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La case de l’Oncle Dom : Aéroports de Paris, vers la grande braderie de printemps ?

L’édito de Dominique Gobert


Serait-ce donc cette grande braderie qui pointerait un bout de nez dans les comptes de l’Etat, lequel cherche à trouver, par tous les moyens quelques recettes qui lui font cruellement défaut ? Après avoir vendu l’aéroport de Nice, puis celui de Toulouse, Paris sera-t-il aussi fourgué ?


le Lundi 12 Mars 2018

Jean-Pierre Sauvage a totalement raison : si ADP est privatisé, les compagnies aériennes et leurs clients vont indéniablement en faire les frais - DR
Jean-Pierre Sauvage a totalement raison : si ADP est privatisé, les compagnies aériennes et leurs clients vont indéniablement en faire les frais - DR
La rumeur persiste dans les milieux autorisés : ADP devrait, du moins dans les intentions des pouvoirs publics, être « privatisé » (c’est-à-dire vendu, n’ayons pas peur des mots) à plus ou moins long terme…

Info ? Intox ? Difficile à cerner encore, bien que la « chose » paraisse fort possible et même très sérieusement envisagée.

Je remarque d’ailleurs au passage, l’éviction rapide et totalement inattendue de Franck Goldnadel, patron de Roissy et Numéro 2 d’ADP. Aurait-il manifesté un quelconque désaccord auprès d’Augustin quant à cette future décision ?

Hélas, l’état a des raisons que la raison ignore. Et, comme l’état dans sa propension à parfois ignorer certaines réalités économiques, on ne peut qu’être extrêmement inquiets. On a vu ce qu’avaient accompli, en un temps record, les nouveaux proprios de l’aéroport de Toulouse, des chinoas si je ne m’abuse.

Jean-Pierre Sauvage, Président de l’Association des Compagnies Aériennes en France, le BAR, dont nous publions l’interview est très clair.

Et il a totalement raison : si ADP est privatisé, les compagnies aériennes et leurs clients vont indéniablement en faire les frais. Quant à Vinci, qui n’a toujours pas totalement digéré la perte de l’ex-futur aéroport de Notre Dames des Landes, ce serait une sacrée aubaine…

Dominique Gobert - DR
Dominique Gobert - DR
Parce que, comme le souligne fort justement Jean-Pierre Sauvage, des investisseurs qui débourseraient quelque 20 ou 25 milliards d’euros ne vont pas rester les deux pieds dans les mêmes sabots en attendant des lustres avant de retrouver illico leurs fonds !

Où, si tel était le cas, on les appellerait des philanthropes.

Jean-Marc Janaillac, patron du groupe Air France/KLM a, lui aussi, cerné le grand danger de cette privatisation, tant sur le plan économique pur pour les compagnies aériennes clientes d’ADP, que de la perte d’une partie du patrimoine immobilier français.

Sans compter que, sur le plan du tourisme, un état qui vise l’accueil des cent millions de touristes d’ici 2020 (c’est-à-dire demain) doit être le garant de la bonne tenue de nos infrastructures aéroportuaires.

Déjà que c’est pas terrible sur le plan du contrôle aux frontières, il est à craindre de nouvelles défaillances !

Malheureusement, ainsi que le constate Jean-Pierre Sauvage, finalement les « clients » d’ADP, pas plus d’ailleurs que les contribuables, pour qui ADP est une source de profits, n’auront leur mot à dire.

Et que, si tel est le choix du Prince, les compagnies aériennes n’auront d’autre choix que de s’incliner, de payer des redevances souvent injustifiées par rapport au service fourni.

Quant aux passagers, comme d’habitude, ils seront aussi taxés et se morfondront encore un peu plus dans les longues files d’attentes en espérant, un jour, un avenir meilleur.

Alléluia !

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Commentaires

1.Posté par Jerome BONNIN le 13/03/2018 13:49 | Alerter
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C'est sûr que cela inquiète. Dans l'équipe de direction ADP, Franck Goldnadel etait un des très rares à se préoccuper de la qualité client. Il était très proche des compagnies même si ce n'était pas son rôle de maintenir les prix à des niveaux décents par rapport aux concurrents. Les autres se préoccupent beaucoup plus du retour sur investissement des actionnaires et l'ont reconnu (ils se reconnaitront).
Donc, publics, il fallait au moins sauver les apparences. Privé, tout est permis ou presque...

Quant à l'Etat, il utilise les bonnes vieilles recettes en obérant une recette conséquente à long terme générée par la pépite ADP pour poser un emplâtre sur une jambe de bois, alors que le problème, c'est le train de vie de la France que le pays n'a plus les moyens de soutenir. Et la leçon de la privatisation des autoroutes n'est pas encore intégrée dans les travaux pratiques à l'ENA.

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