Les professionnels vont devoir d’ores et déjà anticiper, reprotéger et alerter leurs clients sur les délais et les difficultés qui les attendent, dans les semaines à venir. Ce sera malheureusement le prix à payer pour éviter autant que possible des litiges concernant le devoir d’information de l’agent de voyages./crédit JDL
La gestion approximative des ressources humaines par les aéroports et les compagnies aériennes pourrait revenir comme un boomerang, lors des prochaines vacances d’été.
Les grands départs de juillet et août, s’annoncent d’ores et déjà problématiques, en France et en Europe.
La raison en est toute simple : personnel et Syndicats ont vu dans cette migration estivale exceptionnelle, l’occasion de monter au créneau pour faire plier infrastructures aéroportuaires et compagnies aériennes, et obtenir satisfaction sur un certain nombre de revendications salariales.
Les voyagistes ne s’en cachent pas : le niveau de réservations à l’heure actuelle a d’ores et déjà dépassé, pour beaucoup d’entre eux, les niveaux de 2019, année de référence pré-covid.
Cette envie irrépressible d’évasion était prévisible, après deux années de pandémie et de vaches maigres. Beaucoup de sondages avaient évoqué cette frange de la population baptisée “revenge travellers”, empêchée de partir par la fermeture des destinations et la crise sanitaire.
Des voyageurs qui n’attendaient que l’ouverture des frontières pour prendre le large. Les sondages disaient vrai.
La question se pose maintenant de savoir si nous avons les structures d’accueil nécessaires pour accueillir ces milliers de passagers avides de liberté et d’horizons lointains. Deux concepts qui passent nécessairement par le transport aérien.
Les grands départs de juillet et août, s’annoncent d’ores et déjà problématiques, en France et en Europe.
La raison en est toute simple : personnel et Syndicats ont vu dans cette migration estivale exceptionnelle, l’occasion de monter au créneau pour faire plier infrastructures aéroportuaires et compagnies aériennes, et obtenir satisfaction sur un certain nombre de revendications salariales.
Les voyagistes ne s’en cachent pas : le niveau de réservations à l’heure actuelle a d’ores et déjà dépassé, pour beaucoup d’entre eux, les niveaux de 2019, année de référence pré-covid.
Cette envie irrépressible d’évasion était prévisible, après deux années de pandémie et de vaches maigres. Beaucoup de sondages avaient évoqué cette frange de la population baptisée “revenge travellers”, empêchée de partir par la fermeture des destinations et la crise sanitaire.
Des voyageurs qui n’attendaient que l’ouverture des frontières pour prendre le large. Les sondages disaient vrai.
La question se pose maintenant de savoir si nous avons les structures d’accueil nécessaires pour accueillir ces milliers de passagers avides de liberté et d’horizons lointains. Deux concepts qui passent nécessairement par le transport aérien.
L'aérien lourdement impacté par le prix du carburant
Et c’est là où le bât blesse.
Beaucoup de ces compagnies aériennes qui ont géré de manière catastrophique la crise sanitaire, reçoivent aujourd’hui la monnaie de leur pièce.
Passons sur leur relation ambivalente avec les passagers et les agences de voyages, à qui elles ont refusé (trop) longtemps le remboursement des billets non volés.
Les transporteurs ont aussi profité de l’occasion pour se délester massivement de leurs effectifs superfétatoires (?) ce qu’elles regrettent amèrement aujourd’hui.
Il en va de même pour les aéroports touchés par le même syndrome et qui ont fait des coupes sombres dans la sous-traitance, déjà sous-payée, (appels d’offre obligent) en se disant qu’il serait toujours temps de les réembaucher au moment le plus opportun.
Sauf que ce raisonnement simpliste n’a plus cours au lendemain du traumatisme social engendré par une crise qui a duré 24 mois et engendré des mutations profondes au niveau des ressources humaines.
Beaucoup de ces compagnies aériennes qui ont géré de manière catastrophique la crise sanitaire, reçoivent aujourd’hui la monnaie de leur pièce.
Passons sur leur relation ambivalente avec les passagers et les agences de voyages, à qui elles ont refusé (trop) longtemps le remboursement des billets non volés.
Les transporteurs ont aussi profité de l’occasion pour se délester massivement de leurs effectifs superfétatoires (?) ce qu’elles regrettent amèrement aujourd’hui.
Il en va de même pour les aéroports touchés par le même syndrome et qui ont fait des coupes sombres dans la sous-traitance, déjà sous-payée, (appels d’offre obligent) en se disant qu’il serait toujours temps de les réembaucher au moment le plus opportun.
Sauf que ce raisonnement simpliste n’a plus cours au lendemain du traumatisme social engendré par une crise qui a duré 24 mois et engendré des mutations profondes au niveau des ressources humaines.
La pénurie de personnel peut provoquer des embouteillages monstres
Le secteur de l’hôtellerie-restauration en sait quelque chose, lui qui court après lesb [270 000 postes qui manquent à l’appel]b. Dans les agences de voyages et dans le tourisme en général ce n’est pas mieux.
Cette pénurie générale risque de provoquer des embouteillages monstres au niveau de l’accueil dans les aéroports à l’heure des grands départs, car ADP qui avait licencié 1 700 salariés recherche désespérément 4000 postes à pourvoir.
Sans parler de la PAF, (Police aux Frontières), déjà passablement débordée en temps normal et qui devra faire davantage avec le même personnel car, le système automatisé Paragraf, connaît toujours des ratés…
Après la grève de jeudi dernier, CGT, FO, CFDT, CFTC, Sud, Unsa et Solidaires appellent à une nouvelle grève de Tous les personnels aéroportuaires le samedi 2 juillet à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle (Val-d’Oise). À Orly (Val-de-Marne), un mouvement identique est prévu.
Les salariés veulent une augmentation conséquente de salaire (300 euros/mois) et à moins d’une d’une indescriptible pagaille ou d’une paralysie totale, il y a fort à parier que l’employeur va devoir composer et négocier de pied ferme avec les Syndicats.
Cette pénurie générale risque de provoquer des embouteillages monstres au niveau de l’accueil dans les aéroports à l’heure des grands départs, car ADP qui avait licencié 1 700 salariés recherche désespérément 4000 postes à pourvoir.
Sans parler de la PAF, (Police aux Frontières), déjà passablement débordée en temps normal et qui devra faire davantage avec le même personnel car, le système automatisé Paragraf, connaît toujours des ratés…
Après la grève de jeudi dernier, CGT, FO, CFDT, CFTC, Sud, Unsa et Solidaires appellent à une nouvelle grève de Tous les personnels aéroportuaires le samedi 2 juillet à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle (Val-d’Oise). À Orly (Val-de-Marne), un mouvement identique est prévu.
Les salariés veulent une augmentation conséquente de salaire (300 euros/mois) et à moins d’une d’une indescriptible pagaille ou d’une paralysie totale, il y a fort à parier que l’employeur va devoir composer et négocier de pied ferme avec les Syndicats.
Une situation qui touche toute l'Europe
Chez les transporteurs aussi, tous les clignotants sont au rouge. L’insuffisance d’effectifs a déjà obligé des majors comme Lufthansa ou British Airways à différer voire à annuler une partie de leur programme.
Chez les low cost ce n’est pas mieux : easyjet et Eurowings sont touchées à leur tour. Par ailleurs, en Belgique aussi, des menaces de grève planent sur Ryanair.
Cette situation n’est pas propre à la France comme le soulignait J.-L. Baroux dans sa dernière chronique (LIRE). KLM aussi a été dans l’obligation de suspendre ses ventes pendant plus d’une semaine, car l’aéroport d’Amsterdam, pourtant réputé pour son efficacité, n’arrivait plus à écluser le flot de passagers.
Bref, il va y avoir du sport cet été pour tous les candidats au départ. Là où 3h suffisaient pour un long courrier, il faudra compter probablement 4 à 5h désormais, si l’on veut éviter du stress et des tracas. Filtres, contrôle, PAF, tout sera plus lent et plus long face à l’afflux des clients.
Les professionnels vont devoir d’ores et déjà anticiper, reprotéger et alerter leurs clients sur les délais et les difficultés qui les attendent, dans les semaines à venir. Ce sera malheureusement le prix à payer pour éviter, autant que possible, des litiges et la mise en cause concernant le devoir d’information de l’agent de voyages.
Chez les low cost ce n’est pas mieux : easyjet et Eurowings sont touchées à leur tour. Par ailleurs, en Belgique aussi, des menaces de grève planent sur Ryanair.
Cette situation n’est pas propre à la France comme le soulignait J.-L. Baroux dans sa dernière chronique (LIRE). KLM aussi a été dans l’obligation de suspendre ses ventes pendant plus d’une semaine, car l’aéroport d’Amsterdam, pourtant réputé pour son efficacité, n’arrivait plus à écluser le flot de passagers.
Bref, il va y avoir du sport cet été pour tous les candidats au départ. Là où 3h suffisaient pour un long courrier, il faudra compter probablement 4 à 5h désormais, si l’on veut éviter du stress et des tracas. Filtres, contrôle, PAF, tout sera plus lent et plus long face à l’afflux des clients.
Les professionnels vont devoir d’ores et déjà anticiper, reprotéger et alerter leurs clients sur les délais et les difficultés qui les attendent, dans les semaines à venir. Ce sera malheureusement le prix à payer pour éviter, autant que possible, des litiges et la mise en cause concernant le devoir d’information de l’agent de voyages.
L'éditorial de Jean Da Luz
Directeur de la rédaction - TourMaG.com
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