Le ciel est tombé sur la tête des dirigeants allemands (mais aussi français) de FTI.
Le géant allemand du voyage a été rudement secoué par une tempête médiatique Outre-Rhin.
A côté, la chute de 10% du cours de bourse d'Air France, jeudi dernier, c'est de la petite bière.
Mais qu'est-ce qui justifie un tel déferlement des gazettes ? Simplement une série d'articles plus alarmistes les uns que les autres sur la situation financière de FTI Group.
Le Bild, l'équivalent du Monde allemand, du moins au niveau de son influence, parle d'une "grande inquiétude", Business Insider qualifie FTI "d'enfant à problèmes", pendant qu'en Suisse, les agences de voyages "sont inquiètes".
L'ensemble des écrits se base sur la publication des comptes de l'exercice 2021/2022, arrêtés en date du 31 octobre 2022.
Une époque encore secouée par les vagues et ressacs de la pandémie.
Dans ce précieux document, que nous avons pu consulter, le commissaire aux comptes Deloitte GmbH livre une analyse inquiétante de l'état des finances du géant allemand.
Le géant allemand du voyage a été rudement secoué par une tempête médiatique Outre-Rhin.
A côté, la chute de 10% du cours de bourse d'Air France, jeudi dernier, c'est de la petite bière.
Mais qu'est-ce qui justifie un tel déferlement des gazettes ? Simplement une série d'articles plus alarmistes les uns que les autres sur la situation financière de FTI Group.
Le Bild, l'équivalent du Monde allemand, du moins au niveau de son influence, parle d'une "grande inquiétude", Business Insider qualifie FTI "d'enfant à problèmes", pendant qu'en Suisse, les agences de voyages "sont inquiètes".
L'ensemble des écrits se base sur la publication des comptes de l'exercice 2021/2022, arrêtés en date du 31 octobre 2022.
Une époque encore secouée par les vagues et ressacs de la pandémie.
Dans ce précieux document, que nous avons pu consulter, le commissaire aux comptes Deloitte GmbH livre une analyse inquiétante de l'état des finances du géant allemand.
FTI Group : Quelle est la situation financière ?
"Sur la base de notre évaluation de la situation actuelle des risques et des mesures que nous avons prises, nous pensons que la pérennité de l'entreprise - malgré les risques fondamentaux qui existent - est susceptible d'être assurée."
Pendant cette période, l'entreprise n'a pu tenir et assurer sa solvabilité que par les "apports d'actionnaires, des prêts soutenus par l'État et des apports tacites, ainsi que des accords de prêt avec des banques," affirme le document officiel.
Des phrases qui ont fait l'effet d'une bombe de l'autre côté du Rhin, rappelant les heures funestes de Thomas Cook.
L'information a circulé un peu partout en Europe et au-delà .
En Tunisie et en Espagne, les hôteliers se questionnent, alors que la haute saison se prépare.
D'autant que le document comptable n'a pas été le seul à mettre le feu aux poudres.
L'Association fédérale des agences de voyages allemandes (Bundesverband eV VUSR) a exigé une transparence totale autour de l'avenir de l'opérateur.
Dans un communiqué, le syndicat rapporte que le rapport de gestion met en avant "un risque de défaut existant et soulève des questions pour les agences de voyages et les clients, notamment dans la phase de réservation pour l'été 2024."
Marija Linnhoff, la présidente de l'association a déclaré qu'elle ferait auditer le bilan 2022 de l'entreprise "afin d'analyser exactement quelles conclusions pourraient en être tirées."
Ce n'est pas la seule saillie de la professionnelle du tourisme allemand Ă l'encontre de FTI.
Dans un post LinkedIn, Marija Linnhoff surenchérit et s'inquiète du fait que les fonds propres du groupe sont à un niveau très faible, mais en plus la Deutscher Reisesicherungsfonds GmbH (DRSF) lui aurait demandé de déposer un dépôt de garantie de 9%.
Cette somme doit permettre de protéger les fonds des clients, sauf que le taux signifierait "que le risque de défaut pour l’exercice en cours est classé au-dessus de la moyenne."
L'information de la demande de l'équivalent de l'APST allemande, la DRSF, a été confirmée par nos confrères du site Capital.de.
Pendant cette période, l'entreprise n'a pu tenir et assurer sa solvabilité que par les "apports d'actionnaires, des prêts soutenus par l'État et des apports tacites, ainsi que des accords de prêt avec des banques," affirme le document officiel.
Des phrases qui ont fait l'effet d'une bombe de l'autre côté du Rhin, rappelant les heures funestes de Thomas Cook.
L'information a circulé un peu partout en Europe et au-delà .
En Tunisie et en Espagne, les hôteliers se questionnent, alors que la haute saison se prépare.
D'autant que le document comptable n'a pas été le seul à mettre le feu aux poudres.
L'Association fédérale des agences de voyages allemandes (Bundesverband eV VUSR) a exigé une transparence totale autour de l'avenir de l'opérateur.
Dans un communiqué, le syndicat rapporte que le rapport de gestion met en avant "un risque de défaut existant et soulève des questions pour les agences de voyages et les clients, notamment dans la phase de réservation pour l'été 2024."
Marija Linnhoff, la présidente de l'association a déclaré qu'elle ferait auditer le bilan 2022 de l'entreprise "afin d'analyser exactement quelles conclusions pourraient en être tirées."
Ce n'est pas la seule saillie de la professionnelle du tourisme allemand Ă l'encontre de FTI.
Dans un post LinkedIn, Marija Linnhoff surenchérit et s'inquiète du fait que les fonds propres du groupe sont à un niveau très faible, mais en plus la Deutscher Reisesicherungsfonds GmbH (DRSF) lui aurait demandé de déposer un dépôt de garantie de 9%.
Cette somme doit permettre de protéger les fonds des clients, sauf que le taux signifierait "que le risque de défaut pour l’exercice en cours est classé au-dessus de la moyenne."
L'information de la demande de l'équivalent de l'APST allemande, la DRSF, a été confirmée par nos confrères du site Capital.de.
FTI Group : l'arrivée de nouveaux investisseurs annoncée fin 2023
Autant de signaux alarmants auxquels nous devons ajouter quelques témoignages que nous avons pu récolter.
Comme celui de proches observateurs de FTI Group.
L'un d'entre eux nous révèle avoir reçu des messages de quelques hôteliers sans nouvelles de leurs factures et qu'à son avis l'entreprise finira "tôt ou tard comme Thomas Cook," faute d'investisseur.
En 2023 des discussions ont eu lieu entre Der Touristik et FTI, en raison du souhait de se retirer de son actionnaire principal, le milliardaire Ă©gyptien Samih Sawiris.
A lire : FTI Group : S. Sawiris (ORASCOM, SOSTNT) devient actionnaire majoritaire
"Une annonce devait avoir lieu avant fin de l'année 2023. Rien ne s'est produit. Dès que quelqu'un posait une question sur ce sujet, elle immédiatement étouffée, mais tout en essayant de rassurer les salariés.
Des bruits ont laissé entendre qu'un des 2 investisseurs potentiels s'était retiré,mais toujours aucune communication interne," poursuit un autre observateur.
Certares aurait regardé le dossier et jeté aussi rapidement l'éponge.
De l'aveu d'un autre observateur basé en Allemagne, ses anciens collègues de travail ne sont pas très rassurés, même après la désescalade orchestrée par le géant européen.
"Nos partenaires et fournisseurs sont au courant de ces chiffres, il n'y a pas de secret.
Nous avons une inquiétude sur notre activité au regard de ce qu'il se dit en Allemagne et de ce qui est sorti dans la presse française" nous explique-t-on du côté de FTI Voyages.
Comme celui de proches observateurs de FTI Group.
L'un d'entre eux nous révèle avoir reçu des messages de quelques hôteliers sans nouvelles de leurs factures et qu'à son avis l'entreprise finira "tôt ou tard comme Thomas Cook," faute d'investisseur.
En 2023 des discussions ont eu lieu entre Der Touristik et FTI, en raison du souhait de se retirer de son actionnaire principal, le milliardaire Ă©gyptien Samih Sawiris.
A lire : FTI Group : S. Sawiris (ORASCOM, SOSTNT) devient actionnaire majoritaire
"Une annonce devait avoir lieu avant fin de l'année 2023. Rien ne s'est produit. Dès que quelqu'un posait une question sur ce sujet, elle immédiatement étouffée, mais tout en essayant de rassurer les salariés.
Des bruits ont laissé entendre qu'un des 2 investisseurs potentiels s'était retiré,mais toujours aucune communication interne," poursuit un autre observateur.
Certares aurait regardé le dossier et jeté aussi rapidement l'éponge.
De l'aveu d'un autre observateur basé en Allemagne, ses anciens collègues de travail ne sont pas très rassurés, même après la désescalade orchestrée par le géant européen.
"Nos partenaires et fournisseurs sont au courant de ces chiffres, il n'y a pas de secret.
Nous avons une inquiétude sur notre activité au regard de ce qu'il se dit en Allemagne et de ce qui est sorti dans la presse française" nous explique-t-on du côté de FTI Voyages.
FTI : "pas grand monde gagnait de l'argent Ă cette Ă©poque !"
Alors que les conclusions du commissaire aux comptes sont plus qu'inquiétantes, pour un groupe pesant près de 4 milliards d'euros, soit 3 fois le Club Med, il faut recontextualiser.
Cette tempête médiatique repose sur l'exercice 2021/2022, période fortement impactée par les vagues de coronavirus et de variant omicron.
De l'aveu même d'un grand patron d'un TO français "les chiffres de 2022 ne sont pas ceux de 2023 !"
Du côté de FTI que nous avons bien évidemment contacté, les messages se veulent rassurants.
"i[Non, il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Les articles de presse actuels se réfèrent aux chiffres du groupe pour 2021/22 que nous avons publiés à la mi-février 2024 dans le Bundesanzeiger allemand.
Notre entreprise, comme l'ensemble du secteur, a souffert pendant la pandémie.
Depuis, nous nous sommes heureusement très bien développés i[Notre groupe se porte bien sur le plan opérationnel ]bet stratégique, Tant en 2022/23 qu'en cette année 2023/24, ]i" rapporte un porte-parole.
Un son de cloche qui se rapproche d'un retour en provenance d'Allemagne.
Pour l'un des patrons très influents de l'industrie Outre-Rhin, les chiffres actuels du n°3 allemand se situent dans la fourchette cible. Et des discussions avec un investisseur seraient en cours. Il n'y a donc pas lieu de s'inquiéter.
A Bruxelles, un fin connaisseur de l'industrie touristique remet en cause les sorties de Marija Linnhoff, connue pour ses coups de com. Les derniers en date seraient motivés par la simple envie de se "payer" un mastodonte du secteur.
Pour Angela Winter, la directrice de la communication de FTI Group, "vous n'avez pas à vous inquiéter, pas plus que les clients français".
C'est aussi le message qu'a voulu faire passer François Piot à ses équipes, alors que l'entrepreneur possède une société en commun avec FTI Voyages.
Non seulement le patron de PrĂŞt-Ă -Partir ne s'alarme pas du bilan de 2022, car "pas grand monde gagnait de l'argent Ă cette Ă©poque," mais en plus il a fait passer la consigne Ă ses agences de voyages "de ne pas ralentir les ventes, bien au contraire."
De même les concurrents français de FTI n'ont entendu aucun bruit à destination, aussi bien chez les hôteliers que les prestataires.
Cette tempête médiatique repose sur l'exercice 2021/2022, période fortement impactée par les vagues de coronavirus et de variant omicron.
De l'aveu même d'un grand patron d'un TO français "les chiffres de 2022 ne sont pas ceux de 2023 !"
Du côté de FTI que nous avons bien évidemment contacté, les messages se veulent rassurants.
"i[Non, il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Les articles de presse actuels se réfèrent aux chiffres du groupe pour 2021/22 que nous avons publiés à la mi-février 2024 dans le Bundesanzeiger allemand.
Notre entreprise, comme l'ensemble du secteur, a souffert pendant la pandémie.
Depuis, nous nous sommes heureusement très bien développés i[Notre groupe se porte bien sur le plan opérationnel ]bet stratégique, Tant en 2022/23 qu'en cette année 2023/24, ]i" rapporte un porte-parole.
Un son de cloche qui se rapproche d'un retour en provenance d'Allemagne.
Pour l'un des patrons très influents de l'industrie Outre-Rhin, les chiffres actuels du n°3 allemand se situent dans la fourchette cible. Et des discussions avec un investisseur seraient en cours. Il n'y a donc pas lieu de s'inquiéter.
A Bruxelles, un fin connaisseur de l'industrie touristique remet en cause les sorties de Marija Linnhoff, connue pour ses coups de com. Les derniers en date seraient motivés par la simple envie de se "payer" un mastodonte du secteur.
Pour Angela Winter, la directrice de la communication de FTI Group, "vous n'avez pas à vous inquiéter, pas plus que les clients français".
C'est aussi le message qu'a voulu faire passer François Piot à ses équipes, alors que l'entrepreneur possède une société en commun avec FTI Voyages.
Non seulement le patron de PrĂŞt-Ă -Partir ne s'alarme pas du bilan de 2022, car "pas grand monde gagnait de l'argent Ă cette Ă©poque," mais en plus il a fait passer la consigne Ă ses agences de voyages "de ne pas ralentir les ventes, bien au contraire."
De même les concurrents français de FTI n'ont entendu aucun bruit à destination, aussi bien chez les hôteliers que les prestataires.
De nouveaux investisseurs dans FTI Group : "Ce processus progresse bien"
Depuis la dernière publication officielle, la situation se serait redressée.
Fin octobre 2022, le chiffre d'affaires n'était que de 3,768 milliards d'euros, soit 89,7% des revenus d'avant crise, pour une perte de 308 millions d'euros, consolidée à hauteur de 91 millions d'euros.
L'endettement dĂ» au coronavirus s'Ă©tablissait en dessous de 600 millions d'euros.
"Entre-temps, nous avons pu réduire ces mesures de stabilisation du coronavirus (prêts d'Etat, ndlr), grâce à un remboursement extraordinaire.
Nous gérons ces capitaux étrangers en permanence comme prévu au contrat. Les paiements - tout comme ceux de nos dettes bancaires - sont pris en compte dans notre planification des liquidités.
Il n'y a pas d'autres créances financières exceptionnelles à l'ordre du jour," commente un porte-parole.
Et surtout, le dernier bilan se serait nettement amélioré.
Les revenus auraient augmenté de 10% pour s'établir à 4,1 milliards d'euros en 2022/2023, à quelques réservations près des 4,2 milliards réalisés en 2019.
Une bonne dynamique qui se maintiendrait sur les réservations actuelles, ces dernières seraient en très forte croissance à deux chiffres par rapport à l'année précédente, par rapport aux futurs départs estivaux.
Dans le même temps, un mandat a été confié l'année dernière pour trouver des investisseurs "dans le but d'obtenir des capitaux frais, principalement pour des investissements dans la transformation numérique.
Ce processus progresse bien, notamment sous l'impulsion d'une conjoncture globale positive dans le secteur du voyage," conclut le porte-parolat de FTI.
Vous l'aurez compris, le cas est bien plus complexe qu'il n'y parait. Malgré une politique de communication pour rassurer ses partenaires à la veille d'ITB, le géant allemand affiche un besoin de recapitaliser.
N'oublions pas que 10 jours avant la faillite de Thomas Cook, la filiale française se réjouissait de l'arrivée de Fosun et présentait le plein de nouveautés à la presse française...
Dans ce genre d'actualité chacun joue sa partition pour défendre ses intérêts. Qu'importe le camp, chaque sortie médiatique est à prendre avec des pincettes.
Fin octobre 2022, le chiffre d'affaires n'était que de 3,768 milliards d'euros, soit 89,7% des revenus d'avant crise, pour une perte de 308 millions d'euros, consolidée à hauteur de 91 millions d'euros.
L'endettement dĂ» au coronavirus s'Ă©tablissait en dessous de 600 millions d'euros.
"Entre-temps, nous avons pu réduire ces mesures de stabilisation du coronavirus (prêts d'Etat, ndlr), grâce à un remboursement extraordinaire.
Nous gérons ces capitaux étrangers en permanence comme prévu au contrat. Les paiements - tout comme ceux de nos dettes bancaires - sont pris en compte dans notre planification des liquidités.
Il n'y a pas d'autres créances financières exceptionnelles à l'ordre du jour," commente un porte-parole.
Et surtout, le dernier bilan se serait nettement amélioré.
Les revenus auraient augmenté de 10% pour s'établir à 4,1 milliards d'euros en 2022/2023, à quelques réservations près des 4,2 milliards réalisés en 2019.
Une bonne dynamique qui se maintiendrait sur les réservations actuelles, ces dernières seraient en très forte croissance à deux chiffres par rapport à l'année précédente, par rapport aux futurs départs estivaux.
Dans le même temps, un mandat a été confié l'année dernière pour trouver des investisseurs "dans le but d'obtenir des capitaux frais, principalement pour des investissements dans la transformation numérique.
Ce processus progresse bien, notamment sous l'impulsion d'une conjoncture globale positive dans le secteur du voyage," conclut le porte-parolat de FTI.
Vous l'aurez compris, le cas est bien plus complexe qu'il n'y parait. Malgré une politique de communication pour rassurer ses partenaires à la veille d'ITB, le géant allemand affiche un besoin de recapitaliser.
N'oublions pas que 10 jours avant la faillite de Thomas Cook, la filiale française se réjouissait de l'arrivée de Fosun et présentait le plein de nouveautés à la presse française...
Dans ce genre d'actualité chacun joue sa partition pour défendre ses intérêts. Qu'importe le camp, chaque sortie médiatique est à prendre avec des pincettes.