"La marche, c’est une forme de résistance à la tyrannie banalisée, une manière de retrouver son souffle, des moments d’apaisement et de jubilation" - DR : Depositphotos.com, GekaSkr
En 1939, se créait en Malaisie un drôle de club de marcheurs baptisé Hash.
Présent dans une centaine de pays à travers le monde, ce club consacrait la passion d’un Britannique pour la marche à pied en tant qu’exercice physique.
Mais, pas seulement : les membres de Hash ont toujours eu à cœur l’amitié, la socialisation avec les populations des régions à travers lesquelles ils « marchent », la découverte, le jeu, le « fun », le tout bien arrosé !
Une caractéristique qui leur permet d’être particulièrement bien accueillis partout où ils passent, soit dans des territoires de proximité, soit bien plus loin, dans des pays où ils sont parfois plusieurs milliers à venir courir.
Peu connu en France où la région capitale compte tout de même trois clubs, Hash est supplanté dans notre pays par les quelque 3 400 clubs de randonnée, membres de la Fédération Française de randonnée pédestre.
Une autre pionnière puisque sa création en France date de 1947 mais ne constitue que la mouture finale de clubs abrités depuis le début du vingtième siècle par des associations historiques comme le Club Alpin ou le Touring Club de France.
Présent dans une centaine de pays à travers le monde, ce club consacrait la passion d’un Britannique pour la marche à pied en tant qu’exercice physique.
Mais, pas seulement : les membres de Hash ont toujours eu à cœur l’amitié, la socialisation avec les populations des régions à travers lesquelles ils « marchent », la découverte, le jeu, le « fun », le tout bien arrosé !
Une caractéristique qui leur permet d’être particulièrement bien accueillis partout où ils passent, soit dans des territoires de proximité, soit bien plus loin, dans des pays où ils sont parfois plusieurs milliers à venir courir.
Peu connu en France où la région capitale compte tout de même trois clubs, Hash est supplanté dans notre pays par les quelque 3 400 clubs de randonnée, membres de la Fédération Française de randonnée pédestre.
Une autre pionnière puisque sa création en France date de 1947 mais ne constitue que la mouture finale de clubs abrités depuis le début du vingtième siècle par des associations historiques comme le Club Alpin ou le Touring Club de France.
Les randonneurs : entre détente et convivialité
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Avec 245 000 licenciés, la Fédération nationale ne reflète cependant pas véritablement l’engouement des « marcheurs » dont le nombre, selon les enquêtes, est bien plus élevé.
Il est estimé en France à 18 ou 20 millions, alors qu’une étude BVA datant de 2016 fait état de 5,5 millions de randonneurs réguliers parmi lesquels de très nombreux adeptes de cette nouvelle discipline très en vogue : la marche nordique, née en Scandinavie, inspirée du ski de fond qui se pratique été comme hiver, à l’aide de bâtons et a permis à des personnes plus âgées de continuer à marcher.
Voire à participer à des voyages à l’étranger ou en France qui, comme pour les « hashers » constituent un excellent moyen de voir du pays, sur un mode « lent », détendu et toujours teinté de cette indispensable convivialité.
FFRP : Chiffres clés 2017 : 242 500 adhérents. 20 000 bénévoles. 115 comités. 3 500 clubs. 180 000 km de sentiers balisés. 230 Topo-guides®
Il est estimé en France à 18 ou 20 millions, alors qu’une étude BVA datant de 2016 fait état de 5,5 millions de randonneurs réguliers parmi lesquels de très nombreux adeptes de cette nouvelle discipline très en vogue : la marche nordique, née en Scandinavie, inspirée du ski de fond qui se pratique été comme hiver, à l’aide de bâtons et a permis à des personnes plus âgées de continuer à marcher.
Voire à participer à des voyages à l’étranger ou en France qui, comme pour les « hashers » constituent un excellent moyen de voir du pays, sur un mode « lent », détendu et toujours teinté de cette indispensable convivialité.
FFRP : Chiffres clés 2017 : 242 500 adhérents. 20 000 bénévoles. 115 comités. 3 500 clubs. 180 000 km de sentiers balisés. 230 Topo-guides®
Le raz-de-marée des marathons : des événements à part entière
Mais, la marche dans sa version contemporaine bat des records de popularité parce qu’elle joue aussi la carte de l’événementiel.
Parmi les événements les plus spectaculaires : le marathon a accompli un retour spectaculaire dont le succès ne se dément pas.
Le dernier marathon de New York (avant Covid) a rassemblé 50 000 coureurs dans les rues de Manhattan et au moins 2 millions de spectateurs.
A Paris, on a compté 57 000 partants en 2018 ! En France seule, on court officiellement environ 80 marathons situés le plus souvent dans des régions très touristiques : vignobles, golfe de Saint-Tropez, Périgord, Mont Blanc. Ou encore Nice, La Rochelle… S’y ajoutent les semi-marathons, deux fois plus courts.
Epreuve sportive par excellence, le marathon est aussi devenu très populaire en Asie, notamment en Chine où selon les calculs de l’université de Shanghai, on estime qu’en 2020, 10 millions de coureurs prendront le départ d’une centaine de courses qui devraient générer quelque 13 milliards de Livres sterling.
Autre événement aux retombées spectaculaires : le triathlon IRON MAN né à Hawaï que Nice accueille depuis 2005, entraînant chaque fois plus de 2 000 participants.
Mieux, en 2019, la ville organisera les championnats du monde dont elle espère des retombées économiques et médiatiques. Car, les événements autour de la marche ont cet avantage : ils sont très médiatisés.
Parmi les événements les plus spectaculaires : le marathon a accompli un retour spectaculaire dont le succès ne se dément pas.
Le dernier marathon de New York (avant Covid) a rassemblé 50 000 coureurs dans les rues de Manhattan et au moins 2 millions de spectateurs.
A Paris, on a compté 57 000 partants en 2018 ! En France seule, on court officiellement environ 80 marathons situés le plus souvent dans des régions très touristiques : vignobles, golfe de Saint-Tropez, Périgord, Mont Blanc. Ou encore Nice, La Rochelle… S’y ajoutent les semi-marathons, deux fois plus courts.
Epreuve sportive par excellence, le marathon est aussi devenu très populaire en Asie, notamment en Chine où selon les calculs de l’université de Shanghai, on estime qu’en 2020, 10 millions de coureurs prendront le départ d’une centaine de courses qui devraient générer quelque 13 milliards de Livres sterling.
Autre événement aux retombées spectaculaires : le triathlon IRON MAN né à Hawaï que Nice accueille depuis 2005, entraînant chaque fois plus de 2 000 participants.
Mieux, en 2019, la ville organisera les championnats du monde dont elle espère des retombées économiques et médiatiques. Car, les événements autour de la marche ont cet avantage : ils sont très médiatisés.
Les trails et les treks optent pour la pleine nature
Dans un autre genre, le trail, une course en pleine nature connaît aussi un véritable engouement en Europe, Amérique du nord, Japon.
Malgré les difficultés que comporte l’exercice, surtout en montagne, son terrain de prédilection, le trail compterait une dizaine de millions d’adeptes en Europe et au moins autant aux USA.
Il faut dire que cette discipline a contribué à démocratiser la course à pied en lui offrant des territoires hors les murs et en plein air parmi lesquels courir devient aussi une partie de plaisir et un moment de convivialité.
Autre atout, le trail s’est diversifié : on court aussi dans la neige au cours de « trails blancs », ce qui n’exclut pas les trails urbains et les trails dans le désert. Pour preuve de son succès, plusieurs titres de presse magazine sont dédiés à cette pratique.
Autre version du trail enfin : l’éco trail comme celui organisé en Ile-de-France, de véritables courses d’endurance de plusieurs dizaines de kilomètres qui s’invitent aussi de plus en plus dans les villes. Là encore, la pratique sportive devient événement.
Quant au trek qui implique plusieurs jours de marche en pleine nature, jalonnés de bivouacs et nuits sous la tente, dans des conditions relativement spartiates, il s’apparente plus au monde de l’aventure et des expéditions.
Il faut dire que le mot vient du terme néerlandais signifiant « migration ». Pratiqué dans des régions de montagne, hauts plateaux, déserts, il s’adresse à une clientèle de baroudeurs dont certains optent tout de même pour le confort et la sécurité qu’offrent des voyagistes spécialisés comme Terres d’Aventure par exemple.
Malgré les difficultés que comporte l’exercice, surtout en montagne, son terrain de prédilection, le trail compterait une dizaine de millions d’adeptes en Europe et au moins autant aux USA.
Il faut dire que cette discipline a contribué à démocratiser la course à pied en lui offrant des territoires hors les murs et en plein air parmi lesquels courir devient aussi une partie de plaisir et un moment de convivialité.
Autre atout, le trail s’est diversifié : on court aussi dans la neige au cours de « trails blancs », ce qui n’exclut pas les trails urbains et les trails dans le désert. Pour preuve de son succès, plusieurs titres de presse magazine sont dédiés à cette pratique.
Autre version du trail enfin : l’éco trail comme celui organisé en Ile-de-France, de véritables courses d’endurance de plusieurs dizaines de kilomètres qui s’invitent aussi de plus en plus dans les villes. Là encore, la pratique sportive devient événement.
Quant au trek qui implique plusieurs jours de marche en pleine nature, jalonnés de bivouacs et nuits sous la tente, dans des conditions relativement spartiates, il s’apparente plus au monde de l’aventure et des expéditions.
Il faut dire que le mot vient du terme néerlandais signifiant « migration ». Pratiqué dans des régions de montagne, hauts plateaux, déserts, il s’adresse à une clientèle de baroudeurs dont certains optent tout de même pour le confort et la sécurité qu’offrent des voyagistes spécialisés comme Terres d’Aventure par exemple.
Le running gagne des adeptes partout dans le monde
Enfin, version plus dynamique et quotidienne de la marche : le running.
On avait connu dans les années quatre-vingt, le jogging qui, surfant sur la vague californienne, la mode du fluo, le culte des apparences, avait vulgarisé la course à pied dans sa version loisir. Après quelques années de pause, cette pratique est revenue en force.
Relativement identique, on s’y adonne majoritairement seul, mais aussi en groupes, dans un cadre de loisirs ou en allant travailler, en plein air ou en salle de sports, en suivant ses performances sur une application dédiée ou le nez au vent.
Suivant les diktats d’une époque obsédée par les risques de la sédentarité, le running occasionnel ou régulier a donné naissance à des spots de running, partout à travers le monde, y compris à Paris, et à des communautés de pratiquants auxquels se joignent des touristes de passage conseillés par les conciergeries de leurs hôtels ou tout simplement par des applications spécialisées.
En France, on estime à 12 millions le nombre de "runners" courant au moins une fois par semaine et à 4,8 millions ceux qui ont pris le départ d’une course l’année dernière (Sources Globe-runners).
Des chiffres éloquents mais dérisoires comparés aux dizaines de millions de pratiquants chinois, un pays où le running connaît le même engouement.
Selon la Chinese Athletics Association, environ 5 millions de coureurs ont participé à 1 100 événements en 2017, soit presque vingt fois plus qu’en 2014. Il faut dire que le gouvernement conseille fortement à ses concitoyens de marcher et de courir.
Tout comme en France où les conseils du Ministère de la Santé incluent la marche à pied.
On avait connu dans les années quatre-vingt, le jogging qui, surfant sur la vague californienne, la mode du fluo, le culte des apparences, avait vulgarisé la course à pied dans sa version loisir. Après quelques années de pause, cette pratique est revenue en force.
Relativement identique, on s’y adonne majoritairement seul, mais aussi en groupes, dans un cadre de loisirs ou en allant travailler, en plein air ou en salle de sports, en suivant ses performances sur une application dédiée ou le nez au vent.
Suivant les diktats d’une époque obsédée par les risques de la sédentarité, le running occasionnel ou régulier a donné naissance à des spots de running, partout à travers le monde, y compris à Paris, et à des communautés de pratiquants auxquels se joignent des touristes de passage conseillés par les conciergeries de leurs hôtels ou tout simplement par des applications spécialisées.
En France, on estime à 12 millions le nombre de "runners" courant au moins une fois par semaine et à 4,8 millions ceux qui ont pris le départ d’une course l’année dernière (Sources Globe-runners).
Des chiffres éloquents mais dérisoires comparés aux dizaines de millions de pratiquants chinois, un pays où le running connaît le même engouement.
Selon la Chinese Athletics Association, environ 5 millions de coureurs ont participé à 1 100 événements en 2017, soit presque vingt fois plus qu’en 2014. Il faut dire que le gouvernement conseille fortement à ses concitoyens de marcher et de courir.
Tout comme en France où les conseils du Ministère de la Santé incluent la marche à pied.
Marcher : une culture, une philosophie, un art de vivre et un brin de spiritualité
Outre des avantages économiques incontournables dans la mesure où elle se pratique en liberté, avec un minimum d’équipements, la marche et sa version plus dynamique, la course ont bien d’autres qualités.
Selon David Le Breton, auteur de « L’éloge de la marche », le succès de cette pratique est dû à plusieurs circonstances. « Nous sommes aujourd’hui dans une humanité assise et immobile, explique-t-il.
Beaucoup de nos contemporains passent leur temps dans leur voiture, derrière leur bureau, devant leur ordinateur. Le corps est peu à peu oublié, effacé.
Avec la marche, on rend son corps à la sensorialité du monde, à une relation physique. Nous sommes, ajoute-t-il, de plus en plus nombreux à nous sentir « bouffés » par toutes les tâches qui nous incombent, par le portable qui ne cesse de sonner et par l’obligation de devoir rendre des comptes en permanence.
La marche, c’est une forme de résistance à la tyrannie banalisée, une manière de retrouver son souffle, des moments d’apaisement et de jubilation. »
Autre éloge, celle de Jean-Christophe Rufin dans son « Immortelle randonnée », un ouvrage consacré à son pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle.
Il y découvre aussi les joies de la déconnexion et le retour à l’essentiel que permet la marche : on s’allège à la fois de poids matériels, mais aussi immatériels.
Quant à Axel Khan, il considère que « la marche n’est pas une activité, c’est une manière d’être ».
Déjà Jean-Jacques Rousseau, précurseur, en vantait les mérites tandis que des scientifiques comme Théodore Monod ont contribué à édifier un imaginaire romantique et humaniste à partir d’une forme de déplacement pourtant parfaitement prosaïque.
Lequel est cependant complètement intégré à l’univers touristique...
Entre mouvements de jeunesse, feux de camps, amitié, liberté, découverte, spiritualité, effort, sports, loisirs encadrés ou individuels, ville et campagne, spectacle et pratique, la marche compte bel et bien parmi les loisirs les plus solidement ancrés dans les habitudes contemporaines.
Son intégration dans le paysage touristique en tant que pratique et spectacle ne devrait pas être menacée.
Selon David Le Breton, auteur de « L’éloge de la marche », le succès de cette pratique est dû à plusieurs circonstances. « Nous sommes aujourd’hui dans une humanité assise et immobile, explique-t-il.
Beaucoup de nos contemporains passent leur temps dans leur voiture, derrière leur bureau, devant leur ordinateur. Le corps est peu à peu oublié, effacé.
Avec la marche, on rend son corps à la sensorialité du monde, à une relation physique. Nous sommes, ajoute-t-il, de plus en plus nombreux à nous sentir « bouffés » par toutes les tâches qui nous incombent, par le portable qui ne cesse de sonner et par l’obligation de devoir rendre des comptes en permanence.
La marche, c’est une forme de résistance à la tyrannie banalisée, une manière de retrouver son souffle, des moments d’apaisement et de jubilation. »
Autre éloge, celle de Jean-Christophe Rufin dans son « Immortelle randonnée », un ouvrage consacré à son pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle.
Il y découvre aussi les joies de la déconnexion et le retour à l’essentiel que permet la marche : on s’allège à la fois de poids matériels, mais aussi immatériels.
Quant à Axel Khan, il considère que « la marche n’est pas une activité, c’est une manière d’être ».
Déjà Jean-Jacques Rousseau, précurseur, en vantait les mérites tandis que des scientifiques comme Théodore Monod ont contribué à édifier un imaginaire romantique et humaniste à partir d’une forme de déplacement pourtant parfaitement prosaïque.
Lequel est cependant complètement intégré à l’univers touristique...
Entre mouvements de jeunesse, feux de camps, amitié, liberté, découverte, spiritualité, effort, sports, loisirs encadrés ou individuels, ville et campagne, spectacle et pratique, la marche compte bel et bien parmi les loisirs les plus solidement ancrés dans les habitudes contemporaines.
Son intégration dans le paysage touristique en tant que pratique et spectacle ne devrait pas être menacée.
Lire : Axel Khan. Chemins. Editions Stock.
Jean-Christophe Rufin : Immortelle randonnée. Editions Gallimard.
Sylvain Tesson : Sur les chemins noirs. Editions Gallimard.
David Le Breton. Eloge de la marche. Editions Métailié.
Et « Les rêveries du promeneur solitaire » de Jean-Jacques Rousseau.
Jean-Christophe Rufin : Immortelle randonnée. Editions Gallimard.
Sylvain Tesson : Sur les chemins noirs. Editions Gallimard.
David Le Breton. Eloge de la marche. Editions Métailié.
Et « Les rêveries du promeneur solitaire » de Jean-Jacques Rousseau.