Nos bureaux sont fermés du 21/12 au 05/01. Retour de la newsletter quotidienne le 06/01/2025. Passez de bonnes fêtes !
TourMaG.com, le média spécialiste du tourisme francophone
TourMaG.com, 1e TourMaG.com, 1e

Nos bureaux sont fermés du 21/12 au 05/01. Retour de la newsletter quotidienne le 06/01/2025.
Passez de bonnes fĂŞtes !

logo TourMaG  




Séisme au Maroc : "ne pas rajouter du malheur au drame"🔑

Les pros du tourisme appellent Ă  maintenir les voyages au Maroc


Dans la nuit de vendredi à samedi 9 septembre 2022, le Maroc est passé de l'insouciance à la tragédie. La terre s'est mise à trembler durant une poignée de secondes interminables. Des villages entiers ont été rasés de la carte, les morts se comptent par milliers. Dans cette tragédie que connait le Maroc, les professionnels locaux du tourisme appellent les voyageurs français à la solidarité. "Il ne faut pas annuler les voyages, ne pas rajouter du malheur au drame," lâche Luc Tromme, représentant un réceptif situé non loin de l'épicentre et qui a vécu le séisme au Maroc.


Rédigé par le Mardi 12 Septembre 2023

Séisme au Maroc : les pros du tourisme appellent à maintenir les voyages - Crédit photo : Luc Tromme
Séisme au Maroc : les pros du tourisme appellent à maintenir les voyages - Crédit photo : Luc Tromme
Depuis 23h11, vendredi 8 septembre, le Maroc est plongé en pleine tragédie.

Un violent séisme a littéralement dévasté la région de Marrakech. Son épicentre, situé à Ighil, n'est éloigné que de 60 km de la 4e plus grande ville marocaine.

"Nous habitons dans la nouvelle ville, nous l'avons bien ressenti. Nous avons eu l'impression que notre immeuble se déplaçait. La secousse a duré une minute. Cela a semblé être une éternité," se remémore Emmanuelle Barat, la directrice du réceptif Authentik Traveller.

Très rapidement tous les Marrakchis sortent et envahissent les rues autour d'une Médina touchée, mais pas effondrée.

Si certains retournent chez eux quelques heures plus tard, d'autres préfèrent dormir à l'extérieur sur des couvertures ou des tapis. A quelques dizaines de kilomètres de l'épicentre, dans sa maison d'hôtes, Luc Tromme gérant de Hors Circuit, a subi une secousse comme jamais il n'avait vécu.

"J'ai subi des tremblements de terre en France et au Maroc, c'était effrayant. J'ai cru que les murs nous tombaient dessus, mais ce n'était que du plâtre.

En faisant le tour des 25 habitations du village, je me suis rendu compte que seule la nĂ´tre Ă©tait encore debout,
" nous témoigne encore abasourdi, mais toujours debout, le réceptif.

Alors que tous les acteurs sont encore ébranlés et que les larmes terminent tout juste de sécher, ils ont voulu délivrer un message aux agents de voyages et voyageurs : venez au Maroc !


SĂ©isme au Maroc : "Les touristes ne doivent pas nous abandonner"

Il faut dire que la pandémie de Covid a quelque peu mis à terre le tourisme durant la crise sanitaire.

Les frontières sont longtemps restées fermées et les contraintes pour rentrer dans le pays pouvaient changer d'un jour ou l'autre, sans préavis. Une gestion qui a asséché les comptes des entreprises du tourisme, sans vraiment de contrepartie pour tenir.

Mais depuis le tourisme avait repris, notamment en 2023. "Nous connaissions jusque là une très bonne année, au niveau de l'activité, c'était même beaucoup mieux qu'en 2019.

Il y avait un vrai engouement des Européens, tout le monde était en train de remplumer sa trésorerie. Si les voyageurs annulent massivement, ça va être très dur. Les aides vont se concentrer et à juste titre sur les zones sinistrées, mais nous n'aurons rien,
" désespère Emmanuelle Barat.

En tout et pour tout durant la pandémie, les professionnels de l'une des plus importantes industries du pays, derrière l'agriculture, ont pu compter sur un soutien de 200 euros par mois et par personne. Une aide pas toujours versée dans les temps et parfois même pas en totalité.

A lire : Maroc : séisme à Marrakech, quelle est la situation ?

Pour tenir certains ont dû licencier, d'autres vendre des véhicules ou maisons, pour attendre l'embellie.

Nous parlons tout de même d'un secteur pesant 6,9 % du PIB, pour des recettes représentant près de 51 % des exportations de services en 2018, d'après l'OCDE. Pour les professionnels interrogés, il est temps de faire preuve de solidarité envers les Marocains.

Pendant que son téléphone ne cesse de sonner, Jean-Pierre Champert DG de Sport Travel dénombre déjà 5 annulations de groupe.

"Dès samedi, j'ai eu 3 annulations avant même que j'arrive au bureau, sans aucune demande d'information.

Les touristes ne doivent pas nous abandonner, le tourisme solidaire autant Ă  la mode, commence maintenant !
" affirme le directeur du réceptif.

80% des départs du week-end ont été effectués

"Il ne faut pas rajouter du malheur au drame, nous ne devons pas généraliser et faire des amalgames.

L'épicentre est au cœur du Haut Atlas, là où peu de touristes se rendent, toutes les grandes villes et le Sud ne sont pas impactés, les voyageurs ne doivent pas prendre des décisions trop hâtives,
" recentre Luc Tromme, le gérant de Hors Circuit.

Les principaux dégâts se concentrent dans des villages à flanc de montagne.

Même si cela peut paraitre dérisoire et futile, alors que les secours s'échinent pour trouver des survivants dans les décombres et les tas de gravats, la vie doit continuer, pour éviter que s'effondre tout un pan de l'économie.

"Il ne faut pas que l'économie s'effondre, pour permettre au pays de se reconstruire," iniste la directrice du réceptif Authentik Traveller.

Celle-ci nous partageait son inquiétude, suite aux nombreuses demandes d'annulation, alors même que le mois d'octobre est une période importante pour la saison touristique au Maroc.

Au SETO, l'inquiétude est plus mesurée : "Nous avions sur place 6 000 Français, puis 3 ou 4 000 étaient sur le départ le week-end du séisme. Environ 80% de ces personnes sont parties, le reste préférant reporter ou se rendre dans une autre destination.

Les personnes présentes sur places vont rester, car ils ont une vision autre que les médias français,
" nous explique René-Marc Chikli, le président du SETO.

Le syndicat s'est encore réuni en cellule de crise ce lundi, pour renouveler ses consignes d'assouplissement commercial à destination des clients qui ne souhaitent plus se rendre au Maroc.

Pour les clients en départ à destination de Marrakech et jusqu’au lundi 18 septembre inclus, le SETO recommande d’adopter la plus grande souplesse commerciale en proposant des reports notamment, à l'image de Boomerang / NG Travel qui précise dans un communiqué : "Les clients au départ de la France pourront partir comme prévu. Tous les vols et transferts sont opérationnels, et nos équipes sont prêtes à les accueillir à leur arrivée au Maroc.

Cependant, nous comprenons que certains d'entre eux pourraient ressentir de l'inquiétude suite à cet événement. C'est pourquoi, pour les départs jusqu’au lundi 18 septembre inclus, nous proposons aux clients qui ne souhaitent pas se rendre au Maroc de bénéficier soit d’un report de leur voyage dans les prochains 6 mois soit d’un changement de destination".


Le message de maintenir les séjours semble être passé et bien accueilli par les voyageurs, même si les professionnels ont la dent dure au sujet du traitement médiatique du séisme, notamment à l'encontre des chaines d'information en continu.

Ils dénoncent un amalgame entre la situation à Marrakech et le chaos de l'épicentre.

Maroc : "Pendant quelques jours l'ambiance ne sera pas festive"

"J'ai un message Ă  faire passer Ă  ceux qui veulent annuler : s'ils peuvent donner une partie de leur apport, pour nous permettre de reconstruire, ce serait merveilleux.

Seulement une petite région du Maroc a été touchée, mais Marrakech n'est pas rasée, contrairement ce que peuvent penser certaines personnes. Les médias sont catastrophistes,
déplore Jean-Pierre Champert.

Un constat qui est revenu en boucle aussi bien dans la bouche du patron du SETO que des professionnels interrogés.

Des acteurs qui n'éludent pas la dureté de la situation. Ils ont conscience que la population n'a pas le cœur à la fête, mais doit plutôt prendre le temps de panser ses blessures.

"Nous n'avons pas un problème à destination, mais plutôt médiatique à gérer.

Les réceptifs veulent maintenir un certain volume d'excursion, très honnêtement, nous devons respecter la période de deuil de toute une nation. Nous allons devoir attendre, pour relancer les sorties et les visites en dehors des villages vacances,
" tempère René-Marc Chikli.

Les établissements touristiques dans leur ensemble ont été assez peu impactés, d'après les retours que nous avons, si ce n'est quelques fissures apparentes.

Alors que les équipes de Sport Travel sont allées évaluer, ce lundi matin, les dégâts de la Médina, le jardin Majorelle et les autres lieux prisés des Français sont ouverts.

"Nous devons nous remettre de ce qu'il s'est passé, nous sommes dans le contre-coup.

L'esprit, et vous pouvez facilement le comprendre, n'est pas Ă  la fĂŞte. Pendant quelques jours l'ambiance ne sera pas festive, ce sera calme,
" explique Jean-Pierre Champert.

Maroc : Comment aider les populations touchées ?

La population est encore dans l'Ă©motion.

Nous avons pu voir dans des reportages, des touristes français attendant de longues heures pour donner leur sang.

Les agences de voyages et les tour-opérateurs n'ont pas tardé à se manifester auprès des réceptifs.

"Des actions vont se mettre en place, nous avons été contactés par de nombreux professionnels français, dont certains ayant des fonds dédiés à des actions solidaires et qui souhaitaient savoir comment faire pour les verser.

Toute une chaine de solidarité se met en place dans l'industrie, ça fait chaud au coeur,
" se montre positive Emmanuelle Barat, la directrice du réceptif Authentik Traveller.

Dans ces moments difficiles, l'aide se fait naturellement et les dons affluent massivement.

Face à l'immensité des dégâts et des besoins, les réceptifs sont comme tétanisés, ne sachant plus à quel saint se vouer. Sur place, l'élan de générosité est tel, que toutes les boulangeries et les supermarchés sont dévalisés, il n'est plus possible de trouver un morceau de pain à Marrakech.

Les bouchons se comptent en dizaine de kilomètres en direction de l'Atlas, pour acheminer les dons afin d'aider des familles vivant dehors et se retrouvant dépourvues de tout.

"Il y a un immense élan de solidarité, cela part d'une bonne attention, mais dans le même temps les secouristes ont du mal à accéder aux villages. Nous devons nous appuyer sur les associations regroupant ces aides.

Concernant les professionnels du tourisme français, nous allons mettre en place avec
l'ARAVCS des actions pour aider les populations, des annonces seront faites prochainement," estime Jean-Pierre Champert.

Non loin de l'épicentre et après avoir investigué les zones sinistrées, Luc Tromme a une autre vision de l'urgence.

Face à des maisons de pierre et de torchis couchées au sol, mais surtout d'une saison des pluies arrivant dans les prochaines semaines, les populations auront besoin rapidement d'un toit.

"L'une des préoccupations en temps normal pour ces habitants, avant même le tremblement de terre, était que les maisons résistent aux pluies.

Nous sommes lancés dans une véritable course contre la montre pour reconstruire ces logements, sans la certitude que le gouvernement réponde aux besoins,
" témoigne le patron du réceptif Hors Circuit et des Terrasses de l'Atlas.

Pour aider ses voisins, il a retiré 25 000 euros de son compte en banque, pour leur permettre de reconstruire leurs maisons. De plus, le professionnel belge discute avec des associations françaises du tourisme, pour finaliser un plan d'aide.

Le tourisme démontre une nouvelle fois que la solidarité fait bien bien partie de son dictionnaire.




Lu 9842 fois

Notez

Nouveau commentaire :

Tous les commentaires discourtois, injurieux ou diffamatoires seront aussitôt supprimés par le modérateur.
Signaler un abus









































TourMaG.com
  • Instagram
  • Twitter
  • Facebook
  • YouTube
  • LinkedIn
  • GooglePlay
  • appstore
  • Google News
  • Bing Actus
  • Actus sur WhatsApp
 
Site certifié ACPM, le tiers de confiance - la valeur des médias