, les hommes dominent mais les femmes représentent tout de même aujourd’hui un bon tiers des pratiquants.
Et qui sont ces femmes ? Toujours selon l’étude, celles-ci ont un âge moyen de 40 ans. Elles s’entrainent majoritairement 8 à 9 mois par an, sur des distances moyennes de 11 à 20 km et des dénivelés de 544 mètres.
Les hommes, pour leur part, sont légèrement plus âgés : 42,3 ans. Ils s’entraînent à peu près au même rythme sur des distances et dénivelés comparables. Mais, ils sont plus enclins à la compétition puisqu’ils pratiquent plus de 4 courses par an en moyenne alors que les femmes se contentent d’une moyenne de 3,5 courses annuelles. Ce qui est tout de même louable.
Ou simplement un terme anglo-saxon branché, plaqué sur des marcheurs désireux de ne pas être confondus avec la masse des randonneurs du dimanche que l’on chiffre tout de même à quelque 30 millions, en France seule ?
Désireux de sortir du lot, notons d’abord des éléments quantitatifs tels que les fournit l’une des rarissimes études sur les « trailers » réalisée par le réseau On Piste, qui regroupe une centaine de stations.
Premier enseignement quantitatif : en 2022, les « trailers » étaient évalués à 1,4 million, soit 11% des quelque 12 millions de « runners » comptabilisés en France.
Et parmi eux, sans surprise, les hommes dominent mais les femmes représentent tout de même aujourd’hui un bon tiers des pratiquants.
Et qui sont ces femmes ? Toujours selon l’étude, celles-ci ont un âge moyen de 40 ans. Elles s’entrainent majoritairement 8 à 9 mois par an, sur des distances moyennes de 11 à 20 km et des dénivelés de 544 mètres.
Les hommes, pour leur part, sont légèrement plus âgés : 42,3 ans. Ils s’entraînent à peu près au même rythme sur des distances et dénivelés comparables. Mais, ils sont plus enclins à la compétition puisqu’ils pratiquent plus de 4 courses par an en moyenne alors que les femmes se contentent d’une moyenne de 3,5 courses annuelles. Ce qui est tout de même louable.
Les « trailers » et leur impact touristique
Pour en venir au sujet qui nous intéresse, ces « trailers » ont-ils un impact sur l’activité touristique des régions où ils pratiquent ?
Eh bien, oui. En effet, l’étude indique qu’ils sont 47% à se rendre au moins 3 fois par an dans la même station de trail. Mieux, 80% viennent accompagnés.
Par ailleurs, sachez que 37% d’entre eux passent au moins une nuit dans la destination où ils courent mais que 66% d’entre eux consomment un hébergement payant pour une durée moyenne de 5 nuits.
La montagne, surtout, bénéficie de leurs faveurs avec une moyenne de séjour de 5,3 nuits alors que la campagne n’enregistre que 2 nuitées.
Enfin, en matière de restauration : près de la moitié des coureurs va au restaurant au moins une fois pendant son séjour. Ce qui élève à 165 euros le panier moyen d’un visiteur dans une station de trail.
Eh bien, oui. En effet, l’étude indique qu’ils sont 47% à se rendre au moins 3 fois par an dans la même station de trail. Mieux, 80% viennent accompagnés.
Par ailleurs, sachez que 37% d’entre eux passent au moins une nuit dans la destination où ils courent mais que 66% d’entre eux consomment un hébergement payant pour une durée moyenne de 5 nuits.
La montagne, surtout, bénéficie de leurs faveurs avec une moyenne de séjour de 5,3 nuits alors que la campagne n’enregistre que 2 nuitées.
Enfin, en matière de restauration : près de la moitié des coureurs va au restaurant au moins une fois pendant son séjour. Ce qui élève à 165 euros le panier moyen d’un visiteur dans une station de trail.
Les participants aux courses de trail
- 1 à 3 par an : 43%
- 4 à 7 par an : 32%
- plus de 8 par an : 13%
- pas du tout : 12%
- 4 à 7 par an : 32%
- plus de 8 par an : 13%
- pas du tout : 12%
Autre donnée quantitative éloquente : sur les 7 882 courses organisées en 2022, 54% étaient des courses de trail.
Quant au nombre de destinations proposant des parcours permanents, il a explosé en 10 ans.
Alors que la première station de trail est créée en 2011, on compte aujourd’hui en France plus de 100 stations qui sont aménagées.
Ce qui en fait une bonne affaire pour les territoires touristiques dont l’ambition est de mieux cerner les demandes de la clientèle et de lui proposer des itinéraires adaptés à ses attentes, un balisage, une information, des équipements et aménagements utiles ainsi qu’une animation via ses événements.
Quant au nombre de destinations proposant des parcours permanents, il a explosé en 10 ans.
Alors que la première station de trail est créée en 2011, on compte aujourd’hui en France plus de 100 stations qui sont aménagées.
Ce qui en fait une bonne affaire pour les territoires touristiques dont l’ambition est de mieux cerner les demandes de la clientèle et de lui proposer des itinéraires adaptés à ses attentes, un balisage, une information, des équipements et aménagements utiles ainsi qu’une animation via ses événements.
En 2015, 2 500 courses ont eu lieu dans l’Hexagone. Parmi elles, l'UTMB à Chamonix, en Haute-Savoie, le rendez-vous mondial du trail de la fin août, rassemblant 10 000 coureurs venus de 100 pays.
L'événement rapporterait aux territoires traversés 13,6 millions d'euros (hors frais de transport), contre 9,4 millions d'euros (transport inclus) pour le Grand Raid de La Réunion : la Diagonale des Fous.
Sources : Sport Management school
L'événement rapporterait aux territoires traversés 13,6 millions d'euros (hors frais de transport), contre 9,4 millions d'euros (transport inclus) pour le Grand Raid de La Réunion : la Diagonale des Fous.
Sources : Sport Management school
Enfin sachez-le aussi, cette clientèle ne se recrute pas parmi les plus modestes.
En effet, une étude révèle que 51% des trailers appartiennent aux CSP+ (dirigeants, cadres supérieur et moyen, professions libérales) et que 22% d'entre eux ont des revenus annuels supérieurs à 50 K€.
On peut également ajouter que c’est une discipline de maturité dans le sens où 57% des trailers ont plus de 35 ans. Lesquels dépensent en moyenne 788 euros par an pour leur équipement, les courses et les entraînements.
L’équipement seul pèse 48% des dépenses annuelles. Ce qui n’a rien d’étonnant quand on voit le prix des paires de chaussures proposées par les magasins spécialisés, sur les magazines et sites internet, qui dépassent régulièrement 200 euros et qui, de plus en plus performantes, se renouvellent en permanence.
Quant aux sacs, ils frôlent souvent aussi les 200 euros, auxquels on peut ajouter les montres GPS à plus de 500 euros !
En effet, une étude révèle que 51% des trailers appartiennent aux CSP+ (dirigeants, cadres supérieur et moyen, professions libérales) et que 22% d'entre eux ont des revenus annuels supérieurs à 50 K€.
On peut également ajouter que c’est une discipline de maturité dans le sens où 57% des trailers ont plus de 35 ans. Lesquels dépensent en moyenne 788 euros par an pour leur équipement, les courses et les entraînements.
L’équipement seul pèse 48% des dépenses annuelles. Ce qui n’a rien d’étonnant quand on voit le prix des paires de chaussures proposées par les magasins spécialisés, sur les magazines et sites internet, qui dépassent régulièrement 200 euros et qui, de plus en plus performantes, se renouvellent en permanence.
Quant aux sacs, ils frôlent souvent aussi les 200 euros, auxquels on peut ajouter les montres GPS à plus de 500 euros !
Endurance, mise à l’épreuve, expérience
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Mais, au fait pourquoi tant de succès ? Si le bénéfice pour les territoires est incontestable, il semble l’être tout autant pour les adeptes.
D’une part, ceux-ci rejoignent la tendance écologiste incontournable en ce début de millénaire. Ils rejoignent également des itinéraires, des paysages, des sites qui sont relativement épargnés par les gros flux touristiques.
Ils peuvent pratiquer autant de compétitions avec les autres qu’une compétition avec soi-même. Et c’est là que l’on rejoint la tendance déjà évoquée aux pratiques de bien-être « hardcore ».
On se met à l’épreuve, on se lance un défi, on tente de sortir victorieux d’un affrontement avec les forces de la nature et ses propres forces et d’en retirer un bénéfice en termes de bien-être physique mais aussi mental.
On se met donc bien à la fois en mode résistance et en mode survie dans un monde, perçu et vécu comme de plus en plus menaçant.
Lire aussi : Futuroscopie : dans le big bazar des tendances, faites un shopping averti 🔑
D’une part, ceux-ci rejoignent la tendance écologiste incontournable en ce début de millénaire. Ils rejoignent également des itinéraires, des paysages, des sites qui sont relativement épargnés par les gros flux touristiques.
Ils peuvent pratiquer autant de compétitions avec les autres qu’une compétition avec soi-même. Et c’est là que l’on rejoint la tendance déjà évoquée aux pratiques de bien-être « hardcore ».
On se met à l’épreuve, on se lance un défi, on tente de sortir victorieux d’un affrontement avec les forces de la nature et ses propres forces et d’en retirer un bénéfice en termes de bien-être physique mais aussi mental.
On se met donc bien à la fois en mode résistance et en mode survie dans un monde, perçu et vécu comme de plus en plus menaçant.
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Josette Sicsic - DR
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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