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Europe : les bons (a)comptes ne font pas que des amis
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l'Ă©dito de Jean da Luz


Force est de constater que la crise sanitaire, quand on la croit sortie par la porte, nous revient par la fenĂȘtre
 parfois avec des dĂ©gĂąts collatĂ©raux. Cette fois-ci ce sont les acomptes clients qui pourraient en faire les frais. Des acomptes dont la rĂ©duction risque d’impacter le business model français.


Rédigé par le Dimanche 29 Mai 2022

La Commission européenne envisage de donner un coup de ciseau aux acomptes clients pour réduire les risques du consommateur. /crédit DepositPhoto
La Commission européenne envisage de donner un coup de ciseau aux acomptes clients pour réduire les risques du consommateur. /crédit DepositPhoto
Les Etats ont-ils trouvĂ© la parade Ă  l’épineuse question de la garantie du voyage Ă  forfait ?

La Commission européenne y travaille, avec un axiome : réduire le montant des acomptes versés par les clients aux Distributeurs. (LIRE)

En effet, dans le cadre de la Directive de voyage Ă  forfait que l’Europe remet sur le mĂ©tier, d’ici 2023, des changements de taille pourraient survenir dans la nouvelle mouture.

Il en est un, en particulier, qui fĂąche : l’éventualitĂ© de la rĂ©duction des acomptes clients, afin de diminuer les risques client et de soulager, du mĂȘme coup, la garantie voyage. On parle mĂȘme d’un coup de rabot “drastique”...

Certes, ces avances clients sont consĂ©quentes en France et peuvent reprĂ©senter jusqu’à 30% du montant du voyage. Mais ne fantasmons pas : cette manne ne va pas en totalitĂ©, loin s’en faut, dans la poche de l’agent de voyages.

Une bonne partie sert aussi à régler la billetterie, les réceptifs, les hÎtels, etc. Les compagnies aériennes, si elles rechignent parfois à rembourser, ne sont jamais en reste pour encaisser.

Il en va de mĂȘme pour le “terrestre” sur certains marchĂ©s internationaux, oĂč il faut rĂ©gler au cul du camion pour protĂ©ger les clients.


L’agent de voyages a une obligation de rĂ©sultat

La rĂ©duction du montant des acomptes ne peut et ne doit faire l’objet d’une Directive europĂ©enne car les marchĂ©s, les habitudes de consommation et la rĂ©glementation ne sont pas les mĂȘmes pour tous.

Le modĂšle de la Distribution en France, par exemple, est quasi unique. Le lĂ©gislateur a fait de ce professionnel l’interlocuteur privilĂ©giĂ© du consommateur.

Juridiquement, cela n’est pas sans consĂ©quences : l’agent de voyages a une vĂ©ritable obligation de rĂ©sultat et est responsable (y compris pĂ©nalement) de bout en bout du voyage de son client et de ses diffĂ©rents prestataires. Y compris de ceux qu’il n’a pas choisi !

Une exception qui doit ĂȘtre prise en compte et non pas enfermĂ©e sans discernement dans un carcan uniforme. RĂ©duire les acomptes reviendrait Ă  mettre en danger l’ensemble de la filiĂšre.

En effet, dans ce cas de figure, cela signifie que les agences devraient avancer l’argent pour rĂ©server des voyages dont elles n’ont pas encaissĂ© les fonds.

Cela aggraverait et fragiliserait un peu plus un secteur, chroniquement en manque de fonds propres, et à la trésorerie dégradée.

Certes on peut comprendre que les Etats et les associations de consommateurs applaudissent à cette idée. Le premier, garant in fine des Caisses de garantie, pense ainsi alléger son risque.

PrĂ©server l’originalitĂ© du systĂšme tricolore

Mais n’est-ce pas lĂ  une fausse bonne idĂ©e ? En effet, si cette mesure voyait le jour, nous pourrions basculer de fait dans le systĂšme allemand, oĂč la distribution est entiĂšrement sous la coupe des producteurs.

Rappelons que ces derniers, contrairement Ă  la Distribution, ne disposent pas de garantie Ă  proposer aux consommateurs en cas de faillite. Conclusion : l’Etat devra quand mĂȘme rĂšgler la note, comme l’Allemagne pour Thomas Cook, dernier exemple en date,

Le tourisme est actuellement en convalescence. Le choc anaphylactique de la pandĂ©mie n’est pas rĂ©sorbĂ©. Des rĂ©pliques sont attendues Ă  partir de la rentrĂ©e, avec une pĂ©riode automne-hiver moins faste et des banquiers qui se rappelleront au bon souvenir de tous ceux qui ont contractĂ© des PGE.

VoilĂ  pourquoi nous devons d’ores et dĂ©jĂ  nous mobiliser pour prĂ©server l’originalitĂ© du systĂšme tricolore de production et distribution de voyages.

Mais pour cela nous devrons balayer devant notre porte et ne pas pas oublier que la garantie du consommateur et son fonctionnement ne doivent faillir, comme cela a été le cas dans la gestion calamiteuse du dossier Thomas Cook.

C’est la condition sinequanone pour grimper au cocotier plutît que de donner le bñton pour se faire battre !


Jean Da Luz L'éditorial de Jean Da Luz Directeur de la rédaction - TourMaG.com
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Commentaires

1.Posté par Lef le 30/05/2022 09:33 | Alerter
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Mauvaise nouvelle, c'est regarder par le prisme français. En fait c'est une bonne avancĂ©e cela stoppera le jeu français de vivre ou survivre sur les acomptes clients. Il faudrait aller mĂȘme plus loin les acomptes et les soldes clients devraient ĂȘtre sur un compte sĂ©questre et n'ĂȘtre libĂ©rĂ© pour paiement fournisseur concomitamment Ă  l'Ă©mission du carnet de voyage. IntĂ©rĂȘt les clients sont totalement protĂ©gĂ©s et on pourra se passer de l'APST et de ses magouilles. Donc trĂšs bonne nouvelle enfin une vision d'avenir

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