Plongé dans une ambiance pour le moins délétère dans laquelle tout peut être sujet à polémique, le secteur touristique peut-il constituer la cible du wokisme - Depositphotos.com Auteur deagreez1
Virulent, ce dogmatisme attisé par les réseaux sociaux peut faire feu de tout bois et attaquer le secteur touristique comme les autres.
Issu du terme « woke » que l’ont traduit par « l’éveillé » (le contraire de « l’endormi ») le wokisme qui enflamme aujourd’hui les universités américaines à propos de la guerre entre Israël et le Hamas, est loin de décliner comme il en était question il y a peu.
Au contraire, plus fielleuse que jamais, cette posture intellectuelle et morale consistant à se montrer « conscient » des injustices et inégalités affligeant les minorités, notamment les Afro-Américains, les femmes, la communauté LGBT et tant d’autres, a gagné en popularité parmi les populations les plus progressistes et notamment parmi des mouvements comme « black lives matters » ou « metoo » et bien avant comme le mouvement des droits civiques.
Mais, considéré, selon un sondage Ipsos publié en mars dernier, comme un terme péjoratif par 25% des Américains, le terme de wokisme n'est vu aujourd’hui comme un compliment que par 14% d’entre eux. Pourquoi ?
Il faut dire que cette attitude louable et généreuse au départ, s’est peu à peu révélée être un mouvement discriminatoire accompagné de ce que l’on appelle « la cancel culture ».
Soit une tendance à l’intolérance menant à interdire la liberté d’expression à tous ceux qui ne « pensent » pas selon les dogmes officiels du wokisme. Pire, la « cancel culture » galvanisée par les réseaux sociaux et des millions d’internautes, aboutit à des boycotts et censures comme celle par exemple ayant touché le réalisateur Woody Allen et tant d’autres artistes, journalistes, essayistes…
Même des personnages historiques sont visés par le « wokisme ». Ainsi, aux États-Unis, nombreuses sont les statues de généraux de l’armée ou d’anciens présidents à avoir été déboulonnées…
Tandis qu’en France seule, de nombreux intellectuels (Gilles Kepel, Caroline Fourest… ) se sont vus interdire de faire leurs conférences par des groupuscules d’activistes particulièrement radicaux, prenant parti pour les excès du terrorisme au nom de leur conception du « politiquement correct » et de la justice !
Issu du terme « woke » que l’ont traduit par « l’éveillé » (le contraire de « l’endormi ») le wokisme qui enflamme aujourd’hui les universités américaines à propos de la guerre entre Israël et le Hamas, est loin de décliner comme il en était question il y a peu.
Au contraire, plus fielleuse que jamais, cette posture intellectuelle et morale consistant à se montrer « conscient » des injustices et inégalités affligeant les minorités, notamment les Afro-Américains, les femmes, la communauté LGBT et tant d’autres, a gagné en popularité parmi les populations les plus progressistes et notamment parmi des mouvements comme « black lives matters » ou « metoo » et bien avant comme le mouvement des droits civiques.
Mais, considéré, selon un sondage Ipsos publié en mars dernier, comme un terme péjoratif par 25% des Américains, le terme de wokisme n'est vu aujourd’hui comme un compliment que par 14% d’entre eux. Pourquoi ?
Il faut dire que cette attitude louable et généreuse au départ, s’est peu à peu révélée être un mouvement discriminatoire accompagné de ce que l’on appelle « la cancel culture ».
Soit une tendance à l’intolérance menant à interdire la liberté d’expression à tous ceux qui ne « pensent » pas selon les dogmes officiels du wokisme. Pire, la « cancel culture » galvanisée par les réseaux sociaux et des millions d’internautes, aboutit à des boycotts et censures comme celle par exemple ayant touché le réalisateur Woody Allen et tant d’autres artistes, journalistes, essayistes…
Même des personnages historiques sont visés par le « wokisme ». Ainsi, aux États-Unis, nombreuses sont les statues de généraux de l’armée ou d’anciens présidents à avoir été déboulonnées…
Tandis qu’en France seule, de nombreux intellectuels (Gilles Kepel, Caroline Fourest… ) se sont vus interdire de faire leurs conférences par des groupuscules d’activistes particulièrement radicaux, prenant parti pour les excès du terrorisme au nom de leur conception du « politiquement correct » et de la justice !
« On ne peut plus rien dire ! »
Submergée par le mode de pensée « woke », une société empêchée de s’exprimer peut-elle éviter de sombrer dans les excès de la pensée unique ?
« Les détracteurs du wokisme pensent même que cela a pour conséquence de réprimer les opinions divergentes et que le wokisme encourage ou provoque une « victimisation » des individus ».
Ceux qui sont contre ce courant de pensée jugent également qu’il peut mener à une simplification excessive et erratique de questions sociales complexes… Nous voilà donc projetés dans un univers mental manichéen qui est tout le contraire de la liberté d’expression à laquelle nous tenons tant.
« Les détracteurs du wokisme pensent même que cela a pour conséquence de réprimer les opinions divergentes et que le wokisme encourage ou provoque une « victimisation » des individus ».
Ceux qui sont contre ce courant de pensée jugent également qu’il peut mener à une simplification excessive et erratique de questions sociales complexes… Nous voilà donc projetés dans un univers mental manichéen qui est tout le contraire de la liberté d’expression à laquelle nous tenons tant.
Wokisme : le tourisme pour cible
Plongé dans une ambiance pour le moins délétère dans laquelle tout peut être sujet à polémique, le secteur touristique peut-il constituer une cible sur laquelle diriger les attaques d’une catégorie d’individus recrutés principalement parmi des défenseurs de l’environnement, de la biodiversité, du climat… et tous ceux voyant d’un mauvais œil les mauvaises habitudes du secteur et de certains acteurs du tourisme ?
Lire aussi : Futuroscopie - COP 28, climat : de nouveaux dilemmes 🔑
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Le volet humain en ligne de mire
Probablement ! En tête des attaques du wokisme touristique, le transport aérien a évidemment du souci à se faire. De plus en plus stigmatisé pour ses émissions incontrôlées de CO2, il fait d’ores et déjà l’objet des mouvements comme « la honte de voler » ! S’y ajoute l’usage abusif des piscines, les golfs et autres spas dans des régions victimes de la sécheresse et du manque d’eau !
C’est cependant sur le volet humain que le tourisme peut devenir la cible idéale du wokisme dont l’autre motivation est clairement la lutte contre les privilèges des personnes blanches.
Lire aussi : Futuroscopie - Christian Estrosi (Nice) : "Ce tourisme là, non je n'en veux pas !"🔑
Non seulement, il n’hésitera pas à s’attaquer aux conditions de travail parfois difficiles dans lesquelles œuvre le personnel saisonnier de gardiennage, d’entretien, de cuisine … notamment sur des territoires incapables de loger ce personnel de manière décente.
Mais, il prendra aussi la défense des sans- papiers et autres migrants non soumis aux codes du travail, mal soignés, mal nourris, mal rémunérés des secteurs en tension.
Sur les destinations enjôleuses vers lesquelles sont envoyés les vacanciers, le wokisme peut se déchaîner encore plus violemment qu’en France. Surtout lorsque les populations locales ont été chassées de leurs territoires et leurs demeures afin de laisser la place à des promoteurs, des groupes hôteliers, et des touristes plus soucieux de leur bien-être que des processus qui ont mèné à un nouveau type de colonisation.
Autres cibles du « wokisme », les populations autochtones que l’on donne en spectacle à des visiteurs en quête de folklore et d’images de folklore, peu conscients des dégâts qu’ils peuvent causer sur l’espace, l’économie et le mode de vie de ces populations plus ou moins acculées à vendre leur image contre quelques dollars…
C’est cependant sur le volet humain que le tourisme peut devenir la cible idéale du wokisme dont l’autre motivation est clairement la lutte contre les privilèges des personnes blanches.
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Non seulement, il n’hésitera pas à s’attaquer aux conditions de travail parfois difficiles dans lesquelles œuvre le personnel saisonnier de gardiennage, d’entretien, de cuisine … notamment sur des territoires incapables de loger ce personnel de manière décente.
Mais, il prendra aussi la défense des sans- papiers et autres migrants non soumis aux codes du travail, mal soignés, mal nourris, mal rémunérés des secteurs en tension.
Sur les destinations enjôleuses vers lesquelles sont envoyés les vacanciers, le wokisme peut se déchaîner encore plus violemment qu’en France. Surtout lorsque les populations locales ont été chassées de leurs territoires et leurs demeures afin de laisser la place à des promoteurs, des groupes hôteliers, et des touristes plus soucieux de leur bien-être que des processus qui ont mèné à un nouveau type de colonisation.
Autres cibles du « wokisme », les populations autochtones que l’on donne en spectacle à des visiteurs en quête de folklore et d’images de folklore, peu conscients des dégâts qu’ils peuvent causer sur l’espace, l’économie et le mode de vie de ces populations plus ou moins acculées à vendre leur image contre quelques dollars…
Et après… ?
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… Alors qu’aujourd’hui plus de 80% des Français ne savent pas définir ce terme (sondage Ipsos 2021), il n’empêche que beaucoup redoutent que, dans les années à venir, le wokisme continue d’évoluer et de s’attaquer aux défis sociaux et politiques émergents.
On peut même s’attendre à une intégration plus poussée de ses principes dans les politiques publiques et les pratiques d’entreprise, tout en gardant un œil critique sur les excès potentiels du mouvement.
En fait, le défi sera donc de trouver un équilibre entre la promotion de l’égalité et le respect de la diversité d’opinions et de la liberté d’expression. Et la partie est loin d’être gagnée dans un monde plus enclin à l’intolérance qu’à la tolérance.
On peut même s’attendre à une intégration plus poussée de ses principes dans les politiques publiques et les pratiques d’entreprise, tout en gardant un œil critique sur les excès potentiels du mouvement.
En fait, le défi sera donc de trouver un équilibre entre la promotion de l’égalité et le respect de la diversité d’opinions et de la liberté d’expression. Et la partie est loin d’être gagnée dans un monde plus enclin à l’intolérance qu’à la tolérance.
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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