La profession devra trouver une solution rapidement sous peine d'être discréditée une fois pour toutes aux yeux de l’opinion publique et des consommateurs.
Mais trêve de plaisanteries. Revenons plutôt sur la démarche complètement stérile du Ministère des Transports visant soi disant à rappeler à l’ordre les professionnels, à la suite des incidents Elégance et Isrofly.
Qu’en est-il sorti de cette réunion de lundi où ni le ministre des Transports ni celui du Tourisme n’étaient présents mais uniquement représentés ? Rien, évidemment. Mais « rien » c’est déjà beaucoup, puisque cela autorise les présentateurs du 20h à faire un titre du style « Le ministère du tourisme rappelle les agences de voyage à l’ordre. »
De la poudre aux yeux qui permet d’occuper le terrain médiatique et qui discrédite tous les professionnels tout en permettant de camoufler ses propres lacunes. Voilà de la communication de crise bien gérée, celle là même qui fait cruellement défaut aux agences de voyage (*)
La France est un pays de libre-entreprise
Et comme il faut tout de même faire quelque chose, certains ressortent la martingale : un nouveau « label » pour écarter les professionnels indélicats, les escrocs et autres empêcheurs de voler en rond.
On pourrait en rire si le sujet n’était pas dramatique. Mais essayons de raisonner. A ma connaissance la France est un pays de libre-entreprise. Alors, comment s’y prendra-t-on pour débusquer les erreurs de gestion, les victimes de la conjoncture, les entrepreneurs imprudents, les margoulins en tout genre et tous ceux qui sont déterminés d’une manière ou d’une autre à profiter des failles du système ?
Quelle autorité (et au nom de quoi) sera en mesure de décerner aux uns et aux autres des certificats de bon comportement ?
Par ailleurs, je rappelle que la fameuse « Liste noire » existe déjà, qu’elle s’applique à tous les entrepreneurs sans exception en France et que cela s’appelle « l’interdiction d’exercice d’une profession » par les tribunaux.
Et comme vous pouvez le constater Messieurs, cela n’empêche nullement le fait que des centaines de passagers français se retrouvent chaque année plantés sur le tarmac d’un aéroport exotique.
Il faudrait donc chercher ailleurs. Et naïvement, nous pensons que ce problème n’est réglable qu’en aval et parce que l’article 24 de la Loi de juillet 92 est une véritable grenade dégoupillée pour la profession toute entière.
La profession a trouvé la parade pour les forfaits... pourquoi pas les vols secs ?
En faisant le distinguo entre les garanties en cas de forfait et celles du vol sec, le législateur a tendu sans le vouloir un véritable piège à retardement à la Distribution. Comment en sortir ? En créant rapidement un « Fond de Garantie passagers » qui permettrait dans toutes les circonstances de rapatrier et/ou de rembourser les passagers victimes des défaillances des transporteurs, des producteurs ou des distributeurs.
Complexe ? Pas tant que cela. Quant on voit la rapidité avec laquelle Jacques Chirac a réussi à mettre en place son Fonds de solidarité malgré l’hostilité générale, on se dit qu’il devrait être possible de créer un système d’assurance consensuel permettant au consommateur de partir l’esprit tranquille… en étant sûr de revenir.
La profession a trouvé la parade pour les forfaits. Comme on est jamais si bien servi que par soi-même, elle devra le faire également pour les vols secs. Sinon, paradoxalement, le consommateur pourrait désormais, à la faveur de l’article 15 de la LEN (*), trouver davantage de garanties en achetant un billet en ligne que dans une agence de voyages.
Un constat qui pourrait discréditer une fois pour toutes la profession aux yeux de l’opinion publique et des consommateurs.
(*) Lire « Professionnels du tourisme cherchent communicant de choc… »
Qu’en est-il sorti de cette réunion de lundi où ni le ministre des Transports ni celui du Tourisme n’étaient présents mais uniquement représentés ? Rien, évidemment. Mais « rien » c’est déjà beaucoup, puisque cela autorise les présentateurs du 20h à faire un titre du style « Le ministère du tourisme rappelle les agences de voyage à l’ordre. »
De la poudre aux yeux qui permet d’occuper le terrain médiatique et qui discrédite tous les professionnels tout en permettant de camoufler ses propres lacunes. Voilà de la communication de crise bien gérée, celle là même qui fait cruellement défaut aux agences de voyage (*)
La France est un pays de libre-entreprise
Et comme il faut tout de même faire quelque chose, certains ressortent la martingale : un nouveau « label » pour écarter les professionnels indélicats, les escrocs et autres empêcheurs de voler en rond.
On pourrait en rire si le sujet n’était pas dramatique. Mais essayons de raisonner. A ma connaissance la France est un pays de libre-entreprise. Alors, comment s’y prendra-t-on pour débusquer les erreurs de gestion, les victimes de la conjoncture, les entrepreneurs imprudents, les margoulins en tout genre et tous ceux qui sont déterminés d’une manière ou d’une autre à profiter des failles du système ?
Quelle autorité (et au nom de quoi) sera en mesure de décerner aux uns et aux autres des certificats de bon comportement ?
Par ailleurs, je rappelle que la fameuse « Liste noire » existe déjà, qu’elle s’applique à tous les entrepreneurs sans exception en France et que cela s’appelle « l’interdiction d’exercice d’une profession » par les tribunaux.
Et comme vous pouvez le constater Messieurs, cela n’empêche nullement le fait que des centaines de passagers français se retrouvent chaque année plantés sur le tarmac d’un aéroport exotique.
Il faudrait donc chercher ailleurs. Et naïvement, nous pensons que ce problème n’est réglable qu’en aval et parce que l’article 24 de la Loi de juillet 92 est une véritable grenade dégoupillée pour la profession toute entière.
La profession a trouvé la parade pour les forfaits... pourquoi pas les vols secs ?
En faisant le distinguo entre les garanties en cas de forfait et celles du vol sec, le législateur a tendu sans le vouloir un véritable piège à retardement à la Distribution. Comment en sortir ? En créant rapidement un « Fond de Garantie passagers » qui permettrait dans toutes les circonstances de rapatrier et/ou de rembourser les passagers victimes des défaillances des transporteurs, des producteurs ou des distributeurs.
Complexe ? Pas tant que cela. Quant on voit la rapidité avec laquelle Jacques Chirac a réussi à mettre en place son Fonds de solidarité malgré l’hostilité générale, on se dit qu’il devrait être possible de créer un système d’assurance consensuel permettant au consommateur de partir l’esprit tranquille… en étant sûr de revenir.
La profession a trouvé la parade pour les forfaits. Comme on est jamais si bien servi que par soi-même, elle devra le faire également pour les vols secs. Sinon, paradoxalement, le consommateur pourrait désormais, à la faveur de l’article 15 de la LEN (*), trouver davantage de garanties en achetant un billet en ligne que dans une agence de voyages.
Un constat qui pourrait discréditer une fois pour toutes la profession aux yeux de l’opinion publique et des consommateurs.
(*) Lire « Professionnels du tourisme cherchent communicant de choc… »
(1) L'article 15 de la Loi sur la confiance numérique (LEN) rappelle que « Toute personne physique ou morale exerçant l'activité définie au premier alinéa de l'article 14 est responsable de plein droit à l'égard de l'acheteur de la bonne exécution des obligations résultant du contrat, que ces obligations soient à exécuter par elle-même ou par d'autres prestataires de services , sans préjudice de son droit de recours contre ceux-ci. »
(2) (2) Le code du tourisme prévoit dans son article L211-17 que la responsabilité de plein droit de l’agent de voyages n’est pas applicable au titre de transport aérien. Il ne s’applique qu’au contrat de voyages à forfait et prévoit la possibilité d’exonération de toute ou partie de sa responsabilité civile professionnelle en cas de force majeur ou de faits imprévisibles ou insurmontables. »
LIRE AUSSI : Responsabilité : la LEN ne sent pas bon
(2) (2) Le code du tourisme prévoit dans son article L211-17 que la responsabilité de plein droit de l’agent de voyages n’est pas applicable au titre de transport aérien. Il ne s’applique qu’au contrat de voyages à forfait et prévoit la possibilité d’exonération de toute ou partie de sa responsabilité civile professionnelle en cas de force majeur ou de faits imprévisibles ou insurmontables. »
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