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La Case de l'Oncle Dom : Mendonça, le Chevalier Blanc?

L'édito de Dominique Gobert


Le dossier Fram aura fait couler beaucoup d'encre. Beaucoup de larmes aussi, mais, apparemment, il semble que l'on s'achemine vers une conclusion qui pourrait presque paraître heureuse. L'interview exclusive que nous a accordée Alain de Mendonça, patron de Karavel/Promovac mérite quelques réflexions…


le Jeudi 5 Novembre 2015

"En revanche, je doute encore un peu de l'accueil de cette même profession vis-à-vis d'un TO qui a, quand même joué beaucoup les trouble-fêtes parmi des dinosaures peu habitués à l'évolution de leur monde. Et qui ont toujours un peu de mal à réaliser le changement !" - Capture d'écran
"En revanche, je doute encore un peu de l'accueil de cette même profession vis-à-vis d'un TO qui a, quand même joué beaucoup les trouble-fêtes parmi des dinosaures peu habitués à l'évolution de leur monde. Et qui ont toujours un peu de mal à réaliser le changement !" - Capture d'écran
Si tout se passe comme prévu, le 18 novembre prochain, le Groupe Karavel/Promovacances devrait recevoir les clés de la maison Fram. Et cette dernière, conformément aux plans de "redressement" examiné par le Tribunal de Commerce de Toulouse devrait passer ces quinze jours sereinement.

L'entreprise aurait en effet bénéficié de quelques subsides afin de maintenir son activité et faire partir normalement ses clients jusqu'à cette date.

C'est après que ça va pas être simple, malgré l'assurance et la grande volonté que manifeste Mendonça dans ses explications. Mais au moins, ça a le mérite d'être clair : le patron du groupe Karavel ne promet pas que du bonheur, mais ne doute pas de la réussite de l'entreprise à laquelle il semble bien attaché.

Ne nous y trompons pas, il y aura forcément un peu de sang, beaucoup de larmes. Mais la survie de l'entreprise est à ce prix. De toute façon, on ne refait pas l'histoire, et Alain de Mendonça a le mérite de voir loin devant.

Vaut mieux pas trop regarder derrière : 90 millions de pertes, un endettement d'environ 35 millions, une techno quasi inexistante et peu de vision vers l'avenir. Mendonça prévient: il faudra des moyens financiers, de la techno, des équipes "de management expertes en redressement d'entreprise", des salariés motivés… et du courage !

La Case de l'Oncle Dom : Mendonça, le Chevalier Blanc?
Moyens financiers, apparemment LBO, l'actionnaire de Karavel, repreneur potentiel de Fram, parait décidé à les mettre : environ 40 briques, dont 20 quasi immédiatement.

Pour le reste, Karavel a l'habitude et faut bien qu'un dépôt de bilan serve à quelque chose. Quant aux fournisseurs, ils devront passer par la case "négos"… Mais on peut supposer que, plutôt que de tout perdre, ça va bien se passer.

Mais au fait, dans cette interview, Alain de Mendonça mentionne "des équipes de management expertes en redressement d'entreprise". Et la bonne question est de savoir qui va assurer la direction "opérationnelle" du TO. A moins que l'on voit réapparaitre d'anciens dirigeants qui avaient, en leur temps, tenté (tontaine et tonton) sans grand succès, de faire approuver certaines réformes indispensables chez Fram.

De Nicola, Cohen ou Miremont ? Chacun avait un plan… et ça tenait la route. Mais, sur ce plan-là du moins, Mendonça reste sibyllin et les trois personnages cités restent d'une grande muétitude.

Normal.

Au plan social , c'est très malheureux à dire, mais on s'achemine aussi vers une moindre casse.

Encore une fois, dans un premier temps, l'expérience et l'histoire montrant souvent que ce qui était bon un jour ne l'est pas forcément dans la durée. Cependant, on peut espérer, selon les déclarations de Mendonça, que le concept de production Fram ne pourra qu'évoluer favorablement tout en "redynamisant les prix".

Ce qui veut dire ? Plus cher qu'actuellement chez Fram, tout en restant dans les normes en vigueur chez Promovac ?

Sur le problème de distribution, Alain de Mendonça reste très clair, malgré le positionnement qui a fait le succès de son entreprise depuis 15 ans : on ne change rien, y compris avec le grand compétiteur de cette reprise, Selectour. Et un petit clin d'œil en disant que Promovac, malgré la défaillance de Fram, assurera les départs, dégageant les distributeurs d'une grosse crainte.

Et que TourCom aura, une fois de plus, fait preuve d'une grande médiocrité, en lâchant le TO au plus fort de la tempête. Mais c'est une habitude de la part de son dirigeant !

De même que Promovac se pose en Chevalier Blanc vis-à-vis de l'APST… et de l'ensemble de ses confrères et de la distribution. Faut dire aussi que le plan est bien ficelé et parfaitement rassurant pour l'ensemble de la profession.

En revanche, je doute encore un peu de l'accueil de cette même profession vis-à-vis d'un TO qui a, quand même joué beaucoup les trouble-fêtes parmi des dinosaures peu habitués à l'évolution de leur monde. Et qui ont toujours un peu de mal à réaliser le changement !

Mendonça joue un sacré gros coup. Il l'a bien préparé, mais je cherche encore la vraie raison de ce rachat, ayant quand même un doute sur le côté "sauveur de la profession", sans intention maligne de ma part.

Mais, comme il le dit, Alain de Mendonça et son équipe sont des "bosseurs". Généralement, ces gens-là réussissent et entrainent ceux qui veulent bien dans leur ascension.

Quant aux actionnaires déchus, je crains bien qu'il n'existe plus d'autres solutions.

Faut décidément pas travailler en famille.

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