Il faut bien admettre que le monde du tourisme est un peu éparpillé façon puzzle - Depositphotos.com Auteur Gajus-Images
L’automne, c’est la saison des séminaires, des assises, des journées professionnelles dans le monde très fermé du tourisme, et je pense que la nouvelle ministre de l’Économie du tourisme a eu l’occasion de s’en rendre compte, tant les sollicitations ont été nombreuses.
En soi c’est plutôt une bonne chose que les acteurs du tourisme se retrouvent entre eux, même si de l’extérieur, cette profusion de congrès et colloques à de quoi interpeller, si on l’appréhende sous l’angle de ce que cela représente en termes de couts et de temps.
Mais là n’est pas le sujet, parce que ce qui interpelle le plus, ce n’est pas tant le nombre de ces évènements, mais plutôt celui de la diversité des organisateurs représentants, un jour une filière, le lendemain un territoire, un autre jour une corporation…
On parle beaucoup de l’écosystème du tourisme français, mais faut reconnaitre que celui-ci est pour le moins complexe. Nous avons créé autant de fédérations nationales ou régionales, qu’il y a de filières, de thématiques ou de métiers et au final, il faut bien admettre que le monde du tourisme est un peu éparpillé façon puzzle.
En soi c’est plutôt une bonne chose que les acteurs du tourisme se retrouvent entre eux, même si de l’extérieur, cette profusion de congrès et colloques à de quoi interpeller, si on l’appréhende sous l’angle de ce que cela représente en termes de couts et de temps.
Mais là n’est pas le sujet, parce que ce qui interpelle le plus, ce n’est pas tant le nombre de ces évènements, mais plutôt celui de la diversité des organisateurs représentants, un jour une filière, le lendemain un territoire, un autre jour une corporation…
On parle beaucoup de l’écosystème du tourisme français, mais faut reconnaitre que celui-ci est pour le moins complexe. Nous avons créé autant de fédérations nationales ou régionales, qu’il y a de filières, de thématiques ou de métiers et au final, il faut bien admettre que le monde du tourisme est un peu éparpillé façon puzzle.
comment fédérer des acteurs qui partagent les mêmes problématiques
Toutes ces structures ont évidemment une légitimité qu’elle tire de leur capacité à fédérer des acteurs qui partagent les mêmes problématiques et enjeux de développement, mais ce qui m’a toujours interpellé, c’est que ces acteurs ne se croisent que très rarement, et donc n’échangent pas beaucoup entre eux.
Cette année, j’ai eu l’occasion à raison de deux évènements distincts, de participer à des RDV de travail avec les acteurs des entreprises du voyage, et je dois reconnaitre que c’est la première fois que j’ai vraiment pu échanger avec eux de manière aussi approfondie.
Je ne citerai que cet échange que j’ai eu avec Fabrice de Nomade Aventure qui m’a rappelé que son entreprise, fait beaucoup d’efforts pour programmer la France et des voyages en train, et moi le ferrovipathe je ne le savais pas. Et de reconnaitre que je ne me suis jamais intéressé à la production des voyagistes français, que je ne n’avais aucune idée des efforts engagés dans leur stratégie de production pour tendre vers un tourisme plus responsable.
Mon échange avec Aurélie d’Evaneos, m’aura permis de comprendre que si je ne suis pas emballé par l’idée d’un index du surtourisme, je peux aussi au-delà de critiquer des critères qui me semblent farfelus, en proposer d’autres, et faire le lien entre ce voyagistes et des destinations concernés par des flux très saisonniers pour aborder le sujet de la gestion des flux de fréquentation autrement.
En fait, nous cohabitons !
Cette année, j’ai eu l’occasion à raison de deux évènements distincts, de participer à des RDV de travail avec les acteurs des entreprises du voyage, et je dois reconnaitre que c’est la première fois que j’ai vraiment pu échanger avec eux de manière aussi approfondie.
Je ne citerai que cet échange que j’ai eu avec Fabrice de Nomade Aventure qui m’a rappelé que son entreprise, fait beaucoup d’efforts pour programmer la France et des voyages en train, et moi le ferrovipathe je ne le savais pas. Et de reconnaitre que je ne me suis jamais intéressé à la production des voyagistes français, que je ne n’avais aucune idée des efforts engagés dans leur stratégie de production pour tendre vers un tourisme plus responsable.
Mon échange avec Aurélie d’Evaneos, m’aura permis de comprendre que si je ne suis pas emballé par l’idée d’un index du surtourisme, je peux aussi au-delà de critiquer des critères qui me semblent farfelus, en proposer d’autres, et faire le lien entre ce voyagistes et des destinations concernés par des flux très saisonniers pour aborder le sujet de la gestion des flux de fréquentation autrement.
En fait, nous cohabitons !
"Nous ne nous croisons jamais"
Notre organisation est ainsi faite, que nous ne croisons jamais, et avec un peu de recul, ça donne presque l’impression que tout est fait pour que nos chemins restent parallèles, pour éviter des temps d’échanges qui pourraient être évidemment super productifs, et enrichissants.
Donc on ne se parle pas, on s’évite du coup on ne se confronte pas, mais pas pour s’invectiver, mais pour aller de l’avant ensemble en validant des feuilles de routes qui ne soient pas des trucs corporatistes, qui opposerait plus qu’ils ne rassemblent.
Le sujet du tourisme durable est intéressant de ce point de vue, car s’il y a bien un sujet sur lequel il faudrait confronter les points de vue c’est bien celui-ci, tant le secteur du tourisme est attendu pour faire des propositions. Je lis ce matin que les pilotes d’avion font grève pour dénoncer la taxe de solidarité sur les billets d’avion. En début de semaine aux [Universités du tourisme durable]urlblnak:https://www.tourisme-durable.org/actualites/tribune-quelle-ambition-politique-pour-le-tourisme-durable/, ce sujet faisait pourtant l’unanimité des participants, qui c’est vrai ne sont pas vraiment concernés par le sujet… mais pas plus que les pilotes d’avions d’ailleurs !
Pourtant ça aurait été bien d’avoir des échanges sur ce sujet, et plus globalement sur celui des moyens que nous mettons en place pour tendre à engager le tourisme dans la transition écologique. Si chaque fédération, chaque corporation compte sur l’autre pour faire des efforts autant dire qu’on n’est pas prêt de faire baisser les émissions de gaz à effet de serre du tourisme, mais en même temps ça tombe bien, on vient de de sucrer 30% des subventions à l’ADEME qui mesurait tout ça.
En cassant le thermomètre, on ne va pas régler le problème et il sera difficile de se rapprocher ainsi de l’objectif de devenir la première destination durable du monde et de l’univers.
Donc on ne se parle pas, on s’évite du coup on ne se confronte pas, mais pas pour s’invectiver, mais pour aller de l’avant ensemble en validant des feuilles de routes qui ne soient pas des trucs corporatistes, qui opposerait plus qu’ils ne rassemblent.
Le sujet du tourisme durable est intéressant de ce point de vue, car s’il y a bien un sujet sur lequel il faudrait confronter les points de vue c’est bien celui-ci, tant le secteur du tourisme est attendu pour faire des propositions. Je lis ce matin que les pilotes d’avion font grève pour dénoncer la taxe de solidarité sur les billets d’avion. En début de semaine aux [Universités du tourisme durable]urlblnak:https://www.tourisme-durable.org/actualites/tribune-quelle-ambition-politique-pour-le-tourisme-durable/, ce sujet faisait pourtant l’unanimité des participants, qui c’est vrai ne sont pas vraiment concernés par le sujet… mais pas plus que les pilotes d’avions d’ailleurs !
Pourtant ça aurait été bien d’avoir des échanges sur ce sujet, et plus globalement sur celui des moyens que nous mettons en place pour tendre à engager le tourisme dans la transition écologique. Si chaque fédération, chaque corporation compte sur l’autre pour faire des efforts autant dire qu’on n’est pas prêt de faire baisser les émissions de gaz à effet de serre du tourisme, mais en même temps ça tombe bien, on vient de de sucrer 30% des subventions à l’ADEME qui mesurait tout ça.
En cassant le thermomètre, on ne va pas régler le problème et il sera difficile de se rapprocher ainsi de l’objectif de devenir la première destination durable du monde et de l’univers.
Une balkanisation du tourisme
Au-delà de cet exemple relatif au tourisme durable, cette balkanisation du tourisme, est, elle, très préjudiciable à l’économie touristique, parce que l’organisation qui prévaut elle est statique, alors qu’elle devrait être dynamique, en créant du mouvement. La dynamique c’est de la force ET du mouvement, et il est évident que si nous avions une organisation moins silotée, nous aurions un cadre de coopération bien plus performant, ne serait par exemple pour gérer des carrières dans les métiers du tourisme. Combien d’OPCO, combien de convention collective ?
Le vrai plus de la référence à « l’économie touristique » de notre ministre, c’est de recoller les morceaux du puzzle et de créer les conditions de collaboration entre filières et fédérations. Faire performer l’économie touristique, c’est faire en sorte que la stratégie nationale, représente plus que la somme de toutes ses parties, qu’elles soient territoriales ou thématiques.
Pour tendre vers cet objectif, il faudra bien un jour, se poser la question de savoir si l’organisation du tourisme en place ne mérite pas d’être améliorer, mais surtout de créer les conditions d’échanges entre corporations. On pourra toujours créer des confédérations, signer des conventions entre fédérations, mais la priorité, et c’est encore plus vrai dans le secteur du tourisme qui fait voyager les gens, c’est de se rencontrer en vrai, de sortir de notre culture corporatiste, pour aller à la rencontre des autres acteurs de la filière.
Le vrai plus de la référence à « l’économie touristique » de notre ministre, c’est de recoller les morceaux du puzzle et de créer les conditions de collaboration entre filières et fédérations. Faire performer l’économie touristique, c’est faire en sorte que la stratégie nationale, représente plus que la somme de toutes ses parties, qu’elles soient territoriales ou thématiques.
Pour tendre vers cet objectif, il faudra bien un jour, se poser la question de savoir si l’organisation du tourisme en place ne mérite pas d’être améliorer, mais surtout de créer les conditions d’échanges entre corporations. On pourra toujours créer des confédérations, signer des conventions entre fédérations, mais la priorité, et c’est encore plus vrai dans le secteur du tourisme qui fait voyager les gens, c’est de se rencontrer en vrai, de sortir de notre culture corporatiste, pour aller à la rencontre des autres acteurs de la filière.
AG de la Grande-Motte : bilan sur la gestion de l'eau et le tri des déchets
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Il faut oser inviter à l’Assemblée générale de son office de tourisme, les agences de voyages de son territoire et de leur donner la parole pour qu’elles partagent les infos sur les destinations les plus prisées des habitants du territoire. Parler de tourisme dans un territoire, c’est poser un regard sur les gens qui viennent chez nous, et sur ceux qui partent de chez nous pour aller ailleurs.
J’écris ce texte au moment même où le directeur de l’Office de tourisme de la Grande Motte, a présenté le 12 novembre 2024, le bilan de saison de la station en invitant comme seuls speakers : la Saur qui gère la distribution de l’eau, qui annoncera une baisse de la consommation de 17% en pleine saison, le gestionnaires ordures ménagères qui annoncera la hausse du tri et donc la baisse du tonnage des ordures ménagères, l’observatoire de la biodiversité qui partagera des infos sur la présence de petits pingouins (si si ) au large de la station et la responsable des transports en commun qui rappellera que les politiques de Pass auront permis de transporter plus de monde.
Faire un bilan sur ces bases, c’est à ma connaissance une première, et cette ouverture vers d’autres acteurs doit devenir la norme.
J’écris ce texte au moment même où le directeur de l’Office de tourisme de la Grande Motte, a présenté le 12 novembre 2024, le bilan de saison de la station en invitant comme seuls speakers : la Saur qui gère la distribution de l’eau, qui annoncera une baisse de la consommation de 17% en pleine saison, le gestionnaires ordures ménagères qui annoncera la hausse du tri et donc la baisse du tonnage des ordures ménagères, l’observatoire de la biodiversité qui partagera des infos sur la présence de petits pingouins (si si ) au large de la station et la responsable des transports en commun qui rappellera que les politiques de Pass auront permis de transporter plus de monde.
Faire un bilan sur ces bases, c’est à ma connaissance une première, et cette ouverture vers d’autres acteurs doit devenir la norme.
Jean Pinard - Mini Bio
Président de la société de conseils Futourism :
Forestier et géographe de formation, Jean Pinard a toujours travaillé dans le secteur des sports et du tourisme.
Moniteur de kayak, chauffeur de bus, guide, gestionnaire de sites touristiques, directeur de CDT et de CRT (Auvergne et Occitanie), Jean Pinard est redevenu consultant, son premier métier à la SCET, à la fin de ses études.
Forestier et géographe de formation, Jean Pinard a toujours travaillé dans le secteur des sports et du tourisme.
Moniteur de kayak, chauffeur de bus, guide, gestionnaire de sites touristiques, directeur de CDT et de CRT (Auvergne et Occitanie), Jean Pinard est redevenu consultant, son premier métier à la SCET, à la fin de ses études.