Patrice Viceriat : "Les difficultés de recrutement, en particulier pour les personnels paramédicaux et les médecins thermaux a remis au premier plan la question de la formation et de l’attractivité des professions du thermalisme." - DR
Futuroscopie - Le thermalisme en France connaît des hauts et des bas, quels sont selon vous depuis ces 20 dernières années, les progrès les plus notables ?
Patrick Viceriat : En hausse depuis une dizaine d’années, la fréquentation thermale a été plombée par la pandémie. 457 500 curistes accueillis dans les stations en 2023, soit 5,86% de plus qu’en 2022, mais 21% de moins qu’en 2019. Il manque donc 150 000 curistes par an pour revenir au niveau antérieur.
Inflation, montée en puissance de l’effort de guerre lié au conflit ukrainien, tension sur le pouvoir d’achat notamment des retraités, hausse des prix de l’énergie, croissance en berne, sont des facteurs qui pèsent sur la consommation thermale.
Lire aussi : Futuroscopie : le thermalisme à l'heure du renouveau 🔑
Sous l’influence des nouveaux consommateurs thermaux, du vieillissement de la population, de l’accent mis sur l’éducation sanitaire et la prévention (entretien du capital santé), des progrès de la médecine, des évolutions numériques et technologiques, le Thermalisme Français va continuer à se transformer, et il faudra repenser complètement le « parcours client » des curistes de demain.
Avec le vieillissement de la population, on assiste à l’émergence d’un potentiel de seniors (et donc de rhumatisants) supplémentaires à accueillir. En 2030, notre pays comptera en effet 21 millions de seniors, c’est-à-dire 3 millions de plus qu’en 2019, plus de quinquas, plus de sexas, plus de septuagénaires… Cela pourrait générer de 150 000 à 200 000 curistes supplémentaires !
D’ailleurs, au cours des dernières années, des investissements importants ont été réalisés pour la création, la réouverture, la modernisation de stations existantes, ou encore la diversification de leurs activités : Grand Nancy Thermal (97M€), Les Fumades (24M€), Vals-les-Bains (8M€)…
On assiste également à la montée en puissance des groupes thermaux, et notamment de Valvital : Chaîne Thermale du Soleil (19 stations), Valvital (16 stations), Arenadour (9 stations), et France Therm (3 stations), qui disposent de moyens de marketing et de communication importants, et à la baisse des établissements thermaux gérés par des collectivités locales.
La pertinence médicale du thermalisme est désormais prouvée scientifiquement par les études effectuées par l’Association Française pour la Recherche Thermale (AFRTh). Depuis sa création, cet organisme a financé plus de 60 études scientifiques !
On assiste certes à l’émergence de nouvelles sensibilités/pratiques en matière de « bonne santé » : hygiène de vie, alimentation plus saine, activités physiques, bonnes habitudes, sites web et revues consacrés à ces thèmes, produits de para-pharmacie,…, mais une majorité de Français (65%) ne sont toujours pas prêts à payer pour des prestations de Prévention-Santé, et considèrent que c’est à la Sécurité Sociale et aux Mutuelles de les prendre en charge.
Les professionnels sont sceptiques sur la solvabilité du marché, et en particulier sur la volonté/capacité des prospects à dépenser de l’argent à titre personnel pour des cures de Prévention-Santé, malgré une évolution certaine des comportements (absence de véritable conscience individuelle et collective de santé comme en Allemagne).
Les mutuelles ne participent pas aujourd’hui au financement de cures de Prévention-Santé. Or, les mutuelles ne sont pas là uniquement pour rembourser les soins médicaux. Elles ont également un rôle de prévention, et ont l’obligation de prendre en charge le ticket modérateur de certains actes de prévention.
A noter que la Mutualité Française a testé récemment une démarche de Prévention-Santé pour des prédiabétiques.
Patrick Viceriat : En hausse depuis une dizaine d’années, la fréquentation thermale a été plombée par la pandémie. 457 500 curistes accueillis dans les stations en 2023, soit 5,86% de plus qu’en 2022, mais 21% de moins qu’en 2019. Il manque donc 150 000 curistes par an pour revenir au niveau antérieur.
Inflation, montée en puissance de l’effort de guerre lié au conflit ukrainien, tension sur le pouvoir d’achat notamment des retraités, hausse des prix de l’énergie, croissance en berne, sont des facteurs qui pèsent sur la consommation thermale.
Lire aussi : Futuroscopie : le thermalisme à l'heure du renouveau 🔑
Sous l’influence des nouveaux consommateurs thermaux, du vieillissement de la population, de l’accent mis sur l’éducation sanitaire et la prévention (entretien du capital santé), des progrès de la médecine, des évolutions numériques et technologiques, le Thermalisme Français va continuer à se transformer, et il faudra repenser complètement le « parcours client » des curistes de demain.
Avec le vieillissement de la population, on assiste à l’émergence d’un potentiel de seniors (et donc de rhumatisants) supplémentaires à accueillir. En 2030, notre pays comptera en effet 21 millions de seniors, c’est-à-dire 3 millions de plus qu’en 2019, plus de quinquas, plus de sexas, plus de septuagénaires… Cela pourrait générer de 150 000 à 200 000 curistes supplémentaires !
D’ailleurs, au cours des dernières années, des investissements importants ont été réalisés pour la création, la réouverture, la modernisation de stations existantes, ou encore la diversification de leurs activités : Grand Nancy Thermal (97M€), Les Fumades (24M€), Vals-les-Bains (8M€)…
On assiste également à la montée en puissance des groupes thermaux, et notamment de Valvital : Chaîne Thermale du Soleil (19 stations), Valvital (16 stations), Arenadour (9 stations), et France Therm (3 stations), qui disposent de moyens de marketing et de communication importants, et à la baisse des établissements thermaux gérés par des collectivités locales.
La pertinence médicale du thermalisme est désormais prouvée scientifiquement par les études effectuées par l’Association Française pour la Recherche Thermale (AFRTh). Depuis sa création, cet organisme a financé plus de 60 études scientifiques !
On assiste certes à l’émergence de nouvelles sensibilités/pratiques en matière de « bonne santé » : hygiène de vie, alimentation plus saine, activités physiques, bonnes habitudes, sites web et revues consacrés à ces thèmes, produits de para-pharmacie,…, mais une majorité de Français (65%) ne sont toujours pas prêts à payer pour des prestations de Prévention-Santé, et considèrent que c’est à la Sécurité Sociale et aux Mutuelles de les prendre en charge.
Les professionnels sont sceptiques sur la solvabilité du marché, et en particulier sur la volonté/capacité des prospects à dépenser de l’argent à titre personnel pour des cures de Prévention-Santé, malgré une évolution certaine des comportements (absence de véritable conscience individuelle et collective de santé comme en Allemagne).
Les mutuelles ne participent pas aujourd’hui au financement de cures de Prévention-Santé. Or, les mutuelles ne sont pas là uniquement pour rembourser les soins médicaux. Elles ont également un rôle de prévention, et ont l’obligation de prendre en charge le ticket modérateur de certains actes de prévention.
A noter que la Mutualité Française a testé récemment une démarche de Prévention-Santé pour des prédiabétiques.
Thermalisme français : le modèle économique repose sur les cures médicalisées
Futuroscopie - A l'inverse, quels sont les handicaps que garde la France dans ce secteur ?
Patrick Viceriat : A l’inverse de celui des autres pays européens, le modèle économique thermal français repose principalement sur les cures médicalisées, et s’adresse en prédominance à des clientèles seniors, dont la moyenne d’âge est de 63 ans.
Si les courbes démographiques permettent d’envisager une hausse tendancielle du nombre de curistes dans les prochaines années, l’évolution du pouvoir d’achat des retraités, et des modalités de prise en charge des cures par l’Assurance maladie seront des facteurs déterminants de la fréquentation.
La diversification des prestations proposées, en vue de toucher de nouvelles clientèles, curistes comme accompagnants (thermoludisme, courts séjours, remise en forme, éducation à la santé…) reste un défi à relever.
Dans les pharmacies, les produits de parapharmacie représentent généralement la moitié du chiffre d’affaires des officines, mais dans les établissements thermaux, les cures de Prévention/Santé non remboursées par la Sécurité Sociale ne représentent qu’une faible part de l’activité.
Sujet de polémique permanent, l’absence de flexibilité dans la durée des cures peut aussi être perçue comme un obstacle à l’attractivité du secteur, et à l’accueil de nouvelles clientèles.
Les difficultés de recrutement, en particulier pour les personnels paramédicaux et les médecins thermaux a remis au premier plan la question de la formation et de l’attractivité des professions du thermalisme.
Futuroscopie - Quels sont les pays concurrents les plus proches ? Pourquoi ?
Patrick Viceriat : Les établissements thermaux devront affronter la concurrence de destinations thermales à bas prix (bassin méditerranéen, Europe de l’Est), du thermalisme haut de gamme de l’Allemagne ou de Suisse, et donc conquérir de nouvelles clientèles, plus jeunes, plus familiales, et plus locales.
Les stations allemandes misent fortement sur les séjours de Prévention-Santé, et les stations italiennes sur les « vacances thermales ».
Les stations françaises n’accueillent aujourd’hui que peu ou pas de curistes étrangers : environ 15 000, soit 2 à 3 % de la fréquentation totale. A noter que peu de médecins ou personnels thermaux parlent les langues étrangères, et notamment l’anglais.
Il existe de réels potentiels de croissance dans les pays proches : Allemagne : 5,7 M curistes dont 250 000 étrangers, Italie 1,8 M dont 380 000 étrangers.
Plus de 40 000 français se rendraient chaque année à Abano-Terme à côté de Venise.
Mais peu ou pas de stations françaises affichent une réelle volonté stratégique d’accueillir des clientèles étrangères, et sont prêtes à faire des efforts significatifs en termes d’accueil/animation multilingue, de montage de produits, de prospection…
Au moment où la clientèle chinoise a tendance à devenir la première clientèle étrangère de notre pays, comment attirer des Chinois dans nos stations, d’autant plus que nombre de leurs ressortissants souffrent aujourd’hui d’affections respiratoires à cause de la pollution (cf. Le Spa Français) ?
China Travel Tour, l’un des principaux réceptifs chinois en France, considère que le potentiel est important, et qu’il serait possible d’attirer des curistes chinois dans les stations françaises, à condition de leur proposer des produits et services adaptés (accueil, hébergement, durée de cure, traduction…).
Patrick Viceriat : A l’inverse de celui des autres pays européens, le modèle économique thermal français repose principalement sur les cures médicalisées, et s’adresse en prédominance à des clientèles seniors, dont la moyenne d’âge est de 63 ans.
Si les courbes démographiques permettent d’envisager une hausse tendancielle du nombre de curistes dans les prochaines années, l’évolution du pouvoir d’achat des retraités, et des modalités de prise en charge des cures par l’Assurance maladie seront des facteurs déterminants de la fréquentation.
La diversification des prestations proposées, en vue de toucher de nouvelles clientèles, curistes comme accompagnants (thermoludisme, courts séjours, remise en forme, éducation à la santé…) reste un défi à relever.
Dans les pharmacies, les produits de parapharmacie représentent généralement la moitié du chiffre d’affaires des officines, mais dans les établissements thermaux, les cures de Prévention/Santé non remboursées par la Sécurité Sociale ne représentent qu’une faible part de l’activité.
Sujet de polémique permanent, l’absence de flexibilité dans la durée des cures peut aussi être perçue comme un obstacle à l’attractivité du secteur, et à l’accueil de nouvelles clientèles.
Les difficultés de recrutement, en particulier pour les personnels paramédicaux et les médecins thermaux a remis au premier plan la question de la formation et de l’attractivité des professions du thermalisme.
Futuroscopie - Quels sont les pays concurrents les plus proches ? Pourquoi ?
Patrick Viceriat : Les établissements thermaux devront affronter la concurrence de destinations thermales à bas prix (bassin méditerranéen, Europe de l’Est), du thermalisme haut de gamme de l’Allemagne ou de Suisse, et donc conquérir de nouvelles clientèles, plus jeunes, plus familiales, et plus locales.
Les stations allemandes misent fortement sur les séjours de Prévention-Santé, et les stations italiennes sur les « vacances thermales ».
Les stations françaises n’accueillent aujourd’hui que peu ou pas de curistes étrangers : environ 15 000, soit 2 à 3 % de la fréquentation totale. A noter que peu de médecins ou personnels thermaux parlent les langues étrangères, et notamment l’anglais.
Il existe de réels potentiels de croissance dans les pays proches : Allemagne : 5,7 M curistes dont 250 000 étrangers, Italie 1,8 M dont 380 000 étrangers.
Plus de 40 000 français se rendraient chaque année à Abano-Terme à côté de Venise.
Mais peu ou pas de stations françaises affichent une réelle volonté stratégique d’accueillir des clientèles étrangères, et sont prêtes à faire des efforts significatifs en termes d’accueil/animation multilingue, de montage de produits, de prospection…
Au moment où la clientèle chinoise a tendance à devenir la première clientèle étrangère de notre pays, comment attirer des Chinois dans nos stations, d’autant plus que nombre de leurs ressortissants souffrent aujourd’hui d’affections respiratoires à cause de la pollution (cf. Le Spa Français) ?
China Travel Tour, l’un des principaux réceptifs chinois en France, considère que le potentiel est important, et qu’il serait possible d’attirer des curistes chinois dans les stations françaises, à condition de leur proposer des produits et services adaptés (accueil, hébergement, durée de cure, traduction…).
11 projets d’investissement représentant près de 28 M€ de fonds propres ont été validés
Autres articles
-
Futuroscopie - Crise de la presse, crise du réel, fatigue informationnelle [ABO]
-
Futuroscopie - Les 7 grandes tendances bien-être à découvrir en 2025 [ABO]
-
Futuroscopie - La "cold attitude" un marqueur social qui renverse les codes [ABO]
-
Futuroscopie - De l' "upstream" au "mainstream" : les tendances 2025 version Booking [ABO]
-
Futuroscopie - Personnalisation, IA, surtourisme : Amadeus dévoile ses tendances de voyage [ABO]
Futuroscopie - Quelles régions françaises sont les plus performantes ?
Patrick Viceriat : À ce jour, 11 régions sur 13 en France abritent des stations thermales en activité, recevant chaque année des curistes.
Mais trois régions occupent une place importante dans le paysage thermal français. Le nombre de stations thermales qu’elles abritent ainsi que le flux de curistes accueillis chaque année leur confèrent ce rôle de régions thermales :
- La Nouvelle Aquitaine : 15 stations/29 établissements thermaux/ 149 700 curistes
- L’Occitanie : 28 stations /136 000 curistes
- Auvergne Rhône Alpes : 24 stations/ 130 000 curistes
Au total, près de 100 millions d’euros ont déjà été investis par la Région pour le développement du thermalisme et de la pleine santé en Auvergne-Rhône-Alpes.
Futuroscopie - Le plan de soutien du gouvernement a-t-il un impact positif ?
Patrick Viceriat. Dans le cadre du Plan Destinations Thermales, 11 projets d’investissement représentant près de 28 M€ de fonds propres ont été validés. Ces projets visent principalement la rénovation des établissements thermaux, souvent patrimoine classé, l’extension d’espaces de bien-être, ou encore la création d’offres d’hébergement pour répondre aux attentes des clientèles.
À travers le plan France Relance, la Banque des Territoires a confirmé son soutien à la filière thermale en lui permettant de bénéficier du Prêt Relance Tourisme (PRT), doté d’une enveloppe globale de 500 M€.
L’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (ANCT) a quant à elle, réservé une enveloppe spécifique de 10 M€ du fonds Avenir Montagnes pour les projets portés par les stations thermales, dans le cadre de ce plan.
Par ailleurs, Atout France a contribué, à hauteur d’un montant pouvant aller jusqu’à 500 000 € sur la période 2022-2023, au financement d’actions ciblées de communication (presse, réseaux sociaux) visant à développer la clientèle loisirs du thermalisme.
Patrick Viceriat : À ce jour, 11 régions sur 13 en France abritent des stations thermales en activité, recevant chaque année des curistes.
Mais trois régions occupent une place importante dans le paysage thermal français. Le nombre de stations thermales qu’elles abritent ainsi que le flux de curistes accueillis chaque année leur confèrent ce rôle de régions thermales :
- La Nouvelle Aquitaine : 15 stations/29 établissements thermaux/ 149 700 curistes
- L’Occitanie : 28 stations /136 000 curistes
- Auvergne Rhône Alpes : 24 stations/ 130 000 curistes
Au total, près de 100 millions d’euros ont déjà été investis par la Région pour le développement du thermalisme et de la pleine santé en Auvergne-Rhône-Alpes.
Futuroscopie - Le plan de soutien du gouvernement a-t-il un impact positif ?
Patrick Viceriat. Dans le cadre du Plan Destinations Thermales, 11 projets d’investissement représentant près de 28 M€ de fonds propres ont été validés. Ces projets visent principalement la rénovation des établissements thermaux, souvent patrimoine classé, l’extension d’espaces de bien-être, ou encore la création d’offres d’hébergement pour répondre aux attentes des clientèles.
À travers le plan France Relance, la Banque des Territoires a confirmé son soutien à la filière thermale en lui permettant de bénéficier du Prêt Relance Tourisme (PRT), doté d’une enveloppe globale de 500 M€.
L’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (ANCT) a quant à elle, réservé une enveloppe spécifique de 10 M€ du fonds Avenir Montagnes pour les projets portés par les stations thermales, dans le cadre de ce plan.
Par ailleurs, Atout France a contribué, à hauteur d’un montant pouvant aller jusqu’à 500 000 € sur la période 2022-2023, au financement d’actions ciblées de communication (presse, réseaux sociaux) visant à développer la clientèle loisirs du thermalisme.
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com