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Guy Raffour : "Je voterai Emmanuel Macron parce qu'il défend une France forte"

la tribune de Guy Raffour, Expert, Président Cabinet d'études et de recherche Raffour Interactif


Dans cette tribune, Guy Raffour prend la plume pour expliquer pourquoi, selon lui, la France ne doit pas sortir de l'Union européenne et se replier sur elle-même. C'est pourquoi il votera pour Emmanuel Macron au deuxième tour de l'élection présidentielle dimanche 7 mai 2017.


Rédigé par Guy Raffour le Mercredi 3 Mai 2017

Guy Raffour prend position pour le deuxième tour de l'élection présidentielle 2017 - Photo : DR
Guy Raffour prend position pour le deuxième tour de l'élection présidentielle 2017 - Photo : DR
Je souhaite vous éclairer avec responsabilité et respect, sur les enjeux de notre vote de dimanche 7 mai 2017.

Je prends la plume car la connaissance doit se partager au vu de mon expérience d’analyse économique du secteur depuis 1988, de celle des comportements des touristes et de mon expérience de l’UE.

Je précise qu’au cours de ces 29 années, c’est la 1ère fois que j’évoque une élection. Je m’y emploie car ce vote ci exprimera un choix sociétal pour notre pays, mais aussi pour l’Europe et le monde.

Tout d’abord je n’apprécie pas que l’on caricature notre pays.

Sur 7,465 milliards d’êtres humains, nous n’en représentons que 0,9% avec nos 67 millions. Pourtant nous sommes la 5e puissance mondiale, 7e pays exportateur, un des 5 membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies, appartenons aux G7 et G20, possédons un positionnement géostratégique de 1er plan avec nos territoires d’Outre-mer.

"Nous sommes un pays respecté"

La France est le 2e pays au monde en surface maritime. Nous sommes la 1ere destination touristique mondiale, la langue française est partagée a minima par 274 millions d'individus. Nous portons dans le monde les valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité.

Mais aussi d’art de vivre, de haute technologie, la French Tech, des chercheurs de haut niveau, la gastronomie, le luxe, nos terroirs, la littérature etc.

Nous sommes un pays respecté et souvent admiré, même si jugé parfois un peu arrogant et pas toujours accueillant. Tous ceux qui ont la chance de voyager peuvent aisément comparer les efforts que notre collectivité apporte à développer un modèle social-libéral régulé qui concilie la liberté d’entreprendre, gage de nos emplois, tout en offrant un niveau de protection sociale élevé : 57% du PIB pour nos dépenses publiques.

En voyageant on peut aussi comparer la qualité de notre système de santé, de nos infrastructures de transports, de nos modes de vie, de notre éducation, de notre vie culturelle.

La marge d’amélioration est réelle, mais elle demande à prendre en compte les fonctionnements, les ressources financières, organisationnelles et humaines à mobiliser pour.

De ce fait les promesses non financées nous soumettraient encore davantage aux marchés financiers.

Effet domino de la sortie de l'Euro

Les mesures sociales ou de retraite qui ne seraient ni financées par de la croissance ou en contradiction avec l’augmentation de l’espérance de vie, nous mèneraient tout droit à une augmentation de la dette publique, donc à davantage de soumission aux marchés financiers et à une hausse des impôts. Notre dette, à date, est de 2200 milliards à hauteur de 97% du PIB.

Une sortie de l’euro, monnaie à laquelle pourtant 72% des Français tiennent, impacterait à la hausse notre dette, mécaniquement par la dévaluation du passage au franc, et par une hausse des taux d’intérêts et une défiance des marchés. Nous serions soumis à davantage de spéculation.

Les programmes sociaux et les services publics en seraient affectés. Une sortie de l’euro pourrait créer un « effet domino » sur toute la zone euro alors que les plans de sauvetage se succèdent pour la Grèce.

Rappelons-nous la crise de 2008. Pour notre secteur, la sortie de l’euro serait problématique. Nous sommes la 2e puissance économique de cette zone qui est constituée de 19 pays.

Leurs 339 millions d’habitants partagent la même monnaie, sans taux de change ; ils passent d’un pays à un autre sans aucune difficulté. Ceci accentue l’attrait et les échanges touristiques.

L’apport incontestable de l’Union Européenne

L’union européenne, patiemment construite depuis 60 ans, nous apporte collectivement des avancées incontestables.

Elle initie puis gère des programmes de protection de l’environnement et de la biodiversité (les Etats-Unis s’en détournent), de régulation financière (réduire le risque de 2008), de l’espace (Arianespace, Agence Spatiale Européenne), d’aéronautique (Airbus, ), nous octroie de la puissance dans l’économie, la recherche, le numérique, les droits de l’homme, l’aide humanitaire, le développement de continents défavorisés (Afrique…), la culture, les échanges comme Erasmus, la santé, le transport, la lutte contre la fraude fiscale, la solidarité face à des événements climatiques… et une précieuse Démocratie.

Bien sûr des améliorations sont à mettre en œuvre, notamment pour l’harmonisation des régimes fiscaux et sociaux, des cycles décisionnels plus courts et souples, des ensembles créés autour d’un objectif précis sans que ce soit toujours à 27 dans ce cas, avec davantage d’investissements productifs.

Il faut redonner l’envie d’Europe en expliquant les mesures, leurs objectifs, les résultats obtenus, rendre l’UE plus lisible et moins bureaucratique.

Il faut être constructif comme nous l’avons toujours été et ne surtout pas sortir de cette Union.


Ne serait-ce que dans le domaine vital de la sécurité, nous devons considérablement accélérer nos moyens humains, techniques et financiers pour mieux nous défendre et nous protéger.

L'Union européenne permet à des pays de se développer

La France est renforcée au sein de l’UE car à 27 nous possédons la masse critique qui permet d’influer, démocratiquement et selon les décisions des Etats souverains, sur les décisions de notre planète.

Nous représentons 490 millions d’individus et sommes face à des puissances mondiales comme les Etats-Unis, la Chine, l’Inde, la Russie, le Brésil…

L’Union Européenne permet, de façon solidaire, à des pays de se développer et par conséquent de maintenir leurs populations en leur sein, donc de limiter l’immigration due à des besoins vitaux. Et ces pays aux nouvelles prospérités échangent alors de façon fructueuse.

Faire progresser un groupe de 27 pays aux cultures et organisations différentes est difficile, mais l’enrichissement global n’en est que plus performant. Il vaut mieux négocier autour d’une table, nouer des collaborations efficaces que s’isoler. Nous sommes un des fondateurs de l’UE et forts de nos diversités séculaires.

Les 27 pays membres ont gardé leurs identités mais accepté de vivre en harmonie avec leurs voisins, en se respectant. Et c’est même un attrait touristique indéniable que tous les voyageurs recherchent.

Et rappelons-nous toujours que l'Union Européenne a garanti la paix après deux guerres mondiales entre pays européens.

Un environnement international tendu

Nous allons vivre près de deux ans de négociations dues au Brexit.

Ce dernier interroge sur le Royaume Uni car 56% de l’Irlande du Nord a voté pour l’UE, 62% des Ecossais et apparaissent des tensions sur la souveraineté de Gibraltar, sans compter les conséquences économiques d’une sortie, somme en évaluation entre 60 à 100 milliards, avec des questions sur le sort des expatriés, une instabilité institutionnelle et économique (la City étant une place financière de 1er plan).

Un Frexit serait pourtant bien pire car nous sortirions en plus de l’euro et de toutes les dispositions de l’espace Schengen (22 pays membres) et notre position géographique est centrale.

Or le monde est également bouleversé par la nouvelle équipe élue aux Etats-Unis, par le conflit Syrien, la Turquie isolationniste, les tensions en Ukraine, en Corée du Nord etc.

La crise migratoire n’est pas résolue, ni le terrorisme etc.

La force du marché unique

Et on doit également évaluer les conséquences sur l’emploi d’une sortie de l’UE, car c’est une des principales préoccupations des Français (à juste titre) avec celle du pouvoir d’achat.

Sortir du marché unique et modifier les règles du commerce international par du protectionnisme ne ferait qu’inciter les entreprises à délocaliser, donc provoquerait de facto une hausse du chômage et de façon corrélée de son financement.

Les entreprises, comme tous les corps constitués, ont une nécessité vitale : celle de la visibilité.

Or l’instabilité d’une sortie des traités avec son cortège de longues et difficiles négociations (cf le Brexit) affecterait les investissements donc nuirait à l’emploi. Nous assisterions parallèlement à une expatriation des talents, une baisse du pouvoir d'achat et de la valeur de nos patrimoines.

Le marché unique est notre principal pourvoyeur d’échanges. Parmi nos principaux partenaires commerciaux on trouve l’Allemagne, la Belgique, l’Italie, l’Espagne, les Pays-Bas.

Et comment imaginer qu’il n’y ait pas de mesures de rétorsion à un possible protectionnisme ?

Destruction de la libre-circulation

Tous les pays seraient impactés par une guerre commerciale due à des décisions unilatérales et nos exportations en souffriraient. Les sociétés étrangères investissent et produisent dans notre pays car nous faisons partie intégrante de l’Union européenne et à ce titre sommes attractifs, grâce également à nos infrastructures éducatives, médicales, sociales, de qualité et le "french way of life".

En 2016 nous avons attiré 1 200 nouvelles décisions d’investissements étrangers (+16 %) (Business France). Selon l'indice 2017 d’A.T. Kearney, la France est le 7e pays le plus attractif pour les investissements directs étrangers prévus lors des 3 prochaines années.

Et nous sommes nous-mêmes le 5e détenteur d’Investissements Directs Etrangers hors de nos frontières. Par conséquent dans le concert mondial, proposer de jouer uniquement sa propre partition en s’enfermant dans nos frontières serait une aberration et en 1er lieu pour notre secteur.

Cela détruirait la libre circulation pour nous-mêmes mais aussi pour tous nos pays voisins qui transitent par le notre. Sur les 83 millions de touristes, entre 16 à 20 millions transitent pour se rendre en Espagne, en Italie, au Maghreb etc.

Ce flux traversant apporte de la richesse à l’économie locale de nos territoires. Avec notre créativité et notre organisation touristique performante, nous en captons une partie et investissons pour son retour dans des séjours plus longs. On perdrait alors une partie de cette manne et on créerait des attentes aux frontières ingérables.

"Le monde est en perpétuel mouvement"

L’attractivité de la France est un tout et serait affectée par le repli : moins de touristes de loisir, moins de congrès, moins de voyageurs d’affaires, plus de démarches pour les transports et aux frontières, moindre accès au ciel européen, remise en cause de programmes de transport à grande vitesse, d’énergie et une image abîmée.

Or nous connaissons tous l’importance de notre secteur pour notre PIB, nos emplois, notre solde commercial et notre attractivité.

Paris, entre autres, est actuellement en compétition aux jeux en 2024 et à l’exposition universelle de 2025.

Cette élection démontre qu’il faut expliquer les enjeux, partager ses connaissances des faits, user de pédagogie, évaluer l’interdépendance des facteurs et des agents économiques et de la géostratégie.

Le monde est en perpétuel mouvement et nous nous y adaptons. Ceci s’est nettement accéléré par de nouvelles puissances comme la Chine, l’Inde, le Brésil etc et la numérisation (3,7 milliards d’internautes).

2 projets diamétralement opposés

S’extraire du mouvement ne serait pas viable et répondrait à un simplisme démagogique face à une complexité grandissante.

L’accompagner en le maîtrisant suppose a minima une Union qui fait la force. Il faut être confiant dans notre capacité d’intelligence collective et de conquête.

La nouvelle économie est fondée sur le savoir, à partager grâce à la formation permanente et en y associant tous les Français. On doit davantage faciliter l’accès à la connaissance car c’est le meilleur rempart face à l’obscurantisme et c’est elle qui façonne le progrès social.

Dimanche notre vote décidera de l’avenir de notre pays, la France, et de son unité nationale. Nous aimons notre Patrie pour laquelle des générations ont donné leur vie. Le monde nous observe et espère garder La France, phare de la Liberté.

Pour ma part, de façon raisonnée et parce que le choix s’opère entre 2 projets diamétralement opposés, je voterai pour Emmanuel Macron qui défend une France forte de ses atouts dans une Union Européenne conquérante.

Dans ce moment clef de notre histoire j’ai tenu à expliquer avec sincérité les raisons de ma conviction et vous remercie de m’avoir lu.

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