Jean-Pierre Nadir, fondateur d’Easyvoyage.com
Chez Google, c’est Google Shopping qui est visé en premier lieu. Il favoriserait ses propres comparateurs de prix dans les résultats lors des recherches des internautes. Nous avions déjà rédigé des articles sur ce sujet, dont une interview de Pascal Perri (voir i-tourisme 64) qui estimait que les prix affichés de Google Shopping pouvaient être supérieur de 25% aux autres prix du marché ce qui échapperait à la vigilance des cyberacheteurs.
Cette prise de position de Bruxelles est un premier message fort à l’encontre des situations dominantes des géants américains du web, les fameux GAFA : Google, Apple, Facebook, Amazon. Nous avons interviewé Jean Pierre Nadir Président d’Easy Voyage.
i-tourisme : Nos institutionnels, au niveau de l’Europe, commencent à bousculer l’inébranlable Google. Vous avez été parmi ceux qui ont dénoncé le plus ses dérives monopolistiques, cette décision vous rassure ?
Jean Pierre Nadir : Attendez que Google réponde aux griefs qui lui sont reprochés et nous verrons.
Pour l’instant rien n’est acquis d’avance. Mais c’est une avancée. La situation peut être comparable avec celle de Microsoft il y a quelques années. Si ce dernier n’avait pas été condamné, Chrome n’aurait pas jamais vu le jour. On est en droit d’espérer une issue de la sorte, mais de vous à moi, on en est loin.
i-tourisme : Pourquoi ?
Jean Pierre Nadir : Mais parce que les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) sont devenus des entités seulement motivées par leur seule croissance et qu’elle est insatiable.
i-tourisme : C’est à dire ?
Jean Pierre Nadir : Amazon ne gagne pas d’argent, mais continue d’investir pour croître de plus en plus. Apple distribue un peu de dividende à ses actionnaires, mais surtout garde en réserve 170 milliards de cash ce qui lui permet d’investir partout et de continuer de grossir.
i-tourisme : Ou par exemple ?
Jean Pierre Nadir : Sur les moyens de paiement sur mobile par exemple. Quand la technologie sera prête son application, sur travel store, sera incontournable.
Le problème est le suivant : quoi que vous fassiez, un moment ou un autre, vous passez par eux. Les GAFA c’est 60% de flux mondiaux et si vous retirez des pays comme la Chine ou certains n’ont pas droit de cité, ces taux passent à 80%. Avec cette position archi-dominante, vous pouvez contrôler la totalité du business du e-commerce.
Cette prise de position de Bruxelles est un premier message fort à l’encontre des situations dominantes des géants américains du web, les fameux GAFA : Google, Apple, Facebook, Amazon. Nous avons interviewé Jean Pierre Nadir Président d’Easy Voyage.
i-tourisme : Nos institutionnels, au niveau de l’Europe, commencent à bousculer l’inébranlable Google. Vous avez été parmi ceux qui ont dénoncé le plus ses dérives monopolistiques, cette décision vous rassure ?
Jean Pierre Nadir : Attendez que Google réponde aux griefs qui lui sont reprochés et nous verrons.
Pour l’instant rien n’est acquis d’avance. Mais c’est une avancée. La situation peut être comparable avec celle de Microsoft il y a quelques années. Si ce dernier n’avait pas été condamné, Chrome n’aurait pas jamais vu le jour. On est en droit d’espérer une issue de la sorte, mais de vous à moi, on en est loin.
i-tourisme : Pourquoi ?
Jean Pierre Nadir : Mais parce que les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) sont devenus des entités seulement motivées par leur seule croissance et qu’elle est insatiable.
i-tourisme : C’est à dire ?
Jean Pierre Nadir : Amazon ne gagne pas d’argent, mais continue d’investir pour croître de plus en plus. Apple distribue un peu de dividende à ses actionnaires, mais surtout garde en réserve 170 milliards de cash ce qui lui permet d’investir partout et de continuer de grossir.
i-tourisme : Ou par exemple ?
Jean Pierre Nadir : Sur les moyens de paiement sur mobile par exemple. Quand la technologie sera prête son application, sur travel store, sera incontournable.
Le problème est le suivant : quoi que vous fassiez, un moment ou un autre, vous passez par eux. Les GAFA c’est 60% de flux mondiaux et si vous retirez des pays comme la Chine ou certains n’ont pas droit de cité, ces taux passent à 80%. Avec cette position archi-dominante, vous pouvez contrôler la totalité du business du e-commerce.
i-tourisme : Pas sûr, car Google ne peut pas se passer des contributeurs de l’e-tourisme qui lui achètent des mots-clés pour des centaines de milliards !
Jean Pierre Nadir : Qui contrôle qui ? Quand Booking et Expédia achètent pour 2 milliards de dollars de mots-clés, ça représente 5% du CA de Google !
Vous imaginez bien qu’ils obtiennent des prix préférentiels. Les géants se nourrissent entre eux pour ne laisser que des miettes aux suiveurs. Ils occupent ensemble 7 places sur les 10 premières positions.
Les majors deviennent, de fait, les alliés objectifs des GAFA. Par voie de conséquence, la part du SEO ne cesse de baisser au bénéfice du payant. J’en parle en connaissance de cause avec d’un côté Kayak et de l’autre Trivago sans parler de TripAdvisor.
i-tourisme : J’entends bien, mais dans une moindre mesure que vous, bien entendu, les GAFA entretiennent quand même une certaine dépendance par rapport à ces gros contributeurs, non ?
Jean Pierre Nadir : Non, car ce sont eux qui contrôlent le business, pas vous. Regardez l’exemple d’Hoteltonight. Ils sortent une application innovante sur un yield à 24 heures. Ça marche. Qu’est-ce que fait Booking ? Il suit.
Hoteltonight doit surenchérir et passer à 48 heures. Qu’est-ce que fait Booking ? Il suit. Puis Hoteltonight tente de passer à une semaine et il se retrouve de nouveau en frontal avec Booking. Ce dernier écrabouille tout sur son passage.
Jean Pierre Nadir : Qui contrôle qui ? Quand Booking et Expédia achètent pour 2 milliards de dollars de mots-clés, ça représente 5% du CA de Google !
Vous imaginez bien qu’ils obtiennent des prix préférentiels. Les géants se nourrissent entre eux pour ne laisser que des miettes aux suiveurs. Ils occupent ensemble 7 places sur les 10 premières positions.
Les majors deviennent, de fait, les alliés objectifs des GAFA. Par voie de conséquence, la part du SEO ne cesse de baisser au bénéfice du payant. J’en parle en connaissance de cause avec d’un côté Kayak et de l’autre Trivago sans parler de TripAdvisor.
i-tourisme : J’entends bien, mais dans une moindre mesure que vous, bien entendu, les GAFA entretiennent quand même une certaine dépendance par rapport à ces gros contributeurs, non ?
Jean Pierre Nadir : Non, car ce sont eux qui contrôlent le business, pas vous. Regardez l’exemple d’Hoteltonight. Ils sortent une application innovante sur un yield à 24 heures. Ça marche. Qu’est-ce que fait Booking ? Il suit.
Hoteltonight doit surenchérir et passer à 48 heures. Qu’est-ce que fait Booking ? Il suit. Puis Hoteltonight tente de passer à une semaine et il se retrouve de nouveau en frontal avec Booking. Ce dernier écrabouille tout sur son passage.
i-tourisme : Ce qui lui permet, lui au moins de résister par rapport au GAFA !
Jean Pierre Nadir : Vous rigolez ! La capitalisation boursière actuelle de Booking est de 60 milliards de dollars. Apple peut signer un chèque en une après-midi.
Avec ses 170 milliards de cash il peut se payer 3 Booking. Il ne va pas patienter des années en recrutant Martine Garnier pour développer un service. Un rachat et c’est terminé !
D’ailleurs c’est bien ce qu’ils font. Ils préemptent tout ce qui bouge. Leurs croissances sont encore à 2 chiffres. Ils ont l’éternité devant eux, ça dépasse même le cadre du e-commerce.
i-tourisme : Quand même !
Jean Pierre Nadir : Vous en doutez ! Google s’intéresse à la génétique. Ils veulent qu’on vive 120 ans. On aura donc 5 générations sur terre. Ça va représenter 15 milliards d’individus. Pourquoi pas ! Mais on pourrait quand même nous demander notre avis au lieu de le décider lors d’un déjeuner entre 4 personne à Mountain View.
i-tourisme : Vous ne voulez pas vivre 120 ans ?
Jean Pierre Nadir : Mais qu’on me demande mon avis d’abord. Quand un dictateur se prend pour Dieu, ça finit toujours mal. Il est préférable d’exercer un contrôle avant que ça devienne incontrôlable.
i-tourisme : D’où la réaction de l’Europe
Jean Pierre Nadir : Que j’aspire de mes veux...
Jean Pierre Nadir : Vous rigolez ! La capitalisation boursière actuelle de Booking est de 60 milliards de dollars. Apple peut signer un chèque en une après-midi.
Avec ses 170 milliards de cash il peut se payer 3 Booking. Il ne va pas patienter des années en recrutant Martine Garnier pour développer un service. Un rachat et c’est terminé !
D’ailleurs c’est bien ce qu’ils font. Ils préemptent tout ce qui bouge. Leurs croissances sont encore à 2 chiffres. Ils ont l’éternité devant eux, ça dépasse même le cadre du e-commerce.
i-tourisme : Quand même !
Jean Pierre Nadir : Vous en doutez ! Google s’intéresse à la génétique. Ils veulent qu’on vive 120 ans. On aura donc 5 générations sur terre. Ça va représenter 15 milliards d’individus. Pourquoi pas ! Mais on pourrait quand même nous demander notre avis au lieu de le décider lors d’un déjeuner entre 4 personne à Mountain View.
i-tourisme : Vous ne voulez pas vivre 120 ans ?
Jean Pierre Nadir : Mais qu’on me demande mon avis d’abord. Quand un dictateur se prend pour Dieu, ça finit toujours mal. Il est préférable d’exercer un contrôle avant que ça devienne incontrôlable.
i-tourisme : D’où la réaction de l’Europe
Jean Pierre Nadir : Que j’aspire de mes veux...