"On aura toujours une clientèle pour toutes les catégories et typologies d’hôtels. La seule chose qui change, c’est le fait pour les hôtels d’avoir une offre de services plus variée pour mieux rentabiliser les investissements et les espaces mis à disposition de la clientèle local ou de passage : co-working, épiceries, offres diverses de restauration, etc…" - Depositphotos.com kyrien
Tout d’abord, donnez-vous votre avis en général ?
S.Botz : Il est encore aujourd’hui impossible de dire combien d’entreprises devront baisser le rideau à ce stade étant donné les aides massives de l’État injectées sur le secteur. D’ailleurs quand on parle de 30% on parle davantage de restaurants que d’hôtels.
En ce qui concerne les hôtels la question se pose autour de deux catégories d’acteurs bien distincts : les propriétaires bailleurs ou propriétaire-exploitant d’une part, et les locataires d’autre part.
Ceux-ci bénéficient pour le moment d’une panoplie d’aides tout à fait exemplaires, proposées par l’État pour pallier l’absence de flux entrants. Toute la question est de savoir jusqu’à quand ces aides tiendront et permettront de payer d’une part les charges et d’autres part les loyers, pour les propriétaires de fonds de commerce seuls.
Quels sont les secteurs les plus fragilisés ?
S.Botz : A mon avis, il existe trois catégories d’acteurs qui souffrent plus que d’autres ! Les mono-propriétaires d’un fonds de commerce, situés en zone urbaine.
Les hôtels de catégorie 4 et 5 étoiles, situés en zone urbaine. Les propriétaires ont reçu déjà des reports de leur banque jusqu’à 24 mois pour le remboursement de leur capital, en sus des aides de l’État ;
Les propriétaires qui ont fait des investissements importants, avec des effets de leviers de dettes élevés et dont l’absence de trésorerie cumulée à court terme peut forcément poser le problème du redémarrage post-Covid.
S.Botz : Il est encore aujourd’hui impossible de dire combien d’entreprises devront baisser le rideau à ce stade étant donné les aides massives de l’État injectées sur le secteur. D’ailleurs quand on parle de 30% on parle davantage de restaurants que d’hôtels.
En ce qui concerne les hôtels la question se pose autour de deux catégories d’acteurs bien distincts : les propriétaires bailleurs ou propriétaire-exploitant d’une part, et les locataires d’autre part.
Ceux-ci bénéficient pour le moment d’une panoplie d’aides tout à fait exemplaires, proposées par l’État pour pallier l’absence de flux entrants. Toute la question est de savoir jusqu’à quand ces aides tiendront et permettront de payer d’une part les charges et d’autres part les loyers, pour les propriétaires de fonds de commerce seuls.
Quels sont les secteurs les plus fragilisés ?
S.Botz : A mon avis, il existe trois catégories d’acteurs qui souffrent plus que d’autres ! Les mono-propriétaires d’un fonds de commerce, situés en zone urbaine.
Les hôtels de catégorie 4 et 5 étoiles, situés en zone urbaine. Les propriétaires ont reçu déjà des reports de leur banque jusqu’à 24 mois pour le remboursement de leur capital, en sus des aides de l’État ;
Les propriétaires qui ont fait des investissements importants, avec des effets de leviers de dettes élevés et dont l’absence de trésorerie cumulée à court terme peut forcément poser le problème du redémarrage post-Covid.
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Des solutions sont-elles prévues pour ces catégories en difficulté ?
S.Botz : Depuis peu l’État, par l’intermédiaire de sa filiale BPI ou la Caisse des dépôts s’est engagé à intervenir auprès de certaines PME et à recapitaliser certains groupes, le plus souvent des groupes ou familles hôtelières ancrées dans leurs territoires.
Les groupes, pour autant ne sont pas épargnés. Le groupe Accor doit faire face aujourd’hui à la recapitalisation d’Accorinvest, filiale à hauteur de 30% du capital. Cette recapitalisation doit être envisagée avec le soutien de ses actionnaires principaux.
Par ailleurs, rentre aussi dans la discussion le problème des loyers fixes et des loyers variables, autre pierre d’achoppement dans les discussions, pour laquelle une solution doit être trouvée.
On voit que des solutions sont en cours, mais peut-on également considérer que la situation liée à la pandémie peut conduire à des restructurations, voire des consolidations en France et dans le monde ?
S.Botz : On peut le voir comme cela… ou au contraire se dire que les groupes sont dans une période de gestion des problématiques à court terme, au lieu de songer à de grandes manœuvres. Toutefois, il existe quelques sujets en cours de discussion.
Le plus important est celui d’un éventuel rapprochement entre IHG et Accor, un rapprochement stratégique qui repose essentiellement sur des intérêts complémentaires territoriaux et commerciaux.
En effet, le rapprochement entre ces deux groupes permettait d’assurer un meilleur maillage territorial dans le monde au nouveau géant qui deviendrait ainsi N°1 et assurerait une plateforme de services qui serait commune, pour adresser un marché de la demande mondialisée.
S.Botz : Depuis peu l’État, par l’intermédiaire de sa filiale BPI ou la Caisse des dépôts s’est engagé à intervenir auprès de certaines PME et à recapitaliser certains groupes, le plus souvent des groupes ou familles hôtelières ancrées dans leurs territoires.
Les groupes, pour autant ne sont pas épargnés. Le groupe Accor doit faire face aujourd’hui à la recapitalisation d’Accorinvest, filiale à hauteur de 30% du capital. Cette recapitalisation doit être envisagée avec le soutien de ses actionnaires principaux.
Par ailleurs, rentre aussi dans la discussion le problème des loyers fixes et des loyers variables, autre pierre d’achoppement dans les discussions, pour laquelle une solution doit être trouvée.
On voit que des solutions sont en cours, mais peut-on également considérer que la situation liée à la pandémie peut conduire à des restructurations, voire des consolidations en France et dans le monde ?
S.Botz : On peut le voir comme cela… ou au contraire se dire que les groupes sont dans une période de gestion des problématiques à court terme, au lieu de songer à de grandes manœuvres. Toutefois, il existe quelques sujets en cours de discussion.
Le plus important est celui d’un éventuel rapprochement entre IHG et Accor, un rapprochement stratégique qui repose essentiellement sur des intérêts complémentaires territoriaux et commerciaux.
En effet, le rapprochement entre ces deux groupes permettait d’assurer un meilleur maillage territorial dans le monde au nouveau géant qui deviendrait ainsi N°1 et assurerait une plateforme de services qui serait commune, pour adresser un marché de la demande mondialisée.
Estimez-vous que le panorama hôtelier pourrait changer en France ?
S.Botz : Même si la France est aujourd’hui coupée en deux en raison de l’absence du tourisme d’affaires avec des zones urbaines totalement désertées sauf dans les catégories économiques qui résistent, et des zones rurales, littorales et montagnes qui sont surtout alimentées par un tourisme de loisirs d’hiver ou estival, le panorama ne bougera pas fondamentalement.
On aura toujours une clientèle pour toutes les catégories et typologies d’hôtels. La seule chose qui change, c’est le fait pour les hôtels d’avoir une offre de services plus variée pour mieux rentabiliser les investissements et les espaces mis à disposition de la clientèle local ou de passage : co-working, épiceries, offres diverses de restauration, etc…
Et de façon structurelle, est-ce que la pandémie a ralenti la volonté d’investissement des familles, le cœur de l’industrie hôtelière en France ?
S.Botz : A ma connaissance, le marché des transactions est toujours actif pour ces investisseurs patrimoniaux. La seule différence par rapport à la période pré-Covid, c’est qu’ils sont plus exigeants et plus sélectifs dans leur choix, ne reprenant que des actifs stratégiques. Je dirais que ces choix se font dans un souci d’homogénéité au sein de leur groupe, de cohérence par rapport au marché, en lien avec leur assise financière et de diversification stratégique.
S.Botz : Même si la France est aujourd’hui coupée en deux en raison de l’absence du tourisme d’affaires avec des zones urbaines totalement désertées sauf dans les catégories économiques qui résistent, et des zones rurales, littorales et montagnes qui sont surtout alimentées par un tourisme de loisirs d’hiver ou estival, le panorama ne bougera pas fondamentalement.
On aura toujours une clientèle pour toutes les catégories et typologies d’hôtels. La seule chose qui change, c’est le fait pour les hôtels d’avoir une offre de services plus variée pour mieux rentabiliser les investissements et les espaces mis à disposition de la clientèle local ou de passage : co-working, épiceries, offres diverses de restauration, etc…
Et de façon structurelle, est-ce que la pandémie a ralenti la volonté d’investissement des familles, le cœur de l’industrie hôtelière en France ?
S.Botz : A ma connaissance, le marché des transactions est toujours actif pour ces investisseurs patrimoniaux. La seule différence par rapport à la période pré-Covid, c’est qu’ils sont plus exigeants et plus sélectifs dans leur choix, ne reprenant que des actifs stratégiques. Je dirais que ces choix se font dans un souci d’homogénéité au sein de leur groupe, de cohérence par rapport au marché, en lien avec leur assise financière et de diversification stratégique.