Si l’ère industrielle a été portée par les énergies fossiles, celle de la technologie le sera par les “terre rares” constituées par 17 métaux précieux dont le lithium utilisé pour la fabrication des batteries des voitures électriques. /crédit DepositPhoto
L’ère industrielle a commencé au milieu du 19ème siècle et a conditionné nos modes de vie depuis. Elle devrait s’éteindre avant la fin de ce siècle.
Ce modèle sociétal a été construit sur une production industrielle et une consommation utilisant les énergies fossiles : charbon, pétrole, gaz responsables des gaz à effet de serre et dont l’épuisement est prévu à l’horizon des années 2070 /2100.
Deux solutions : soit nous transformons totalement nos modes de vie pour économiser et prolonger la durée de vie de ces ressources (c’est ce que prônent les partisans de la décroissance) soit nous nous accrochons à la consommation toujours plus importante de biens matériels, symboles du « bonheur » des individus et socle de notre civilisation, et dans ce cas il faut en finir avec l’ère industrielle au plus vite, et passer à une autre séquence civilisationnelle.
La première hypothèse est irréalisable, car même si nous diminuons drastiquement nos consommations, la démographie de certains pays comme la Chine et l’Inde qui à eux deux totalisent plus de 2 milliards d’habitants augmentera inexorablement.
Même si ces pays émergeants pratiquaient une production et une consommation minimales, l’épuisement des ressources ne pourrait être mathématiquement évité.
La deuxième hypothèse, à savoir la fin de l’ère industrielle remplacée par l’ère technologique dont les innovations permettent une neutralité carbone ne peut totalement être opérationnelle à court et moyen terme.
C’est donc une ère hybride mi industrielle mi technologique qui prévaudra dans les prochaines décennies. C’est cette période intermédiaire qui a commencé et qu’il va falloir gérer.
Ce modèle sociétal a été construit sur une production industrielle et une consommation utilisant les énergies fossiles : charbon, pétrole, gaz responsables des gaz à effet de serre et dont l’épuisement est prévu à l’horizon des années 2070 /2100.
Deux solutions : soit nous transformons totalement nos modes de vie pour économiser et prolonger la durée de vie de ces ressources (c’est ce que prônent les partisans de la décroissance) soit nous nous accrochons à la consommation toujours plus importante de biens matériels, symboles du « bonheur » des individus et socle de notre civilisation, et dans ce cas il faut en finir avec l’ère industrielle au plus vite, et passer à une autre séquence civilisationnelle.
La première hypothèse est irréalisable, car même si nous diminuons drastiquement nos consommations, la démographie de certains pays comme la Chine et l’Inde qui à eux deux totalisent plus de 2 milliards d’habitants augmentera inexorablement.
Même si ces pays émergeants pratiquaient une production et une consommation minimales, l’épuisement des ressources ne pourrait être mathématiquement évité.
La deuxième hypothèse, à savoir la fin de l’ère industrielle remplacée par l’ère technologique dont les innovations permettent une neutralité carbone ne peut totalement être opérationnelle à court et moyen terme.
C’est donc une ère hybride mi industrielle mi technologique qui prévaudra dans les prochaines décennies. C’est cette période intermédiaire qui a commencé et qu’il va falloir gérer.
Une ère hybride mi industrielle mi technologique prévaudra
Si l’ère industrielle a été portée par les énergies fossiles, celle de la technologie le sera par les “terre rares” constituées par 17 métaux précieux dont le lithium utilisé pour la fabrication des batteries des voitures électriques.
Lors des calculs de bilans carbone pour définir une empreinte globale, on additionne dans le total des émissions celles dues à la production des appareils et celles provenant de leur utilisation.
Ainsi quand on veut connaître le niveau des gaz à effet de serre correspondant au trajet d’une voiture, on évalue sa consommation de carburant qui sera multipliée par un facteur d’émission, celui-ci comprendra non seulement le kilométrage parcouru par le véhicule mais aussi les gaz à effet de serre produits lors de la fabrication du véhicule.
Les émissions dues à la fabrication des véhicules électriques ne seront pas inférieures mais plutôt supérieures à celles émanant des véhicules à essence, car l’extraction des métaux dits « propres » émet autant d’émissions polluantes que l’extraction des énergies fossiles.
Cependant, une fois ces véhicules construits, leur utilisation aura une quasi-neutralité carbone. Ces émissions évitées représenteront une énorme avancée dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Lors des calculs de bilans carbone pour définir une empreinte globale, on additionne dans le total des émissions celles dues à la production des appareils et celles provenant de leur utilisation.
Ainsi quand on veut connaître le niveau des gaz à effet de serre correspondant au trajet d’une voiture, on évalue sa consommation de carburant qui sera multipliée par un facteur d’émission, celui-ci comprendra non seulement le kilométrage parcouru par le véhicule mais aussi les gaz à effet de serre produits lors de la fabrication du véhicule.
Les émissions dues à la fabrication des véhicules électriques ne seront pas inférieures mais plutôt supérieures à celles émanant des véhicules à essence, car l’extraction des métaux dits « propres » émet autant d’émissions polluantes que l’extraction des énergies fossiles.
Cependant, une fois ces véhicules construits, leur utilisation aura une quasi-neutralité carbone. Ces émissions évitées représenteront une énorme avancée dans la lutte contre le réchauffement climatique.
On ne peut accepter de vivre mieux aux dépens de la maltraitance
Il restera à régler les conditions sanitaires actuelles des femmes et des hommes qui extraient ces minerais et qui sont identiques à celles des mineurs du 19 ème et du début du 20ème siècle. Notamment en Bolivie, au Chili ou en Chine, car on ne peut accepter de vivre mieux aux dépens d’une maltraitance.
Chaque secteur d’activité a commencé sa transition dans cette période hybride, l’industrie textile, l’agriculture, l’industrie automobile, l’industrie agro- alimentaire etc… Chaque pilier de l’économie se prépare d’une manière plus ou moins coordonnée à recréer des modèles qui devront être propres mais aussi profitables à une nouvelle ère prospère.
Le tourisme avec son milliard et demi de visiteurs actuels et une prévision de croissance permanente pendant les prochaines années reste absent de toute stratégie prospective.
A contrario des autres activités dont les entreprises qui en dépendent investissent dans la recherche soit sectorielle par branche d’activité, soit interne, les projections pour le tourisme du futur dépassent rarement l’après COVID et n’émanent en aucun cas d’organismes de recherche regroupant des données afin de tracer des feuilles de route.
Chaque secteur d’activité a commencé sa transition dans cette période hybride, l’industrie textile, l’agriculture, l’industrie automobile, l’industrie agro- alimentaire etc… Chaque pilier de l’économie se prépare d’une manière plus ou moins coordonnée à recréer des modèles qui devront être propres mais aussi profitables à une nouvelle ère prospère.
Le tourisme avec son milliard et demi de visiteurs actuels et une prévision de croissance permanente pendant les prochaines années reste absent de toute stratégie prospective.
A contrario des autres activités dont les entreprises qui en dépendent investissent dans la recherche soit sectorielle par branche d’activité, soit interne, les projections pour le tourisme du futur dépassent rarement l’après COVID et n’émanent en aucun cas d’organismes de recherche regroupant des données afin de tracer des feuilles de route.
Où en seraient les connaissances si le voyage n’avait pas existé ?
La recherche des données sociales, géopolitiques, archéologiques, culturelles, cultuelles, écologiques, climatiques, anthropologiques des régions visitées seront les métaux précieux du tourisme. Ce sont la mise en place et la veille de ces données qui permettront l’anticipation mais surtout l’exigence de voyages non plus folkloriques mais authentiques et aboutis.
Les professionnels pourront participer avec des experts à cette concentration d’informations, mais ils pourront surtout y puiser les ingrédients de leur production. Le voyage est un bien de service essentiel. Où en seraient les connaissances si le voyage n’avait pas existé ?
C’est un vecteur de progrès indispensable car chaque société se nourrit du meilleur de l’autre pour évoluer, et le voyage permet cette nourriture intellectuelle.
Si les acteurs professionnels du voyage se contentent de reproduire les mêmes modèles de production et ne recherchent pas la feuille de route des prochaines décennies en intégrant les « terres rares » du tourisme que sont la documentation de ces thématiques, le voyage ne restera qu’un commerce parmi d’autres.
Les professionnels pourront participer avec des experts à cette concentration d’informations, mais ils pourront surtout y puiser les ingrédients de leur production. Le voyage est un bien de service essentiel. Où en seraient les connaissances si le voyage n’avait pas existé ?
C’est un vecteur de progrès indispensable car chaque société se nourrit du meilleur de l’autre pour évoluer, et le voyage permet cette nourriture intellectuelle.
Si les acteurs professionnels du voyage se contentent de reproduire les mêmes modèles de production et ne recherchent pas la feuille de route des prochaines décennies en intégrant les « terres rares » du tourisme que sont la documentation de ces thématiques, le voyage ne restera qu’un commerce parmi d’autres.
Christian OROFINO
Président de TOURCONSEIL
Co-président d'OBGET
Ex PDG et DG du TO VISIT FRANCE
Ex-Président de la commission Tourisme responsable du SNAV
Président de TOURCONSEIL
Co-président d'OBGET
Ex PDG et DG du TO VISIT FRANCE
Ex-Président de la commission Tourisme responsable du SNAV