Nice : "Notre Luxury Collection va renforcer notre attractivité sur les ailes de saisons"

TourMaG : Pourquoi avoir créé une Luxury Collection ?

Lauriano Azinheirinha : Nice est une destination très connue à l’international. Attirer des visiteurs l’été, ça se fait quasiment tout seul. Mais les établissements touristiques ont besoin de travailler toute l’année, y compris de novembre à mars. Or, il s’avère plus compliqué d’attirer la clientèle sur les ailes de saison.

Nos ancêtres avaient trouvé la solution. Nice était devenue une ville de villégiature d’hiver où la gentry du monde entier venait pour trouver du luxe, un art de vivre, une richesse culturelle et patrimoniale en même temps qu’un climat doux.

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Aujourd’hui encore, pour attirer pendant les ailes de saison, nos atouts sont justement le luxe et les richesses naturelles de notre territoire trop souvent regardé - à tort - d'abord comme un pôle urbain

TourMaG : L'avenir touristique de Nice l'hiver passe-t-il vraiment par le luxe ?

Lauriano Azinheirinha : L'objectif de notre Luxury Collection, c'est de redonner une image de destination de luxe à notre territoire. Bâtir un programme de communication adéquat est d’autant plus urgent que nous sommes entourés par Cannes et Monaco, deux destinations que l’on rejoint en avion via l’aéroport international de Nice.

Aujourd'hui, dans la Métropole niçoise, nous avons déjà 12 hôtels cinq étoiles dont deux palaces et autant de tables étoilées. Ce n'est pas rien ! Mais, entre récemment et les trois ans à venir, notre offre hôtelière en 4 et 5 étoiles se sera enrichie de 3000 chambres supplémentaires.

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Maison Albar ouvrira l'hôtel Victoria à la fin 2023 ; au printemps 2024, dans le Vieux Nice, l’ancien couvent de la Visitation sera réhabilité par le groupe Perseus qui en fera un cinq étoiles.

Nous avons aussi un offre shopping de luxe importante tant au centre ville que dans les communes environnantes.]

TourMaG : C'est important, le shopping ?

Lauriano Azinheirinha : La possibilité de faire du shopping, c'est un critère important au moment de choisir une destination de voyage.

Une étude récente du CRT Sud confirme d'ailleurs que pour dynamiser la destination Nice, l'hiver, il faut miser sur l'offre culturelle, les musées, le patrimoine classé à l'Unesco, la gastronomie, le carnaval mais aussi sur le shopping.

TourMaG : Faut-il encore renforcer l'offre de Nice dans le domaine du shopping ?

Lauriano Azinheirinha : Nous avons déjà une offre extraordinaire. Nous possédons trois centres commerciaux dont CAP 3000, classé "meilleur centre commercial du monde", devant le Dubaï Mall, au dernier MIPIM.

Cap 3000 a eu l'idée de développer un étage luxe, "le Corso". Ils ont aussi un centre fitness incroyable, "Le Metropolitan".

Il faut mentionner aussi le centre commercial à ciel ouvert, le Polygone Riviera de Cagnes-sur-Mer, qui fait une belle place aux espaces verts et aux œuvres d'art contemporain.

Ajoutez à cela, à Nice, les Galeries Lafayette. Non seulement ce sont les plus grandes de France après celles de Paris, mais elles ont mis en place un dispositif d'accompagnement personnalisé pour ceux qui veulent y faire leur shopping de luxe. Elles sont disponibles aussi pour des soirées privatisées.

Enfin, il y a l'offre commerciale de l'hypercentre de Nice : sur la place Massena, l'avenue de Verdun et la rue de Paradis. Cette offre va s'agrandir encore avec les boutiques qui seront installées en pied d'immeuble, sous l'hôtel Victoria.

Notre Luxury Collection va donner une lisibilité accrue à l'ensemble de cette offre, hôtelière et commerciale. Ce Club du luxe, nous l'avons lancé au Salon ILTM de Cannes en décembre dernier. Depuis, son Comité de pilotage a validé un plan d'action, choisi un logo, choisi une agence de communication spécialisée dans le luxe : Victor. Nous allons maintenant travailler à la fois sur la promotion et sur l'offre.

TourMaG : Pourquoi avoir, à peu près au même moment, adhéré à "Clé verte", le premier écolabel hôtelier reconnu dans le monde ?

Lauriano Azinheirinha : Justement parce que c'est le premier écolabel hôtelier reconnu dans le monde !

Aujourd'hui, l'industrie du tourisme représente 11 % des émissions de gaz à effet de serre. Les trois quarts de ces émissions sont liées au transport, sur lequel je n'ai pas de prise. En revanche, je peux et je veux agir sur les 25 % restant.

De surcroît, l'Office de tourisme Métropolitain Nice Côte d'Azur devait s'inscrire dans la dynamique lancée par l'exécutif niçois qui veut faire de Nice, la ville verte de la Méditerranée.

Depuis plusieurs années, les politiques mises en place vont dans ce sens. L'éco-vallée de la plaine du Var permet le développement d'une urbanisation raisonnable. A Nice même, la réalisation de la "coulée verte", du parc paysager et d'une forêt urbaine participent aussi de cette politique-là.

Toujours pour encourager la "décarbonisation", l'exécutif niçois favorise également sur les mobilités douces avec la mise en place d'un réseau de bus électriques, de cinq lignes de tramway et le développement des pistes cyclables.

Pour sa part, l'Office de tourisme Métropolitain Nice Côte d'Azur a créé une direction du tourisme durable. Avec l'adhésion au label "clé verte", nous allons décliner tout une série d'actions vertueuses. L'objectif est d'inciter nos partenaires économiques à adopter des éco-solutions.

Pour les convaincre, nous mettons en avant les bénéfices qu'ils en retireront en termes de réduction de la consommation d'eau, d'énergie mais aussi sur le plan environnemental et social. Il est reconnu que les engagements pris en terme de RSE contribuent à souder les équipes.

TourMaG : Les entreprises touristiques locales ont-elles bien accueilli votre démarche ?

Lauriano Azinheirinha : 43 établissements ont déjà manifesté leur intention d'adhérer au label clé verte. Parmi eux, 31 hôtels dont quatre cinq étoiles et douze quatre étoiles. S'y ajoutent trois résidences de tourisme, un camping, deux gîtes, cinq restaurants de plage.

43, c'est déjà une belle réussite. Mais, il n'est pas question de s'arrêter à cette politique de labellisation. Il nous faut aller plus loin pour accompagner ces établissements et aussi les aider à réaliser les investissements nécessaires.

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Pour cela, nous devrons aller chercher des fonds de la région, de l'Europe, de l'Ademe. D'ores et déjà,16 établissements sont labellisés et en voie de l'être.

TourMaG : Le label clé verte, c'est LA solution pour avancer ?

Lauriano Azinheirinha : Ce label ne peut pas être la seule réponse. Il nous faut également travailler pour étoffer l'offre d'expériences éco-responsables sur notre territoire. En effet, nous avons une clientèle de plus en plus soucieuse de donner du sens à ses voyages et donc de plus en plus demanderesse d'expériences de ce genre.

A terme, nous ne pourrons pas nous contenter de mener une politique d'équipements et d'hébergements éco-responsables même s'il y a beaucoup à faire, en particulier sur les sites protégés où l'offre est très pauvre. Nous devrons devenir une destination entièrement éco-responsable.

TourMaG : Qu'entendez-vous par là ?
Lauriano Azinheirinha : Cela signifie qu'à partir du moment où quelqu'un atterrira à Nice, tout ce qu'il fera -se loger, se restaurer, se distraire, etc.- devra être vertueux, c'est à dire bon pour la planète !