"Les montagnards espèrent, Monsieur le Président de la République, que votre position évolue dans les jours qui viennent." - Depositphotos.com
Un coup de massue !
"Il me semble impossible de privilégier une ouverture pour les fêtes de fin d'année mais plutôt mi-janvier".
Cette phrase lâchée par Emmanuel Macron lors de son discours le 24 novembre 2020, résonne dans toutes les têtes des opérateurs et acteurs de la montagne.
Au lendemain de cette déclaration se mêlent à la fois la surprise et la déception. Une grande réunion à Matignon organisée en début de semaine permettait d'espérer une réponse sous une dizaine de jours, mais la petite phrase du chef de l'Etat a gelé une partie des espoirs.
"Nous sommes surpris. Nous ne comprenons pas. Une décision devait être prise vers le 5 décembre 2020", explique Joël Retailleau, directeur général de l'Association Nationale des Maires des Stations de Montagne (ANMSM).
"C'est la sidération, nous nous demandons à qui il faut se fier, à qui on peut faire confiance" s'interroge de son côté Benoît Robert, directeur du Cluster Montagne.
"On nous parle des stations, mais les commerces vont rouvrir, les hôtels peuvent aussi ouvrir, seuls les restaurants seront fermés. Les Français pourront se rendre dans leur résidence secondaire... Ce sont les remontées mécaniques qui ne pourraient pas ouvrir. Nous nous attendions à un Noël compliqué mais si les stations n'ouvrent pas, ce sera catastrophique".
Un étonnement partagé par Chantal Carlioz, présidente d'Isère Attractivité et vice-présidente de l'Isère en charge de la Montagne et des stations : "Nous préparions avec l'ensemble des acteurs de la montagne l'ouverture des stations, comme savent le faire depuis toujours les montagnards.
Nous attendions la validation en cours du protocole sanitaire d'ouverture. Le Premier ministre, hier (lundi 24 novembre, ndlr) lors de ses discussions avec ces mêmes professionnels, avait annoncé une décision en décembre.
Aussi, c'est la stupéfaction et le désarroi dans nos rangs devant cette incohérence. Reste-t-il des perspectives d'ouverture pour cette fin d'année ? Nous l'espérons fortement."
"Il me semble impossible de privilégier une ouverture pour les fêtes de fin d'année mais plutôt mi-janvier".
Cette phrase lâchée par Emmanuel Macron lors de son discours le 24 novembre 2020, résonne dans toutes les têtes des opérateurs et acteurs de la montagne.
Au lendemain de cette déclaration se mêlent à la fois la surprise et la déception. Une grande réunion à Matignon organisée en début de semaine permettait d'espérer une réponse sous une dizaine de jours, mais la petite phrase du chef de l'Etat a gelé une partie des espoirs.
"Nous sommes surpris. Nous ne comprenons pas. Une décision devait être prise vers le 5 décembre 2020", explique Joël Retailleau, directeur général de l'Association Nationale des Maires des Stations de Montagne (ANMSM).
"C'est la sidération, nous nous demandons à qui il faut se fier, à qui on peut faire confiance" s'interroge de son côté Benoît Robert, directeur du Cluster Montagne.
"On nous parle des stations, mais les commerces vont rouvrir, les hôtels peuvent aussi ouvrir, seuls les restaurants seront fermés. Les Français pourront se rendre dans leur résidence secondaire... Ce sont les remontées mécaniques qui ne pourraient pas ouvrir. Nous nous attendions à un Noël compliqué mais si les stations n'ouvrent pas, ce sera catastrophique".
Un étonnement partagé par Chantal Carlioz, présidente d'Isère Attractivité et vice-présidente de l'Isère en charge de la Montagne et des stations : "Nous préparions avec l'ensemble des acteurs de la montagne l'ouverture des stations, comme savent le faire depuis toujours les montagnards.
Nous attendions la validation en cours du protocole sanitaire d'ouverture. Le Premier ministre, hier (lundi 24 novembre, ndlr) lors de ses discussions avec ces mêmes professionnels, avait annoncé une décision en décembre.
Aussi, c'est la stupéfaction et le désarroi dans nos rangs devant cette incohérence. Reste-t-il des perspectives d'ouverture pour cette fin d'année ? Nous l'espérons fortement."
"Nous sommes persuadés que nous pouvons ouvrir en totale sécurité sanitaire pour les clients"
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Patrick Ricou et Yvan Chaix, respectivement Président et directeur de l'agence de Développement des Hautes-Alpes, font part également de leur incompréhension dans un communiqué commun : "Vous autorisez l’ouverture d’établissements en lieux clos mais pas la pratique du ski, activité de plein air par excellence.
Vous autorisez les déplacements entre régions pour passer Noël en famille, mais pas en station. Vous évoquez une coordination européenne alors que les stations suisses sont ouvertes et les italiennes resteront fermées jusqu’en février.
Hier soir, vous avez anéanti des mois de travail entre le gouvernement, les professionnels et élus de la montagne pour construire les protocoles de santé adéquats.
Vous mettez nos territoires de montagne en danger en sous-estimant gravement les conséquences économiques et sociales d’un report d’ouverture en janvier (...) Les montagnards espèrent, Monsieur le Président de la République, que votre position évolue dans les jours qui viennent." "
Car tous restent mobilisés. Le Président de la République a réaffirmé qu'"une concertation a été engagée" et que "les décisions seront prises" en lien également avec les autres pays européens : Italie et Allemagne.
"Nous allons poursuivre nos discussions avec le gouvernement et apporter les garanties sanitaires. Nous avons effectué un gros travail sur les protocoles, et les dispositifs sanitaires avec notamment un déploiement des tests antigéniques.
Nous sommes persuadés que nous pouvons ouvrir en totale sécurité sanitaire pour les clients", affirme Joël Retailleau de l'ANMSM.
Vous autorisez les déplacements entre régions pour passer Noël en famille, mais pas en station. Vous évoquez une coordination européenne alors que les stations suisses sont ouvertes et les italiennes resteront fermées jusqu’en février.
Hier soir, vous avez anéanti des mois de travail entre le gouvernement, les professionnels et élus de la montagne pour construire les protocoles de santé adéquats.
Vous mettez nos territoires de montagne en danger en sous-estimant gravement les conséquences économiques et sociales d’un report d’ouverture en janvier (...) Les montagnards espèrent, Monsieur le Président de la République, que votre position évolue dans les jours qui viennent." "
Car tous restent mobilisés. Le Président de la République a réaffirmé qu'"une concertation a été engagée" et que "les décisions seront prises" en lien également avec les autres pays européens : Italie et Allemagne.
"Nous allons poursuivre nos discussions avec le gouvernement et apporter les garanties sanitaires. Nous avons effectué un gros travail sur les protocoles, et les dispositifs sanitaires avec notamment un déploiement des tests antigéniques.
Nous sommes persuadés que nous pouvons ouvrir en totale sécurité sanitaire pour les clients", affirme Joël Retailleau de l'ANMSM.
"Il faut éclaircir la situation"
Pour les opérateurs, la déclaration du Président de la République sème le trouble.
Un flou qu'il faut absolument lever pour Yariv Abehsera, PDG et fondateur de Travelfactory : "même si le démarrage pour les fêtes paraît compromis, je préfère attendre une véritable clarification. Nous disons à nos clients que nous restons concentrés et nous attendons une position claire et précise qui n'arrivera sans doute pas avant lundi. "
Car les clients en effet s'inquiètent pour leurs réservations. MMV, Villages Clubs du Soleil ont reçu de nombreux appels. Mais les opérateurs sont tous sur la même ligne. Pour eux aussi, aucune décision définitive n'est encore prise.
"Emmanuel Macron a exprimé une vision personnelle", explique Bruno Clément, directeur général adjoint de MMV. "Il faut attendre la décision définitive. Nous avons travaillé sur un protocole sanitaire précis pour les stations. Le gouvernement doit pouvoir en tenir compte".
Même discours du côté de Gilles Vanheule, directeur de l'Office de tourisme de Serre-Chevalier, qui n'a pas envie de perdre espoir : "ce n'est pas clair. Et nous comprenons que rien n'est encore joué.
Nous mettons tout en œuvre pour mettre en avant les précautions sanitaires et il nous semble objectivement clair que sur un domaine skiable les risques sont moins élevés que de prendre le RER B à 17h".
Il rappelle également que "tous les saisonniers sont suspendus à cette décision."
Une chose est sûre, Gilles Vanheule ne baissera pas les bras. "Si au 15 décembre 2020 nous sommes déconfinés, les Français pourront circuler librement, les commerces seront ouverts et nous proposerons les activités hors ski de piste s'il le faut : les chiens de traineaux, le ski de rando, le ski de fond, les balades en raquettes..."
Un flou qu'il faut absolument lever pour Yariv Abehsera, PDG et fondateur de Travelfactory : "même si le démarrage pour les fêtes paraît compromis, je préfère attendre une véritable clarification. Nous disons à nos clients que nous restons concentrés et nous attendons une position claire et précise qui n'arrivera sans doute pas avant lundi. "
Car les clients en effet s'inquiètent pour leurs réservations. MMV, Villages Clubs du Soleil ont reçu de nombreux appels. Mais les opérateurs sont tous sur la même ligne. Pour eux aussi, aucune décision définitive n'est encore prise.
"Emmanuel Macron a exprimé une vision personnelle", explique Bruno Clément, directeur général adjoint de MMV. "Il faut attendre la décision définitive. Nous avons travaillé sur un protocole sanitaire précis pour les stations. Le gouvernement doit pouvoir en tenir compte".
Même discours du côté de Gilles Vanheule, directeur de l'Office de tourisme de Serre-Chevalier, qui n'a pas envie de perdre espoir : "ce n'est pas clair. Et nous comprenons que rien n'est encore joué.
Nous mettons tout en œuvre pour mettre en avant les précautions sanitaires et il nous semble objectivement clair que sur un domaine skiable les risques sont moins élevés que de prendre le RER B à 17h".
Il rappelle également que "tous les saisonniers sont suspendus à cette décision."
Une chose est sûre, Gilles Vanheule ne baissera pas les bras. "Si au 15 décembre 2020 nous sommes déconfinés, les Français pourront circuler librement, les commerces seront ouverts et nous proposerons les activités hors ski de piste s'il le faut : les chiens de traineaux, le ski de rando, le ski de fond, les balades en raquettes..."
La montagne génère près de 9 milliards d'euros de chiffre d'affaires
Comme le rappelle le directeur général de l'ANMSM, une décision de fermeture aurait des conséquences économiques colossales pour les opérateurs de la montagne.
La montagne génère près de 9 milliards d'euros de chiffre d'affaires sur une année pour 120 000 emplois salariés et la seule période des fêtes représente 25% du chiffre d'affaires annuel.
Les dernières déclarations de Bruno Le Maire, Ministre de l'économie au micro de France Inter ce 25 novembre au matin laissent peu d'espoir : "j'aimerais que nos stations puissent ouvrir. Mais nous estimons que le risque sanitaire est très élevé.
Si c'est pour qu'en janvier, on se retrouve avec un virus qui redémarre et la saison de février, qui est la plus importante, est sacrifiée, on sera tous perdants".
Reste désormais à trancher définitivement la question, le gouvernement semblant davantage jouer à la girouette qu'à donner un véritable cap. Tout le monde est dans l'attente : les Français comme les opérateurs...
La montagne génère près de 9 milliards d'euros de chiffre d'affaires sur une année pour 120 000 emplois salariés et la seule période des fêtes représente 25% du chiffre d'affaires annuel.
Les dernières déclarations de Bruno Le Maire, Ministre de l'économie au micro de France Inter ce 25 novembre au matin laissent peu d'espoir : "j'aimerais que nos stations puissent ouvrir. Mais nous estimons que le risque sanitaire est très élevé.
Si c'est pour qu'en janvier, on se retrouve avec un virus qui redémarre et la saison de février, qui est la plus importante, est sacrifiée, on sera tous perdants".
Reste désormais à trancher définitivement la question, le gouvernement semblant davantage jouer à la girouette qu'à donner un véritable cap. Tout le monde est dans l'attente : les Français comme les opérateurs...