Une boutique avec un bel emplacement, un aménagement moderne et design, une clientèle fidèle, du personnel dévoué à des marques et des produits, formé, enthousiaste et compétent, tout ça ne vaudrait que 1000 à 10000 € !? - Dessin RAF
Depuis le mois de septembre, je me suis abstenue de m’exprimer sur « l’affaire Thomas Cook ».
Non pas que je n’avais rien à dire, mais les têtes de réseaux comme les TO ont préempté le débat et les commentateurs de tout poil ne nous ont pas épargné le sel de leur pensée.
On se connaît bien désormais depuis tant d’années que j’écris dans TourMaG et vous savez que je ne suis pas systématiquement toute en nuances et en retenue… vous remarquerez que pour une fois, j’ai même réussi à la fermer.
Sans doute n’arriverai-je jamais à fournir une analyse vraiment neutre dans « l’affaire Thomas Cook » : Big-Boss Voyage a autrefois arboré l’enseigne Jet tours. A l’époque, le groupe était dirigé par Denis Wathier (regard d’acier dur, lèvres épaisses et moues boudeuses).
Le décrochage de l’enseigne Jet tours (par Big-Boss himself… il tenait au symbole) a soldé quelques belles années d’engueulades entre Thomas Cook et Big-Boss. Leur rupture a été pire qu’un divorce houleux.
Depuis cette ère lointaine, nous n’avions plus de relation avec Thomas Cook et je dois reconnaître avec humilité que je ne sais rien de ce qu’est devenu le groupe sous l’ère Nicolas Delord.
Je ne ferai donc aucun commentaire sur la faillite de Thomas Cook. Je ne condamnerai ni les Anglais, ni les actionnaires, ni le management français, je ne ferai aucune analyse hasardeuse sur l’intégration verticale, sur l’affrètement et « les vacances de Monsieur tout le monde ».
Car je ne cracherai pas dans la soupe après avoir vendu tant d’années des circuits Jet tours et des clubs Eldorador.
Je n’aurai pas l’indécence de dire (j’ai lu ça l’autre jour dans une gazette, comme dit l’Oncle Dom) « Et si la faillite de Thomas Cook était une bonne nouvelle pour toute la profession ? »
Non pas que je n’avais rien à dire, mais les têtes de réseaux comme les TO ont préempté le débat et les commentateurs de tout poil ne nous ont pas épargné le sel de leur pensée.
On se connaît bien désormais depuis tant d’années que j’écris dans TourMaG et vous savez que je ne suis pas systématiquement toute en nuances et en retenue… vous remarquerez que pour une fois, j’ai même réussi à la fermer.
Sans doute n’arriverai-je jamais à fournir une analyse vraiment neutre dans « l’affaire Thomas Cook » : Big-Boss Voyage a autrefois arboré l’enseigne Jet tours. A l’époque, le groupe était dirigé par Denis Wathier (regard d’acier dur, lèvres épaisses et moues boudeuses).
Le décrochage de l’enseigne Jet tours (par Big-Boss himself… il tenait au symbole) a soldé quelques belles années d’engueulades entre Thomas Cook et Big-Boss. Leur rupture a été pire qu’un divorce houleux.
Depuis cette ère lointaine, nous n’avions plus de relation avec Thomas Cook et je dois reconnaître avec humilité que je ne sais rien de ce qu’est devenu le groupe sous l’ère Nicolas Delord.
Je ne ferai donc aucun commentaire sur la faillite de Thomas Cook. Je ne condamnerai ni les Anglais, ni les actionnaires, ni le management français, je ne ferai aucune analyse hasardeuse sur l’intégration verticale, sur l’affrètement et « les vacances de Monsieur tout le monde ».
Car je ne cracherai pas dans la soupe après avoir vendu tant d’années des circuits Jet tours et des clubs Eldorador.
Je n’aurai pas l’indécence de dire (j’ai lu ça l’autre jour dans une gazette, comme dit l’Oncle Dom) « Et si la faillite de Thomas Cook était une bonne nouvelle pour toute la profession ? »
Faire le deuil de mon passé d’enseigne Jet tours
La faillite d’une agence ou d’un TO n’est jamais une bonne nouvelle pour personne.
Qu’on pende haut et court (après qu’on leur aura craché dessus) tous ceux qui auront dit ça.
Pendant 3 mois, le personnel (qu’il soit dans des boutiques Thomas Cook ou Aquatour, au TO Jet tours ou dans les services centraux) a été malmené par des affirmations et des suppositions, des commentaires et des messages de haine…
Le personnel ne savait pas « à quelle sauce il allait être mangé » et tous ces hommes et ces femmes ont été les premières victimes de cette faillite.
Au-delà ont été impactés tous les partenaires de Thomas Cook, qu’ils soient clients ou fournisseurs.
Je pense aux dirigeants et aux salariés des hôtels et des TO qui revendaient à Thomas Cook et dont les résultats ne seront pas aussi bons qu’espérés (parce que Thomas Cook a laissé des ardoises).
Je pense aussi aux agences qui avaient vendu la production Thomas Cook les yeux fermés et qui ont dû trouver des solutions pour faire repartir leurs clients (à leurs frais…).
Si j’ai réussi à la fermer depuis 10 semaines, c’est parce que toute forte que je suis dans mon agence « strictement indépendante », j’avais aussi besoin de faire le deuil de mon passé d’enseigne Jet tours et surtout de respecter le deuil des autres, celui de mon ancienne famille perdue de vue.
Mais je dois avouer que ce qui m’a le plus choquée dans l’affaire, c’est le vil prix auquel les points de vente ont été bradés.
Selon les « offres » des repreneurs et avec la complicité du tribunal de commerce, on sait désormais qu’une agence de voyages « vaut » entre 1 000 et 10 000 €.
Qu’on pende haut et court (après qu’on leur aura craché dessus) tous ceux qui auront dit ça.
Pendant 3 mois, le personnel (qu’il soit dans des boutiques Thomas Cook ou Aquatour, au TO Jet tours ou dans les services centraux) a été malmené par des affirmations et des suppositions, des commentaires et des messages de haine…
Le personnel ne savait pas « à quelle sauce il allait être mangé » et tous ces hommes et ces femmes ont été les premières victimes de cette faillite.
Au-delà ont été impactés tous les partenaires de Thomas Cook, qu’ils soient clients ou fournisseurs.
Je pense aux dirigeants et aux salariés des hôtels et des TO qui revendaient à Thomas Cook et dont les résultats ne seront pas aussi bons qu’espérés (parce que Thomas Cook a laissé des ardoises).
Je pense aussi aux agences qui avaient vendu la production Thomas Cook les yeux fermés et qui ont dû trouver des solutions pour faire repartir leurs clients (à leurs frais…).
Si j’ai réussi à la fermer depuis 10 semaines, c’est parce que toute forte que je suis dans mon agence « strictement indépendante », j’avais aussi besoin de faire le deuil de mon passé d’enseigne Jet tours et surtout de respecter le deuil des autres, celui de mon ancienne famille perdue de vue.
Mais je dois avouer que ce qui m’a le plus choquée dans l’affaire, c’est le vil prix auquel les points de vente ont été bradés.
Selon les « offres » des repreneurs et avec la complicité du tribunal de commerce, on sait désormais qu’une agence de voyages « vaut » entre 1 000 et 10 000 €.
Ils ont investi pour « sauver » des salariés ?
Et ben franchement, c’est pas ça qui va donner à Big-Boss le pécule qu’il attend pour partir tailler ses fleurs dans sa « petite » maison de l’île de Ré…
Une boutique avec un bel emplacement, un aménagement moderne et design, une clientèle fidèle, du personnel dévoué à des marques et des produits, formé, enthousiaste et compétent, tout ça ne vaudrait que 1 000 à 10 000 € !?
J’ai beau assumer ma personnalité bobo-frivole-écolo et revendiquer mon peu d’affection pour le capitalisme, me dire qu’une agence de voyages vaut en gros son mobilier et ses fournitures de bureau me laisse sans voix.
Ceux qui ont repris le personnel compétent de Thomas Cook pour si peu ne manqueront pas d’expliquer qu’il faudra des fortunes pour relancer l’activité, sauront se tisser des couronnes de laurier pour expliquer qu’ils ont investi pour « sauver » des salariés.
Bullshit !
Je ne sais pas s’il vaut mieux travailler chez Havas, chez Salaün ou chez Promovacances… mais je veux dire aux ex-salariés de Thomas Cook repris par une nouvelle marque qu’ils ne doivent pas être dupes : vos nouveaux employeurs vous ont acheté des queues de cerise et ne manqueront pas de vous presser comme des citrons.
Vous valez beaucoup mieux et beaucoup plus que ce qu’ils ont payé pour vous.
La preuve : le GIE ASHA (Selectour et Havas) serait prêt à racheter pour 450 000 € la marque Jet tours pour en faire le nom d’un nouveau réseau de distribution et compléter le maillage de Selectour !?
Ne soyons pas dupes : si Laurent Abitbol rachète la marque Jet tours, c’est pour lancer un TO « maison ».
S’il voulait lancer une deuxième marque de distribution, il pourrait utiliser le nom « AFAT Voyages », non ?
Ça lui coûterait moins cher…
Une boutique avec un bel emplacement, un aménagement moderne et design, une clientèle fidèle, du personnel dévoué à des marques et des produits, formé, enthousiaste et compétent, tout ça ne vaudrait que 1 000 à 10 000 € !?
J’ai beau assumer ma personnalité bobo-frivole-écolo et revendiquer mon peu d’affection pour le capitalisme, me dire qu’une agence de voyages vaut en gros son mobilier et ses fournitures de bureau me laisse sans voix.
Ceux qui ont repris le personnel compétent de Thomas Cook pour si peu ne manqueront pas d’expliquer qu’il faudra des fortunes pour relancer l’activité, sauront se tisser des couronnes de laurier pour expliquer qu’ils ont investi pour « sauver » des salariés.
Bullshit !
Je ne sais pas s’il vaut mieux travailler chez Havas, chez Salaün ou chez Promovacances… mais je veux dire aux ex-salariés de Thomas Cook repris par une nouvelle marque qu’ils ne doivent pas être dupes : vos nouveaux employeurs vous ont acheté des queues de cerise et ne manqueront pas de vous presser comme des citrons.
Vous valez beaucoup mieux et beaucoup plus que ce qu’ils ont payé pour vous.
La preuve : le GIE ASHA (Selectour et Havas) serait prêt à racheter pour 450 000 € la marque Jet tours pour en faire le nom d’un nouveau réseau de distribution et compléter le maillage de Selectour !?
Ne soyons pas dupes : si Laurent Abitbol rachète la marque Jet tours, c’est pour lancer un TO « maison ».
S’il voulait lancer une deuxième marque de distribution, il pourrait utiliser le nom « AFAT Voyages », non ?
Ça lui coûterait moins cher…