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La case de l’Oncle Dom : quelle garantie pour les compagnies qui (nous) volent quand elles se crashent ?

L'édito de Dominique Gobert


Décidément, le tourisme, que ce soit pour l’Etat Français ou pour Bruxelles, c’est peu de balle. En France, la transposition de la Directive Européenne vient d’être publiée, encore plus stupide et incohérente pour les professionnels. Et, à Bruxelles, on se fout aussi de la faillite des compagnies aériennes…


le Jeudi 11 Janvier 2018

La compagnie britannique a laissé 110 000 passagers sans vol retour - Crédit photo : compte Twitter @Monarch
La compagnie britannique a laissé 110 000 passagers sans vol retour - Crédit photo : compte Twitter @Monarch
Pour le tourisme, sur le plan législatif, cette année démarre mal.

En France du moins, puisque cette fois, c’est fait : la transposition de la Directive Européenne sur les voyages à forfait a été publiée.

Avec une touche particulière de la part de nos bons responsables gouvernementaux, qui amplifient la transposition : pour faire simple, le professionnel est totalement responsable de la moindre « erreur », « faute », sans que le client ait besoin d’apporter une quelconque preuve de déficience. En clair, le client qui n’est pas content, pour une raison ou une autre, pourra parfaitement accuser son prestataire de faute !

Comme me le confiait Jean-Baptiste Lemoyne, notre Secrétaire d’Etat au Tourisme (côté Quai d’Orsay), « Bercy a choisi de privilégier le consommateur » !

Sincèrement, le Znav, enfin pardon EdV, et le Seto, qui veulent introduire un recours contre l’Etat Français devant le Conseil d’Etat pour « excès de pouvoir » vont droit dans le mur, sans vouloir être négatif ni pessimiste ce qui est loin d’être ma philosophie…

Dominique Gobert - DR
Dominique Gobert - DR
En revanche, pour ce pauvre Jean-Pierre Mas qui va encore avoir du boulot pour les prochains mois, le nouveau combat qui s’enclenche à Bruxelles face aux compagnies aériennes risque d’être aussi ardu… mais intéressant.

En effet, avec l’ECTAA, cette fédération européenne des professionnels du voyage, ils remettent l’ouvrage sur le tapis (ou le tapis sur l’ouvrage), afin d’obtenir de la part des autorités européennes une protection enfin efficace pour les clients, spoliés et abusés par les faillites de plus en plus nombreuses de certaines compagnies aériennes.

Lire :
Faillite des compagnies : l'ECTAA demande à l'UE de protéger les passagers

Une chose absolument intolérable dont IATA, émanation des transporteurs aériens, réfute d’un geste que la décence m’empêche de vous décrire plus avant.

Il n’empêche, ainsi que le souligne cette association des professionnels, en trois mois, la faillite de trois compagnies aériennes européennes (Monarch Airlines, Air Berlin, NIKKI) a laissé sur le carreau environ 1 million de passagers. Qui n’auront eu d’autres possibilités pour rejoindre leur destination que de repayer un billet sur une autre compagnie et de pleurer abondamment leurs pécules perdus…

Mais pour Bruxelles et ses séides, tout ceci n’est que de la poudre de Perlimpinpin (ou pinpin, je sais pas écrire) comme le dit si bien Président Macron. Bien sûr, comme toute entreprise, reconnait Bruxelles (la Commission, pas la ville qui s’en fout), les compagnies peuvent avoir des défaillances. Mais est-ce la peine de légiférer pour ça ? Non, bien sûr.

En trois mois, faut-il le rappeler, c’est environ un million de passagers, dont beaucoup sont (ou airaient pu être) vos clients qui sont restés au sol !
Il serait quand même temps que les compagnies aériennes soient aussi conscientes que l’on ne peut pas faire tout et n’importe quoi.

Et que, si l’on veut une Europe forte, puissante, il faudrait peut-être que ses fonctionnaires prennent conscience que la vraie vie, c’est tous les jours, sur le terrain.

Et que je laisserai la conclusion de cet édito à l’ECTAA qui « appelle les décideurs de l'UE à introduire une législation européenne spécifique établissant un mécanisme obligatoire supporté par les transporteurs aériens pour protéger les passagers contre les défaillances des compagnies aériennes, dont le coût serait inclus dans le prix du billet.

Ce mécanisme de protection devrait s'appliquer aux transporteurs de l'UE et, dans toute la mesure du possible, aux transporteurs non-UE, pour tous les billets vendus dans l'UE
».

Après tout, IATA exige des normes de plus en plus drastiques pour ses clients. En toute équité, si tant est que cette notion existe encore, la réciproque devrait juste, n’est-il pas ?

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Tags : ECTAA, IATA, Lemoyne, Seto
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Commentaires

1.Posté par msabords le 12/01/2018 11:19 | Alerter
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NOS METIERS EXIGENT UNE GARANTIE FINANCIERE ILLIMITEE POUR LES VOYAGES LOISIRS DES FRANCAIS sur- protégés par la Directive Europenne quant à la pleine responsabilité vis à vis du voyageur et que notre nouveau gouvernement s'est payé le luxe de renforcer ! ( cf/ les tribulations du Ministre des Finances il y a quelques mois.)

Je me répète .... Parfois il est utile de rappeler les aberrations de nos métiers :
- les banques ont une garantie financière limitée à 100 000 euros, il en est de même le secteur le d'immobilier (?) 2 moteurs économiques importants,
- elle est illimitée pour les voyages loisirs de nos clients ! ce qui impose dans bien des cas pour obtenir cette garantie financière qui permet l'accès à la licence Atout France des engagements de caution sur les biens personnels des dirigeants avec le risque de tout perdre .

Où est la contrepartie lorsque une compagnie aérienne fait faillite et que le client fait le pied de grue devant l'agence qui a vendu le billlet ? IATA s'en moque.

Alors pourquoi ne pas obliger IATA a mettre en place un fond de garantie international puisqu'elle fédère plus de 96% des cies aériennes dans le monde ?

IATA ne le décidera jamais seule, l'association IATA est devenue trop puissante et affiche une situation de monopole ( d'ailleurs elle n'a pas fini d'imposer ses diktats à la profession) .
Il faut l'y contraindre .
Cela concerne l'international , il appartient donc à l' ECTAA soutenu par les instances officielles de la profession de chaque pays de taper du poing sur la table vu les contraintes financières de plus en plus drastiques que IATA impose aux professionnels du tourisme..

IATA nous réserve t- elle une surprise au 1 er avril 2018 avec la norme NDC ? Après le BSP bi mensuel au 1er avril 2017?

OUI- pour l'Europe , il faut que Bruxelles s'empare du dossier, une garantie financière s'impose pour protéger les passagers des cies aériennes défaillantes et aussi pour créer un équilibre dans les professions du tourisme qui inclus opérateurs et transporteurs mêmes si les règles sont différentes. .

Mais .... Quid de nos lobbyings en France dans ce domaine, ? Quid de l'implication du gouvernement via le secrétariat d'Etat au tourisme faute d' existence d'un ministère..Pourtant les sujets sont de taille !

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