Jean-Pierre Mas (Entreprises du Voyage) : "Nous demandons quelques ajustements suite aux annonces de Bruno Le Maire lundi 3 janvier 2021" - Photo DR
TourMaG.com - Quelle est votre réaction suite aux annonces de Bruno Le Maire (ministre de l'économie ndlr) sur les dispositifs d'aides présentés lundi 3 janvier ?
Jean-Pierre Mas : Les Ministres semblent désormais se tourner vers des discours plus positifs, comme Bruno Le Maire ou Olivier Véran.
On a dû leur dire maintenant arrêtez de pleurnicher, on va vivre avec le covid et on va se débrouiller. Pour moi c'est un point très positif, j'ai beaucoup apprécié. L'optimisme est contagieux.
Après pour notre secteur, le contexte reste très compliqué. La consommation de voyages s'anticipe, ce n'est pas de la dernière minute ou de la spontanéité comme pour les bistrots ou les restaurants. Les vacances et les voyages se réservent à l'avance.
Partir à l'Ile Maurice, par exemple, cela s'organise. Et Bruno Le Maire a vraiment identifié notre secteur comme nécessitant un soutien accru de la part du gouvernement.
Jean-Pierre Mas : Les Ministres semblent désormais se tourner vers des discours plus positifs, comme Bruno Le Maire ou Olivier Véran.
On a dû leur dire maintenant arrêtez de pleurnicher, on va vivre avec le covid et on va se débrouiller. Pour moi c'est un point très positif, j'ai beaucoup apprécié. L'optimisme est contagieux.
Après pour notre secteur, le contexte reste très compliqué. La consommation de voyages s'anticipe, ce n'est pas de la dernière minute ou de la spontanéité comme pour les bistrots ou les restaurants. Les vacances et les voyages se réservent à l'avance.
Partir à l'Ile Maurice, par exemple, cela s'organise. Et Bruno Le Maire a vraiment identifié notre secteur comme nécessitant un soutien accru de la part du gouvernement.
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TourMaG.com - Selon vous, les mesures annoncées doivent-elles encore être ajustées ?
Jean-Pierre Mas : Oui, nous souhaitons encore des ajustements. Concernant par exemple la prise en charge des coûts fixes qui concerne les entreprises qui ont perdu 50% de leur chiffre d'affaires.
Nous pensons que certaines d'entre elles ne perdront pas 50% de chiffre d'affaires mais 40% ou 45% par exemple, mais elles auront un résultat d'exploitation négatif. Nous aimerions que ce seuil de 50% soit abaissé.
En revanche nous sommes satisfaits du processus de remboursement accéléré annoncé par Bruno Le Maire jusqu'à 50 000€ par mois. Cela va permettre de désengorger le nombre de dossiers et de payer bon nombre d'entreprises.
Sur l'activité partielle, les Entreprises du Voyage ont signé un accord sur l'APLD (Activité partielle de longue durée), dans ce cadre les entreprises ont un reste à charge de 15%.
Nous demandons une prise en charge de 100%. Pour bénéficier de la prise en totale, il faut justifier d'une baisse de chiffre d'affaires de 65%, ce qui est vraiment important, ou être dans un secteur impacté par les restrictions sanitaires, comme les bars où les clients ne peuvent plus consommer debout.
Nos clients également sont impactés par les restrictions sanitaires car ils ne peuvent plus voyager. Le voyage international n'est pas possible partout. Nos clients sont impactés donc nos entreprises aussi. Nous voudrions donc intégrer cette catégorie d'entreprises, qui ont accès à une prise en charge de 100%.
Jean-Pierre Mas : Oui, nous souhaitons encore des ajustements. Concernant par exemple la prise en charge des coûts fixes qui concerne les entreprises qui ont perdu 50% de leur chiffre d'affaires.
Nous pensons que certaines d'entre elles ne perdront pas 50% de chiffre d'affaires mais 40% ou 45% par exemple, mais elles auront un résultat d'exploitation négatif. Nous aimerions que ce seuil de 50% soit abaissé.
En revanche nous sommes satisfaits du processus de remboursement accéléré annoncé par Bruno Le Maire jusqu'à 50 000€ par mois. Cela va permettre de désengorger le nombre de dossiers et de payer bon nombre d'entreprises.
Sur l'activité partielle, les Entreprises du Voyage ont signé un accord sur l'APLD (Activité partielle de longue durée), dans ce cadre les entreprises ont un reste à charge de 15%.
Nous demandons une prise en charge de 100%. Pour bénéficier de la prise en totale, il faut justifier d'une baisse de chiffre d'affaires de 65%, ce qui est vraiment important, ou être dans un secteur impacté par les restrictions sanitaires, comme les bars où les clients ne peuvent plus consommer debout.
Nos clients également sont impactés par les restrictions sanitaires car ils ne peuvent plus voyager. Le voyage international n'est pas possible partout. Nos clients sont impactés donc nos entreprises aussi. Nous voudrions donc intégrer cette catégorie d'entreprises, qui ont accès à une prise en charge de 100%.
TourMaG.com - Bruno Le Maire a également annoncé deux mesures complémentaires à venir qui concernent les exonérations de charges et les PGE (Prêt garanti pas l'Etat).
Jean-Pierre Mas : Oui, nous avons demandé de bénéficier des exonérations de charges car nous avons de nombreux salariés qui travaillent avec des activités non productives : annulation, rebooking, modification, fourniture d'informations pour connaître les conditions sanitaires de voyage...
Sur ce point la porte ne semble pas complètement fermée.
Quant au PGE, Bruno Le Maire a expliqué qu'au cas par cas, il sera possible d'étudier soit un report de remboursement, soit des étalements de remboursement.
Ce sera toujours du cas par cas, le ministère attend une réponse de l'Union Européenne et les entreprises en difficulté qui ne seraient pas en capacité de rembourser le PGE pourront bénéficier d'aménagements après des décisions du médiateur du crédit.
Nous avons demandé un rendez-vous avec Jean-Baptiste Lemoyne dans le cadre de ses nouvelles fonctions pour évoquer tous ces ajustements.
Jean-Pierre Mas : Oui, nous avons demandé de bénéficier des exonérations de charges car nous avons de nombreux salariés qui travaillent avec des activités non productives : annulation, rebooking, modification, fourniture d'informations pour connaître les conditions sanitaires de voyage...
Sur ce point la porte ne semble pas complètement fermée.
Quant au PGE, Bruno Le Maire a expliqué qu'au cas par cas, il sera possible d'étudier soit un report de remboursement, soit des étalements de remboursement.
Ce sera toujours du cas par cas, le ministère attend une réponse de l'Union Européenne et les entreprises en difficulté qui ne seraient pas en capacité de rembourser le PGE pourront bénéficier d'aménagements après des décisions du médiateur du crédit.
Nous avons demandé un rendez-vous avec Jean-Baptiste Lemoyne dans le cadre de ses nouvelles fonctions pour évoquer tous ces ajustements.
"Il va falloir rembourser alors qu'on ne rentre pas d'argent..."
TourMaG.com - Le PGE est un sujet que vous ne souhaitiez pas mettre en avant trop tôt. Est ce que c'est désormais le moment de s'emparer du sujet ?
Jean-Pierre Mas : Oui désormais nous sortons le dossier. Le remboursement des PGE va poser des problèmes à un grand nombre d'entreprises, surtout si l'activité ne reprend pas.
A lire aussi : PGE : la reprise suffira-t-elle pour les rembourser ?
S'il n'y a pas eu de dépôt de bilan, c'est parce qu'il y a eu les PGE. Il pourrait y avoir un effet de ciseau très dur : il va falloir rembourser alors qu'on ne rentre pas d'argent.
Le sujet va être chaud et majeur à traiter dans les 3 mois à venir car les remboursements vont débuter globalement en mai.
TourMaG.com - Quel est le bilan des vacances de fin d'année, et comment se présente la suite ?
Jean-Pierre Mas : Les départs sont très inférieurs à ceux de 2019. Côté réservations sur les vacances de février et mars à date au 1er janvier nous sommes à -54%. Ce n'est pas bon. Il n'y a aucune anticipation.
Nous sommes dans une consommation de dernière minute.
Ce qui bloque les consommateurs c'est d'être pris en otage ou de se retrouver coincés. Pour les groupes et les comités d'entreprises c'est aussi le coût des tests à effectuer pour rentrer en France.
Jean-Pierre Mas : Oui désormais nous sortons le dossier. Le remboursement des PGE va poser des problèmes à un grand nombre d'entreprises, surtout si l'activité ne reprend pas.
A lire aussi : PGE : la reprise suffira-t-elle pour les rembourser ?
S'il n'y a pas eu de dépôt de bilan, c'est parce qu'il y a eu les PGE. Il pourrait y avoir un effet de ciseau très dur : il va falloir rembourser alors qu'on ne rentre pas d'argent.
Le sujet va être chaud et majeur à traiter dans les 3 mois à venir car les remboursements vont débuter globalement en mai.
TourMaG.com - Quel est le bilan des vacances de fin d'année, et comment se présente la suite ?
Jean-Pierre Mas : Les départs sont très inférieurs à ceux de 2019. Côté réservations sur les vacances de février et mars à date au 1er janvier nous sommes à -54%. Ce n'est pas bon. Il n'y a aucune anticipation.
Nous sommes dans une consommation de dernière minute.
Ce qui bloque les consommateurs c'est d'être pris en otage ou de se retrouver coincés. Pour les groupes et les comités d'entreprises c'est aussi le coût des tests à effectuer pour rentrer en France.
TourMaG.com - Dans le contexte actuel, avec les dernières recommandations de l'Education nationale qui déconseille les voyages scolaires, les spécialistes des voyages jeunes sont particulièrement à la peine...
Jean-Pierre Mas : Nous avons évoqué les voyages scolaires ce matin (lundi 3 janvier). Nous allons demander un rendez-vous à Jean-Michel Blanquer (Ministre de l'Education Nationale) pour qu'il définisse une ligne et que cette ligne soit respectée.
TourMaG.com - Et puis il y a également les Outre-mer...
Jean-Pierre Mas : Effectivement, selon les cas il y a un préfet extrêmement zélé à la Réunion, ensuite il y a les Antilles qui ont raté la haute saison.
La violence sociale et la faible vaccination des territoires n'incitent pas au voyage. Des aides spécifiques ont été annoncées pour les entreprises ultramarines des secteurs S1 et S1bis.
La prolongation du fonds de solidarité est une bonne nouvelle. Heureusement, il y a les aides, mais ce qui serait bien c'est que nous puissions voyager à nouveau. Bruno Le Maire a été clair : le "quoi qu'il en coûte" c'est fini.
TourMaG.com - Selon vous quelles sont les perspectives pour l'année ?
Jean-Pierre Mas : Je ne me risquerais à aucun pronostic. Nous n'avons aucune visibilité. Il va falloir apprendre à vivre, à respirer et voyager avec le virus. Il va faire partie de notre environnement comme en fait partie la grippe. C'est comme ça.
Je suis dans la ligne de Bruno Le Maire, c'est à dire qu'il faut maintenant que l'économie tourne et que les gens puissent vivre normalement, en étant vaccinés.
Jean-Pierre Mas : Nous avons évoqué les voyages scolaires ce matin (lundi 3 janvier). Nous allons demander un rendez-vous à Jean-Michel Blanquer (Ministre de l'Education Nationale) pour qu'il définisse une ligne et que cette ligne soit respectée.
TourMaG.com - Et puis il y a également les Outre-mer...
Jean-Pierre Mas : Effectivement, selon les cas il y a un préfet extrêmement zélé à la Réunion, ensuite il y a les Antilles qui ont raté la haute saison.
La violence sociale et la faible vaccination des territoires n'incitent pas au voyage. Des aides spécifiques ont été annoncées pour les entreprises ultramarines des secteurs S1 et S1bis.
La prolongation du fonds de solidarité est une bonne nouvelle. Heureusement, il y a les aides, mais ce qui serait bien c'est que nous puissions voyager à nouveau. Bruno Le Maire a été clair : le "quoi qu'il en coûte" c'est fini.
TourMaG.com - Selon vous quelles sont les perspectives pour l'année ?
Jean-Pierre Mas : Je ne me risquerais à aucun pronostic. Nous n'avons aucune visibilité. Il va falloir apprendre à vivre, à respirer et voyager avec le virus. Il va faire partie de notre environnement comme en fait partie la grippe. C'est comme ça.
Je suis dans la ligne de Bruno Le Maire, c'est à dire qu'il faut maintenant que l'économie tourne et que les gens puissent vivre normalement, en étant vaccinés.
Mon espoir c'est que ces nouveaux variants s'atténuent comme cela est le cas pour Omicron et qu'ils soient moins dangereux et que nous arrivions à une immunité collective et que l'on apprenne à vivre dans un environnement covid.
Nous restons mobilisés et nous ne lâchons rien !
Nous restons mobilisés et nous ne lâchons rien !