La tribu des Créateurs de Souvenirs adopte une approche plus simple du voyage : se créer des souvenirs et visiter des lieux - DR : Depositphotos.com, Maridav
Que sera le monde en 2033 et le tourisme en particulier ?
C’est la question permanente que nous nous posons dans les articles de Futuroscopie, tout en ne perdant pas des yeux les comportements des touristes d’hier, indispensables à une exploration avertie du futur.
Autre point de convergence avec Amadeus, qui vient de publier deux grands rapports prospectifs sur les voyageurs de demain : aborder le tourisme par le biais humain.
Evidemment, le tourisme est individu, homme ou femme, enfant ou adulte qui fonctionne comme tel et offre donc des quantités de nuances comportementales liées à sa personnalité, sa relation avec le temps, l’argent (Voir notre dossier Qui sont vos clients ?).
Pondérer les discours et les analyses des experts par celui des voyageurs constitue également un bon moyen de teinter d’originalité l’offre touristique, tout en prenant des précautions économiques et technologiques indispensables à la réflexion.
Poser 250 000 questions à des voyageurs internationaux et réunir près de 6 millions de données constitue enfin du grand art que seul un très gros opérateur comme Amadeus peut se permettre. A nous donc de le prendre en considération.
C’est la question permanente que nous nous posons dans les articles de Futuroscopie, tout en ne perdant pas des yeux les comportements des touristes d’hier, indispensables à une exploration avertie du futur.
Autre point de convergence avec Amadeus, qui vient de publier deux grands rapports prospectifs sur les voyageurs de demain : aborder le tourisme par le biais humain.
Evidemment, le tourisme est individu, homme ou femme, enfant ou adulte qui fonctionne comme tel et offre donc des quantités de nuances comportementales liées à sa personnalité, sa relation avec le temps, l’argent (Voir notre dossier Qui sont vos clients ?).
Pondérer les discours et les analyses des experts par celui des voyageurs constitue également un bon moyen de teinter d’originalité l’offre touristique, tout en prenant des précautions économiques et technologiques indispensables à la réflexion.
Poser 250 000 questions à des voyageurs internationaux et réunir près de 6 millions de données constitue enfin du grand art que seul un très gros opérateur comme Amadeus peut se permettre. A nous donc de le prendre en considération.
Quelques certitudes
Premier point intéressant : plus d’un tiers des voyageurs estiment qu’en 2033 nos voyages seront totalement différents de ce qu’ils sont aujourd’hui, à cause des perturbations importantes que subit le monde (démographie, géopolitique, environnement et bien sûr et surtout la technologie : metaverse, IA, transports).
De leur côté, 26% pensent que les voyages changeront en partie. On peut donc considérer que la moitié des voyageurs ont pris conscience du grand virage que l’humanité est en train de prendre et de la période de transition dans laquelle nous vivons.
Plus intéressant encore : parmi ces voyageurs, 40% sont positifs, enthousiasmés, motivés et même réconfortés à l’idée des changements à venir. Mais 30% des voyageurs expriment des réactions négatives. Ils se sentent plutôt effrayés, préoccupés, frustrés et/ou contraints.
La possibilité de voyager de manière plus durable est la principale source d’enthousiasme des voyageurs pour 2033, pour 35% d’entre eux.
Toutefois, 34% des voyageurs craignent que les voyages plus durables coûtent plus cher. Compte tenu de cette concordance entre une future composante et les caractéristiques humaines, il n’est pas surprenant que 60% des voyageurs pensent qu’il y aura plus de voyages pour améliorer la santé et le bien-être en 2033.
De leur côté, 26% pensent que les voyages changeront en partie. On peut donc considérer que la moitié des voyageurs ont pris conscience du grand virage que l’humanité est en train de prendre et de la période de transition dans laquelle nous vivons.
Plus intéressant encore : parmi ces voyageurs, 40% sont positifs, enthousiasmés, motivés et même réconfortés à l’idée des changements à venir. Mais 30% des voyageurs expriment des réactions négatives. Ils se sentent plutôt effrayés, préoccupés, frustrés et/ou contraints.
La possibilité de voyager de manière plus durable est la principale source d’enthousiasme des voyageurs pour 2033, pour 35% d’entre eux.
Toutefois, 34% des voyageurs craignent que les voyages plus durables coûtent plus cher. Compte tenu de cette concordance entre une future composante et les caractéristiques humaines, il n’est pas surprenant que 60% des voyageurs pensent qu’il y aura plus de voyages pour améliorer la santé et le bien-être en 2033.
La génération Z ne sera pas si différente des autres
Autre élément particulièrement intéressant d’autant qu’il contredit des idées reçues : la génération Z d’aujourd’hui, dont on attend une révolution comportementale, ne devrait pas évoluer autant qu’on le pense pour devenir unique.
Non. Nos petits Z qui ont 20 ans aujourd’hui, accordent à peine plus d’importance à l’impact environnemental de leur voyage (6.7 points contre 6 points pour les autres générations).
De plus, mieux vaut noter le décalage entre les discours et les actes, le besoin d’efficacité et de rapidité au détriment des voyages longs.
Sur le mode de transport, ils sont même en-dessous : 4,5 points contre 5. Le planning personnel de leur voyage ne semble pas non plus les préoccuper plus que ça (12 points contre 11 pour les autres).
Non. Nos petits Z qui ont 20 ans aujourd’hui, accordent à peine plus d’importance à l’impact environnemental de leur voyage (6.7 points contre 6 points pour les autres générations).
De plus, mieux vaut noter le décalage entre les discours et les actes, le besoin d’efficacité et de rapidité au détriment des voyages longs.
Sur le mode de transport, ils sont même en-dessous : 4,5 points contre 5. Le planning personnel de leur voyage ne semble pas non plus les préoccuper plus que ça (12 points contre 11 pour les autres).
Etude Amadeus sur les tribus 2033
Pour créer les Tribus de Voyageurs de 2033, Amadeus a évalué 215 traits attitudinaux et humains sur lesquels les Tribus de Voyageurs pourraient se baser.
Puis, après avoir analysé 1,15 million de données, le Groupe a créé 43 groupes potentiels de Tribus de Voyageurs.
Parmi ceux-ci, il a identifié quatre Tribus de Voyageurs vraiment distinctes : leur caractère distinctif s’explique en grande partie par leurs attitudes envers les futures composantes de 2033 et leurs traits humains, et non par des facteurs comme les différences culturelles et l’âge.
Les Expérimentateurs Enthousiastes
Des qualificatifs un peu pompeux pour désigner un groupe qui a toujours eu sa place parmi les voyageurs. Ce serait ceux qui "essaient pour voir". 44% d'entre eux n'ont pas d'enfant et ont une flexibilité professionnelle, avec un revenu moyen ou élevé, ce qui leur permet d'explorer facilement le monde selon l’adage "on ne vit qu'une fois" (YOLO). Ils sont plus susceptibles que les autres voyageurs de se fier à leur instinct, ce qui fait d'eux les "anti-planificateurs" de 2033, privilégiant des expériences d'hébergements imprévisibles par exemple. Ils sont également ouverts à la technologie qui les aide à "accélérer" certains aspects de leur voyage, et beaucoup s’attendent à utiliser l'Intelligence Artificielle (IA) dans les aéroports.
Les Créateurs de Souvenirs : la majorité très tranquille
Rien n’indique que l’on voyage uniquement pour se fabriquer des souvenirs et les mettre en récit. Certains le font et le feront encore demain tout simplement parce qu'ils se déplacent et découvrent de nouvelles cultures et de nouveaux lieux… Ce groupe adopte une approche plus simple du voyage : se créer des souvenirs et visiter des lieux. Parmi eux, 44% sont âgés de 42 ans et plus et ont l'habitude de voyager. L'avenir peut être une perspective intimidante pour eux. Ils donnent la priorité aux personnes et accordent moins de valeur à la technologie et au développement durable, ils sont rassurés par les méthodes existantes. Toutefois, malgré leur scepticisme à l'égard de la technologie, ils sont très enthousiastes à l’idée de visiter des lieux via la réalité virtuelle (VR) et la réalité augmentée (RA), et une majorité envisage la VR comme une pré-exploration avant de se décider pour un voyage.
Les "Tech-fluenceurs" du Voyage
Ce groupe comprend les jeunes voyageurs d'affaires ayant une vision moderne de la vie. 48% des membres de ce groupe ont moins de 32 ans et et ils sont accros à la technologie. Mais tous ne sont pas d’accord sur l’avenir de la technologie et des voyages. Cependant, une divergence d’opinion est à constater lorsqu’il s’agit de savoir ce qui les passionne ou les préoccupe quant à l'avenir de la technologie et des voyages. Si beaucoup souhaitent explorer le monde de manière durable, les autres sont plus sensibles aux options de développement durable liées à leur mode de déplacement qu'à leur lieu d'hébergement.
Les aventuriers avant-Gardistes
Les individus de ce groupe mènent une vie trépidante, toujours à la recherche de leur prochaine aventure. Toujours à mille à l’heure, 82% d'entre eux ont entre 23 et 41 ans. Ils aiment planifier, mais ne craignent pas le risque et sont ouverts à de nouvelles expériences. Ce groupe est plus disposé que d'autres à laisser le développement durable influencer ses décisions. Ils seront également très à l'aise pour utiliser toutes les formes de méthodes de paiement alternatives en 2033, que ce soit sous forme de crypto-monnaie ou dans un environnement de réalité virtuelle.
Puis, après avoir analysé 1,15 million de données, le Groupe a créé 43 groupes potentiels de Tribus de Voyageurs.
Parmi ceux-ci, il a identifié quatre Tribus de Voyageurs vraiment distinctes : leur caractère distinctif s’explique en grande partie par leurs attitudes envers les futures composantes de 2033 et leurs traits humains, et non par des facteurs comme les différences culturelles et l’âge.
Les Expérimentateurs Enthousiastes
Des qualificatifs un peu pompeux pour désigner un groupe qui a toujours eu sa place parmi les voyageurs. Ce serait ceux qui "essaient pour voir". 44% d'entre eux n'ont pas d'enfant et ont une flexibilité professionnelle, avec un revenu moyen ou élevé, ce qui leur permet d'explorer facilement le monde selon l’adage "on ne vit qu'une fois" (YOLO). Ils sont plus susceptibles que les autres voyageurs de se fier à leur instinct, ce qui fait d'eux les "anti-planificateurs" de 2033, privilégiant des expériences d'hébergements imprévisibles par exemple. Ils sont également ouverts à la technologie qui les aide à "accélérer" certains aspects de leur voyage, et beaucoup s’attendent à utiliser l'Intelligence Artificielle (IA) dans les aéroports.
Les Créateurs de Souvenirs : la majorité très tranquille
Rien n’indique que l’on voyage uniquement pour se fabriquer des souvenirs et les mettre en récit. Certains le font et le feront encore demain tout simplement parce qu'ils se déplacent et découvrent de nouvelles cultures et de nouveaux lieux… Ce groupe adopte une approche plus simple du voyage : se créer des souvenirs et visiter des lieux. Parmi eux, 44% sont âgés de 42 ans et plus et ont l'habitude de voyager. L'avenir peut être une perspective intimidante pour eux. Ils donnent la priorité aux personnes et accordent moins de valeur à la technologie et au développement durable, ils sont rassurés par les méthodes existantes. Toutefois, malgré leur scepticisme à l'égard de la technologie, ils sont très enthousiastes à l’idée de visiter des lieux via la réalité virtuelle (VR) et la réalité augmentée (RA), et une majorité envisage la VR comme une pré-exploration avant de se décider pour un voyage.
Les "Tech-fluenceurs" du Voyage
Ce groupe comprend les jeunes voyageurs d'affaires ayant une vision moderne de la vie. 48% des membres de ce groupe ont moins de 32 ans et et ils sont accros à la technologie. Mais tous ne sont pas d’accord sur l’avenir de la technologie et des voyages. Cependant, une divergence d’opinion est à constater lorsqu’il s’agit de savoir ce qui les passionne ou les préoccupe quant à l'avenir de la technologie et des voyages. Si beaucoup souhaitent explorer le monde de manière durable, les autres sont plus sensibles aux options de développement durable liées à leur mode de déplacement qu'à leur lieu d'hébergement.
Les aventuriers avant-Gardistes
Les individus de ce groupe mènent une vie trépidante, toujours à la recherche de leur prochaine aventure. Toujours à mille à l’heure, 82% d'entre eux ont entre 23 et 41 ans. Ils aiment planifier, mais ne craignent pas le risque et sont ouverts à de nouvelles expériences. Ce groupe est plus disposé que d'autres à laisser le développement durable influencer ses décisions. Ils seront également très à l'aise pour utiliser toutes les formes de méthodes de paiement alternatives en 2033, que ce soit sous forme de crypto-monnaie ou dans un environnement de réalité virtuelle.
Etude Amadeus sur les tribus 2015
Amadeus a observé dans l'industrie du tourisme des mutations considérables, avec notamment la convergence des activités loisirs et business, ce que l'on appelle aujourd'hui le bleisure.
"A travers cette étude, nous donnons une vraie vision du comportement et de l'évolution du voyageur", avait affirmé Georges Rudas, alors PDG d'Amadeus France.
La première phase de l'étude a permis l'identification de nouvelles tribus de voyageurs. Au total six profils de profils de voyageurs sont censés émerger ces 15 prochaines années.
Les chercheurs de capital social : ils structureront leurs vacances quasi exclusivement en pensant à leur audience en ligne. Ils se fieront massivement à l’avis des autres voyageurs et suivront les recommandations pour valider leurs décisions.
Les puristes de la culture : ils considéreront les vacances comme une opportunité d’immersion dans une culture étrangère, même si elle doit être inconfortable. Le plaisir retiré de ces vacances dépendra de l’authenticité de l’expérience.
Les voyageurs éthiques : ils planifieront leurs voyages en fonction de considérations morales, par exemple en réduisant leur empreinte énergétique ou en améliorant la vie des autres. Ils laisseront souvent de la place à l’improvisation ou ajouteront certaines composantes de volontariat, de développement des communautés ou d’éco-durabilité à leurs vacances.
Les voyageurs privilégiant la simplicité : ils favoriseront les offres groupées pour éviter de devoir gérer trop de détails eux-mêmes. Pour cette tribu de voyageurs, les vacances représentent une parenthèse tellement rare qu’ils veulent se faire plaisir tout en ayant la certitude que tout se passera de façon prévue.
Les voyageurs par obligation : ils voyageront d’abord par obligation, professionnelle ou familiale entre autres, avec une date et destination imposées. Cette tribu aura donc des contraintes de temps et de budget et cherchera une technologie lui permettant d’éliminer les affres du voyage.
Les voyageurs récompense : ils seront à la recherche de luxe et d’exclusivité. Ils aspireront à une expérience hors pair "qu’il faut avoir vécue". Un retour sur l’investissement en temps et en énergie déployé dans leur vie professionnelle.
"A travers cette étude, nous donnons une vraie vision du comportement et de l'évolution du voyageur", avait affirmé Georges Rudas, alors PDG d'Amadeus France.
La première phase de l'étude a permis l'identification de nouvelles tribus de voyageurs. Au total six profils de profils de voyageurs sont censés émerger ces 15 prochaines années.
Les chercheurs de capital social : ils structureront leurs vacances quasi exclusivement en pensant à leur audience en ligne. Ils se fieront massivement à l’avis des autres voyageurs et suivront les recommandations pour valider leurs décisions.
Les puristes de la culture : ils considéreront les vacances comme une opportunité d’immersion dans une culture étrangère, même si elle doit être inconfortable. Le plaisir retiré de ces vacances dépendra de l’authenticité de l’expérience.
Les voyageurs éthiques : ils planifieront leurs voyages en fonction de considérations morales, par exemple en réduisant leur empreinte énergétique ou en améliorant la vie des autres. Ils laisseront souvent de la place à l’improvisation ou ajouteront certaines composantes de volontariat, de développement des communautés ou d’éco-durabilité à leurs vacances.
Les voyageurs privilégiant la simplicité : ils favoriseront les offres groupées pour éviter de devoir gérer trop de détails eux-mêmes. Pour cette tribu de voyageurs, les vacances représentent une parenthèse tellement rare qu’ils veulent se faire plaisir tout en ayant la certitude que tout se passera de façon prévue.
Les voyageurs par obligation : ils voyageront d’abord par obligation, professionnelle ou familiale entre autres, avec une date et destination imposées. Cette tribu aura donc des contraintes de temps et de budget et cherchera une technologie lui permettant d’éliminer les affres du voyage.
Les voyageurs récompense : ils seront à la recherche de luxe et d’exclusivité. Ils aspireront à une expérience hors pair "qu’il faut avoir vécue". Un retour sur l’investissement en temps et en énergie déployé dans leur vie professionnelle.
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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