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Les Balcons du Dauphiné, une terre singulière à l’identité marquée

Un terroir près de Lyon


Ce « pays » de l’Isère, encadré par le Rhône, séduit les citadins en quête de campagne. Rural et vivant, patrimonial et tendance, il réussit le mariage entre « anciens » et « modernes », grâce à des initiatives durables et vertueuses.


Rédigé par Jean-François RUST le Samedi 19 Octobre 2019

Le village de Vertrieu, à l’extrême pointe de l’Isle Crémieu, ramassé au bord du fleuve, toise le Bugey avec ses deux châteaux, le « Vieux » et le « Neuf » - DR : J.-F.R.
Le village de Vertrieu, à l’extrême pointe de l’Isle Crémieu, ramassé au bord du fleuve, toise le Bugey avec ses deux châteaux, le « Vieux » et le « Neuf » - DR : J.-F.R.
Nous sommes dans un de ces nombreux coins ruraux qui jalonnent l’Hexagone, une terre singulière à l’identité marquée.

Sa distinction est d’abord le fruit d’une géographie peu commune : le territoire est un plateau en triangle dirigé vers un coude du Rhône.

Par sa forme et son « isolement », on l’a longtemps appelée L’Isle Crémieu. Avant de prendre plus récemment l’appellation de « Balcons du Dauphiné ».

C’est vrai, c’est un balcon, une part de fromage calcaire en surplomb au-dessus du fleuve. Elle regarde avec autorité la plaine de l’Ain d’un côté, le massif du Bugey de l’autre.

Sur ces terres qui ont vu grandir Frédéric Dard, enfant du village de Saint-Chef, quelque chose est en train de se passer. Une sorte de nouvel élan agricole impulsé par d’ex-citadins venus éprouver les bienfaits de la campagne.

Via Rhôna, itinéraire cycliste

Mais parlons d’abord nature et histoire. Qui dit calcaire dit failles, trous, affaissements…

A La Balme, une falaise entaillée par une grotte se visite depuis 1807.

Sur le plateau, le site archéologique de Larina, à Hières-sur-Amby, abrite les vestiges d’un domaine occupé de la préhistoire au haut Moyen-Age. Une sorte de camp retranché vis-à-vis des menaces surgies de la plaine.

Ailleurs sur le plateau, bois et étangs constituent de jolis espaces de balades.

Depuis peu, la Via Rhôna, itinéraire cycliste tracé du Lac Léman à la Méditerranée a livré ses derniers tronçons. Ce sont autant de pistes propices aux échappées vivifiantes.

Si l’on parle de patrimoine, les Balcons du Dauphiné appartiennent à cette catégorie de « petits pays » dépourvus de grands sites mais dont des détails cumulés forgent une identité.

Exemple avec la commune de Vertrieu. A l’extrême pointe de l’Isle Crémieu, là où le Rhône vire sèchement à gauche pour filer vers Lyon, ce village ramassé au bord du fleuve toise le Bugey avec ses deux châteaux, le « Vieux » (13e s.) et le « Neuf » (17e s.).

Son rôle de passage à gué sur le Rhône et de village frontière entre la France et la Savoie lui a longtemps valu une double prospérité.

« Cité des peintres » de Morestel

En sillonnant ces balcons, on croisera quantité de communes dont l’architecture est un savant mélange de Dauphiné, de Bugey et d’Alpes.

De longs avant-toits signent ici la rudesse hivernale. Des maisons en pisé rappellent là celles de l’avant-pays savoyard, ou du lac de Paladru.

A Saint-Hilaire-de-Brens, Optevoz, Bouvesse-Quirieu… ce pays rural confirme sa vocation d’entre deux et de terre de contact.

Deux villes en constituent l’âme et concentrent l’essentiel du patrimoine : la cité médiévale de Crémieu et la « Cité des peintres » de Morestel.

De la seconde, il se dégage une impression rustique, un côté brut qui signe son caractère rural. De belles grosses maisons carrées, une tour médiévale et des jardins maraîchers font passer au second plan le caractère artistique dont la cité se prévaut.

Morestel inspira notamment François-Auguste Ravier, chef de file de l’école lyonnaise du paysage au 19e s., dont la propriété bourgeoise domine le décor.

Crémieu et sa halle couverte du 15e s.

Crémieu constitue le point de passage obligé des touristes.

Fortifiée de remparts, la cité a gardé, comme Morestel, maisons fortes, hôtels d’échevins et château médiéval. Mais elle possède en prime une exceptionnelle halle couverte du 15e s., un couvent des Augustins du 14e s. et ce supplément d’âme que lui confère la présence d’échoppes (galeries d’art, artisanat, épicerie fine, librairie…) fréquentées surtout par des néo-ruraux.

Car c’est bien là le nouvel intérêt du territoire : avoir attiré une population d’urbains (surtout Lyonnais) en quête de qualité de vie. Certains se sont mis en tête, après une reconversion professionnelle, de créer des activités vertueuses.

C’est ainsi que l’on trouve sur le « pays » de l’Isle Crémieu un ancien professionnel du tourisme devenu brasseur, un ex-cadre logisticien boulanger-restaurateur, une secrétaire dans le bâtiment productrice de fromages, un couple d’anciens baroudeurs propriétaires d’une maison d’hôtes écologique…

Et quantité de producteurs de terroir, néo ou anciens, basculés dans le bio par conviction, qui écoulent leurs produits dans un réseau de boutiques et de restaurants amis de proximité. L’Isle Crémieu se réinvente.

Repères

Plus d'infos sur le site de l'Office du tourisme des Balcons du Dauphiné : www.tousauxbalcons.com

Présents sur le territoire :

- 4 bureaux d’informations touristiques : Morestel, Crémieu, Saint-Chef et les Avenières-Veyrins-Thuellin

- 1600 prestataires touristiques, 149 hébergeurs, 109 restaurateurs, 60 producteurs, 240 prestataires d’activités

Comment venir ?

Situé au nord du département de l'Isère et de par sa proximité avec de grandes agglomérations telles que Lyon, Grenoble ou encore Chambéry, le territoire est desservi par trois gares SNCF, 3 autoroutes, onze lignes de car (réseau Transisère), un aéroport international et douze parkings de covoiturage.

En voiture

- Depuis Lyon : autoroute A43 - Sortie n° 7 (L'Isle d'Abeau) ou sortie n°8 (Bourgoin-Jallieu)
- Depuis Grenoble : autoroute A48 et A43 - Sortie n°8 (Bourgoin-Jallieu) ou sortie n°9 (La Tour-du-Pin)
- Depuis Chambéry : autoroute A43 - Sortie n° 10 (Les Abrets)
- Depuis Bourg-en-Bresse : autoroute A40 et A42 puis D1075 - sortie n°8 (Ambérieu-en-Bugey)

En train

- Gare SNCF de Bourgoin-Jallieu
- Gare SNCF de La-Tour-du-Pin
- Gare SNCF de Lyon Saint-Exupéry (TGV)
- Gare SNCF d'Ambérieu-en-Bugey

En avion

L'aéroport Lyon-Saint-Exupéry se situe à moins de 30 minutes des Balcons du Dauphiné.

Comment venir de l'aéroport ? Prendre le tram Lyon Express jusqu'à Meyzieu. Puis la ligne Express 4 de Meyzieu à Crémieu. Poursuivre avec la ligne Transisère correspondante à votre destination.


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