Pétition Marseille : "Contrairement à ce que laisse supposer cette pétition, les acteurs du transport maritime sont engagés de longue date dans la décarbonation de cette activité, notamment en Méditerranée" - Photo GPMM
Chers toutes et tous,
Marseille est avant tout une ville portuaire depuis 2600 ans et c’est bien de son port qu’elle a pu connaitre le développement et le rayonnement qu’on lui connait. Au-delà de ma qualité de Président du Club de la Croisière, c’est surtout en tant que professionnel portuaire et partie prenante de la place maritime marseillaise et dans le cadre de ce collectif que je m’adresse à vous aujourd’hui.
Pour me connaitre, vous savez tous que je porte et je défends les sujets liés à la transition écoénergétique et à la protection de la Méditerranée depuis toujours, tout en étant très attaché à l’acceptation sociétale.
L’ensemble de la place portuaire a donc été bien étonnée de voir sortir cette pétition portée par le Maire de Marseille en personne, sans aucune concertation ou message d’alerte auprès des autorités, alors que l’ensemble des acteurs de la place portuaire et plus largement les acteurs économiques et sociaux de Marseille sont engagés avec les élus dans une instance d’échanges réguliers et constructifs, le Dialogue Ville-Port dans le cadre de laquelle l’ensemble de ces sujets y sont régulièrement abordés.
Marseille est avant tout une ville portuaire depuis 2600 ans et c’est bien de son port qu’elle a pu connaitre le développement et le rayonnement qu’on lui connait. Au-delà de ma qualité de Président du Club de la Croisière, c’est surtout en tant que professionnel portuaire et partie prenante de la place maritime marseillaise et dans le cadre de ce collectif que je m’adresse à vous aujourd’hui.
Pour me connaitre, vous savez tous que je porte et je défends les sujets liés à la transition écoénergétique et à la protection de la Méditerranée depuis toujours, tout en étant très attaché à l’acceptation sociétale.
L’ensemble de la place portuaire a donc été bien étonnée de voir sortir cette pétition portée par le Maire de Marseille en personne, sans aucune concertation ou message d’alerte auprès des autorités, alors que l’ensemble des acteurs de la place portuaire et plus largement les acteurs économiques et sociaux de Marseille sont engagés avec les élus dans une instance d’échanges réguliers et constructifs, le Dialogue Ville-Port dans le cadre de laquelle l’ensemble de ces sujets y sont régulièrement abordés.
"Les acteurs du transport maritime sont engagés de longue date dans la décarbonation"
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Il convient de rétablir la vérité :
• Contrairement à ce que laisse supposer cette pétition, les acteurs du transport maritime sont engagés de longue date dans la décarbonation de cette activité, notamment en Méditerranée.
• On est bien loin du million de voitures ! Le million de voitures est un cliché ancien lié à la seule prise en compte des oxydes d’azote en l’absence de pots catalytiques sur les navires. En général, on rapporte la consommation du navire à la puissance installée sur celui-ci.
Si le groupe électrogène, qui fonctionne lorsque le navire est à quai, à une puissance installée de 1MW, cela représente environ 200 litres à l’heure. Sachant qu’un petit paquebot à quai consomme environ 300 litres à l’heure, un paquebot moyen de 1000 passagers à quai consommera environ 1000 litres à l’heure et un gros paquebot au maximum 2000 litres à l’heure pour une puissance de 10Mw. Sachant qu’une voiture consomme environ 5 litres à l’heure, un camion ou un bus 50 litres à l’heure, on obtient un rapport de quelques centaines de voitures pour un gros navire ou quelques dizaines d’autocars ou camions.
• La pétition appelle à ce que des "normes très strictes soient adoptées rapidement par les instances internationales". Depuis le 1er janvier 2020, l’Organisation Maritime Internationale impose aux navires d’utiliser en navigation un carburant avec un taux de soufre à 0,5 % (contre 3,5% auparavant). Lorsqu’ils sont à quai, les navires sont également contraints d’utiliser un diesel à 0,1 % de teneur en soufre.
• Nous nous sommes battus au sein de l’OMI pour renforcer ces mesures, en obtenant le mois dernier le passage de la Méditerranée en zone SECA (zone de contrôle des émissions de soufre et de particules). Cette mesure a déjà été adoptée. Dès 2025, les navires présents en Méditerranée devront ainsi utiliser un carburant dont la teneur en soufre ne dépasse pas les 0,1% (soit un fuel 5 fois moins polluant que la norme internationale). De manière anticipée et volontaire, les armateurs de croisière l’appliquent déjà à Marseille depuis 2020, donc avec 5 ans d’avance.
A lire aussi : Erminio Eschena (CLIA) : "On attend d'un Maire qu'il agisse, plutôt que de lancer une pétition !"
• Ces normes font l’objet de contrôles réguliers de la part des autorités françaises. En 2021 par exemple, la Direction Interrégionale de la Mer Méditerranée a réalisé 230 contrôles de carburants et 66 analyses en laboratoire agréé. D’autres inspections ont lieu, de la part des services spécialisés de la direction des affaires maritimes ou de l’autorité portuaire par exemple (voir le rapport de la DIRM ci-joint, notamment pages 29)
• Contrairement à ce que laisse supposer cette pétition, les acteurs du transport maritime sont engagés de longue date dans la décarbonation de cette activité, notamment en Méditerranée.
• On est bien loin du million de voitures ! Le million de voitures est un cliché ancien lié à la seule prise en compte des oxydes d’azote en l’absence de pots catalytiques sur les navires. En général, on rapporte la consommation du navire à la puissance installée sur celui-ci.
Si le groupe électrogène, qui fonctionne lorsque le navire est à quai, à une puissance installée de 1MW, cela représente environ 200 litres à l’heure. Sachant qu’un petit paquebot à quai consomme environ 300 litres à l’heure, un paquebot moyen de 1000 passagers à quai consommera environ 1000 litres à l’heure et un gros paquebot au maximum 2000 litres à l’heure pour une puissance de 10Mw. Sachant qu’une voiture consomme environ 5 litres à l’heure, un camion ou un bus 50 litres à l’heure, on obtient un rapport de quelques centaines de voitures pour un gros navire ou quelques dizaines d’autocars ou camions.
• La pétition appelle à ce que des "normes très strictes soient adoptées rapidement par les instances internationales". Depuis le 1er janvier 2020, l’Organisation Maritime Internationale impose aux navires d’utiliser en navigation un carburant avec un taux de soufre à 0,5 % (contre 3,5% auparavant). Lorsqu’ils sont à quai, les navires sont également contraints d’utiliser un diesel à 0,1 % de teneur en soufre.
• Nous nous sommes battus au sein de l’OMI pour renforcer ces mesures, en obtenant le mois dernier le passage de la Méditerranée en zone SECA (zone de contrôle des émissions de soufre et de particules). Cette mesure a déjà été adoptée. Dès 2025, les navires présents en Méditerranée devront ainsi utiliser un carburant dont la teneur en soufre ne dépasse pas les 0,1% (soit un fuel 5 fois moins polluant que la norme internationale). De manière anticipée et volontaire, les armateurs de croisière l’appliquent déjà à Marseille depuis 2020, donc avec 5 ans d’avance.
A lire aussi : Erminio Eschena (CLIA) : "On attend d'un Maire qu'il agisse, plutôt que de lancer une pétition !"
• Ces normes font l’objet de contrôles réguliers de la part des autorités françaises. En 2021 par exemple, la Direction Interrégionale de la Mer Méditerranée a réalisé 230 contrôles de carburants et 66 analyses en laboratoire agréé. D’autres inspections ont lieu, de la part des services spécialisés de la direction des affaires maritimes ou de l’autorité portuaire par exemple (voir le rapport de la DIRM ci-joint, notamment pages 29)
"Nous restons à disposition du Maire de Marseille"
Les acteurs maritimes marseillais ont anticipé depuis de nombreuses années et ont consenti de nombreux efforts :
• Au-delà de ces règlementations internationales, il faut souligner les efforts fournis par les acteurs portuaires et maritimes marseillais puisque la place portuaire marseillaise est largement en avance en matière de transition environnementale et de lutte contre les pollutions.
• Marseille est notamment un hub du Gaz Naturel Liquéfié qui est une solution phare pour éliminer les émissions de soufre et de particules. Le port comme les armateurs présents à Marseille ont réalisé d’importants investissements pour adopter cette technologie.
• Le branchement électrique des navires à quai (CENAQ), puisque le port de Marseille Fos a été le 1er en Méditerranée à proposer cette solution qui permet de réduire à 0 les émissions atmosphériques à quai. D’ici 2025, grâce à un important programme d’investissement, l’ensemble des quais passagers seront équipés de CENAQ.
• La place portuaire marseillaise va au-delà des réglementations internationales et fait preuve d’une forte exigence en faveur de la protection de la Méditerranée : charte bleue de la part des acteurs de la croisière dont les engagements dépassent le cadre règlementaire, charte de Green Handling de la part de armateurs visant à réduire la vitesse et à limiter les manœuvres lors des pics de pollution, exemplarité de la CMA CGM, utilisation de carburants moins polluants, investissement dans des navires dernières générations de la part de La Méridionale, de CORSICA Linea, de MSC ainsi que de COSTA…
Nous restons à disposition du Maire de Marseille, comme nous l’avons toujours fait jusqu’à présent, pour travailler, agir ensemble et poursuivre nos engagements sur le terrain en la matière.
En particulier, il y a de gros chantiers à conduire côté Ville de Marseille qui sont de sa compétence, pour fluidifier la gestion des flux routiers, développer des navettes maritimes, améliorer la propreté et l’accueil de ses visiteurs, qu’ils soient passagers pour les ferry en partance pour la Corse ou le Maghreb, ou les passagers de croisière, visiteurs qui aiment tous notre Ville !
Il est certain en tout cas que cette pétition aura permis à l’ensemble des professionnels maritimes d’être plus soudés que jamais.
Nous sommes à votre écoute pour toute proposition d’actions et d’échanges.
Très sincèrement,
Jean-Francois SUHAS
Président du Marseille Provence Cruise Club
• Au-delà de ces règlementations internationales, il faut souligner les efforts fournis par les acteurs portuaires et maritimes marseillais puisque la place portuaire marseillaise est largement en avance en matière de transition environnementale et de lutte contre les pollutions.
• Marseille est notamment un hub du Gaz Naturel Liquéfié qui est une solution phare pour éliminer les émissions de soufre et de particules. Le port comme les armateurs présents à Marseille ont réalisé d’importants investissements pour adopter cette technologie.
• Le branchement électrique des navires à quai (CENAQ), puisque le port de Marseille Fos a été le 1er en Méditerranée à proposer cette solution qui permet de réduire à 0 les émissions atmosphériques à quai. D’ici 2025, grâce à un important programme d’investissement, l’ensemble des quais passagers seront équipés de CENAQ.
• La place portuaire marseillaise va au-delà des réglementations internationales et fait preuve d’une forte exigence en faveur de la protection de la Méditerranée : charte bleue de la part des acteurs de la croisière dont les engagements dépassent le cadre règlementaire, charte de Green Handling de la part de armateurs visant à réduire la vitesse et à limiter les manœuvres lors des pics de pollution, exemplarité de la CMA CGM, utilisation de carburants moins polluants, investissement dans des navires dernières générations de la part de La Méridionale, de CORSICA Linea, de MSC ainsi que de COSTA…
Nous restons à disposition du Maire de Marseille, comme nous l’avons toujours fait jusqu’à présent, pour travailler, agir ensemble et poursuivre nos engagements sur le terrain en la matière.
En particulier, il y a de gros chantiers à conduire côté Ville de Marseille qui sont de sa compétence, pour fluidifier la gestion des flux routiers, développer des navettes maritimes, améliorer la propreté et l’accueil de ses visiteurs, qu’ils soient passagers pour les ferry en partance pour la Corse ou le Maghreb, ou les passagers de croisière, visiteurs qui aiment tous notre Ville !
Il est certain en tout cas que cette pétition aura permis à l’ensemble des professionnels maritimes d’être plus soudés que jamais.
Nous sommes à votre écoute pour toute proposition d’actions et d’échanges.
Très sincèrement,
Jean-Francois SUHAS
Président du Marseille Provence Cruise Club