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Maroc : touché mais pas coulé, le tourisme rebondit

Chez Misterfly, les volumes de ventes ont retrouvé des niveaux normaux


Plus d'un mois après le terrible tremblement de terre qui a meurtri la région de Marrakech, le Maroc remonte la pente, aussi bien moralement qu'au niveau de l'image. La destination veut rassurer les voyageurs et les professionnels : le tourisme must go on ! Et la clientèle semble bien réagir, puisque les réservations ont d'ores et déjà retrouvé leur vitesse de croisière.


Rédigé par le Vendredi 20 Octobre 2023

Chez Misterfly les volumes des ventes du Maroc ont retrouvé des niveaux normaux  - Depositphotos @calinstan
Chez Misterfly les volumes des ventes du Maroc ont retrouvé des niveaux normaux - Depositphotos @calinstan
Début septembre 2023, la terre a tremblé au Maroc, comme jamais dans l'histoire du pays.

Touché dans sa chair et son cœur, avec un bilan humain terrifiant de près de 3 000 morts, le Royaume a redouté l'asphyxie de son économie.

L'industrie touristique effaçait à peine les stigmates du Covid qu'un nouveau drame l'ébranlait à son tour.

"Dès la matinée du samedi, le premier geste a été d'appeler René-Marc Chikli (le président du SETO, ndlr), pour prendre le pouls de la profession, puis de faire un tour pour connaître l'état des infrastructures.

Ensuite, nous avons communiqué via les EDV et le SETO, pour délivrer les bonnes informations à l'industrie
", se remémore Jihad Chakib, le directeur France de l'Office National Marocain du Tourisme (ONMT).

Une posture pas toujours évidente, en raison des liens étroits qu'entretiennent les deux pays, mais aussi de l'affection des touristes français pour le Maroc.

Autant d'atouts qui se transforment en obstacles à la moindre crise. Il a fallu une nouvelle fois gérer les réactions exacerbées et démultipliées par les images en boucle sur les chaines d'info.

Le tourisme au Maroc touché par le sensationnalisme des médias

Très rapidement, les conséquences ont été très lourdes pour les opérateurs marocains.

"Dès samedi, j'ai eu 3 annulations avant même que j'arrive au bureau, sans aucune demande d'information. Les touristes ne doivent pas nous abandonner, le tourisme solidaire tant à la mode commence maintenant !" affirmait il y a un mois un réceptif joint par téléphone.

A lire : Séisme au Maroc : "ne pas rajouter du malheur au drame

Dans les jours qui ont suivi le séisme, la courbe des réservations s'est infléchi brutalement, pour chuter de 80% par rapport aux volumes réalisés à la même époque en 2022.

Les images des chaines d'info en continu écrasent parfois la réalité et les distances.

Les téléspectateurs français ont pu croire que la situation dramatique dans la région touchée par le séisme s'étendait à tout un pays. Dans l'imaginaire collectif, Marrakech s'est retrouvée à l'épicentre du tremblement de terre.

A lire : Maroc : "Marrakech revit à 100%"

La destination redoutait alors de voir le malheur économique s'ajouter au drame humain.

"Beaucoup de médias ont fait dans le sensationnalisme, mais par chance la presse professionnelle a été au rendez-vous. Nous recevons encore des appels de la part de voyageurs qui redoutent de se rendre à Tanger, c'est un peu comme de se demander s'il faut avoir peur d'aller à Marseille, alors que le séjour a lieu à Lille," recontextualise Jihad Chakib.

Maroc : "Il a fallu résister à la pression médiatique"

Face à la puissance de frappe des BFMTV et de ses concurrentes, les professionnels du tourisme ont essayé de maintenir le cap, malgré la forte tempête.

"Il a fallu comprendre ce qu'il se passait sur le terrain, mais nous ne pouvons pas couper le flux vers les destinations, ne pas aller trop vite. Dans ce genre de cas, il faut résister à la pression médiatique. Nous observons dans ces drames localisés une résilience de la clientèle qui passe vite à autre chose", positive Valérie Boned, la présidente des Entreprises du Voyage (EDV).

Les conséquences n'ont pas tardé à se faire ressentir aussi bien en France que de l'autre côté de la Méditerranée.

Au début du mois d'octobre, le SETO faisait part d'une baisse des demandes de l'ordre de 20 à 30%, évaluées à 25% par le syndicat des EdV.

"Les réservations ont été fortement réduites après le tremblement de terre, passant de 140 en moyenne les jours précédents, à 40 par jour le 17 septembre. A partir du 25 septembre, nous avons observé un rétablissement progressif des ventes," positive Frédéric Pilloud, responsable digital de Misterfly.

Deux jours plus tard, la courbe rejoignait la normale. L'OMNT a observé la même : une chute libre début septembre, puis une remontée lente mais sûre de la demande après une quinzaine de jours.

Et le responsable digital de l'entreprise de comptabiliser fin septembre 111 annulations sur les 3 448 départs effectués ou à venir, soit 3,2%.

Maroc : "nous n'avons pas eu beaucoup d'annulations..."

La vague d'annulations ne s'est pas transformée en tsunami non plus pour les réceptifs que nous avons interrogés.

Plus de peur que de mal donc. Certes les réservations qui n'ont pas été faites sont définitivement perdues, mais "finalement, nous n'avons pas eu beaucoup d'annulations. Nous sommes toujours dans la haute saison. Il y a beaucoup de monde aussi bien en groupes qu'en individuel.

Malgré tout, nous avons un ralentissement dans les demandes,
" témoigne Jean-Pierre Champert, le directeur général de Sport Travel.

Un fléchissement qui pourrait s'expliquer par la peur de vivre pareil drame à destination, mais aussi par les tensions qui ébranlent cette région du monde. L'inquiétude gagnerait les voyageurs par peur de l'extension du conflit israélo-palestinien à en croire les professionnels interrogés.

Le Maroc a connu une manifestation monstre à Rabat pour soutenir la Palestine.

Mais le retour à la normale a été plus rapide que prévu après ce genre de catastrophe. Un rétablissement rendu possible aussi par une moindre couverture médiatique de la part des chaines et des journaux français.

Ce 2e semestre chaotique s'inscrit pourtant dans une saison touristique estivale record pour le Maroc. Les recettes sont en hausse de +33% par rapport à 2022, des arrivées touristiques en augmentation de +12% par rapport à 2019.

Autre bonne nouvelle pour l'Office de tourisme : alors que le Royaume n'est pas vraiment une destination hivernale sur le marché français, elle figure dans le Top 10 du SETO, à la 3e place, avec une progression de +60%.

Et dans une volonté de démontrer la mobilisation de la profession en faveur de la destination, l'industrie est invitée à se rendre de l'autre côté de la Méditerranée les 9 et 10 novembre prochains, à l'occasion du Forum du SETO.


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