Depuis le départ de Coralie en congès maternité, je trime... Je ne sais pas si je vous avais expliqué qu’on a revu les plannings depuis septembre pour réussir à tourner à 3 - Dessin Raf
Depuis septembre, quand Coralie est partie en congés mat’ pour la deuxième fois, on n’est plus que 3, Amandine, Sonia et moi à traiter les demandes « tourisme » long-courrier à l’agence (celles qui rapportent…)
Jeff est dans son coin pour gérer ses voyages culturels, Max et Isa traitent les sociétés, la compta et les demandes de courts séjours, et la petite Melody fait de son mieux pour nous rendre la vie facile.
Elle répond au téléphone (qu’elle éconduise les fâcheux nous rend bien service…), rédige et met en page les cotations, vérifie les vouchers et assemble les pochettes de voyages. (3 jours par semaine seulement parce que le mardi et le mercredi, elle est à l‘école).
Et Big-Boss pendant ce temps-là ? Il nous couve du regard et est très gentil avec nous. Il va à la poste, à la banque, nous apporte des cafés, tout en continuant à suivre nos clients en compte et développer la clientèle.
Et il prépare activement l’ouverture de notre deuxième point de vente, en avril. (Il faut que je vous reparle de ce machin là…) Bref, depuis le départ de Coralie, je trime.
Jeff est dans son coin pour gérer ses voyages culturels, Max et Isa traitent les sociétés, la compta et les demandes de courts séjours, et la petite Melody fait de son mieux pour nous rendre la vie facile.
Elle répond au téléphone (qu’elle éconduise les fâcheux nous rend bien service…), rédige et met en page les cotations, vérifie les vouchers et assemble les pochettes de voyages. (3 jours par semaine seulement parce que le mardi et le mercredi, elle est à l‘école).
Et Big-Boss pendant ce temps-là ? Il nous couve du regard et est très gentil avec nous. Il va à la poste, à la banque, nous apporte des cafés, tout en continuant à suivre nos clients en compte et développer la clientèle.
Et il prépare activement l’ouverture de notre deuxième point de vente, en avril. (Il faut que je vous reparle de ce machin là…) Bref, depuis le départ de Coralie, je trime.
Au boulot 6 jours par semaine !
Je ne sais pas si je vous avais expliqué qu’on a revu les plannings depuis septembre pour réussir à tourner à 3.
Globalement, Sonia arrive dès potron-minet (vers 8h, quoi…) pour s’avancer avant que les clients ne débarquent et elle s’en va vers 18h (et elle ne travaille pas le samedi). Amandine arrive vers midi et ne part pas avant 21h (et ne vient pas le lundi).
Moi, je suis là tout le temps.
Je me fais violence le matin pour être à l’agence au plus tard à l’ouverture (à 10h de l’aube), je trime toute la journée, et je passe mes soirées derrière mon ordi pour envoyer les cotations promises.
Et tout ça 6 jours par semaine.
Pour survivre, je dois me doper à toutes les substances que je peux trouver (sushis presque tous les midis, jus de fruits frais et vitamines, 10 cafés par jour, spa et massage tous les dimanches).
Je te raconte ma life mais pour avoir l’impression de faire autre chose de ma vie que travailler, le matin, quand je ne dors pas jusqu’à 8h55 (mon réveil sonne alors pile à l’heure pour que je puisse écouter les chroniques de Sophia Aram, Stéphane Blakowski ou François Morel sur France Inter), je vais au Club Med Gym ou je fais de la luminothérapie.
Globalement, Sonia arrive dès potron-minet (vers 8h, quoi…) pour s’avancer avant que les clients ne débarquent et elle s’en va vers 18h (et elle ne travaille pas le samedi). Amandine arrive vers midi et ne part pas avant 21h (et ne vient pas le lundi).
Moi, je suis là tout le temps.
Je me fais violence le matin pour être à l’agence au plus tard à l’ouverture (à 10h de l’aube), je trime toute la journée, et je passe mes soirées derrière mon ordi pour envoyer les cotations promises.
Et tout ça 6 jours par semaine.
Pour survivre, je dois me doper à toutes les substances que je peux trouver (sushis presque tous les midis, jus de fruits frais et vitamines, 10 cafés par jour, spa et massage tous les dimanches).
Je te raconte ma life mais pour avoir l’impression de faire autre chose de ma vie que travailler, le matin, quand je ne dors pas jusqu’à 8h55 (mon réveil sonne alors pile à l’heure pour que je puisse écouter les chroniques de Sophia Aram, Stéphane Blakowski ou François Morel sur France Inter), je vais au Club Med Gym ou je fais de la luminothérapie.
Cet hiver, pas de vacances !
Le soir, juste avant de quitter l‘agence, j’appelle Nico ou mes coloc’ (selon l’endroit où je dors) et mes amours me préparent à dîner (voire : ils m’ont attendue…).
Bref, tous me traitent comme une princesse ! Chacun a bien compris que tout l’hiver, personne ne pouvait compter sur moi.
Je ne me plains même pas de bosser autant : entre décembre et mars, on fait la moitié du volume « tourisme » de l’année, alors il faut qu’on soit un maximum sur le pont.
Cet hiver, pas de vacances, peu de RTT, des journées à rallonge pour tout le monde… mais c’est bientôt fini. Le 4 février, Coralie rentre de congés mat’.
Amandine et Sonia vont prendre une petite semaine chacune en février, et puis ça sera mon tour :
Parce que mon patron est généreux : je trime comme une dingue 5 mois cet hiver, mais Big-Boss m’a promis après la saison, 5 semaines de vacances gratuites (une sorte de récup) tous frais payés en Asie et une prime de plusieurs milliers d’euros (j’ai déjà eu une prime exceptionnelle de 2000 € en décembre en genre d’acompte).
Bref, tous me traitent comme une princesse ! Chacun a bien compris que tout l’hiver, personne ne pouvait compter sur moi.
Je ne me plains même pas de bosser autant : entre décembre et mars, on fait la moitié du volume « tourisme » de l’année, alors il faut qu’on soit un maximum sur le pont.
Cet hiver, pas de vacances, peu de RTT, des journées à rallonge pour tout le monde… mais c’est bientôt fini. Le 4 février, Coralie rentre de congés mat’.
Amandine et Sonia vont prendre une petite semaine chacune en février, et puis ça sera mon tour :
Parce que mon patron est généreux : je trime comme une dingue 5 mois cet hiver, mais Big-Boss m’a promis après la saison, 5 semaines de vacances gratuites (une sorte de récup) tous frais payés en Asie et une prime de plusieurs milliers d’euros (j’ai déjà eu une prime exceptionnelle de 2000 € en décembre en genre d’acompte).
J’adhère au principe de flexibilité
C’est du donnant-donnant (Big-Boss dit « win-win ») : ma collègue est en congés maternité en très haute saison : je donne tout ce que j’ai.
Elle revient quand il y a moins de boulot : je prends du temps pour me remettre d’aplomb. Vous me direz que faire bosser une agent de voyages (fût-elle cadre et chef d’agence) 65 à 75 heures par semaine pendant 5 mois, ça n’est pas légal, et vous avez raison.
Mais j’adhère au principe de flexibilité.
C’est pour ça que je n’ai pas supporté de ne pas pouvoir écouter les programmes normaux de France Inter la semaine dernière « en raison d’un appel à la grève d’une certaine catégorie de personnel suite à la modification des tableaux de services entrainant le redéploiement de 4 salariés sur d’autres postes en interne ».
Voilà.
La semaine dernière, je n’ai pas eu ni Pat. Cohen, ni Pascale Clark, ni les chroniqueurs rigolos le matin dans les oreilles et j’étais de mauvaise humeur. En plus, le programmateur musical de France Inter les jours de grève est une espèce de fou drogué maléfique et sadique.
On n’a eu que de la musique de grands malades.
Honte à toi, Didier Varrod si c’est toi qui a fomenté le mouvement de grève pour nous moisir les oreilles de tes goûts musicaux honteux. (OK, je n’étais pas obligée d’écouter mais je suis fidèle à France Inter quoi qu’il arrive)
Elle revient quand il y a moins de boulot : je prends du temps pour me remettre d’aplomb. Vous me direz que faire bosser une agent de voyages (fût-elle cadre et chef d’agence) 65 à 75 heures par semaine pendant 5 mois, ça n’est pas légal, et vous avez raison.
Mais j’adhère au principe de flexibilité.
C’est pour ça que je n’ai pas supporté de ne pas pouvoir écouter les programmes normaux de France Inter la semaine dernière « en raison d’un appel à la grève d’une certaine catégorie de personnel suite à la modification des tableaux de services entrainant le redéploiement de 4 salariés sur d’autres postes en interne ».
Voilà.
La semaine dernière, je n’ai pas eu ni Pat. Cohen, ni Pascale Clark, ni les chroniqueurs rigolos le matin dans les oreilles et j’étais de mauvaise humeur. En plus, le programmateur musical de France Inter les jours de grève est une espèce de fou drogué maléfique et sadique.
On n’a eu que de la musique de grands malades.
Honte à toi, Didier Varrod si c’est toi qui a fomenté le mouvement de grève pour nous moisir les oreilles de tes goûts musicaux honteux. (OK, je n’étais pas obligée d’écouter mais je suis fidèle à France Inter quoi qu’il arrive)
Les sites web, ils ne sont jamais malades ni en formation
Que les gens se mettent en grève pour des détails de modif’ de plannings et bloquent l’accès aux programmes de la radio, ça me rend hargneuse. Mais je reconnais cependant qu’on demande trop aux salariés.
Je dois avouer un truc : je suis inquiète pour l’avenir du secteur.
Si mon agence est ouverte de 10h à 20h (et qu’on répond au téléphone pour les sociétés dès 9h) plus le samedi après-midi, c’est parce que c’est à ce moment-là qu’on a des clients : ils nous demandent presque d’être disponibles 365 jours par an et 24h/24.
Sans cesse, nous avons cette épée de Damoclès sur la tête : les sites web, ils ne sont jamais malades, en formation, en congés maternité, en vacances ou en pause-déjeuner. Même, ils ne dorment pas…
Les agences de voyages ont perdu les voyages « faciles à composer et réserver » que les clients comparent et achètent tout-seuls sur le web discrètement depuis leur bureau en open-space ou à minuit, au lit, sur leur i-pad. Il nous reste le sur-mesure tortueux et les vacances des clients qui préfèrent appeler leur agent de voyages préféré parce qu’ils n’ont pas le temps de tout comparer.
J’entends chaque jour mes clients dire « proposez-moi quelque chose de vraiment bien ; je vous fais confiance, mon petit ».
Le jour où les moteurs seront aussi intelligents que nous et qu’ils donneront une information fiable, il nous restera quoi ?
Pas grand-chose. Mais on sera moins fatigués par l’enchaînement des journées à rallonge. Et on pourra à nouveau écouter les programmes de France Inter puisque la grève a cessé samedi soir. C’est déjà ça.
Je dois avouer un truc : je suis inquiète pour l’avenir du secteur.
Si mon agence est ouverte de 10h à 20h (et qu’on répond au téléphone pour les sociétés dès 9h) plus le samedi après-midi, c’est parce que c’est à ce moment-là qu’on a des clients : ils nous demandent presque d’être disponibles 365 jours par an et 24h/24.
Sans cesse, nous avons cette épée de Damoclès sur la tête : les sites web, ils ne sont jamais malades, en formation, en congés maternité, en vacances ou en pause-déjeuner. Même, ils ne dorment pas…
Les agences de voyages ont perdu les voyages « faciles à composer et réserver » que les clients comparent et achètent tout-seuls sur le web discrètement depuis leur bureau en open-space ou à minuit, au lit, sur leur i-pad. Il nous reste le sur-mesure tortueux et les vacances des clients qui préfèrent appeler leur agent de voyages préféré parce qu’ils n’ont pas le temps de tout comparer.
J’entends chaque jour mes clients dire « proposez-moi quelque chose de vraiment bien ; je vous fais confiance, mon petit ».
Le jour où les moteurs seront aussi intelligents que nous et qu’ils donneront une information fiable, il nous restera quoi ?
Pas grand-chose. Mais on sera moins fatigués par l’enchaînement des journées à rallonge. Et on pourra à nouveau écouter les programmes de France Inter puisque la grève a cessé samedi soir. C’est déjà ça.