A lire le programme et les sujets des deux tables rondes - « La vision de la société sur le monde de l’aérien » et « Quelle feuille de route de décarbonation pour l’aérien ? » - on savait que le congrès 2023 de la FNAM serait très centré sur l’immense défi de la décarbonation.
Pascal de Izaguirre, et avant que ne commencent des débats passionnés, a tout de même pris quelques minutes, dans son discours d’ouverture pour évoquer un contexte riche d’évènements consacrés au transport aérien, notamment le salon du Bourget qui devrait, selon le Président de la FNAM, « marquer la sortie de la pire crise de l’histoire du transport aérien ».
Et de saluer ainsi la « résilience du secteur et sa capacité d’innovation et d’adaptation ».
Jamais à court d’une petite pique envers le train, Pascal de Izaguirre a rappelé également la contribution positive de son secteur au budget de l’Etat, « ce que ne peut pas revendiquer tout le monde. »
Revenant sur l’année 2022, avec le retour à une certaine forme de normalité avec l’augmentation du trafic, Pascal de Izaguirre a admis des tensions dans l’exploitation, mais a voulu souligner que la France s’en était plutôt mieux sortie que ses grands voisins européens.
Pascal de Izaguirre, et avant que ne commencent des débats passionnés, a tout de même pris quelques minutes, dans son discours d’ouverture pour évoquer un contexte riche d’évènements consacrés au transport aérien, notamment le salon du Bourget qui devrait, selon le Président de la FNAM, « marquer la sortie de la pire crise de l’histoire du transport aérien ».
Et de saluer ainsi la « résilience du secteur et sa capacité d’innovation et d’adaptation ».
Jamais à court d’une petite pique envers le train, Pascal de Izaguirre a rappelé également la contribution positive de son secteur au budget de l’Etat, « ce que ne peut pas revendiquer tout le monde. »
Revenant sur l’année 2022, avec le retour à une certaine forme de normalité avec l’augmentation du trafic, Pascal de Izaguirre a admis des tensions dans l’exploitation, mais a voulu souligner que la France s’en était plutôt mieux sortie que ses grands voisins européens.
Appel aux pouvoirs publics
Autre motif de satisfaction : une reprise du trafic qui ne s’est pas démentie depuis le début de 2023, à hauteur de 95% du niveau pré-Covid, « un dynamisme qui laisse augurer une belle saison été 2023 ».
Lire aussi : Transport aérien français : un retour cet été à 100% du trafic de 2019
Évoquant la qualité de service dans les grands aéroports, le Président de la FNAM a voulu mettre l’État devant ses responsabilités, notamment concernant les efforts supplémentaires à fournir pour diminuer les temps d’attente aux postes-frontières.
Les grèves des contrôleurs aériens ont aussi fortement perturbé l’activité de ces derniers mois et fait perdre au secteur près de 400 000 passagers. La FNAM souhaite donc l’adoption de lois pour permettre une meilleure anticipation pour les compagnies aériennes de ces mouvements. Pascal de Izaguirre a rappelé qu’une proposition de loi a été déposée en ce sens au Sénat.
Hausse du prix du kérosène, inflation, tensions politiques... le sujet de l’augmentation du prix des billets a aussi été évoqué et Pascal de Izaguirre a prévenu : « Cette hausse aura forcément à terme un impact déflationniste sur la demande de transport aérien dans un environnement hyper concurrentiel. Notre souci est donc la préservation de la compétitivité du pavillon français ».
Là encore, la FNAM se tourne vers les pouvoirs publics pour demander à ce que le cadre règlementaire et fiscal soit stabilisé de façon à consacrer les moyens nécessaires à la décarbonation.
Lire aussi : Taxer davantage l’aérien : Français, si vous saviez 🔑
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Évoquant la qualité de service dans les grands aéroports, le Président de la FNAM a voulu mettre l’État devant ses responsabilités, notamment concernant les efforts supplémentaires à fournir pour diminuer les temps d’attente aux postes-frontières.
Les grèves des contrôleurs aériens ont aussi fortement perturbé l’activité de ces derniers mois et fait perdre au secteur près de 400 000 passagers. La FNAM souhaite donc l’adoption de lois pour permettre une meilleure anticipation pour les compagnies aériennes de ces mouvements. Pascal de Izaguirre a rappelé qu’une proposition de loi a été déposée en ce sens au Sénat.
Hausse du prix du kérosène, inflation, tensions politiques... le sujet de l’augmentation du prix des billets a aussi été évoqué et Pascal de Izaguirre a prévenu : « Cette hausse aura forcément à terme un impact déflationniste sur la demande de transport aérien dans un environnement hyper concurrentiel. Notre souci est donc la préservation de la compétitivité du pavillon français ».
Là encore, la FNAM se tourne vers les pouvoirs publics pour demander à ce que le cadre règlementaire et fiscal soit stabilisé de façon à consacrer les moyens nécessaires à la décarbonation.
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Mieux communiquer
La décarbonation, cet Everest, « ce défi historique, générationnel, difficile », tel que l’a décrit le ministre des Transports Clément Beaune.
Filière française de carburant durable d’aviation, renouvellement de flotte, trajectoires de vol mieux adaptée... Pascal de Izaguirre a rappelé les points déjà évoqués lors de la conférence de presse du 20 avril dernier. Mais le Président de la FNAM a aussi pointé une communication inefficace qui a pour conséquence une méconnaissance totale du public des efforts accomplis par le secteur pour la décarbonation.
Lire aussi : Communiquer : l’autre défi majeur du transport aérien 🔑
Comment mieux communiquer, comment faire savoir, comment bien contextualiser et expliquer la feuille de route du transport aérien vers la décarbonation est un enjeu majeur.
Matthias von Randow, ancien ministre allemand des Transports et directeur exécutif de la fédération allemande de l’aviation, est venu expliquer qu’en Allemagne aussi, le grand public n’a pas forcément une idée exacte de l’impact du transport aérien sur l’environnement.
A la question : « Quelle est la part de l’aviation dans les émissions mondiales de CO2 ? », seuls 17% des Allemands sont proches de la réalité en répondant 3%. Et 60% sont sur des estimations entre 13 et 33%. En Allemagne aussi des efforts sont à faire.
Filière française de carburant durable d’aviation, renouvellement de flotte, trajectoires de vol mieux adaptée... Pascal de Izaguirre a rappelé les points déjà évoqués lors de la conférence de presse du 20 avril dernier. Mais le Président de la FNAM a aussi pointé une communication inefficace qui a pour conséquence une méconnaissance totale du public des efforts accomplis par le secteur pour la décarbonation.
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Comment mieux communiquer, comment faire savoir, comment bien contextualiser et expliquer la feuille de route du transport aérien vers la décarbonation est un enjeu majeur.
Matthias von Randow, ancien ministre allemand des Transports et directeur exécutif de la fédération allemande de l’aviation, est venu expliquer qu’en Allemagne aussi, le grand public n’a pas forcément une idée exacte de l’impact du transport aérien sur l’environnement.
A la question : « Quelle est la part de l’aviation dans les émissions mondiales de CO2 ? », seuls 17% des Allemands sont proches de la réalité en répondant 3%. Et 60% sont sur des estimations entre 13 et 33%. En Allemagne aussi des efforts sont à faire.
Jean-François Rial, conseiller en communication
Des tables rondes, et notamment sur la façon de communiquer, on retiendra l’intervention de Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du Monde, avec un discours plutôt cash sur ce qu’il pense de la communication actuelle.
S’adressant à Thomas Juin, le conseil est direct : « Ne communiquez pas sur Corsia*. C’est incompréhensible. Je n’y comprends rien. Arrêtez avec ça, vous allez vous faire défoncer ! Oubliez la compensation, ça ne marche pas, c’est contreproductif. Nous l’avons fait chez nous en communiquant sur la plantation de 3 millions d’arbres par an et je me suis fait casser la gueule ! »
Ce que recommande le PDG de Voyageurs du Monde, ce sont deux choses : « expliquer tout ce qui a été fait sur la diminution de rejet de CO2 avec les nouveaux moteurs. Vous avez fait un travail de dingue. Il faut communiquer très fort là-dessus ».
Communiquer aussi sur l’utilité sociale de l’avion. « Parlez de la clientèle ethnique, celle qui n’est pas aisée. Parlez aussi des pays dont les populations pauvres vivent grâce au tourisme comme la Tunisie, le Sri Lanka, le Sénégal. On ne dit pas assez que ces populations ne prennent pas l’avion, mais en bénéficient », a souligné Jean-François Rial.
Invitée à débattre, Diane Strauss, directrice France de Transport et Environnement qui promeut le transport durable en France et en Europe a plaidé, non sans un certain courage, pour une décroissance des vols d’affaires et une fiscalité plus active envers le transport aérien.
Là aussi, c’est Jean-François Rial le voyagiste, qui s’est fait le porte-parole du transport aérien en soulignant « les conséquences d’utilité sociale considérables des voyages d’affaires ». Il n’exclut cependant pas une décroissance induite par le prix à la hausse des billets d’avion durant le temps de la décarbonation.
*CORSIA (acronyme de l'anglais Carbon Offsetting and Reduction Scheme for International Aviation, en français « Régime de compensation et de réduction de carbone pour l’aviation internationale »)
S’adressant à Thomas Juin, le conseil est direct : « Ne communiquez pas sur Corsia*. C’est incompréhensible. Je n’y comprends rien. Arrêtez avec ça, vous allez vous faire défoncer ! Oubliez la compensation, ça ne marche pas, c’est contreproductif. Nous l’avons fait chez nous en communiquant sur la plantation de 3 millions d’arbres par an et je me suis fait casser la gueule ! »
Ce que recommande le PDG de Voyageurs du Monde, ce sont deux choses : « expliquer tout ce qui a été fait sur la diminution de rejet de CO2 avec les nouveaux moteurs. Vous avez fait un travail de dingue. Il faut communiquer très fort là-dessus ».
Communiquer aussi sur l’utilité sociale de l’avion. « Parlez de la clientèle ethnique, celle qui n’est pas aisée. Parlez aussi des pays dont les populations pauvres vivent grâce au tourisme comme la Tunisie, le Sri Lanka, le Sénégal. On ne dit pas assez que ces populations ne prennent pas l’avion, mais en bénéficient », a souligné Jean-François Rial.
Invitée à débattre, Diane Strauss, directrice France de Transport et Environnement qui promeut le transport durable en France et en Europe a plaidé, non sans un certain courage, pour une décroissance des vols d’affaires et une fiscalité plus active envers le transport aérien.
Là aussi, c’est Jean-François Rial le voyagiste, qui s’est fait le porte-parole du transport aérien en soulignant « les conséquences d’utilité sociale considérables des voyages d’affaires ». Il n’exclut cependant pas une décroissance induite par le prix à la hausse des billets d’avion durant le temps de la décarbonation.
*CORSIA (acronyme de l'anglais Carbon Offsetting and Reduction Scheme for International Aviation, en français « Régime de compensation et de réduction de carbone pour l’aviation internationale »)
Clément Beaune : soutien mais taxes à venir
Clément Beaune, le ministre des Transports, est venu conclure les débats sur ce défi de la décarbonation « dont on ne sait pas assez votre engagement », a-t-il souligné.
« Vous faites déjà des efforts très importants et je sais que si l’on veut que notre industrie aéronautique et que notre secteur aérien reste le meilleur du monde, nous devons le soutenir par des investissements publics. Je veux également saluer votre engagement collectif, celui de la FNAM et de tous les acteurs ».
Un peu de baume au cœur, mais en rappelant tout de même qu'« il y aura des discussions et des réflexions dans les prochains mois et de manière proportionnée sur la contribution du secteur aérien pour le financement de nouvelles infrastructures de transport ».
« Vous faites déjà des efforts très importants et je sais que si l’on veut que notre industrie aéronautique et que notre secteur aérien reste le meilleur du monde, nous devons le soutenir par des investissements publics. Je veux également saluer votre engagement collectif, celui de la FNAM et de tous les acteurs ».
Un peu de baume au cœur, mais en rappelant tout de même qu'« il y aura des discussions et des réflexions dans les prochains mois et de manière proportionnée sur la contribution du secteur aérien pour le financement de nouvelles infrastructures de transport ».
RDV ce jeudi pour le #CongrèsFNAM !
— Fédération Nationale #Aviation et ses Métiers ✈️ (@FNAMaviation) May 22, 2023
✈️ 9h30-9h45 | Pascal de Izaguirre, président #FNAM ✈️ 9h45-10h00 | Intervention de Matthias Von Randow, directeur exécutif @DtLuftfahrt
✈️ 10h00-11h00 | 1ère table ronde "Quelle vision de la société sur le monde de l'aérien ?" avec : pic.twitter.com/BxL4TJmm7Q
Publié par Christophe Hardin
Journaliste AirMaG - TourMaG.com
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