Sécheresse : les touristes seront-ils les bouc-émissaires cet été ? - Depositphotos.com Auteur Jirsak
Trois niveaux : « alerte, alerte renforcée, crise » déterminent les mesures qu’il convient de prendre pour survivre à la sécheresse en cours et les vagues de sécheresse annoncées pour l’été.
Parmi celles-ci : la réduction des prélèvements à des fins agricoles supérieure ou égale à 50 % est prévue ainsi que la limitation augmentée des prélèvements pour l’arrosage des jardins, espaces verts, golfs, lavage des voitures, …
En fait, seuls les prélèvements essentiels concernant la santé, sécurité civile, eau potable, salubrité sont pour le moment autorisés. Pendant ce même temps, en Espagne, notamment en Andalousie, le thermomètre atteint des sommets jamais vus au printemps tandis que les rivières sont vides et que des photos de sols horriblement balafrés par la sécheresse remplacent les images séductrices de régions douces à vivre, il y a peu, mais en passe de devenir invivables.
Tant pour les populations locales que pour les cultures de légumes et de fruits qui constituent l’une de leurs grandes richesses. Même la production de blé est menacée, s’affolent les agriculteurs andalous. Quant aux oliviers, déjà mal en point, vont-ils pouvoir encore produire un peu d’huile ? Et surtout, les vergers vont-ils survivre ?
Plus loin, depuis fin 2020, les pays de la Grande Corne de l'Afrique comme l’Éthiopie, la Somalie, Djibouti, le Kenya et le malheureux Soudan subissent leur pire sécheresse. depuis quarante ans. Tandis que les températures caniculaires vécues par la Thaïlande et le Nord de l’Inde sont désormais connues de tout le monde.
Et encore l’été n’a pas commencé et pourrait bien évidemment se révéler pire que prévu. Selon les ingénieurs météo, il va de soi que, bien que le climat pour l’été ne puisse pas être prévu longtemps à l’avance, sur le plan climatique on n’espère rien de bon. Tandis que du côté des hydrologues, le mal est fait.
Les nappes phréatiques sont parfois presque vides et les solutions qui auraient pu être trouvées si l’on avait anticipé le phénomène, seront longues à porter leurs fruits.
On ne dessale pas l’eau de mer en quelques jours ! On ne recycle pas les eaux usées et on ne répare les fuites des canalisations en un claquement de doigt ! Pire, les fortes pluies comme en Californie ne suffisent pas à recharger les nappes phréatiques !
Parmi celles-ci : la réduction des prélèvements à des fins agricoles supérieure ou égale à 50 % est prévue ainsi que la limitation augmentée des prélèvements pour l’arrosage des jardins, espaces verts, golfs, lavage des voitures, …
En fait, seuls les prélèvements essentiels concernant la santé, sécurité civile, eau potable, salubrité sont pour le moment autorisés. Pendant ce même temps, en Espagne, notamment en Andalousie, le thermomètre atteint des sommets jamais vus au printemps tandis que les rivières sont vides et que des photos de sols horriblement balafrés par la sécheresse remplacent les images séductrices de régions douces à vivre, il y a peu, mais en passe de devenir invivables.
Tant pour les populations locales que pour les cultures de légumes et de fruits qui constituent l’une de leurs grandes richesses. Même la production de blé est menacée, s’affolent les agriculteurs andalous. Quant aux oliviers, déjà mal en point, vont-ils pouvoir encore produire un peu d’huile ? Et surtout, les vergers vont-ils survivre ?
Plus loin, depuis fin 2020, les pays de la Grande Corne de l'Afrique comme l’Éthiopie, la Somalie, Djibouti, le Kenya et le malheureux Soudan subissent leur pire sécheresse. depuis quarante ans. Tandis que les températures caniculaires vécues par la Thaïlande et le Nord de l’Inde sont désormais connues de tout le monde.
Et encore l’été n’a pas commencé et pourrait bien évidemment se révéler pire que prévu. Selon les ingénieurs météo, il va de soi que, bien que le climat pour l’été ne puisse pas être prévu longtemps à l’avance, sur le plan climatique on n’espère rien de bon. Tandis que du côté des hydrologues, le mal est fait.
Les nappes phréatiques sont parfois presque vides et les solutions qui auraient pu être trouvées si l’on avait anticipé le phénomène, seront longues à porter leurs fruits.
On ne dessale pas l’eau de mer en quelques jours ! On ne recycle pas les eaux usées et on ne répare les fuites des canalisations en un claquement de doigt ! Pire, les fortes pluies comme en Californie ne suffisent pas à recharger les nappes phréatiques !
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Les premières échauffourées verbales se font entendre
Seule solution raisonnable : la sobriété donc des transformations radicales d’habitudes de la part de nos compatriotes et des Européens du sud, désormais obligés de vivre avec des « moins » pour surfer sur les restrictions et éviter les robinets qui ne coulent plus !
Du côté touristique, comme on l’a déjà dit, il faudra également réfléchir à des solutions. Les campings les premiers sont en train de réagir pour limiter les débits des douches, chasses d’eau, robinets et l’arrosage.
Lire aussi : Eau : la fin de l'open bar ?
Mais, quand la pénurie touche une région entière et une région touristique en particulier, ces mesures sont loin d’être suffisantes. C’est pourquoi, interrogé par BFM, le patron des hôteliers restaurateurs de la côte d’Azur, a expliqué un peu hâtivement qu’« Un client quand il arrive dans un hôtel doit être traité dans les meilleures conditions et que c’est donc plutôt aux citoyens français d’avoir à prendre en compte cette crise de l’eau » ! Aïe !
La phrase qu’il valait mieux éviter est d’autant plus mal passée que le collectif Citoyen 06 a répondu du tac au tac qu’« Il est hors de question que les Niçois soient privés d’eau pour que les touristes puissent en profiter ! ».
Réduire le nombre de touristes serait donc plutôt la priorité, selon cette association qui se bat pour un territoire durable !
Du côté touristique, comme on l’a déjà dit, il faudra également réfléchir à des solutions. Les campings les premiers sont en train de réagir pour limiter les débits des douches, chasses d’eau, robinets et l’arrosage.
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Mais, quand la pénurie touche une région entière et une région touristique en particulier, ces mesures sont loin d’être suffisantes. C’est pourquoi, interrogé par BFM, le patron des hôteliers restaurateurs de la côte d’Azur, a expliqué un peu hâtivement qu’« Un client quand il arrive dans un hôtel doit être traité dans les meilleures conditions et que c’est donc plutôt aux citoyens français d’avoir à prendre en compte cette crise de l’eau » ! Aïe !
La phrase qu’il valait mieux éviter est d’autant plus mal passée que le collectif Citoyen 06 a répondu du tac au tac qu’« Il est hors de question que les Niçois soient privés d’eau pour que les touristes puissent en profiter ! ».
Réduire le nombre de touristes serait donc plutôt la priorité, selon cette association qui se bat pour un territoire durable !
Une nouvelle forme de tourisme « bashing » reprend du service
Ailleurs, dans les Pyrénées orientales, un excellent reportage de France Inter dans la région de Rivesaltes (Pyrénées orientales) dramatiquement frappées par la sécheresse, a laissé entendre des sons de cloches comparables de la part des agriculteurs locaux.
Selon eux et leurs élus, jamais la situation a été aussi catastrophique. D’où les premières restrictions dans l’arrosage public, le remplissage des piscines et la chasse aux forages sauvages, afin de permettre au moins aux agriculteurs de sauver leurs récoltes et de limiter les conflits d’usage avec les touristes présents dans le département.
Lesquels sont là aussi déjà pointés comme susceptibles d’aggraver la situation. Alors que les professionnels estiment que ni eux, ni leurs clients sont responsables de ces pénuries et qu’il faut sauver une économie qui pèse 40% du PIB du département alors qu’hôtellerie et restauration pèsent à peine 3% de la consommation d’eau !
Quant aux Espagnols, ils ne réagissent pas mieux : « La sécheresse donne des ailes à la tourismophobie. » écrit le quotidien espagnol El Pais, au sujet de la Catalogne où le tourisme représente 12% du PIB.
Expliquant comment « la consommation d'eau élevée des visiteurs, ainsi que l'incivisme observé dans certains quartiers de Barcelone, laissent augurer des difficultés de cohabitation cet été », le quotidien explique aussi que, selon une très récente étude, le tourisme consomme 12% des réserves d’eau régionales et que le tourisme de luxe en consomme 5 fois plus qu’un catalan !
Encore pire, les Espagnols estiment que l’augmentation des résidents à l’année provoquée par la généralisation du télétravail et le nombre de résidents secondaires va désormais se poser à l’année et pas seulement pendant quelques semaines d’été. Si bien qu’il faudrait entièrement repenser le modèle touristique de la région, le modèle agricole et industriel du pays tout entier.
Selon eux et leurs élus, jamais la situation a été aussi catastrophique. D’où les premières restrictions dans l’arrosage public, le remplissage des piscines et la chasse aux forages sauvages, afin de permettre au moins aux agriculteurs de sauver leurs récoltes et de limiter les conflits d’usage avec les touristes présents dans le département.
Lesquels sont là aussi déjà pointés comme susceptibles d’aggraver la situation. Alors que les professionnels estiment que ni eux, ni leurs clients sont responsables de ces pénuries et qu’il faut sauver une économie qui pèse 40% du PIB du département alors qu’hôtellerie et restauration pèsent à peine 3% de la consommation d’eau !
Quant aux Espagnols, ils ne réagissent pas mieux : « La sécheresse donne des ailes à la tourismophobie. » écrit le quotidien espagnol El Pais, au sujet de la Catalogne où le tourisme représente 12% du PIB.
Expliquant comment « la consommation d'eau élevée des visiteurs, ainsi que l'incivisme observé dans certains quartiers de Barcelone, laissent augurer des difficultés de cohabitation cet été », le quotidien explique aussi que, selon une très récente étude, le tourisme consomme 12% des réserves d’eau régionales et que le tourisme de luxe en consomme 5 fois plus qu’un catalan !
Encore pire, les Espagnols estiment que l’augmentation des résidents à l’année provoquée par la généralisation du télétravail et le nombre de résidents secondaires va désormais se poser à l’année et pas seulement pendant quelques semaines d’été. Si bien qu’il faudrait entièrement repenser le modèle touristique de la région, le modèle agricole et industriel du pays tout entier.
Éviter les guerres inutiles
… Pour rétablir un semblant de calme et éviter le pire, que faire ?
Les politiques ont bien compris la nécessité d’agir. Les refuges climatiques s’installent dans les parcs, les bâtiments publics, les écoles et l’on accélère les transferts d’eau d’une région à l’autre.
Comme on le fait au Mexique par exemple. On calme aussi les esprits en signalant que les paquebots de croisières arrivent avec leur propre cargaison d’eau et en insistant sur la responsabilité des populations et des professionnels.
Lire aussi : Sécheresse : quelles conséquences pour le tourisme fluvial ? 🔑
Mais, « c’était il y a 20 ans qu’il fallait agir » conclut de maire d’une commune des Pyrénées Orientales avec sagesse et résignation. Tout en souhaitant que le touriste ne fasse pas les frais de ces nouvelles donnes climatiques que l’on s’est bien gardé d’affronter plus tôt !
Les politiques ont bien compris la nécessité d’agir. Les refuges climatiques s’installent dans les parcs, les bâtiments publics, les écoles et l’on accélère les transferts d’eau d’une région à l’autre.
Comme on le fait au Mexique par exemple. On calme aussi les esprits en signalant que les paquebots de croisières arrivent avec leur propre cargaison d’eau et en insistant sur la responsabilité des populations et des professionnels.
Lire aussi : Sécheresse : quelles conséquences pour le tourisme fluvial ? 🔑
Mais, « c’était il y a 20 ans qu’il fallait agir » conclut de maire d’une commune des Pyrénées Orientales avec sagesse et résignation. Tout en souhaitant que le touriste ne fasse pas les frais de ces nouvelles donnes climatiques que l’on s’est bien gardé d’affronter plus tôt !
De nouvelles météos pour anticiper les incendies
La nouvelle vaut la peine d’être soulignée. Une nouvelle météo alertant les populations sur les risques de départs de feu sera diffusée par Météo France au quotidien à partir du 1 er juin et jusqu’à la fin septembre. Déjà éprouvées par des pays comme l’Espagne ou des régions comme la Californie, cette nouvelle venue a un rôle désormais indispensable à remplir.
Ses prévisions seront établies, en collaboration avec l'Office national des forêts (ONF), à partir de données, telles que la sécheresse de la végétation, combinées à l'Indice forêt météo (IFM) qui mesure la propension des feux à se propager et à s'intensifier selon différents paramètres météo (températures, vent, humidité...).
Un outil plus précis sera destiné aux pompiers et aux autorités. Des cartes satellites doivent être envoyées aux maires pour pointer les zones à risques dans leur commune.
En parallèle, une "météo des feux forêts", outil plus précis destiné aux pompiers et aux autorités, va être étendue cet été de 15 à 34 départements, puis 55 en 2024, notamment grâce à la création de 17 postes dédiés à Météo-France.
Ses prévisions seront établies, en collaboration avec l'Office national des forêts (ONF), à partir de données, telles que la sécheresse de la végétation, combinées à l'Indice forêt météo (IFM) qui mesure la propension des feux à se propager et à s'intensifier selon différents paramètres météo (températures, vent, humidité...).
Un outil plus précis sera destiné aux pompiers et aux autorités. Des cartes satellites doivent être envoyées aux maires pour pointer les zones à risques dans leur commune.
En parallèle, une "météo des feux forêts", outil plus précis destiné aux pompiers et aux autorités, va être étendue cet été de 15 à 34 départements, puis 55 en 2024, notamment grâce à la création de 17 postes dédiés à Météo-France.
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
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