Montagne : les clubs de vacances all inclusive, une "arme anti-inflation" ? 🔑

Alors que les vacances scolaires de la Toussaint ont démarré cette semaine, certains ont déjà anticipé les vacances d’hiver.

Mais comment se profile la saison hivernale ? « Nous avons fait un très beau démarrage. Nous sommes en ligne avec l’année dernière », répond Alexis Gardy, président de Belambra Clubs, qui recense 17 établissements à la montagne sur un total de 50 clubs.

Cependant, il le reconnait, « les températures élevées du mois de septembre n’ont pas réellement encouragé les demandes de séjour au ski. »

De son côté, Pierre & Vacances enregistre actuellement un taux d’occupation de 53%. « Taux qui est en progression de +1 pt vs n-1 et +4 pts vs 2019.

De plus, Pierre & Vacances enregistre une progression de son taux d’occupation sur les résidences Premium (+2pts) », affirme Grégory Sion, directeur général de Pierre & Vacances, qui regroupe 58 résidences à la montagne dans les Alpes, les Pyrénées et en Andorre.

« A date, la part d’étrangers est plus forte qu’en 2019 (+8 pts), notamment la clientèle néerlandaise. A noter, la clientèle étrangère anticipe très largement ses réservations par rapport à la clientèle française, ainsi, cette part d’étrangers va se lisser dans la saison et devrait être autour de 53% en fin d’année », poursuit-il.

« Les réservations se portent bien. On voit que les vacanciers se préoccupent plus tôt de leurs vacances », fait savoir Villages Clubs du Soleil, qui compte 11 destinations à la montagne.

MMV enregistre des réservations en augmentation de deux chiffres par rapport à l’an dernier, aussi bien sur ses résidences que ses villages clubs.

« En août, nous étions très en avance sur les réservations. En septembre, les réservations étaient bonnes, mais la tendance s’est ralentie ces dernières semaines », constate Frédéric Pô, directeur marketing et communication de MMV, dont l’établissement de 85 appartements à Risoul ouvrira pour la première fois cet hiver.

Parmi les enseignements de cette nouvelle saison : « les villages vacances les plus premium se remplissent mieux, souligne Frédéric Pô, avant d’ajouter : depuis deux ans, les early bookings fonctionnent de plus en plus. Les habitués n’attendent pas.

Pour la période de Noël nous sommes au-delà de 80% de taux d’occupation. Il reste quelques réservations pour le jour de l’An. Le mois de janvier devrait être très bon. »

Chez VVF, « les vacances d'hiver sont en progression sur le global. Les vacances de Noël sont en croissance de +5 à +10% en volume », affirme Grégoire Mallet, directeur stratégique - client de VVF.

Quid de l’inflation ?

« Elle fait partie du quotidien. C’est certain que nous constatons des arbitrages. Nous l’avons vu cet été avec des dépenses sur place réduites, parfois des durées de séjour légèrement réduites. Ça se confirme sur l’hiver.

La formule Club, et en particulier celle « all inclusive », est la meilleure arme anti-inflation puisqu’elle est la garantie d’un budget contrôlé à 100% du premier jour au dernier », affirme Alexis Gardy, président de Belambra Clubs.

Cet hiver, Belambra proposera cinq clubs « all inclusive ». « Nous avons eu la confirmation du succès de la formule All inclusive lancée l’an dernier dans 3 établissements. Deux clubs emblématiques du redéveloppement de Belambra, à Flaine et au Deux-Alpes, seront en pension complète, avec open bar et des grands goûters au retour des pistes, des soirées festives et récréatives, une offre sportive avec le ski au centre, mais aussi piscine, activités fitness…. » énumère Alexis Gardy.

Face à la hausse des coûts de l’énergie et de l’alimentation, mmv, qui propose également une formule vacances all inclusive, a réagi : « Nos tarifs sont au même niveau que l’inflation. Pour pallier cette hausse, nous avons renégocié nos tarifs de l’énergie et mis en place le pilotage intelligent des bâtiments sur l’éclairage et le chauffage.

Par exemple, si les fenêtres sont ouvertes, des capteurs vont couper le chauffage. Nous organisons également des formations anti-gaspillage », explique Frédéric Pô.

Grégoire Mallet, directeur stratégique - client de VVF reste prudent : « Il est trop tôt pour se prononcer sur l'impact de l'inflation. Il se fera sentir plus tard sur les ventes, sur des clientèles plus hésitantes, moins inconditionnelles du ski. Les clientèles plus contraintes budgétairement réservent plus tardivement. »

Cependant l’hébergeur note un glissement des formules Pension complète vers le locatif pour des raisons budgétaires. Avant d’ajouter : « VVF, de par ses aides aux départs (réduction en fonction du quotient familial...) et une évolution plus limitée de ses tarifs, reste attractive en matière de tarifs. On observe l'arrivée depuis quelques mois, d'une nouvelle clientèle, plus habituée à des offres plus haut de gamme. »

Si le ski alpin reste de loin l’activité la plus pratiquée pendant les séjours à la montagne, une enquête de mars 2022 menée par l’ANMSM, avec ses partenaires G2A et CoManaging, démontrait que les clients envisageaient de prendre plus de temps qu’habituellement pour découvrir la gastronomie du territoire, ou pour profiter d’un espace bien-être…

Une tendance que les hébergeurs de montagne ont bien cerné. Ainsi, les propositions d’activités se multiplient.

« Certains ne skient pas du tout, d’autres moins. Ils recherchent également des animations, les clubs enfants, les after ski avec des jeux, un goûter… Les glisses sont plus variées. Nous avons multiplié les sorties raquettes. Il y a aussi la piscine, le spa… », liste Frédéric Pô.

« On skie le même nombre de kilomètres qu’avant, mais désormais à la demi-journée. Ce qui laisse beaucoup de temps dans la journée pour faire d’autres activités.

C’est pour cela que nous avons revu notre programme, en proposant un grand goûter au retour des pistes, avant de repartir faire de la luge, d’aller à la piscine, de faire du stretching ou encore profiter des activités des stations qui ont elles aussi été enrichies… Le grand ski sportif n’est plus une priorité. Une diversité d’activités est offerte en montagne », confirme le président de Belambra.

Reste à finaliser la préparation de la saison. Le recrutement est une difficulté pour le secteur.