Voyager sur des navires modernes et confortables, avec des distractions permanentes, un confort parfait, en découvrant chaque jour une escale nouvelle, sans avoir à faire et défaire ses valises, eh bien oui, ça, c'est un atout exceptionnel - DR : Fotolia
Ah, on leur en a fait voir, aux vieux, dans les dernières décennies du siècle dernier !
Il faut dire qu'on s'était d'abord "fait la main" sur les Américains.
Ils étaient venus nous libérer en 44, et quelques années plus tard, ils voulaient montrer la France, qu'ils avaient si largement contribué à délivrer, à leurs épouses.
Il y a, dans les années 50 et 60, des agences et des autocaristes qui ne se sont pas privés d'en profiter.
Bien des Français ont vu comment on transportait les Américains entassés dans des autocars de misère, ce qu'on leur faisait voir et, d'une manière générale, combien on les considéraient comme de simples pompes à fric.
Un phénomène qui a largement contribué à la longue réticence de nos concitoyens à s'adresser à une agence de voyages.
Le circuit accompagné était perçu comme une arnaque, tout simplement.
Tout cela s'est tassé avec le temps. Et puis les agences ont évolué. Elles sont devenues, pour certaines, des tour operators, le tourisme est devenu un vrai métier.
Et on a vu, à partir des années 60, une nouvelle clientèle oser se lancer dans l'aventure et s'inscrire à ce que l'on appelait alors des "voyages organisés" à travers le monde entier.
Avec, le plus souvent, l'autocar comme moyen de transport principal.
Il faut dire qu'on s'était d'abord "fait la main" sur les Américains.
Ils étaient venus nous libérer en 44, et quelques années plus tard, ils voulaient montrer la France, qu'ils avaient si largement contribué à délivrer, à leurs épouses.
Il y a, dans les années 50 et 60, des agences et des autocaristes qui ne se sont pas privés d'en profiter.
Bien des Français ont vu comment on transportait les Américains entassés dans des autocars de misère, ce qu'on leur faisait voir et, d'une manière générale, combien on les considéraient comme de simples pompes à fric.
Un phénomène qui a largement contribué à la longue réticence de nos concitoyens à s'adresser à une agence de voyages.
Le circuit accompagné était perçu comme une arnaque, tout simplement.
Tout cela s'est tassé avec le temps. Et puis les agences ont évolué. Elles sont devenues, pour certaines, des tour operators, le tourisme est devenu un vrai métier.
Et on a vu, à partir des années 60, une nouvelle clientèle oser se lancer dans l'aventure et s'inscrire à ce que l'on appelait alors des "voyages organisés" à travers le monde entier.
Avec, le plus souvent, l'autocar comme moyen de transport principal.
La mode du voyage était lancée
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Ils en ont bavé !
Ah, ils en voyaient, du pays : tous les Etats-Unis en 22 jours, toute la Scandinavie en deux semaines, à coups de trajets de 500 kilomètres par jour, de déjeuners-snacks tord-boyaux dans des cafétérias de bords de routes et d'hôtels ou de motels tristounets.
Des heures à voir le désert par les fenêtres d'un autocar, des heures sur des routes toutes droites tracées au cordeau dans la forêt, des lacs, des bouleaux, des lacs, des bouleaux, des lacs, pause pipi, des bouleaux, des lacs…
La moitié des excursions se déroulait dans les boutiques complices du guide ou du réceptif.
Il fallait les voir, le soir, nos touristes de la soixantaine, les pieds gonflés, les intestins noués par le mauvais sandwich du midi, le ventre ballonné par l'inactivité quand ce n'était pas la turista qui les frappait d'un coup, achevant de les épuiser avant le retour.
"On est quand même bien chez soi" est certainement la phrase la plus souvent prononcée par les "seniors" de cette époque.
Au fait, pourquoi voyageaient-ils, eux qui jusque là n'avaient souvent guère bougé ?
Pour découvrir le monde, bien sûr, mais surtout parce que cette époque était aussi celle des débuts de la vraie publicité, des modes comportementales, et du suivisme consumériste.
A l'automne de leur vie, ces gens qui n'avaient guère bougé jusqu'ici se retrouvaient soudain dans une période plus faste, ils avaient plus de moyens, et la mode du voyage était lancée : il fallait voyager.
Combien de ces "seniors", enfin combien de ces vieux, pour parler normalement, se sont laisser convaincre un peu à reculons…
Ah, ils en voyaient, du pays : tous les Etats-Unis en 22 jours, toute la Scandinavie en deux semaines, à coups de trajets de 500 kilomètres par jour, de déjeuners-snacks tord-boyaux dans des cafétérias de bords de routes et d'hôtels ou de motels tristounets.
Des heures à voir le désert par les fenêtres d'un autocar, des heures sur des routes toutes droites tracées au cordeau dans la forêt, des lacs, des bouleaux, des lacs, des bouleaux, des lacs, pause pipi, des bouleaux, des lacs…
La moitié des excursions se déroulait dans les boutiques complices du guide ou du réceptif.
Il fallait les voir, le soir, nos touristes de la soixantaine, les pieds gonflés, les intestins noués par le mauvais sandwich du midi, le ventre ballonné par l'inactivité quand ce n'était pas la turista qui les frappait d'un coup, achevant de les épuiser avant le retour.
"On est quand même bien chez soi" est certainement la phrase la plus souvent prononcée par les "seniors" de cette époque.
Au fait, pourquoi voyageaient-ils, eux qui jusque là n'avaient souvent guère bougé ?
Pour découvrir le monde, bien sûr, mais surtout parce que cette époque était aussi celle des débuts de la vraie publicité, des modes comportementales, et du suivisme consumériste.
A l'automne de leur vie, ces gens qui n'avaient guère bougé jusqu'ici se retrouvaient soudain dans une période plus faste, ils avaient plus de moyens, et la mode du voyage était lancée : il fallait voyager.
Combien de ces "seniors", enfin combien de ces vieux, pour parler normalement, se sont laisser convaincre un peu à reculons…
Les vieux d'aujourd'hui ne sont pas les mêmes qu'hier
Heureusement, me direz-vous, tout cela a bien changé. Aujourd'hui, les seniors sont plus "jeunes", plus dynamiques, plus curieux du monde, et les offres qui leurs sont faites répondent à leurs goûts et leurs désirs.
C'est vrai. Le circuit accompagné continue à prospérer - ou à sévir, c'est selon les points de vue. Il s'est considérablement amélioré, diversifié, mais il ne constitue plus, loin de là, l'essentiel de l'offre touristique proposée aux seniors. Séjours, clubs, et bien sûr croisières leur offrent un vaste éventail de loisirs, de formules de voyages et de destinations.
Mais les vieux d'aujourd'hui ne sont pas les mêmes que ceux d'hier, qui avaient connu la guerre, l'occupation, les privations, et qui pour beaucoup n'avaient pu songer que bien tard à voyager.
Les nouveaux seniors, ceux qui sont nés après la guerre, ont connu, dans la force de l'âge, un développement inimaginable de la société et des modes de vie.
Très vite, beaucoup ont pu découvrir les pays, lointains ou proches, qui nous entourent, ils ont voyagé, comparé, et l'industrie du tourisme les a accompagnés dans cette découverte.
Ils ont une expérience que la génération précédente n'avait pas. Et du coup, le voyage leur apparaît désormais comme un produit comparable à d'autres, qu'on va jauger et évaluer en fonction du plaisir qu'il procure mais aussi des inconvénients.
Ne vous faites pas d'illusion, l'aubaine des nouveaux papy boomers ne sera pas facile à gérer. Plus exigeants, ces voyageurs expérimentés ne se laisseront pas facilement convaincre de voyager si, à la clé, ils doivent rentrer malades, épuisés, ou morts d'ennui.
Passé un certain âge, pour beaucoup, changer d'hôtel tous les jours, faire et défaire ses valises soir et matin, changer de régime alimentaire, tout cela représente une contrainte que certains supportent difficilement.
Le jeu peut souvent sembler ne pas valoir la chandelle, et le syndrome du "On est quand même bien chez soi" est toujours présent.
C'est vrai. Le circuit accompagné continue à prospérer - ou à sévir, c'est selon les points de vue. Il s'est considérablement amélioré, diversifié, mais il ne constitue plus, loin de là, l'essentiel de l'offre touristique proposée aux seniors. Séjours, clubs, et bien sûr croisières leur offrent un vaste éventail de loisirs, de formules de voyages et de destinations.
Mais les vieux d'aujourd'hui ne sont pas les mêmes que ceux d'hier, qui avaient connu la guerre, l'occupation, les privations, et qui pour beaucoup n'avaient pu songer que bien tard à voyager.
Les nouveaux seniors, ceux qui sont nés après la guerre, ont connu, dans la force de l'âge, un développement inimaginable de la société et des modes de vie.
Très vite, beaucoup ont pu découvrir les pays, lointains ou proches, qui nous entourent, ils ont voyagé, comparé, et l'industrie du tourisme les a accompagnés dans cette découverte.
Ils ont une expérience que la génération précédente n'avait pas. Et du coup, le voyage leur apparaît désormais comme un produit comparable à d'autres, qu'on va jauger et évaluer en fonction du plaisir qu'il procure mais aussi des inconvénients.
Ne vous faites pas d'illusion, l'aubaine des nouveaux papy boomers ne sera pas facile à gérer. Plus exigeants, ces voyageurs expérimentés ne se laisseront pas facilement convaincre de voyager si, à la clé, ils doivent rentrer malades, épuisés, ou morts d'ennui.
Passé un certain âge, pour beaucoup, changer d'hôtel tous les jours, faire et défaire ses valises soir et matin, changer de régime alimentaire, tout cela représente une contrainte que certains supportent difficilement.
Le jeu peut souvent sembler ne pas valoir la chandelle, et le syndrome du "On est quand même bien chez soi" est toujours présent.
La croisière a tout pour séduire les seniors
D'où le succès croissant, à vitesse exponentielle, de la croisière, évidemment.
Car voyager sur des navires modernes et confortables, avec des distractions permanentes, un confort parfait, en découvrant chaque jour une escale nouvelle, sans avoir à faire et défaire ses valises, eh bien oui, ça, c'est un atout exceptionnel.
Découvrir, même si c'est juste un peu, des pays, mais retrouver une cabine confortable, les piscines, les bars, les spectacles, les jeux, les animations, sans pression inutiles, comment trouver mieux ?
Bien sûr ce qui frappe le plus aujourd'hui, c'est le rajeunissement de la clientèle croisière, avec les familles au grand complet.
Mais hors périodes des vacances scolaires, la clientèle du 3ème voire quatrième âge est bien là, de plus en plus nombreuse elle aussi et, il faut bien le dire, de plus en plus satisfaite.
Sauf lorsqu'avant et après le paradis de la croisière, il faut traverser les portes de l'enfer du transport aérien, des retards, du stress du check-in et du charme discutable des queues à la sécurité, de l'amabilité des services d'immigration, des genoux coincés sous le menton dans des sièges qu'on n'oserait pas proposer dans un arrêt de bus, du service inexistant, des aéroports bondés et j'en passe beaucoup.
Pour certains, l'avion, jadis un plaisir et même parfois une joie, est devenu un véritable cauchemar qui donne envie… de rester chez soi.
Alors là encore, la croisière peut se réjouir, surtout celle dont les navires embarquent des ports français, de Marseille, de Toulon, du Havre, de Bordeaux ou de Saint-Nazaire…
Sans oublier les croisières fluviales, de mieux en mieux conçues et de plus en plus appréciées, depuis Paris ou Strasbourg. Juste un peu de train, ou de voiture, et hop, 8 jours de vraies vacances, de voyage, de plaisirs et de détente.
Avec un produit pareil, pas étonnant que la croisière ait le vent en poupe.
Entre les "seniors" d'aujourd'hui et les jeunes passagers qui seront les "seniors" de demain, la croisière a tout pour séduire une énorme part du marché. A condition qu'elle ne dégrade pas son service et ses prestations, et c'est là son principal challenge actuellement.
Elle semble sur la bonne voie : l'accent est désormais mis un peu moins sur le prix le plus bas, et un peu plus sur la qualité de service et de restauration : une correction qui s'imposait car si la qualité tient le coup, alors tous les clignotants sont au vert pour la croisière.
Heureusement, car sinon, ces bons clients finiraient eux aussi par se dire qu'après tout, on est quand même bien chez soi…
Car voyager sur des navires modernes et confortables, avec des distractions permanentes, un confort parfait, en découvrant chaque jour une escale nouvelle, sans avoir à faire et défaire ses valises, eh bien oui, ça, c'est un atout exceptionnel.
Découvrir, même si c'est juste un peu, des pays, mais retrouver une cabine confortable, les piscines, les bars, les spectacles, les jeux, les animations, sans pression inutiles, comment trouver mieux ?
Bien sûr ce qui frappe le plus aujourd'hui, c'est le rajeunissement de la clientèle croisière, avec les familles au grand complet.
Mais hors périodes des vacances scolaires, la clientèle du 3ème voire quatrième âge est bien là, de plus en plus nombreuse elle aussi et, il faut bien le dire, de plus en plus satisfaite.
Sauf lorsqu'avant et après le paradis de la croisière, il faut traverser les portes de l'enfer du transport aérien, des retards, du stress du check-in et du charme discutable des queues à la sécurité, de l'amabilité des services d'immigration, des genoux coincés sous le menton dans des sièges qu'on n'oserait pas proposer dans un arrêt de bus, du service inexistant, des aéroports bondés et j'en passe beaucoup.
Pour certains, l'avion, jadis un plaisir et même parfois une joie, est devenu un véritable cauchemar qui donne envie… de rester chez soi.
Alors là encore, la croisière peut se réjouir, surtout celle dont les navires embarquent des ports français, de Marseille, de Toulon, du Havre, de Bordeaux ou de Saint-Nazaire…
Sans oublier les croisières fluviales, de mieux en mieux conçues et de plus en plus appréciées, depuis Paris ou Strasbourg. Juste un peu de train, ou de voiture, et hop, 8 jours de vraies vacances, de voyage, de plaisirs et de détente.
Avec un produit pareil, pas étonnant que la croisière ait le vent en poupe.
Entre les "seniors" d'aujourd'hui et les jeunes passagers qui seront les "seniors" de demain, la croisière a tout pour séduire une énorme part du marché. A condition qu'elle ne dégrade pas son service et ses prestations, et c'est là son principal challenge actuellement.
Elle semble sur la bonne voie : l'accent est désormais mis un peu moins sur le prix le plus bas, et un peu plus sur la qualité de service et de restauration : une correction qui s'imposait car si la qualité tient le coup, alors tous les clignotants sont au vert pour la croisière.
Heureusement, car sinon, ces bons clients finiraient eux aussi par se dire qu'après tout, on est quand même bien chez soi…
François Weill - Photo DR
François Weill a effectué la plus grande partie de sa carrière dans le tour operating et la croisière. Une carrière qu'il a débutée, après des études de philosophie, en 1974 chez American Express puis aux Croisières Paquet, avant de faire de sa propre entreprise, Scanditours, le 1er voyagiste français spécialiste des destinations nordiques.
A la fin des années 90, il vend Scanditours à Kuoni et, après une parenthèse de quelques années comme consultant, journaliste, et enseignant à l'université de Marne-la-Vallée, il crée la filiale française de Hurtigruten dont il assure la présidence et la direction jusqu'en 2010 avec le succès que l'on sait.
En 2008, le Roi Harald V lui a décerné le titre d'Officier de l'Ordre Royal du Mérite de Norvège, pour les services rendus au développement de cette destination sur le marché français.
Président de l'AFCC durant plusieurs années, François Weill a repris ses activités de consultant.
Contact : fw@francoisweill.fr
A la fin des années 90, il vend Scanditours à Kuoni et, après une parenthèse de quelques années comme consultant, journaliste, et enseignant à l'université de Marne-la-Vallée, il crée la filiale française de Hurtigruten dont il assure la présidence et la direction jusqu'en 2010 avec le succès que l'on sait.
En 2008, le Roi Harald V lui a décerné le titre d'Officier de l'Ordre Royal du Mérite de Norvège, pour les services rendus au développement de cette destination sur le marché français.
Président de l'AFCC durant plusieurs années, François Weill a repris ses activités de consultant.
Contact : fw@francoisweill.fr