J’ai testé pour vous la croisière Aurores Boréales à bord du "Renaissance" 🔑

Cinq cent vingt croisiéristes ont pris place à bord du "Renaissance" pour la croisière "A la recherche des Aurores Boréales" qui se déroulait au départ du Havre, du 29 février au 15 mars en Norvège.
Avec ce premier périple, CFC amorçait la reprise des croisières pour la saison hiver 2024, après plusieurs mois d’arrêt involontaire.

Le remplissage (50% environ) n’a pas permis à l’armateur d’ouvrir l’ensemble des restaurants à thème ni de proposer la totalité des animations. Pour autant on ne s’ennuyait pas (du tout) à bord de ce (beau) bateau qui a de faux airs du mythique et regretté “France”.

Malgré la relative jeunesse de la Compagnie, force est de constater que CFC a d’ores et déjà fidélisé une clientèle tentée par la croisière “à la française”.

Car c’est bien de cela qu’il s’agit : face à l’offre pléthorique y-a-t-il une niche suffisante pour faire vivre un nouvel acteur ?

La réponse tient bien entendu dans la stratégie commerciale et marketing qui sera déployée au cours des semaines et des mois à venir. On peut néanmoins affirmer que “Le Renaissance” qui déchaîne souvent les passions des croisiéristes sur le groupe Facebook dédié, est un solide atout dans le jeu de l’armateur.

En effet, ce navire qui était autrefois l’un des joyaux de la flotte d’Holland America, a fait l’objet d’une restructuration qui en fait l’une des unités les plus élégantes et raffinées actuellement en service dans sa catégorie.

La patine de ce bateau et l’engouement qu'il suscite auprès de la clientèle rappelle la ferveur qu’entourait le “Mermoz” de la compagnie Paquet. Mais ça c’était avant, quand des lignes élégantes des liner n’avaient rien à voir avec les barres d'immeubles flottantes d'aujourd'hui...

Le séduisant trentenaire a fait l’objet d’un lifting en profondeur plutôt réussi. La déco est raffinée, le mobilier et les espaces publics très réussis en particulier au niveau du 8e pont où la (superbe) bibliothèque et l’espace de jeux sont pris d'assaut par une grande partie de clientèle pendant les journées de navigation.

Au niveau des attractions et des spectacles, les gestionnaires ont eu le nez creux en recrutant quelques valeurs sûres qui produisent quotidiennement plusieurs shows de qualité mis en valeur par William, le nouveau directeur de croisière. Un Belge presque aussi dynamique et boute-en-train que Plastic Bertrand...

Une série de conférences de l'excellent David Chrétien, guide conférencier, sur les différentes phases de mutation de la Norvège, a contribué aussi à l’intérêt du périple. A noter également l’orchestre résident, des argentins portés par la voix argentine et sublimissime de leur meneuse ainsi qu'un très beau duo classique violon et violoncelle. Bref, beaucoup de cœur et de talents à bord.

Bien entendu, la déco, la culture et les animations ne suffisent pas pour séduire la clientèle française. Bien manger et bien boire font partie des piliers d’une croisière réussie pour les Gaulois.

Et force est de reconnaître sur ce plan qu’il est difficile de prendre en défaut CFC. Bien entendu, la reprise a quelque peu désorganisé et allongé le service du dîner le premier soir. Mais le personnel, en rodage, a rapidement remis les pendules à l’heure les jours suivants.

La table du Renaissance avec ses produits frais, goûteux et de qualité a des allures de restaurant gastronomique et régale ses passagers tant au dîner qu’au buffet de midi. Difficile de prendre en défaut le chef qui tient sa brigade de main de maître.

Le personnel mauricien, parfaitement francophone et d’une gentillesse sans bornes (comme l’ensemble de l’effectif) contribue à cette impression de bien-être, de convivialité et de bonhomie générale.

Parmi les points d’amélioration (il y en a toujours), le choix des escales peut parfois étonner. L’absence de Bergen dans le programme, remplacée par Ålesund, ou encore la présence de Maloy, petite bourgade endormie sans grand intérêt, peut poser question quant à la pertinence de l’itinéraire.

Il en est de même pour l’escale à Sandnes, modifiée pour raisons techniques en lastminute avec des navette gratuites pour se rendre à Stavanger à 16 km de là. Ces points seront probablement revus et corrigés lors de la seconde croisière sur le même thème, en cours depuis le 15 mars dernier avec près de 750 pax à bord.

A noter aussi un vaste éventail d'excursions pour tous les âges et tous les goûts. Les cabines, selon la catégorie, sont vastes, confortables et bien aménagées. Un grand écran propose un éventail de chaînes françaises et étrangères, avec une programmation aléatoire sur le canal cinéma, certains films ne bénéficiant pas de sous-titres en français.

La literie est aussi l’un des points forts de ce bateau. On dort bien, très bien même à bord du Renaissance.

Un regret aussi : aucun point internet public gratuit n’est disponible pour les jours en mer, malgré une bonne connexion. Les tarifs proposés sont à partir de 10 euros par nuit et par personne. Le roaming européen permet néanmoins de se connecter en escale sans coûts supplémentaire.

A noter aussi que les forfaits boisson ne sont pas forcément pertinents côté tarifs. Ils s'échelonnent entre 17 et 35 euros par nuit et par personne avec un choix réduit de cocktails et de boissons. Plus bizarre, ils ne comprennent pas les boissons du frigo dans la cabine...

Un espace Spa, soins et fitness, superbement aménagé et couvert, avec Hamam et sauna, est installé sur le pont 11. Des jacuzzi et une piscine (couverts) sont à disposition au même niveau même si la température ambiante peut refroidir les plus frileux.

Mais qu’en est-il des aurores boréales une fois passé le cercle polaire, et la magnifique rangée des Lofoten aux sommets enneigés, alignées comme à la parade sur l’horizon ? On est quand même venu pour ça ? Et bien c’était un véritable carton plein !

Ces fameux nuages gazeux, phénomène physique provoqué par l’interaction entre les particules chargées du vent solaire et celles de la haute atmosphère terrestre. se produisent lorsque des particules chargées entrent en collision avec des molécules d’oxygène entre 100 et 300 km d’altitude.

Cette interaction entraîne la libération d’énergie sous forme de photons (particule de la lumière visible) et créent les aurores boréales. Les plus communément observées sont les vertes popularisées par internet.

Difficilement visibles à l'œil nu, on et visibles que sur les objectifs des portables (pas trop anciens), et des caméras (phénomène de réfraction), elle n’ont pas quitté le bateau pendant quatre jours !

À quatre reprises les passagers sont montés sur le pont pour admirer les longues traînées grises de dentelles composées de milliards de points et mêlées aux étoiles qui enveloppaient le Renaissance. Un spectacle inoubliable pour ceux (nombreux) qui le découvraient pour la première fois.