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JO Paris 2024 : bonne ou mauvaise affaire pour les réceptifs français ? 🔑

Premier volet de notre dossier spécial JO Paris 2024


L'organisation des JO à Paris à l'été 2024 bouscule l'offre et l'organisation des réceptifs français. Les difficultés logistiques, le coût ou encore le manque de disponibilités font craindre le pire à certains opérateurs qui préfèrent fermer les ventes sur la période. D'autres on fait le choix de s'adapter. Tous s'accordent sur l'opportunité de cet événement sportif à faire rayonner la destination France à l'international.
Toute la semaine retrouvez notre dossier spécial.


Rédigé par le Lundi 4 Mars 2024

JO Paris 2024 : y aura-t-il une clientèle pour les réceptifs Français à Paris ? Seront-ils en mesure d’opérer ? Les détenteurs d’un billet, seront-ils intéressés de visiter Paris ? De nombreuses questions demeurent à cinq mois des Jeux Olympiques de Paris 2024.@Depositphotos/alzamu79.hotmail.com
JO Paris 2024 : y aura-t-il une clientèle pour les réceptifs Français à Paris ? Seront-ils en mesure d’opérer ? Les détenteurs d’un billet, seront-ils intéressés de visiter Paris ? De nombreuses questions demeurent à cinq mois des Jeux Olympiques de Paris 2024.@Depositphotos/alzamu79.hotmail.com
Paris accueillera les Jeux Olympiques du 26 juillet au 11 août et Paralympiques du 28 août au 8 septembre 2024. Un événement pour la France et pour tous les acteurs du tourisme.

Pour les réceptifs Français, les Jeux s’annoncent… épiques ! Beaucoup d’inconnus planent toujours.

Seront-ils en mesure d’opérer ? Y aura-t-il une clientèle pour les réceptifs français à Paris ? Les détenteurs d’un billet, seront-ils intéressés de visiter Paris ? Pour l’heure l’activité est calme et ne permet guère de se projeter.

« Tout le monde flippe, résume Pierre-Jean Romatet, président de GREAT France. C’est un sujet dont nous parlons beaucoup. La réalité est différente entre les opérateurs parisiens et provinciaux. Les parisiens sont inquiets car les informations tombent au compte-goutte. Les zones rouges. sont sorties en décembre. Nous attendons de connaître les dérogations pour accéder à ces zones. »

Si bien que les réceptifs ne savent pas sur quel pied danser.


Réceptifs français : certains jettent l’éponge…

Selon les chiffres communiqués par l’Office de tourisme et des congres Paris (OTCP), sur les 15,3 millions de visiteurs cumulés présents aux Jeux, une large majorité de visiteurs seront français, soit 13,4 millions de nationaux (87,7% du visitorat), dont 7,3 millions de franciliens (48,3%).

Seul 1,9 million de visiteurs étrangers se déplaceront pour l’événement sportif. Dans ce contexte, certains réceptifs préfèrent fermer les ventes.

« Changer une offre par rapport à tous les canaux de distribution, OTA, tour-opérateur, site web, office de tourisme…c’est très complexe. Cela demande trop d’adaptation de leur offre par rapport au chiffre d’affaires. Beaucoup hésitent » , explique Pierre-Jean Romatet.

C’est la décision prise par Paul Bonte, fondateur de French Side Travel : « Nous avons fermé les ventes sur cette période car nous ne sommes pas en mesure de faire notre métier. Nous n’avons accès à aucun billet. Nous sommes incapables d’avoir de la visibilité, nous n’avons même pas de plan de transport. Nous ne savons pas si nos transféristes seront en capacité d’acheminer nos clients. Et puis c’est très cher », explique-t-il.

En effet, l’américain On location est le partenaire exclusif des Jeux pour la vente de tours packagés avec billets pour JO et les hébergements.

Aérien, acheminement des aéroports vers la Capitale, circulation dans Paris…. Trop compliqué, trop cher… les réceptifs prennent les devants.

« J’ai indiqué à nos partenaires anglophones de programmer des circuits avec arrivée à Paris hors période des JO », affirme Pascal Brousset, responsable Production France de Take Life Beyond France, qui propose des voyages à la carte loisirs haut de gamme en petit groupe à Paris, mais pas que, en Bretagne, Normandie, Val de Loire, Dordogne et Alsace en B2B.

Toute la Région est impactée par les JO.

« Il ne faut pas ignorer la crainte de sécurité et de circulation en plus des tarifs et des disponibilités des hébergements », constate Patricia Linot à la tête de Rendez-vous Fontainebleau et présidente de France DMC Alliance.

L’hébergement, la principale crainte

La contrainte majeure sur cette période est bien l’hébergement.

« Nous réceptifs, nous n’avons pas accès à certains hébergements avec qui nous travaillons depuis toujours. Ils sont réservés en amont pour l’organisation des JO ou alors proposés à des tarifs prohibitifs, regrette la présidente de France DMC alliance. A partir du moment où nous ne pouvons pas vendre d’hébergement nous avons peu de valeur ajoutée, car ça fait partie de nos packages », complète-t-elle.

« Nous travaillons avec un 4 étoiles à Oberkampf, nous avons des accords avec eux sur des tarifications spéciales agents de voyages pour notre clientèle individuelle. Nous pourrions avoir des chambres, mais le prix est astronomique.

Il n’y a vraiment pas de disponibilités pendant les JO. Nous avons fait le choix de ne pas prendre d’allotement, là encore à des tarifs élevés. Nous verrons suivant les disponibilités »
, confirme Pascal Brousset, responsable Production France de TLB France.

Clément Decré, fondateur et CEO de Finding France, a trouvé la parade. « En plus de partenariats avec des hôtels, nous avons des biens en gestion exclusive : une péniche avec son annexe et des demeures de charme en dehors de Paris. Ils nous donnent une grande force pour répondre à des demandes de dernière minute sur du MICE, du Groupe », explique-t-il.

Pour autant, le fondateur de Finding France se veut optimiste quant à l’évolution des tarifs hôteliers.

« Le taux d’occupation des hébergements traditionnels à Paris sera autour de 75%, il sera inférieur à celui des JO de Londres qui était à 91%, prédit-il. Nous sommes bien loin de la peur annoncée d’avoir 100% d’hébergement full trois mois avant les JO. C’est une bonne nouvelle. »

Mieux, selon Clément Decré : « Contre toute attente, il sera possible de réserver en dernière minute. Les tarifs seront en moyenne de 30% plus élevés qu’en 2019, ce qui n’est pas énorme. Beaucoup d’hôtels ont gardé des chambres et ne les ont pas encore libérées. »

C’est un constat partagé par Pierre-Jean Romatet, de GREAT : « Les prix de l’hébergement sont encore démentiels, je pense qu’il y aura un réajustement à deux ou trois mois des JO, car il y aura encore beaucoup de chambres libres. »

… JP Paris 2024, d’autres s’accommodent

Si tous s’accordent sur les perturbations à venir, certains s’en accommodent.

« Pour les pickups de nos clients, nous avons trouvé la solution pour se rendre sur les lieux des activités. Nos guides, les prendront en charge dans les hôtels et prendront ensuite les transports en commun ou les vélos. Les zones affectées, nous les connaissons : Champs Elysées, place de la Concorde, Bercy et entre l’arc de Triomphe et la Tour Eiffel », explique Clément Decré, fondateur et CEO de Finding France, dont 80% de la clientèle haut de gamme est nord-américaine.

Idem pour les balades organisées sur la Seine. « Nous savons que du 20 au 27 juillet aucune péniche ne pourra circuler sur la Seine. C’est un peu compliqué de savoir comment s’organisera la circulation par la suite », souligne Clément Decré.

Comment réagissent les clients ? « En assistant à des JO en cœur de ville, ils se doutent bien qu’il y aura des restrictions et sont plutôt reconnaissants de voir que l’on arrive à trouver des solutions », répond-il.

Le réceptif se tient prêt pour le coup de feu : « Il y aura des demandes de dernière minute pour des excursions à la journée de personnes qui ont de gros budgets et qui voudront qu’on leur trouve des solutions rapides », explique le CEO de Finding France, qui s’est rapproché d’On Location pour obtenir des billets JO avec des dispos non visibles sur le site.

2024 : l’année du tourisme en Région ?

Si Paris et sa Région ne profiteront pas d’un afflux de visiteurs pendant les JO, s’agit-il peut-être d’une aubaine pour les réceptifs provinciaux ?

« Les carnets de commande ne sont pas encore significatifs car le marché évolue vraiment vers du last minute. Ils sont globalement corrects versus 2023. Nos partenaires TO long-courrier conseillent d’éviter la France. De toute manière, ils passent tous par Paris. 85% des entreprises font un stop à Paris en début ou fin de séjour. Il risque d’y avoir un trou de clients internationaux », prévient Pierre-Jean Romatet.

« Nous tablons malgré tout sur une clientèle qui participera à une ou deux épreuves à Paris avant de profiter d’un séjour en province pour découvrir la France. L’un dans l’autre ça pourrait réduire l’impact. Nous aurons peut-être une clientèle différente ? C’était le cas pour la Coupe du Monde de Rugby l’an dernier, dont le bilan est hyper positif. Elle nous a permis de faire une très belle arrière-saison », s’interroge le président de GREAT France.

Un bénéfice à long terme

Si les avis divergent concernant le comportement à adopter face aux JO, tous s’accordent à dire que le coup de projecteur porté par cet événement sportif international portera ses fruits !

« Ce n’est pas un mal, nous nous adaptons. Cette année, il y aura les JO, l’inauguration de Notre-Dame, les 80e anniversaire du débarquement … Ce sont des événements qui permettent de mettre en lumière la destination France, se réjouit Pascal Brousset, de TLB France.

« Le manque à gagner des trois semaines de compétition sera compensé par la notoriété qui rejailli dès maintenant », approuve Paul Bonte, à la tête de French Side Travel.

« Nous avons fait des études comparatives par rapport au JO de Londres en 2012. L’impact pendant les Jeux a été plutôt négatif, puis très positif pendant les années suivantes. C’est ce à quoi nous nous attendons », conclut Pierre-Jean Romatet.

L’avenir le dira.


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