Poisson d'avril - Marseille-Ajaccio en 15 minutes avec l’Hyperloop, c’est pour 2023 !

TourMaG.com - Après des essais mitigés, on pensait que vous aviez jeté l’éponge ?

Jérôme Loupé: “Pas du tout, nous ne faisons pas de déclarations fracassantes, mais nous avons avançons, nous fonçons, même…

TourMaG.com - Qu’entendez-vous par là ?

Jérôme Loupé: “Je tiens tout d’abord à rappeler le principe de l’hyperloop. Elon Musk, qui n’est pas un rigolo, a remis au goût du jour le concept éprouvé de l’Hyperloop.

Pour résumer, c’est une capsule qui se déplace dans un tube sous vide d'air. Il est surélevé par un système de coussin d'air ou par un système de sustentation magnétique qui le maintient en lévitation au dessus des rails, afin de réduire les frottements."

TourMaG.com - Plus concrètement, comment ça marche ?

Jérôme Loupé : "Les capsules sont propulsées grâce à des moteurs à induction qui utilisent l’énergie électrique pour générer un champ électromagnétique. Ces moteurs sont placés à intervalles réguliers dans les tubes et transmettent l’énergie grâce à des électroaimants, fixés sur les capsules.

Grâce à ce principe, nous pouvons, en toute sécurité, transporter aisément passagers et marchandises et atteindre des vitesses supersoniques, de l’ordre de 1000 kilomètres/heure.

TourMaG.com - Pourquoi spécialement Marseille-Ajaccio ?

Jérôme Loupé : "Parce que c’est la distance idéale (300 km, environ) pour faire des tests grandeur nature. Nous sommes désormais en mesure d’atteindre une vitesse théorique de 1 102 km/h, ce qui nous permettra de proposer des dessertes en 15 minutes entre l’île de Beauté et le continent.

TourMaG.com - Oui, mais les infrastructures tubulaires et les piliers qui vont supporter l’ensemble, représentent tout de même un investissement considérable ?

Jérôme Loupé : "Certes, le budget est conséquent, mais regardez La Réunion qui a doublé le périmètre de l’ile avec une route construite au dessus de la mer ? Aujourd’hui nous avons la technologie et le savoir-faire pour entreprendre ce type de projet.

TourMaG.com - Certainement, mais cela représente un budget considérable sans compter le coût environnemental ?

Jérôme Loupé : "En ce qui concerne le budget, je suis en mesure de vous annoncer qu’il est d’ores et déjà bouclé. La région Paca et la région Corse se sont entendues sur une subvention de l’ordre de 500 millions d’euros et l’Etat abondera le reste. Nous sommes dans une enveloppe globale d’1 milliard 200 millions environ.

TourMaG.com - Quel est l’intérêt d’une telle liaison alors que nous avons des compagnies maritimes et aériennes qui desservent régulièrement la Corse ?

Jérôme Loupé : "L’intérêt est lié principalement au tourisme, bien sûr, mais aussi à la continuité territoriale.

En ce qui concerne le premier, nous avons déjà reçu des marques d’intérêt de la part de grand Groupes comme Marietton Développement ou encore d’Exotismes, qui est un spécialiste des îles.

Les opérateurs touristiques métropolitains et corses (Ollandini, Corsicatours…), mais aussi les transporteurs maritimes ou aériens, veulent investir dans le projet.

Economiquement, nous promettons une véritable révolution, avec la possibilité pour les voyageurs des deux côtés de la méditerranée, d’aller aussi aisément à Ajaccio qu’ils se rendent à l’Estaque en bateau.

En outre, nous allons réduire drastiquement le budget consacré à la continuité territoriale, qui coûte un bras chaque année à la collectivité. Enfin, du point de vue écologique, l’alimentation de l’hyperloop se fera au moyen de panneaux solaires, donc il n’y aura pas d’impact environnemental...

Au contraire, il a été calculé que b[300 km de voies Hyperloop dédiées au fret permettraient, par exemple, b[d'éviter l’émission de 140 000 tonnes de CO2 chaque année

TourMaG.com - Quel est le calendrier prévu ?

Jérôme Loupé : "Les études de faisabilité et celle d’impact sont terminées. Nous avons commencé à implanter les piliers (il en faudra un environ par kilomètre) et ensuite nous poserons les tuyaux. Les travaux avancent bien, et nous prévoyons de terminer les infrastructures d’ici la fin de l’année.
La mise en service étant prévue pour le printemps 2023.