La Commission européenne envisage de donner un coup de ciseau aux acomptes clients pour réduire les risques du consommateur. /crédit DepositPhoto
Les Etats ont-ils trouvé la parade à l’épineuse question de la garantie du voyage à forfait ?
La Commission européenne y travaille, avec un axiome : réduire le montant des acomptes versés par les clients aux Distributeurs. (LIRE)
En effet, dans le cadre de la Directive de voyage à forfait que l’Europe remet sur le métier, d’ici 2023, des changements de taille pourraient survenir dans la nouvelle mouture.
Il en est un, en particulier, qui fâche : l’éventualité de la réduction des acomptes clients, afin de diminuer les risques client et de soulager, du même coup, la garantie voyage. On parle même d’un coup de rabot “drastique”...
Certes, ces avances clients sont conséquentes en France et peuvent représenter jusqu’à 30% du montant du voyage. Mais ne fantasmons pas : cette manne ne va pas en totalité, loin s’en faut, dans la poche de l’agent de voyages.
Une bonne partie sert aussi à régler la billetterie, les réceptifs, les hôtels, etc. Les compagnies aériennes, si elles rechignent parfois à rembourser, ne sont jamais en reste pour encaisser.
Il en va de même pour le “terrestre” sur certains marchés internationaux, où il faut régler au cul du camion pour protéger les clients.
La Commission européenne y travaille, avec un axiome : réduire le montant des acomptes versés par les clients aux Distributeurs. (LIRE)
En effet, dans le cadre de la Directive de voyage à forfait que l’Europe remet sur le métier, d’ici 2023, des changements de taille pourraient survenir dans la nouvelle mouture.
Il en est un, en particulier, qui fâche : l’éventualité de la réduction des acomptes clients, afin de diminuer les risques client et de soulager, du même coup, la garantie voyage. On parle même d’un coup de rabot “drastique”...
Certes, ces avances clients sont conséquentes en France et peuvent représenter jusqu’à 30% du montant du voyage. Mais ne fantasmons pas : cette manne ne va pas en totalité, loin s’en faut, dans la poche de l’agent de voyages.
Une bonne partie sert aussi à régler la billetterie, les réceptifs, les hôtels, etc. Les compagnies aériennes, si elles rechignent parfois à rembourser, ne sont jamais en reste pour encaisser.
Il en va de même pour le “terrestre” sur certains marchés internationaux, où il faut régler au cul du camion pour protéger les clients.
L’agent de voyages a une obligation de résultat
La réduction du montant des acomptes ne peut et ne doit faire l’objet d’une Directive européenne car les marchés, les habitudes de consommation et la réglementation ne sont pas les mêmes pour tous.
Le modèle de la Distribution en France, par exemple, est quasi unique. Le législateur a fait de ce professionnel l’interlocuteur privilégié du consommateur.
Juridiquement, cela n’est pas sans conséquences : l’agent de voyages a une véritable obligation de résultat et est responsable (y compris pénalement) de bout en bout du voyage de son client et de ses différents prestataires. Y compris de ceux qu’il n’a pas choisi !
Une exception qui doit être prise en compte et non pas enfermée sans discernement dans un carcan uniforme. Réduire les acomptes reviendrait à mettre en danger l’ensemble de la filière.
En effet, dans ce cas de figure, cela signifie que les agences devraient avancer l’argent pour réserver des voyages dont elles n’ont pas encaissé les fonds.
Cela aggraverait et fragiliserait un peu plus un secteur, chroniquement en manque de fonds propres, et à la trésorerie dégradée.
Certes on peut comprendre que les Etats et les associations de consommateurs applaudissent à cette idée. Le premier, garant in fine des Caisses de garantie, pense ainsi alléger son risque.
Le modèle de la Distribution en France, par exemple, est quasi unique. Le législateur a fait de ce professionnel l’interlocuteur privilégié du consommateur.
Juridiquement, cela n’est pas sans conséquences : l’agent de voyages a une véritable obligation de résultat et est responsable (y compris pénalement) de bout en bout du voyage de son client et de ses différents prestataires. Y compris de ceux qu’il n’a pas choisi !
Une exception qui doit être prise en compte et non pas enfermée sans discernement dans un carcan uniforme. Réduire les acomptes reviendrait à mettre en danger l’ensemble de la filière.
En effet, dans ce cas de figure, cela signifie que les agences devraient avancer l’argent pour réserver des voyages dont elles n’ont pas encaissé les fonds.
Cela aggraverait et fragiliserait un peu plus un secteur, chroniquement en manque de fonds propres, et à la trésorerie dégradée.
Certes on peut comprendre que les Etats et les associations de consommateurs applaudissent à cette idée. Le premier, garant in fine des Caisses de garantie, pense ainsi alléger son risque.
Préserver l’originalité du système tricolore
Mais n’est-ce pas là une fausse bonne idée ? En effet, si cette mesure voyait le jour, nous pourrions basculer de fait dans le système allemand, où la distribution est entièrement sous la coupe des producteurs.
Rappelons que ces derniers, contrairement à la Distribution, ne disposent pas de garantie à proposer aux consommateurs en cas de faillite. Conclusion : l’Etat devra quand même règler la note, comme l’Allemagne pour Thomas Cook, dernier exemple en date,
Le tourisme est actuellement en convalescence. Le choc anaphylactique de la pandémie n’est pas résorbé. Des répliques sont attendues à partir de la rentrée, avec une période automne-hiver moins faste et des banquiers qui se rappelleront au bon souvenir de tous ceux qui ont contracté des PGE.
Voilà pourquoi nous devons d’ores et déjà nous mobiliser pour préserver l’originalité du système tricolore de production et distribution de voyages.
Mais pour cela nous devrons balayer devant notre porte et ne pas pas oublier que la garantie du consommateur et son fonctionnement ne doivent faillir, comme cela a été le cas dans la gestion calamiteuse du dossier Thomas Cook.
C’est la condition sinequanone pour grimper au cocotier plutôt que de donner le bâton pour se faire battre !
Rappelons que ces derniers, contrairement à la Distribution, ne disposent pas de garantie à proposer aux consommateurs en cas de faillite. Conclusion : l’Etat devra quand même règler la note, comme l’Allemagne pour Thomas Cook, dernier exemple en date,
Le tourisme est actuellement en convalescence. Le choc anaphylactique de la pandémie n’est pas résorbé. Des répliques sont attendues à partir de la rentrée, avec une période automne-hiver moins faste et des banquiers qui se rappelleront au bon souvenir de tous ceux qui ont contracté des PGE.
Voilà pourquoi nous devons d’ores et déjà nous mobiliser pour préserver l’originalité du système tricolore de production et distribution de voyages.
Mais pour cela nous devrons balayer devant notre porte et ne pas pas oublier que la garantie du consommateur et son fonctionnement ne doivent faillir, comme cela a été le cas dans la gestion calamiteuse du dossier Thomas Cook.
C’est la condition sinequanone pour grimper au cocotier plutôt que de donner le bâton pour se faire battre !
L'Ă©ditorial de Jean Da Luz
Directeur de la rédaction - TourMaG.com
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