Au poker menteur actuel auquel se livrent Producteurs et Distributeurs, il n'y aura que des perdants... /photo Wikipedia
Pascal d’Izaguirre (TUI France) a initié une partie de poker menteur à grand renfort de superlatifs lors du dernier congrès Manor à Rome.
"Les TO sont le dos au mur ! (...) Nous ne pouvons plus continuer comme ça (...) Nous allons mourir et les agences mourront avec nous (...)"
Bref un grand déballage, beaucoup de moulinets mais, in fine des prises de position stériles qui ne font en rien avancer le schmiblick.
Deux phrases frappées au coin du bon sens à propos de ce débat :
1) - « Messieurs, faut-il tuer notre business model parce que le votre est mort ? (“Lotfi Tazi (Voyages Paris Normandie)
2) - « Le dialogue de sourd ne peut plus durer, nous sommes condamnées à nous écouter ! à nous entendre, et ce dans l’intérêt des agences (...) dont nous aurons toujours besoin... » (Raouf Benslimane, Thalasso n°1)
Voilà résumés en peu de mots, les enjeux actuels. On pourrait rétorquer à Raouf qu’il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre... et qu’on attend toujours que quelqu’un de courageux prenne l’initiative d’un indispensable “Yalta” du voyage.
"Les TO sont le dos au mur ! (...) Nous ne pouvons plus continuer comme ça (...) Nous allons mourir et les agences mourront avec nous (...)"
Bref un grand déballage, beaucoup de moulinets mais, in fine des prises de position stériles qui ne font en rien avancer le schmiblick.
Deux phrases frappées au coin du bon sens à propos de ce débat :
1) - « Messieurs, faut-il tuer notre business model parce que le votre est mort ? (“Lotfi Tazi (Voyages Paris Normandie)
2) - « Le dialogue de sourd ne peut plus durer, nous sommes condamnées à nous écouter ! à nous entendre, et ce dans l’intérêt des agences (...) dont nous aurons toujours besoin... » (Raouf Benslimane, Thalasso n°1)
Voilà résumés en peu de mots, les enjeux actuels. On pourrait rétorquer à Raouf qu’il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre... et qu’on attend toujours que quelqu’un de courageux prenne l’initiative d’un indispensable “Yalta” du voyage.
Un ultime baroud d’honneur livré à distance
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En attendant, on met la dernière main aux négociations entre réseaux et TO.
Cela devrait d’ailleurs faire l’objet d’un ultime baroud d’honneur livré à distance dans quelques jours par AS Voyages qui peaufinera ses formules à Valmorel, tandis que le CETO tiendra congrès à Bordeaux.
En effet, J.-F. Rial, patron de Voyageurs du Monde, dont le business ne dépend en rien du réseau d’agences traditionnelles, a été chargé de monter au créneau et de jouer les “lampistes”.
Sa théorie : les discussions sur le montant des commissions sont dépassées car :”Les distributeurs traditionnels sont faibles sur le web, alors que les TO savent de plus en plus y faire du commerce...” déclarait-il chez notre confrère l’Echo Touristique.
Une théorie dont la première partie est indiscutable. En revanche, prétendre que les TO sont des plus en plus forts en matière de e-tourisme, franchement ça ne saute pas aux yeux... à moins que JFR ne fasse allusion à son propre business...
Cela devrait d’ailleurs faire l’objet d’un ultime baroud d’honneur livré à distance dans quelques jours par AS Voyages qui peaufinera ses formules à Valmorel, tandis que le CETO tiendra congrès à Bordeaux.
En effet, J.-F. Rial, patron de Voyageurs du Monde, dont le business ne dépend en rien du réseau d’agences traditionnelles, a été chargé de monter au créneau et de jouer les “lampistes”.
Sa théorie : les discussions sur le montant des commissions sont dépassées car :”Les distributeurs traditionnels sont faibles sur le web, alors que les TO savent de plus en plus y faire du commerce...” déclarait-il chez notre confrère l’Echo Touristique.
Une théorie dont la première partie est indiscutable. En revanche, prétendre que les TO sont des plus en plus forts en matière de e-tourisme, franchement ça ne saute pas aux yeux... à moins que JFR ne fasse allusion à son propre business...
Quand on ne trouve pas le bon produit...
Non. Les producteurs “déstockent” de plus en plus sur le Net, chez les industriels du voyage en ligne, c’est exact.
Mais cela se fait au prix d’énormes rabais qui, du coup, pénalisent les agences physiques et laminent les marges des premiers.
Que l’on me cite une seule grande réussite d’un TO traditionnel français (y compris parmi les majors) en matière de vente de tourisme en ligne ? Poser la question... c'est y répondre.
Même les ventes en direct, vieux fantasme du temps où l’on pensait que la Toile ne coûtait pas d’argent, sont battues en brèche par les coûts prohibitifs des “mots-clés” des Google et consors.
Rappelons aussi que si les agences de voyages se sont faites doubler par les nouveaux entrants, les Producteurs y sont pour quelque chose.
Leurs produits stéréotypés, leurs formules packagées, leur manque d’innovation et de réaction ont pénalisé les Distributeurs face à une clientèle que le Web rend quasiment omnisciente.
Voilà qui explique d’ailleurs le grand mouvement de la Distribution vers la désintermédiation au grand dam des Producteurs : quand on ne trouve pas le bon produit on va le chercher ailleurs...
En résumé, oui l'heure est grave et les parts de marché des uns et des autres fondent comme neige au soleil. C'est incontestable.
Mais ce n'est pas en cherchant des boucs émissaires et en disant que si le business est tombé par terre c'est la faute à Voltaire, qu'on y changera quelque chose.
Essayons plutôt de mettre producteurs et distributeurs autour d’une table pour chercher (vite) des solutions intelligentes et éviter la fuite définitive des porte-monnaies vers les géants du web en embuscade...
Mais cela se fait au prix d’énormes rabais qui, du coup, pénalisent les agences physiques et laminent les marges des premiers.
Que l’on me cite une seule grande réussite d’un TO traditionnel français (y compris parmi les majors) en matière de vente de tourisme en ligne ? Poser la question... c'est y répondre.
Même les ventes en direct, vieux fantasme du temps où l’on pensait que la Toile ne coûtait pas d’argent, sont battues en brèche par les coûts prohibitifs des “mots-clés” des Google et consors.
Rappelons aussi que si les agences de voyages se sont faites doubler par les nouveaux entrants, les Producteurs y sont pour quelque chose.
Leurs produits stéréotypés, leurs formules packagées, leur manque d’innovation et de réaction ont pénalisé les Distributeurs face à une clientèle que le Web rend quasiment omnisciente.
Voilà qui explique d’ailleurs le grand mouvement de la Distribution vers la désintermédiation au grand dam des Producteurs : quand on ne trouve pas le bon produit on va le chercher ailleurs...
En résumé, oui l'heure est grave et les parts de marché des uns et des autres fondent comme neige au soleil. C'est incontestable.
Mais ce n'est pas en cherchant des boucs émissaires et en disant que si le business est tombé par terre c'est la faute à Voltaire, qu'on y changera quelque chose.
Essayons plutôt de mettre producteurs et distributeurs autour d’une table pour chercher (vite) des solutions intelligentes et éviter la fuite définitive des porte-monnaies vers les géants du web en embuscade...