Naar Voyages débarque (enfin) en France avant de conquérir l'Europe ! 🔑

Pour ceux qui ne connaissent pas le nom de Frédéric Naar et encore moins Naar Tour Operator, je vous invite à retourner dans les archives de TourMag.

L'une des premières traces remonte à septembre 2019, lors de l'édition de l'IFTM - Top Resa de l'époque.

Le Français au léger accent italien dévoilait avec à ses côtés Marco Guaramonti son nouveau projet : Naar Voyages, la filiale hexagonale du TO italien.

"Je me suis rendu compte que les Européens recherchent les mêmes voyages. Notre production est adaptée au marché français," nous expliquait-il.

Moins d'un an plus tard, celui qui vit dorénavant à Milan au siège de l'entreprise, refaisait la Une de l'actualité touristique en dévoilant, la façon dont le gouvernement italien avait sauvé l'industrie touristique. Les avoirs sont nés en Italie, contrairement au football.

Presque trois ans après son débarquement avorté par la covid, Naar Voyages revient en France et entend bien conquérir les agences de voyages de l'Hexagone.

"J'ai dû apprendre à attendre durant cette période et je peux vous dire que c'est quelque chose de complexe. Maintenant nous sommes opérationnels et nous sillonnons déjà la France," annonce avec des fourmis dans les jambes, Marco Guaramonti, le responsable de la structure basée à Paris.

Et si Frédéric Naar a un peu moins la bougeotte que l'italien d'origine, la France ne sera qu'une étape pour son entreprise.

Il faut dire que le TO a les moyens de ses ambitions.

Fondé en 1995, à Milan, la société a vite pris de l'importance dans le paysage touristique transalpin. Près de 30 ans plus tard, elle emploie 75 personnes et générait 58 millions de chiffres d'affaires en 2019.

"Nous sommes parmi les plus importants TO en Italie sur les Etats-Unis, Japon, Emirats, Océan Indien... Surtout notre technologie est unique, elle nous permet desservir en temps réel ces destinations, avec des contrats en direct," explique le propriétaire.

Totalement et uniquement BtoB, pour le moment (voir plus bas), Naar Tour Operator laisse les agents de voyages s'occuper de la relation client quand lui s'occupe de tout le reste avant et pendant le séjour.

Chacun son métier et les vaches seront bien gardées, comme dirait l'autre.

Au-delà de la technologie qui est l'un de ses principaux atouts, le TO est aussi un spécialiste du sur-mesure, avec une dizaine d'experts s'occupant de la production uniquement long-courrier.

Si la technologie est l'atout majeur aussi bien de la filiale française que de l'opérateur italien, ce n'est pas le seul argument de vente de Frédéric Naar.

"L'innovation ce n'est pas que pour des voyages cheap. Nous ne sommes pas un TO qui fait la différence sur le prix, mais nous avons une image de produits de qualité," tempère le fondateur.

Les voyageurs bénéficient d'une assistance 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, l'enjeu est de délivrer le meilleur service pour que le client revienne dans l'agence.

Pour comparer le Français basé en Italie situe sa marque entre Kuoni et Asia, avec surtout un panier moyen de l'ordre de 8 000 euros, ça pose un peu l'entreprise.

Après avoir grappillé des places, pour se retrouver parmi les plus importants TO en Italie, Naar Tour Operator se retrouvait avec un marché et des marges de manœuvre trop limitées dans la Botte.

"Il n'y a personne comme nous en France.

Je sais que certains font de la techno, d'autres sont des TO traditionnels, mais aucun ne combine les deux de notre façon du moins sur le segment BtoB. C'est ce que nous voulons expliquer au marché."

Et la France pourrait n'être qu'un tremplin aux ambitions internationales du producteur italien.

En utilisant sa ligne de démarcation qu'est sa solution de backoffice, Frédéric Naar entend bien faire de notre pays une zone d'expérimentation, avant de conquérir l'Europe.

"Nous essayons de reprendre le projet que Kuoni a déployé dans les années 90, à savoir de créer une centrale d'achat unique pour le continent, alors les réductions de coût peuvent être importantes surtout dans le sur-mesure," lâche le vice-président de l'Astoi (équivalent du SETO italien).

En attendant l'internationalisation de son modèle tous azimuts, il convient de revenir sur les spécificités d'un TO pas comme les autres.

Pour se démarquer sur des destinations aussi connues et écumées que les USA, le Japon, l'Afrique du Sud, les Maldives ou autres, Frédéric Naar s'est appuyé sur ses compétences estudiantines.

"Je suis programmateur et analyste de programmation de métier, je ne viens pas du voyage.

Nous nous distinguons, car j'ai fait des recherches sur la méthode japonaise Mudas Lean, imaginée par Taiichi Õno pour l’entreprise Toyota," révèle le propriétaire de l'entreprise.

Cette méthode vise à réduire le gâchis de temps dans les cycles de production des chaînes automobiles, par une bonne organisation du travail. Un modèle que le Français a transposé dans la conception des voyages.

"En tant que TO nous avons énormément de demandes de cotation, au final ce n'est pas trop éloigné des autres industries. Finalement j'essaye de lier la technologie à l'organisation, sur un produit aussi compliqué que les voyages sur-mesure."

Pendant que l'agent se focalise dans la connaissance du client, le backoffice du producteur s'occupe de tout le reste.

Ayant transposé la méthode japonaise Mudas Lean avec succès, Frédéric Naar a même réalisé de nombreuses conférences sur le sujet. Une fois la page techno et organisationnelle refermée, abordons celle de la conquête française.

Naar Voyages sera ici totalement indépendante, avec ses propres contrats, tarifs TO pour l'aérien et produits.

"C'est un défi intéressant, quelque chose de très grand. Les agences de voyages sont impressionnées par nos démonstrations et les premiers retours sont très bons," explique Marco Guaramonti.

N'étant pas référencé dans les réseaux de distribution, le nouveau venu dans le paysage touristique entend conquérir les points de vente indépendants les uns après les autres.

Et s'il faut attendre des années avant de se faire un nom dans le métier qu'à cela ne tienne, Frédéric Naar n'est pas spécialement pressé.

"Quand j'ai commencé en Italie, nous étions 2 personnes, avec en face de nous des mastodontes du secteur, comme Alpitour, HotelPlan ou encore Kuoni.

Les réseaux ne voulaient pas de nous, puis une boutique à la fois, nous avons fait notre trou," se remémore le fondateur de l'entreprise.

Le premier enjeu pour 2022 sera d'accroitre la notoriété de la marque, grâce à la couverture de terrain de Marco Guaramonti, puis de monter en puissance piano, piano.

La conquête des premiers réseaux sera attendue en 2023, pour permettre au bouche-à-oreille de faire son travail.

Et pour se faire sa place au soleil, b[la filiale hexagonale va miser sur des destinations bankable comme les USA, le Canada, Polynésie, l'Afrique australe, les Maldives, les Seychelles et la nouvelle venue, qu'est l'Arabie Saoudite. ]b

Et ne vous attendez pas à vous voir livrer des milliers de brochures, ces catalogues n'existent pas.

Pour le patron, vendre un voyage est un travail à 4 mains, qui se veut même collaboratif.

"Nous ajouterons les destinations au fur à mesure que le chiffre d'affaires va croitre, ainsi que la taille de l'équipe.

D'ailleurs une responsable commerciale arrivera prochainement, une personnalité du secteur," s'enthousiasme Marco Guaramonti. Pour l'heure le nom n'a pas filtré, mais celle-ci devrait prendre ses quartiers dans les prochains jours.

Et comme tout serial entrepreneur, Frederic Naar mène plusieurs projets en même temps, aussi bien dans le metavers que le développement d'une nouvelle plateforme digitale BtoBtoC.

"Il n'est pas possible de laisser tout l'espace du voyage BtoC sur internet aux seuls Expedia, Booking, donc aux pureplayers. Nous développons pour la fin de l'année un site très performant, visant à faire venir des clients dans des agences de voyages."

Prévu pour être lancé en Italie à la fin de l'année, ce portail enverra le futur voyageur dans un point de vente préalablement sélectionné par le TO, comme étant un spécialiste de la destination.

Le professionnel contactera le client au nom de Naar Tour Operator.

"La valeur ajoutée de l'agent repose d'une part sur la connaissance qu'il a de son client et du voyage et d'autre part sur sa présence physique qui réconforte les voyageurs.

Nous voulons récupérer les internautes pour les ramener vers l'agence," révèle le vice-président de l'Astoi.

Avant de s'attaquer au web, le TO italien doit se faire une place en France !