Raoul Nabet n'est pas inquiet, constatant que les adhérents de l'APST sont devenus plus responsables et plus réactifs. - DR
TourMaG.com - Avec ce marché morose, où en est la situation financière des agences ?
Raoul Nabet : "Nous n’avons pas les outils pour évaluer au temps T la situation financière de nos adhérents en cours d’exercice.
À mi-parcours, nous n’avons pas les informations nécessaires, sauf si nous décidons de suivre plus particulièrement un adhérent, soit qu’il soit nouveau, soit que l’on ne croit pas complètement à son projet, auquel cas nous faisons des contrôles plus fréquents, trimestriels ou bien semestriels…
Cela dit, depuis que je suis élu, j’ai toujours voulu renforcer ces contrôles, par un réajustement des garanties, par un suivi plus serré… Plusieurs entreprises sont d’ailleurs soumises à cette surveillance appuyée et, avec la crise, cela risque d’arriver de plus en plus souvent.
C’est justement le rôle de l’APST de suivre, d’accompagner et de conseiller ces adhérents… Comme cela se passe avec Alpilles Voyages, dont nous connaissons la situation depuis longtemps car Philippe Bessier nous tient régulièrement au courant…
D’autres cas pourraient suivre mais nous espérons éviter d’en arriver au redressement judiciaire. Même si c’est parfois le seul moyen de rebondir efficacement en cernant mieux les foyers de pertes."
Raoul Nabet : "Nous n’avons pas les outils pour évaluer au temps T la situation financière de nos adhérents en cours d’exercice.
À mi-parcours, nous n’avons pas les informations nécessaires, sauf si nous décidons de suivre plus particulièrement un adhérent, soit qu’il soit nouveau, soit que l’on ne croit pas complètement à son projet, auquel cas nous faisons des contrôles plus fréquents, trimestriels ou bien semestriels…
Cela dit, depuis que je suis élu, j’ai toujours voulu renforcer ces contrôles, par un réajustement des garanties, par un suivi plus serré… Plusieurs entreprises sont d’ailleurs soumises à cette surveillance appuyée et, avec la crise, cela risque d’arriver de plus en plus souvent.
C’est justement le rôle de l’APST de suivre, d’accompagner et de conseiller ces adhérents… Comme cela se passe avec Alpilles Voyages, dont nous connaissons la situation depuis longtemps car Philippe Bessier nous tient régulièrement au courant…
D’autres cas pourraient suivre mais nous espérons éviter d’en arriver au redressement judiciaire. Même si c’est parfois le seul moyen de rebondir efficacement en cernant mieux les foyers de pertes."
Pas plus de faillites que l’an dernier, et un coût inférieur de moitié
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TM.com - Et la trésorerie ?
R.N : "Quand on vend moins, forcément, la trésorerie est touchée, surtout si l’on ne réagit pas vite pour dépenser moins.
Dans l’industrie du service, quand on est en difficulté et qu’on a déjà comprimé les frais, la réduction des coûts passe souvent par l’emploi, même si mécaniquement ça limite aussitôt les capacités de vente et les bénéfices potentiel.
Vous avez de nombreux exemples en ce moment, avec TUI, Thomas Cook ou bien FRAM, et leurs plans sociaux. Dans ces conditions, il faut adapter la structure à l’activité, et de ce point de vue, je trouve que les agences ont su faire preuve de beaucoup de réactivité.
Si nous avons eu de gros sinistres, le nombre de dépôt de bilan reste relativement stable depuis 3 ans. C’est donc que les agences ont su se serrer la ceinture, ou bien qu’elles disposaient de réserves.
Nous aurons toujours un décalage par rapport au temps T, mais lorsque nous aurons revu tous nos processus de contrôle, nous verrons mieux et plus précisément la santé réelle de nos adhérents.
À ce jour, en tous cas, nous n’avons pas plus de faillites que l’an dernier à la même période. Et leur coût est moitié moindre que celui de l’an dernier, à semestre équivalent."
R.N : "Quand on vend moins, forcément, la trésorerie est touchée, surtout si l’on ne réagit pas vite pour dépenser moins.
Dans l’industrie du service, quand on est en difficulté et qu’on a déjà comprimé les frais, la réduction des coûts passe souvent par l’emploi, même si mécaniquement ça limite aussitôt les capacités de vente et les bénéfices potentiel.
Vous avez de nombreux exemples en ce moment, avec TUI, Thomas Cook ou bien FRAM, et leurs plans sociaux. Dans ces conditions, il faut adapter la structure à l’activité, et de ce point de vue, je trouve que les agences ont su faire preuve de beaucoup de réactivité.
Si nous avons eu de gros sinistres, le nombre de dépôt de bilan reste relativement stable depuis 3 ans. C’est donc que les agences ont su se serrer la ceinture, ou bien qu’elles disposaient de réserves.
Nous aurons toujours un décalage par rapport au temps T, mais lorsque nous aurons revu tous nos processus de contrôle, nous verrons mieux et plus précisément la santé réelle de nos adhérents.
À ce jour, en tous cas, nous n’avons pas plus de faillites que l’an dernier à la même période. Et leur coût est moitié moindre que celui de l’an dernier, à semestre équivalent."
La distribution résiste mieux que les TO
TM.com - Les agences ont-elles des fonds propres adaptés ?
R.N : "Là encore, nous n’avons pas l’outil pour dire si les fonds propres ou les bénéfices sont plus élevés que l’an dernier. Nous l’aurons l’an prochain, mais en attendant…
À première vue, pourtant, je n’ai pas l’impression que le bilan des entreprises soit pire que l’an dernier.
En septembre 2012, nous aurons une analyse globale des bilans 2011 et là je pourrai dire si les entreprises ont été plus ou moins nombreuses à gagner ou à perdre de l’argent, et si elles ont en gagné ou perdu plus ou moins que l’an dernier.
Mais je répète encore que la distribution résiste plutôt bien. Elle n’a pas d’engagements lourds, comme les TO, qui eux sont dans une situation d’autant plus délicate qu’en dehors du Club Med, de FRAM, Asia, Transat, Voyageurs du Monde ou Donatello et quelques autres, rares sont ceux qui disposent d’immobilisations susceptibles de rassurer.
Toujours est-il que la crise dure depuis 3 ans maintenant, on vit avec et on s’adapte, même si l’on n’en voit pas l’issue. De plus, le modèle économique évolue beaucoup.
Avec internet, l’énorme choix de produits et les VDM, on peut acheter quasi instantanément, et cette évolution va durer.
Il y aura toujours des gens pour acheter leur voyage longtemps à l’avance, mais à côté de cela, il faudra aussi une production qui puisse être achetée comme au supermarché, pour une consommation immédiate, spontanée et impulsive.
Partant de là, pour coller à cette nouvelle manière de consommer, l’APST doit évoluer pour mieux suivre les indicateurs financiers de ses adhérents… d’où notre plan de modernisation des processus de suivi."
TM.com - Finalement, vous n’avez pas l’air inquiet ?
R.N : "Ce n’est pas l’euphorie, mais effectivement, je ne suis pas inquiet.
Si l’on s’en tient aux résultats, on peut dire que nos adhérents sont devenus plus responsables et plus réactifs. J’ajoute que nous avons différents métiers et que ceux-ci comportent des risques différents. C’est pourquoi l’APST conduit une réflexion autour de sa cotisation.
D’ici la fin de l’année 2012, lorsque le dossier sera bien bouclé, je proposerai qu’elle ne soit plus standard, mais calée sur la nature des risques de chaque entreprise.
C’est une adaptation nécessaire pour la pérennité de l’association : les risques évoluent, nos modes de calculs des cotisations doivent aussi évoluer."
R.N : "Là encore, nous n’avons pas l’outil pour dire si les fonds propres ou les bénéfices sont plus élevés que l’an dernier. Nous l’aurons l’an prochain, mais en attendant…
À première vue, pourtant, je n’ai pas l’impression que le bilan des entreprises soit pire que l’an dernier.
En septembre 2012, nous aurons une analyse globale des bilans 2011 et là je pourrai dire si les entreprises ont été plus ou moins nombreuses à gagner ou à perdre de l’argent, et si elles ont en gagné ou perdu plus ou moins que l’an dernier.
Mais je répète encore que la distribution résiste plutôt bien. Elle n’a pas d’engagements lourds, comme les TO, qui eux sont dans une situation d’autant plus délicate qu’en dehors du Club Med, de FRAM, Asia, Transat, Voyageurs du Monde ou Donatello et quelques autres, rares sont ceux qui disposent d’immobilisations susceptibles de rassurer.
Toujours est-il que la crise dure depuis 3 ans maintenant, on vit avec et on s’adapte, même si l’on n’en voit pas l’issue. De plus, le modèle économique évolue beaucoup.
Avec internet, l’énorme choix de produits et les VDM, on peut acheter quasi instantanément, et cette évolution va durer.
Il y aura toujours des gens pour acheter leur voyage longtemps à l’avance, mais à côté de cela, il faudra aussi une production qui puisse être achetée comme au supermarché, pour une consommation immédiate, spontanée et impulsive.
Partant de là, pour coller à cette nouvelle manière de consommer, l’APST doit évoluer pour mieux suivre les indicateurs financiers de ses adhérents… d’où notre plan de modernisation des processus de suivi."
TM.com - Finalement, vous n’avez pas l’air inquiet ?
R.N : "Ce n’est pas l’euphorie, mais effectivement, je ne suis pas inquiet.
Si l’on s’en tient aux résultats, on peut dire que nos adhérents sont devenus plus responsables et plus réactifs. J’ajoute que nous avons différents métiers et que ceux-ci comportent des risques différents. C’est pourquoi l’APST conduit une réflexion autour de sa cotisation.
D’ici la fin de l’année 2012, lorsque le dossier sera bien bouclé, je proposerai qu’elle ne soit plus standard, mais calée sur la nature des risques de chaque entreprise.
C’est une adaptation nécessaire pour la pérennité de l’association : les risques évoluent, nos modes de calculs des cotisations doivent aussi évoluer."