Les travel planner pourraient provoquer une dérégulation des agences de voyages - Depositphotos @Designer_things
La polémique est sans fin et rien ne dit qu'elle sera close un jour.
Les travel planners sont sur toutes les lèvres, des patrons de tour-opérateur, à ceux des réseaux de distribution ou encore sur les groupes Facebook des agents de voyages et même sur celles de Léa.
Pour l'agent pas si blonde, ces nouveaux concurrents ne seraient autres que des marchands de listes adaptés au secteur du voyage.
"Il y a quelques années, des « agences immobilières nouvelle génération » faisaient à peu près la même chose : elles « vendaient » des listes de numéros de téléphone qui correspondaient à des studios à louer.
Quelques gogos (je parle vraiment comme une vieille) achetaient ces listes, téléphonaient aux propriétaires-bailleurs pour planifier des visites et signaient (quand ils trouvaient leur bonheur dans la liste)," nous expliquait elle.
Tout comme pour les coachs, les agents immobiliers du futur ne gagnaient pas vraiment leur vie, mais leur prolifération a poussé le législateur à réglementer cette activité.
Mais pour l'heure, le gouvernement n'a pas bougé. Malgré tout les Entreprises du Voyage et sa nouvelle commission n'entendent pas baisser les bras.
Les travel planners sont sur toutes les lèvres, des patrons de tour-opérateur, à ceux des réseaux de distribution ou encore sur les groupes Facebook des agents de voyages et même sur celles de Léa.
Pour l'agent pas si blonde, ces nouveaux concurrents ne seraient autres que des marchands de listes adaptés au secteur du voyage.
"Il y a quelques années, des « agences immobilières nouvelle génération » faisaient à peu près la même chose : elles « vendaient » des listes de numéros de téléphone qui correspondaient à des studios à louer.
Quelques gogos (je parle vraiment comme une vieille) achetaient ces listes, téléphonaient aux propriétaires-bailleurs pour planifier des visites et signaient (quand ils trouvaient leur bonheur dans la liste)," nous expliquait elle.
Tout comme pour les coachs, les agents immobiliers du futur ne gagnaient pas vraiment leur vie, mais leur prolifération a poussé le législateur à réglementer cette activité.
Mais pour l'heure, le gouvernement n'a pas bougé. Malgré tout les Entreprises du Voyage et sa nouvelle commission n'entendent pas baisser les bras.
Travel planner : "Nous en avons besoin de ces gens-lĂ , nous manquons de personnel"
Il n'est pas question de s'inspirer de ce nouveau business model, pour faire pivoter les agences de voyages traditionnelles vers une commission au carnet de voyages ou à une liste de liens pour réserver ses vacances.
Par contre, il est indéniable que ces nouveaux acteurs ont trouvé un certain public, à tel point que quelques entreprises ont des salariés et des locaux.
Dans ces conditions, le principal levier pour remettre dans le droit chemin les agents illégaux serait de les convertir en... apporteurs d'affaires.
"Ces gens-là , ce sont des agents de voyage pour la plupart d'entre eux ou des gens qui rêvent de l'être et qui ne le peuvent pas pour plein de raisons : économique, physique ou géographique.
Nous en avons besoin de ces gens-là , nous manquons de personnel. Nous avons tous du mal à trouver du staff," analyse Frédéric Savoyen.
La profession pourrait elle faire de ses concurrents illégaux, ou border line, de nouveaux bras d'une industrie dont la crise a clairsemé les rangs ?
Les travels planner, les travel designers ou autres coachs seront-ils, demain, des agents de voyages ?
"Ces personnes freelance et indépendantes, payées seulement sur les dossiers qu'ils apportent, je ne vois pas qui s'en plaindra. Et je pense qu'il y a de très bons professionnels dans le lot," poursuit le dirigeant d'Eluxtravel.
D'ailleurs, Flavie Marie-Naye, la dirigeante et coach voyages de Voyagez Facile a tendu une main dans ce sens.
Elle est l'une de celles qui est à l'initiative de la charte éthique du travel planner. N'étant pas en mesure de répondre à près de 25% de ses demandes, elle cherche depuis quelques semaines, en vain, une agence de voyages pour rediriger ses clients.
Par contre, il est indéniable que ces nouveaux acteurs ont trouvé un certain public, à tel point que quelques entreprises ont des salariés et des locaux.
Dans ces conditions, le principal levier pour remettre dans le droit chemin les agents illégaux serait de les convertir en... apporteurs d'affaires.
"Ces gens-là , ce sont des agents de voyage pour la plupart d'entre eux ou des gens qui rêvent de l'être et qui ne le peuvent pas pour plein de raisons : économique, physique ou géographique.
Nous en avons besoin de ces gens-là , nous manquons de personnel. Nous avons tous du mal à trouver du staff," analyse Frédéric Savoyen.
La profession pourrait elle faire de ses concurrents illégaux, ou border line, de nouveaux bras d'une industrie dont la crise a clairsemé les rangs ?
Les travels planner, les travel designers ou autres coachs seront-ils, demain, des agents de voyages ?
"Ces personnes freelance et indépendantes, payées seulement sur les dossiers qu'ils apportent, je ne vois pas qui s'en plaindra. Et je pense qu'il y a de très bons professionnels dans le lot," poursuit le dirigeant d'Eluxtravel.
D'ailleurs, Flavie Marie-Naye, la dirigeante et coach voyages de Voyagez Facile a tendu une main dans ce sens.
Elle est l'une de celles qui est à l'initiative de la charte éthique du travel planner. N'étant pas en mesure de répondre à près de 25% de ses demandes, elle cherche depuis quelques semaines, en vain, une agence de voyages pour rediriger ses clients.
Travel planner : "Un enjeu qui va au-delà de la simple question sur la légalité"
Pour les présidents de la commission au commerce illégal, le sujet n'est plus seulement de la légalité de cette activité.
"Il y a aussi un enjeu pour la profession qui va au-delà de la simple question binaire : est-ce illégal ou légal.
Il est de plus en plus difficile de recruter. Dans le même temps, les jeunes en BTS, te disent qu'ils veulent travailler partout sauf dans les agences de voyages. Parallèlement, les habitudes du voyageur changent et dans ce contexte, le modèle des agences n'est plut totalement adapté aux attentes de ces mêmes voyageurs," estime Jean-Charles Franchomme, président du CDMV (Collectif de Défense des Métiers du Voyage).
Et tout cela expliquerait l'image ringarde qui colle aux basques des agents de voyages et de leurs commerces physiques.
Un imaginaire sur lequel ces néo professionnels du tourisme appuient pour se démarquer auprès des voyageurs et prospects. Un argumentaire qui commence à agacer les agences traditionnelles.
"De tout ce qui arrive et qui est nouveau, il y a deux façons de voir les choses. D'un côté ceux qui veulent défendre leur position, sans rien changer et de l'autre ceux qui s'en inspirent.
Quand Internet est arrivé, certains disaient qu'Internet ne révolutionnerait rien du tout et c'est nul.
C'est exactement pareil avec les travel planners qui effectivement inventent un mode de fonctionnement finalement beaucoup plus libéral. C'est le modèle qui est arrivé et qui s'est imposé aux Etats-Unis," prévient Frédéric Savoyen.
Là -bas comme dans d'autres pays, les points de vente "physique" ont tendance à disparaître pour des agences n'ayant plus ou pas pignon sur rue.
"Il y a aussi un enjeu pour la profession qui va au-delà de la simple question binaire : est-ce illégal ou légal.
Il est de plus en plus difficile de recruter. Dans le même temps, les jeunes en BTS, te disent qu'ils veulent travailler partout sauf dans les agences de voyages. Parallèlement, les habitudes du voyageur changent et dans ce contexte, le modèle des agences n'est plut totalement adapté aux attentes de ces mêmes voyageurs," estime Jean-Charles Franchomme, président du CDMV (Collectif de Défense des Métiers du Voyage).
Et tout cela expliquerait l'image ringarde qui colle aux basques des agents de voyages et de leurs commerces physiques.
Un imaginaire sur lequel ces néo professionnels du tourisme appuient pour se démarquer auprès des voyageurs et prospects. Un argumentaire qui commence à agacer les agences traditionnelles.
"De tout ce qui arrive et qui est nouveau, il y a deux façons de voir les choses. D'un côté ceux qui veulent défendre leur position, sans rien changer et de l'autre ceux qui s'en inspirent.
Quand Internet est arrivé, certains disaient qu'Internet ne révolutionnerait rien du tout et c'est nul.
C'est exactement pareil avec les travel planners qui effectivement inventent un mode de fonctionnement finalement beaucoup plus libéral. C'est le modèle qui est arrivé et qui s'est imposé aux Etats-Unis," prévient Frédéric Savoyen.
Là -bas comme dans d'autres pays, les points de vente "physique" ont tendance à disparaître pour des agences n'ayant plus ou pas pignon sur rue.
Travel Planner : "C'est le modèle qui est arrivé aux Etats-Unis"
"Aux Etats-Unis, il ne reste que d'Ă©normes agences de voyages, avec des centaines, voire des milliers d'agents de voyage, de travel consultants.
De l'autre côté de l'Atlantiques ils sont nommés : independent contractor. Ils ont un contrat avec l'agence et sont totalement freelance. En France l'équivalent serait donc le statut d'apporteur d'affaires.
Finalement, il n'y a plus que très peu de salariés dans les agences américaines," résume le patron d'Eluxtravel qui est aussi à la tête de la commission au commerce illégal.
La dynamique sera la même au Royaume-Uni, alors qu'en Suède, les points de vente physiques ont disparu du moins des grandes villes.
Au lieu de rester sur ses acquis, le secteur devrait plutôt s'inspirer d'une recette qui trouve son public, pour tuer dans l'œuf, une concurrence pas toujours légale et aussi redorer son image.
"Il y a alors deux choix : ne rien changer, cela fonctionne bien et cela va passer ou alors nous analysons ce que les clients veulent et nous essayons de trouver un bon Ă©quilibre," poursuit le patron de l'Expert du Voyage de Luxe.
A l'avenir, les agences de voyages physiques ne vont pas disparaître, elles pourraient sans doute faire appel à du personnel extérieur agissant comme des auto-entrepreneurs, pour couvrir une plus grande plage horaire, répondre à des demandes en ligne ou apporter leur clientèle.
D'autant que le dernier exemple en date dans notre pays, sur la dérégulation d'un secteur n'est autre que celui des voitures de transport avec chauffeur (VTC).
Et celui-ci ne va pas dans le sens d'une intervention de l'Etat en faveur des distributeurs.
De l'autre côté de l'Atlantiques ils sont nommés : independent contractor. Ils ont un contrat avec l'agence et sont totalement freelance. En France l'équivalent serait donc le statut d'apporteur d'affaires.
Finalement, il n'y a plus que très peu de salariés dans les agences américaines," résume le patron d'Eluxtravel qui est aussi à la tête de la commission au commerce illégal.
La dynamique sera la même au Royaume-Uni, alors qu'en Suède, les points de vente physiques ont disparu du moins des grandes villes.
Au lieu de rester sur ses acquis, le secteur devrait plutôt s'inspirer d'une recette qui trouve son public, pour tuer dans l'œuf, une concurrence pas toujours légale et aussi redorer son image.
"Il y a alors deux choix : ne rien changer, cela fonctionne bien et cela va passer ou alors nous analysons ce que les clients veulent et nous essayons de trouver un bon Ă©quilibre," poursuit le patron de l'Expert du Voyage de Luxe.
A l'avenir, les agences de voyages physiques ne vont pas disparaître, elles pourraient sans doute faire appel à du personnel extérieur agissant comme des auto-entrepreneurs, pour couvrir une plus grande plage horaire, répondre à des demandes en ligne ou apporter leur clientèle.
D'autant que le dernier exemple en date dans notre pays, sur la dérégulation d'un secteur n'est autre que celui des voitures de transport avec chauffeur (VTC).
Et celui-ci ne va pas dans le sens d'une intervention de l'Etat en faveur des distributeurs.
Agences vs Travel Planner : "Après la dérégulation, la régulation"
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Uber a pu révolution ce marché, avec la complaisance de l'Etat français.
"Les taxis ont alors crié au scandale, finalement ils n'ont pas disparu et aujourd'hui, nous utilisons les deux, dans des cas différents.
Le taxi parisien qui était très désagréable, dans le passé, maintenant tu peux espérer un sourire et des échanges sympathiques. Ils se sont améliorés sur le niveau de service.
Et dans le même temps, les VTC ont tous un permis et une carte grise," imagine, le président du CDMV.
Reste à savoir la position de l'Etat pour une profession qui fait sortir les devises du pays. Une réunion est prévue à la fin du mois entre la Direction générale des Entreprises (DGE) et les EDV, sur la demande du syndicat de revenir à l'ancienne législation.
Dans un monde qui se dérégule et prône le libre entrepreneuriat, mais aussi la réussite professionnelle individuelle, il est peu probable, sauf surprise, que l'exécutif réponde aux attentes de la distribution.
"Pour avoir échangé avec un avocat qui travaille beaucoup avec les travel planners, son analyse est la suivante : nous allons avoir un développement de ces acteurs, ce qui va entrainer une dérégulation.
Je vois fleurir des travel planners dans le voyage scolaire, de groupe ou de noces. Puis nous allons vite rencontrer les premiers problèmes, donc des litiges et le législateur va réguler à nouveau," espère Jean-Charles Franchomme.
Cette posture ne se veut pas passive, la commission travaille sur bien des sujets et prévoit de taper fort sur quelques noms, de l'écosystème des coachs voyages, en guise de jurisprudence et pour effaroucher, les moins téméraires.
Après l'avenir nous dira qui du travel planner ou de l'agent de voyages est le plus moderne des deux.
"Les taxis ont alors crié au scandale, finalement ils n'ont pas disparu et aujourd'hui, nous utilisons les deux, dans des cas différents.
Le taxi parisien qui était très désagréable, dans le passé, maintenant tu peux espérer un sourire et des échanges sympathiques. Ils se sont améliorés sur le niveau de service.
Et dans le même temps, les VTC ont tous un permis et une carte grise," imagine, le président du CDMV.
Reste à savoir la position de l'Etat pour une profession qui fait sortir les devises du pays. Une réunion est prévue à la fin du mois entre la Direction générale des Entreprises (DGE) et les EDV, sur la demande du syndicat de revenir à l'ancienne législation.
Dans un monde qui se dérégule et prône le libre entrepreneuriat, mais aussi la réussite professionnelle individuelle, il est peu probable, sauf surprise, que l'exécutif réponde aux attentes de la distribution.
"Pour avoir échangé avec un avocat qui travaille beaucoup avec les travel planners, son analyse est la suivante : nous allons avoir un développement de ces acteurs, ce qui va entrainer une dérégulation.
Je vois fleurir des travel planners dans le voyage scolaire, de groupe ou de noces. Puis nous allons vite rencontrer les premiers problèmes, donc des litiges et le législateur va réguler à nouveau," espère Jean-Charles Franchomme.
Cette posture ne se veut pas passive, la commission travaille sur bien des sujets et prévoit de taper fort sur quelques noms, de l'écosystème des coachs voyages, en guise de jurisprudence et pour effaroucher, les moins téméraires.
Après l'avenir nous dira qui du travel planner ou de l'agent de voyages est le plus moderne des deux.